Par le forum des Forempoms

Voici une interview de Serge Papagalli, alias le paysan Guethenoc, réalisée par le forum des Forempoms :

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- Question facile, pouvez-vous nous parler un peu de ce film?
Il s’agit de « Y va où le monde ? ». Le tournage aura lieu du 28 juin au 31 juillet. C’est un long métrage, que je réalise, que je suis en train d’écrire et dans lequel je joue. Il mettra en scène la famille Maudru, une famille de paysans Dauphinois, des personnages créés pour le spectacle « On est pas des quand même ». Ils sont implantés dans ce cadre, mais ils représentent davantage toute la France. Le film s’adresse à tous les Français, et pas uniquement aux Dauphinois. Ce sont des paysans, avec de petites exploitations familiales, je ne vous parle pas des grands groupes agricoles où les terrains font 2000 hectares (rires). Les Maudru sont l’archétype de ce type de famille-là. C’est une question d’héritage familial : on a tous un grand-père, un arrière-grand-père ou un oncle qui a travaillé dans l’agriculture, c’est de ces gens-là dont je veux parler. Ils combattent à leur façon la mondialisation et les grands distributeurs qui ont tendance à les faire disparaître. C’est donc une comédie, avec un fond social. Depardon a fait un reportage il y a peu de temps, qui a été distribué aussi, sur les paysans de moyenne montagne, « la vie moderne ». Là ce n’est pas un reportage, ni un film dramatique, ça reste une comédie, mais sur un sujet qui me tient à cœur et que je traite avec humour et tendresse.

- Quelle est la distribution ?
On retrouve des comédiens lyonnais, grenoblois et dauphinois principalement. Il y a huit comédiens, dont Gilles Arbona, Véronique Kapoïan, Daniel Gros, mon épouse (Christiane, ndlr), Stéphane Czopek, et un autre ami, Gilles Graveleau. Donc comme ça les fans de Kaamelott pourront retrouver deux paysans qu’ils connaissent déjà (rires). J’écris pour des gens que je connais. Ca fait 38 ans que je fais ce métier, donc je n’ai pas envie de me limiter. On ne voulait pas faire un casting, surtout que ce film est l’adaptation d’un spectacle. C’est vrai que je préfère un travail comme le Splendide par exemple : quand ils ont adapté Le Père-Noël est une ordure en film, ils ont repris la même équipe que la pièce. Là de la même façon, c’est un film inspiré d’un spectacle. Le spectacle a eu du succès dans la région avec une certaine équipe, donc pourquoi en changer ? Quand on se sent bien avec des gens… J’écris pour des gens que je connais, et travailler avec des amis est un petit luxe, j’en suis conscient. Ce phénomène transpire aussi dans Kaamelott par exemple : Alexandre Astier écrit pour des gens qu’il aime, des comédiens qu’il connaît, et on retrouve une équipe de théâtre. Du moins au début, pour les deux ou trois premières années, avant l’arrivée des stars parisiennes.
Après je peux vous parler de l’équipe technique, même si tout n’est pas encore décidé, mais normalement on aura parmi nous un des chefs opérateurs de Kaamelott. C’est un type qui a travaillé avec Jacques Perrin, entre autres, donc on sait déjà que pour la photo on aura de la qualité. Bien sûr, on n’a pas le même budget que Cameron pour Avatar, mais on devrait s’en sortir avec une bonne équipe. Il devrait également y avoir des coproducteurs parisiens, comme Bensalah qui a fait notamment Neuilly sa mère.

- Il s’agit de votre premier long métrage ?
Oui. J’ai tourné dans une trentaine de films, pour la télévision et cinéma, et j’ai déjà réalisé des courts et moyens-métrages. Mais après tout, du moyen au long métrage, il n’y a que la longueur qui change. Le tournage est prévu sur cinq semaines, six jours par semaine. Il nous faut donc une moyenne de trois minutes efficaces par jour, ce qui est largement faisable. Le tournage sera majoritairement fait en intérieur, avec des décors (dans la ferme des Maudru). Je crois que 75% du tournage sera en huis clos, ce qui limite les risques de problèmes.


- Je sais que vos admirateurs sont impatients, donc la sortie est prévue pour février 2011 c’est bien ça ?
C’est ça, février ou mars de l’année prochaine. Le film sera d’abord présenté au Festival de L'Alpe d'Huez fin janvier.

- Ce sera une sortie nationale ?
Effectivement, il y aura une distribution nationale. Bien sûr, on compte beaucoup sur la région Rhône-Alpes, mais aussi sur les fans de Kaamelott dans toute la France. On a besoin d’aide, parce que comme je l’ai déjà dit, on n’a pas un budget exceptionnel, c’est pas les Ch’tis (rires). Donc on sait déjà qu’on n’aura pas beaucoup de promotion. On a besoin des gens curieux, dont notamment les gens qui suivent Kaamelott depuis des années maintenant. S’ils peuvent se dire « tiens, c’est le paysan qu’on connaît… », ils auront peut-être la curiosité d’en savoir plus, et de voir ce film. Même si je ne traite pas la même époque, mais on retrouve le même registre et le même type d’humour. Et puis je joue encore un paysan ! (rires)


- J’ai entendu dire aussi que vous préparez un nouveau spectacle, « On va tâcher moyen » ??
Effectivement, vous êtes bien renseignée ! Je suis en train de l’écrire en ce moment-même. Enfin je suis sur mon bureau où je suis censé l’écrire du moins. J’en suis aussi à ma deuxième ou troisième version du film… Mais donc ce spectacle est intitulé « on va tâcher moyen », ce qui est du parler régional. C’est la suite de « on est pas des quand même », et donc on retrouve la même famille (les Maudru). C’est un pur hasard, je ne pensais pas que cette année serait presque entièrement consacrée à cette famille de paysans. La sortie est prévue pour le mois d’octobre.


- Et Kaamelott dans tout ça… Dans la dernière saison (livre VI), on a eu la chance de découvrir le jeune Guethenoc, toujours avec son comparse Roparzh (Gilles Graveleau) et Belt (François Morel).
Vous savez déjà si on retrouvera notre paysan préféré dans les films à venir ?
C’est du moins ce qu’Alexandre (Astier) m’a promis. C’est pas toujours facile parce qu’on est tous très occupés, moi en ce moment, lui il devait tourner avec Delon, il va peut-être tourner avec Adjani, bon.... Les films sont prévus pour 2011-2012. Il n’y a pas de contrat, on a des relations conviviales. Bien sûr je l’ai menacé de mort si je ne jouais pas dans la suite (rires). Non il n’y a rien d’officiel, mais logiquement on devrait avoir le retour des personnages qui ont fait le succès de la série au début, en plus du style et de l’écriture d’Alexandre.

- ne actualité toujours bien remplie… Vous êtes en tournée jusqu’en avril pour votre spectacle « Papagalli conte et narre», un spectacle inspiré de contes populaires du Dauphiné. En radio, vous animez toujours sur France bleue Isère, du lundi au vendredi de 6h10 à 7h47. Où trouvez-vous le temps et l’énergie de préparer un film ??
L’énergie, je ne sais pas trop, je la trouve au fond de moi-même. Quant au temps… Le temps se gère, il faut savoir se compartimenter dans la vie. C’est comme le Titanic : si les compartiments avaient été étanches et bien séparés, il n’aurait pas coulé (rires). En effet c’est une année un peu chargée pour moi, je ne vais pas vous dire le contraire, entre l’écriture du film, du spectacle, la mise en scène, la radio, lundi matin je fais du sport, la tournée... Et puis, la création c’est un peu aléatoire. Il faudrait que j’écrive deux pages aujourd’hui, et pour le moment j’ai écrit une ligne, bon… Mais peut-être que ce soir je vais me mettre à mon bureau et en écrire quatre. C’est vrai que je fais beaucoup de choses en ce moment. Là je reviens de Paris, où je tourne des pilotes pour de prochaines émissions éventuelles.

- La dernière fois, je vous avais demandé quelle était la question que vous auriez aimé que je vous pose, et vous aviez répondu « pourquoi faîtes-vous ce métier ? ». Aujourd’hui, vous avez une nouvelle suggestion ?
Pourquoi vous continuez encore à faire ce métier ??? (rires) Je continue parce que c’est nécessaire, et parce que ce métier est une passion. A partir du moment où vous êtes passionnés par ce que vous faîtes, des tas de choses vont couler de source. J’ai trois enfants, qui travaillent dans des milieux artistiques (lumière, BD…), mais que ce soit des univers artistiques ou non, c’est la même idée. Moi je voulais être vétérinaire au début, j’aime beaucoup les animaux. Si c’est une passion, il n’y a aucun souci pour gérer et occuper son temps. Michel Galabru est encore sur scène aujourd’hui à 84 ans. J’espère, si la santé le permets, faire de même jusqu’à la fin de ma vie. Bien sûr, je ne dis pas que la vie n’a pas de problème. Simplement, ça passe plus facilement quand vous aimez ce que vous faîtes.


- C'est bientôt votre anniversaire (4 mars), que peut-on vous souhaiter ?
Facile. Faire encore 25 ans de théâtre minimum ! (rires) Si je peux faire encore un quart de siècle, dans des conditions confortables comme aujourd’hui, c’est parfait. Je devrais dire la santé, ou un truc de base comme ça. Quand on commence à avoir mon âge, ça devient l’essentiel ! Oui, la santé alors… et le théâtre.