Loth et ses complices ont arrêté leur calèche. Ils sont cernés par Venec et sa bande.
Dagonet: Vous nous avez attaqué à l’aller, vous allez pas nous attaquer au retour, si?
Venec: Qui me dit qu’entre la dernière fois et maintenant vous trimballez pas des nouvelles richesses?
Loth: Je vous rappelle que nous ne sommes pas des marchands de bétail qui revenons du marché. Y a aucune raison qu’on soit plus riches au retour qu’à l’aller.
Venec: On aurait pu vous faire un cadeau diplomatique. Par exemple, un bibelot, en ce moment je suis très bibelot.
Dagonet: Ah déjà on peut pas dire qu’on croule sous les cadeaux diplomatiques.
Galessin: On est pas vraiment en odeur de sainteté.
Loth: On vous aurait bien ramené Excalibur, mais…
Arthur: Vous avez foiré c’est ça? (Venec et ses hommes s’écartent, et apparaît Arthur, un capuchon sur la tête.) Non parce que comme je vais justement la récupérer, je préfère être sûr, seigneur Loth. Vous me confirmez que vous vous êtes rétamé en beauté, devant tout le monde, que vous avez tiré là-dessus à vous en faire péter les veines sans aucun résultat, et que vous êtes reparti la queue entre les pattes? (Loth ferme les yeux et secoue la tête d’un air humilié)
Loth (enrage en silence): Je confirme.
Arthur: Bon, bon bon bon. (Le roi dépasse Venec et sa bande, ainsi que les traîtres. Venec dévisage le roi et semble secoué.) Pardon. (A Dagonet)
Loth: Il, il va sans dire que je vous souhaite tout le succès possible. (Dagonet approuve d’un hochement de tête.)
Arthur s’aventure dans les bois, Venec lui court après.
Venec: Non mais sire attendez-moi, ça devient débile là!
Arthur: Non, j’attends rien du tout.
Venec: Faut qu’on parle! Deux secondes quoi!
Arthur: J’ai absolument pas envie de parler, encore moins avec vous.
Venec: Moi je dis, que vous devriez repousser.
Arthur (s'arrête brusquement): Repousser quoi?
Venec: Excalibur. Vous devriez la laisser plantée dans le rocher, encore, une semaine ou deux.
Arthur (sourire narquois): Vous êtes quand même marrant, hein. Quand je suis allé la replanter, vous disiez, oui, c’est pas une bonne idée. Et maintenant la récupérer c’est pas une bonne idée non plus.
Venec: Sire, je vais pas vous jouer de la roue, dans le grand banditisme, l’élément capital, c’est la fréquentation! (Arthur lui fait signe de se taire, il a entendu un bruit au loin)
Arthur: Oui et alors? (il observe quelque chose au loin)
Venec: Et alors? Et alors depuis que vous avez replanté l’épée, tous les chemins sont pleins de bourgeois qui viennent des quatre coins du pays pour essayer de la retirer! Du coup, mon bénéfice a quadruplé.
Arthur: Ouais. Alors premièrement je vous rappelle que je suis pas votre associé, et deuxièmement, j’ai dit que je la laissais plantée une semaine, ça fait une semaine, et voilà. Bon non mais arrêtez de me suivre, ça me gonfle, arrêtez de me suivre. (il s’en va)
Venec (stoppe sa marche, vexé): Je suis pas son associé, je suis pas son associé, si je lui donnais trente pour cent il serait peut-être moins catégorique, si?!
***
Séli: Bon bah voilà. Vous devez être soulagée.
Guenièvre: Oui et non.
Séli: Quoi oui et non? Ah commencez pas hein, personne a réussi à retirer l’épée, c’est pas le principal?
Yvain: Heu je vous signale que j’essaie de me reposer physiquement.
Guenièvre: Du coup mon époux va récupérer son épée, notre petit train train va recommencer…
Séli: Oh votre petit train train de reine de Bretagne, quand je pense à toutes les pécores qui se couperaient les mains pour avoir le tiers de vos soucis, ma pauvre!
Yvain: Je suis fatigué, j’ai beaucoup marché, j’estime que vous devez respecter mon espace personnel ainsi que l’intimité due à tout à chacun.
Séli: Maintenant si vous préférez retourner dans votre cabane de trappeur avec l’autre dégénéré de Lancelot, libre à vous! En espérant qu’il soit pas crevé, bien sûr. (sa fille se décompose, outrée)
Guenièvre: Lancelot au moins il m’aimait. (au bord des larmes)
Séli: Oui non mais nous aussi on vous aime, à partir du moment où vous gardez vos miches sur le trône, et où vous foutez pas le camp à chaque fois qu’un blondinet vous fait de l’oeil!
Yvain: Mais heu, je pense à un truc là. En tant que chevalier, normalement, j’ai pas la possibilité de vous faire arrêter?
Guenièvre est exaspérée, elle tourne la tête vers Séli.
***
Méléagant: Hé! Vous êtes là? Mais bien sûr qu’il est là. Avec une bonne petite mine bien reposée ce matin.
Lancelot: Si vous êtes venu jusque là pour vous payer ma tête…
Méléagant: Mais non, mais non, bien au contraire, je vous ai apporté de quoi vous distraire.
Lancelot: Tiens donc.
Méléagant: Oui, en ce moment, je rôde, je traine avec des amis…
Lancelot: Des amis?
Méléagant: Mmm. J’adore les voyageurs, les itinérants. En ce moment je suis toujours fourré dans les marchés, j’adore les marchés, pas vous?
Lancelot: Je, je sais pas, j’y suis, pas souvent allé. (indifférent)
Méléagant: Les marchands de bottes, les marchands de coffres, les forgerons. Vous avez déjà assisté à une représentation des pupies?
Lancelot: Oui, une fois ou deux. (déconcerté)
Méléagant: Regardez. Hé! J’ai réussi à convaincre un marionnettiste de me céder le principal personnage de son spectacle. (il sort la poupée d’Arthur de son sac)
Lancelot: C’est la marionnette d’Arthur.
Méléagant: Précisément, c’est la marionnette d’Arthur. Mais je me suis permis de la, trafiquer un peu.
Lancelot: La trafiquer?
Méléagant: Oui, par un procédé dont, je vous passe les détails, il se trouve que tout ce qui arrive à cette marionnette est instantanément reporté sur le véritable Arthur. Vous voulez essayer?!! (regard fou, il jette la marionnette au feu)
Lancelot: Mais non essayer quoi? (a peur)
Méléagant: Le couteau, par exemple. Le couteau de votre père, la dernière chose que la destinée prodigieuse et injuste de votre rival ne vous ait ôté! Allez frappez! (Le visage de Lancelot est empreint d'incompréhension et de terreur. On ne voit plus celui de Méléagant, caché par son capuchon.)
Lancelot: Il en est pas question!
Méléagant: Frappez, frappez l’usurpateur! (agite son couteau)
Lancelot: Non!
Méléagant: Frappez, et vous aurez tout! (agite son couteau)
Lancelot: Non!!
Méléagant: Frappez, et prenez Guenièvre! Prenez le trône! Reprenez tout ce qui vous appartient! (agite son couteau et hurle comme un damné)
Lancelot: Non!!! (terrifié, il jette la poupée au feu) Arthur est mort? (après un instant de silence, d’une toute petite voix)
Méléagant: Non. La marionnette n’était pas enchantée, j’ai menti.
Lancelot: Pourquoi? (secoué)
Méléagant: Je voulais vérifier ce que je savais déjà. (Il retire son capuchon et joue avec ses mains, tout en regardant Lancelot.) Vous êtes prêt. (Lancelot est abasourdi)
***
Arthur est arrivé au rocher. Il pose ses affaires sur l’herbe et fixe l’épée. Alors qu’il s’apprête à la retirer, il s’interrompt, et ses paumes se referment dans le vide.
Viviane (apparaît de nul part): Bah, vous êtes déjà là? Bah vous êtes arrivé par où, ça fait deux heures que je vous guette, je vous ai pas vu passer. Bon, vous allez voir. Quand vous aurez récupéré l’épée, ça ira mieux. Tout va rentrer dans l’ordre. (Arthur la dévisage mais ne semble pas l’entendre.) Quand vous aurez Excalibur à la ceinture, tout le monde sera obligé de se souvenir que vous êtes roi par la volonté des Dieux. Ca le rappellera aux Dieux eux-mêmes, d’ailleurs. Et alors ensuite il faudra sûrement…
Arthur: J’y arrive pas.
Viviane: De quoi?
Arthur: Retirer Excalibur du rocher. J’y arrive pas. Je force, je force, je force, rien. Ca fait une heure et demi que j’y suis.
Viviane (rire hésitant): Mais qu’est ce que vous me chantez là?
Arthur: Ca fait pas comme d’habitude. Je, je, ça vient pas, c’est, c’est coincé dedans. Je, je suis désolé, je peux rien faire.
Viviane: Non mais réessayez, si ça se trouve, voue tirez pas droit!
Arthur: Je tire droit! Simplement ça vient pas, c’est tout! Je sais ce que je dis, quand même.
Viviane (à bout de nerfs): C’est impossible. C’est impossible, cette épée ne répond qu’à vous seul!
Arthur: Hé bah elle me répond plus. Faut se rendre à l’évidence.
Viviane (sanglote): Les, les, les, les dieux peuvent pas vous priver de votre arme! Pas maintenant! Lancelot est vivant, et, et il est accompagné par un être, épouvantable! Non mais, la situation est catastrophique! Il faut absolument que vous récupériez Excalibur!!!
Arthur: Je suis désolé mais, les Dieux ont pas l’air de votre avis. Je crois qu’ils en ont marre de ma tronche. (il part, Viviane est en larmes)
GENERIQUE
Bohort: Mais, vous ne vous êtes pas concentré, voilà tout!
Arthur: J’ai jamais eu besoin de me concentrer pour retirer l’épée. Là, ça marche pas, c’est tout!
Léodagan: Bah il s’est bien passé quelque chose! Hein? Le froid! Moi, comme je dis toujours hein, en plus la mécanique est fine… (Il se tourne vers Bohort, qui approuve d’un hochement de tête.)
Arthur: C’est raté, c’est raté! Voilà! Les Dieux ne me désignent plus comme roi de Bretagne.
Bohort: Ah non mais tout hein! J’aurai tout entendu!
Léodagan: Bon allez venez on y retourne! Non je suis sûr que si vous vous y mettez un bon coup, alors sans faire autre chose en même temps, avec du boucan autour et en pensant à ce que vous allez bouffer le soir, évidemment. Hé ben ça marche!
Bohort: Allez sire debout!
Arthur: C’est plus moi le roi. C’est tout point.
Léodagan (rugit): Oh non mais vraiment hein!
Bohort: Sire, soit vous vous levez de vous-même (Léodagan secoue frénétiquement la tête), soit c’est moi qui vous lève, et ça sera pas rigolo!
Rédigé par Ellielove pour Kaamelott Hypnoweb