EXTERIEUR, JOUR, DEVANT LE LABO DES ENCHANTEURS.
Discussion animée entre Elias et Merlin.
MERLIN : Je le sais bien ce que c'est, ne me prenez pas pour un corniaud, c'est une griffe de dragon !
ELIAS : Ben, pourquoi vous me demandez alors ?
MERLIN : Je vous demande ce que ça fout sur votre étagère !
ELIAS : Je vous ai dit que je faisais des potions avec, bon Dieu ! Vous êtes bouché à la cire ou quoi ?
MERLIN : Ouais, ouais, ouais, ouais ! Ça c'était il y a trois semaines. Ça fait longtemps qu'elles sont faites vos mixtures !
ELIAS : Mais qu'est ce que ça peut vous foutre ?
MERLIN : Ca peut me foutre que cette griffe là, elle est intacte. Ca veut dire que ça en est une neuve !
ELIAS : Oh, mais occupez vous de vos fesses, je vous assure.
MERLIN : Vous allez pas me dire que vous vous êtes encore fait payer une griffe à huit mille pièces d'or par le Royaume ?
ELIAS : Mais non !
MERLIN : Avec celle de la dernière fois, vous avez fabriqué au moins soixante fioles ! Ça vous suffit pas ? A quoi elle vous sert celle-là ?
ELIAS : A faire parler les cons !
***
Ouverture
***
INTERIEUR, SALLE DE LA TABLE RONDE, JOUR.
ARTHUR, PÈRE BLAISE, LÉODAGAN en réunion.
PÈRE BLAISE : Bon ! Alors aujourd'hui au programme… un bon chapitre sur l'armement.
Satisfaction apparente de Léodagan.
ARTHUR (d'un ton dégouté) : Oh non !
LÉODAGAN : Comment ça "oh non" ? Commencez pas hein !
ARTHUR : J'ai jamais dit que ces réunions étaient faites juste pour l'armement. Il y a d'autres sujets.
PÈRE BLAISE : D'habitude les autres sujets, on n'a pas le temps de les passer.
LÉODAGAN : Mais qu'est ce que c'est que cette ambiance merdique aujourd'hui ? Il y a un ordre du jour établi, on suit l'ordre du jour ! Commençons pas à faire n'importe quoi !
ARTHUR : Et ben, écoutez ! Moi je vais user de mon autorité pour une fois : Père Blaise, on passe direct au sujet suivant.
LÉODAGAN : Ah ben, bravo !
PÈRE BLAISE : Alors, sujet suivant, c'est la - ou les pierres, hein, on n'est pas encore fixés, à remplacer sous une échauguette du mur sud. D'ailleurs la garde nous prévient, la fissure commence…
ARTHUR écoute en soufflant.
ARTHUR : Oui, non, c'est oui… non c'est… intéressant mais ça va nous…
LÉODAGAN : Ah non, mais ça c'est du n'importe quoi, hein ! N'importe quoi !
LOTH : Bon, ben autrement, il y a un… il y a un sujet sur la surveillance côtière.
LÉODAGAN : Ah ça ! A la limite heu…
ARTHUR : Ben non, à la limite non… En plus… non, ça m'intéresse pas. Sujet suivant.
Avant même que PÈRE BLAISE ne termine sa phrase, ARTHUR fait un signe qui montre son intérêt pour le sujet à venir.
PÈRE BLAISE : Heu, une demande de l'enchanteur Elias.
ARTHUR : Voilà ! Ça c'est bien. Ça c'est bien, voilà. Ça c'est très bien.
PÈRE BLAISE : Bon. Ben alors on fait ça ?
LÉODAGAN : Mais c'est chiant ça ! C'est de la magie. On pige rien !
ARTHUR : Et ben au moins ça change un peu ! En plus de ça, les enchanteurs on s'en occupe jamais !
PÈRE BLAISE : Alors c'est l'enchanteur Élias De Kelliwic’h qui demande des fonds pour un ingrédient de sort.
LÉODAGAN : Alors ça, hein, pour demander du pognon, ils sont forts là.
ARTHUR : Oui, alors que vous vous êtes plutôt timide. On accepte !
PÈRE BLAISE : On accepte ?
ARTHUR : Oui, allez…
PÈRE BLAISE : Heu … je vous ai même pas dit combien il demande !
ARTHUR : Pffff ! Qu'est ce que vous voulez qu'on s'en foute de ce qu'il demande. Il demande ce dont il a besoin, puis c'est tout…
PÈRE BLAISE : Ah oui, plutôt ! Neuf mille cinq cents pièces d'or !
LÉODAGAN : Quoi ! Combien !
PÈRE BLAISE : Neuf mille cinq cents pièces d'or.
ARTHUR : Et ben oui, la magie c'est cher !
LÉODAGAN : Vous allez pas me dire que vous allez casquer sans broncher !
ARTHUR : Oh, écoutez ! A chaque fois que vous avez voulu du blé pour des machines de guerre, j'ai pas tellement fait mon radin il me semble.
LÉODAGAN : Mais enfin, avant de payer vous gueulez, vous tapez du poing sur la table, on se traite de tous les noms. Mais… mais qu'est ce que c'est que ce genre… de… baisser les bras sans rouscailler ?
ARTHUR : Oui ben, comme ça on gagne du temps. Allez ! Allez ! Je le fais moi, je le fais,laissez. Comme ça, je vais le faire. (il écrit) On accepte neuf mille cinq cents pièces d'or. Qu'est ce que c'est, hein ?
***
EXTERIEUR, JOUR, DEVANT LE LABO.
MERLIN est en colère, il proteste auprès d'Arthur.
MERLIN : Le dernier truc que j'ai demandé, c'est une étagère pour entreposer des machins, ça fait un an et demi, j'attend toujours.
ARTHUR : Et ben on vous la donnera, votre étagère. Si il y a que ça !
MERLIN : Je ferais bien de demander des plumes de Pégase. A cinq cents pièces la plume j'aurai peut-être mes chances, vu qu'il faut faire dans la frime.
ARTHUR : Bon ! Vous allez me faire le plaisir de foutre la paix à votre camarade, c'est compris ? Vous le laissez travailler et vous ne vous occupez pas de ses affaires.
MERLIN : Alors ça c'est la meilleure ! On lui paye des trucs et j'ai juste le droit de la fermer ?
ARTHUR : Exactement ! Et puisque vous y mettez de la mauvaise volonté, vous allez immédiatement ranger tout le labo !
MERLIN : Quoi ? Mais c'est dégueulasse !
ARTHUR : C'est dégueulasse effectivement, mais c'est comme ça ! Allez hop ! Je veux que tout soit nickel dans une heure.
***
Fermeture
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EXTERIEUR, DEVANT LE LABO, ENSUITE.
MERLIN : C'est injuste, vous faites du favoritisme.
ARTHUR : J'essaie d'être équitable. Vous êtes sans arrêt sur son dos et vous critiquez toujours ce qu'il fait. Alors vous me rangez tout le labo !
Merlin rentre dans le labo.
ARTHUR : Et estimez vous heureux, la punition est pas bien lourde !
Resté seul, Arthur se transforme en quelques secondes en ELIAS qui sourit, satisfait de sa potion de polymorphie.
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Noir
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MERLIN : En plus, il y a des trucs, je sais même pas où ça va !
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Rédigé par Ubik3 pour Kaamelott Hypnoséries