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Télévision production
Le format court produit par Calt Télévision (holding Robin&co) est un véritable phénomène télévisuel. Déjà vendu dans cinq pays, Kaamelott a su s'imposer très rapidement. Le pari n'était pourtant pas gagné d'avance.
Avec 300 épisodes en boite et 400 autres à venir, 2 épisodes de 52' à venir en écriture et 3 longs-métrages en préparation, Kaamelott est incontestablement un évènement dans le PAF français. Le succès de cette série courte est le fruit d'une convergence de talents. En premier lieu, celui d'Alexandre Astier, créateur, auteur, interprète, réalisateur, monteur et compositeur. Lyonnais de souche, comme la plupart de ses acolytes, il présente son court-métrage Dies irae à Jean-Yves Robin au moment où celui-ci cherche un programme pour remplacer Caméra Café. Le décalage entre l'époque dépeinte et les dialogues contemporains enchante le producteur et M6.
Pas de place au hasard
40 jours de tournages et deux caméras HD sont nécessaires pour mettre 100 épisodes en boite. Il faut produire l'équivalent de 2,5 épisodes par jour, c'est-à-dire entre 8' et 10' utiles. Une véritable performance qui ne laisse pas de place au hasard. La méthode de production est plus que rodée et le plan de travail s'apparente à celui d'un long-métrage. Les scénarios sont par exemple coupés en petites séquences pour optimiser les scènes et l'emploi du temps des comédiens. Le montage s'effectue donc à la fin du tournage. "Je ne fais pas de dérushage, explique Alexandre Astier. Je choisis directement sur le plateau et je dis à la scripte de prendre telle scène. Je ne regarde pas toutes les prises pour choisir quelle partie de dialogue est meilleure que l'autre. La rythmique s'effectue ensuite au montage en recadrant les scènes, en accélérant les répliques..."
Une délocalisation positive
Les intérieurs des trois premières saisons ont été tournées en studios à Arcueil-Cachan, en région parisienne. La quatrième saison ainsi que les trois suivantes seront désormais tournées à Lyon, au Studio 24. Les raisons de cette délocalisation sont multiples. Tout d'abord, il est plus simple pour la majeure partie de l'équipe (techniciens et acteurs) d'être sur place, cette joyeuse troupe étant originaire de la capitale des Gaules. La seconde raison est d'ordre économique et stratégique. L'ambition de Robin&co est de développer son activité en intégrant verticalement un nombre croissant d'activités. L'augmentation du volume de fictions produites par le groupe impose aujourd'hui la création d'un pôle audiovisuel conséquent, permettant d'absorber le volume de production globale de Robin&co. La région Rhônes-Alpes est vivement intéressée par ce projet, déjà très avancé. En effet, il est sérieusement envisagé que les Italiens et les Espagnols, qui ont acquis le format, viennent travailler ici pour profiter des infrastructures du tournage. A raison de 40 jours par saison, le tournage par ces trois pays (France, Italie et Espagne) de 200 épisodes représenterait un total de 240 jours, hors préparation. Les retombées économiques pour la régions sont loin d'être négligeables.
Robin&co souhaiterait également créer un centre de formation numérique HD intégré à ses studios. A terme, l'ambition de Robin&co est de soutenir le développement de Lyon et de sa région en y proposant des évènements autour du 7ème art et de l'audio-visuel, en relation avec les grandes entreprises et prestataires de service rhônalpins: festivals de cinéma HD, délocalisation de l'exploitation des produits dérivés de Robin&co, notamment de ses jeux vidéos...
Un défi de plus à relever? C'est pas faux.
> Lien vers l'article originel avec les photos
26 avril-2 mai 2006
