Arthur et Guenièvre sont en train de dormir. Quelqu'un frappe à la porte. Arthur sursaute, ce qui réveille aussi Guenièvre.
Guenièvre : Qu'est-ce qu'il y a ? (à moitié endormie)
Roi Arthur : "Qu'est-ce qu'il y a ?"... Vous ronflez !
Guenièvre : Ah, pardon.
Roi Arthur : "pardon." ... oui. Vous m'avez réveillé ! Vous pourriez faire gaffe quand même, je me lève tôt.
Ils se remettent tout juste à dormir lorsqu'on refrappe à la porte. Arthur sursaute à nouveau, et s'aperçoit que ce ne sont pas les ronflements de Guenièvre qui l'ont réveillé. Intrigué, il se demande ce que c'était.
Générique
Arthur et Bohort sont au milieu de la salle du trône.
Arthur : Y'a rien Bohort !
Bohort : Attendons encore quelques minutes, ça va peut-être revenir.
Arthur : Mais ça fait un quart d'heure qu'on se gêle les roupes en plein milieu là. Je me lève dans quatre heures mon petit pote ! Alors vous avez rêvé, y'a personne, bonne nuit.
Bohort : Mais je suis pourtant pas fou. Votre père se trouvait là, sur votre trône, sa chevelure toute ébouriffée, il était entouré d'un halo blanc et vaporeux. Il disait qu'il allait revenir prendre le pouvoir.
Arthur (agacé): Soyons franc Bohort, je ne sais pas ce que vous avez bouffé avant de vous mettre au plumard, mais vous m'avez tout l'air d'avoir fait ce qu'on appelle communément "un mauvais rêve".
Bohort : Mais votre père...
Arthur : Mais mon père il est calanché depuis longtemps. Il est enterré dans la crypte avec sa couronne, son armure et tout le barda. Je vois difficilement comment est-ce qu'il pourrait revenir prendre le pouvoir, d'autant qu'il a jamais été foutu de le garder de son vivant.
Bohort : Kaamelott est hanté, Sire.
Arthur : Mais non !
Bohort : Pendragon est venu reprendre sa place.
Arthur : Mais Pendragon, sa place, ça a jamais été là. Kaamelott, ça existait même pas de son temps.
Bohort : Mais pourtant c'était lui, je l'ai reconnu.
Arthur : Mais non. Mon père il était pas ébouriffé déjà, hein. Il avait une coupe à la con mais c'était plutôt aplati. Et puis il était pas vaporeux. Allez au lit. (Il s'en va)
***
Un peu plus tard devant la chambre de Bohort.
Arthur : C'est bon maintenant, je peux aller me coucher ?
Bohort : Attendez Sire, vous n'allez pas me laisser seul ici.
Arthur : Vous êtes à votre chambre, qu'est-ce que vous voulez de mieux ?
Bohort : Heu, ma chambre, mais qui va m'accompagner jusqu'à mon lit ?
Arthur : Oh mais c'est pas vrai ! Mais vous allez me gonfler jusqu'à quand ? Une heure que je crapahute dans le chateau avec ma bougie, ça va bien maintenant !
Bohort : Sire, je vous en conjure, il ne faut pas qu'on se sépare, le spectre de votre père crie vengeance.
Arthur : Vous savez Bohort, que pas plus tard que la semaine dernière en Orcanie, le roi Loth a fait arracher la langue et les ongles d'un de ses Chevaliers parce qu'il lui avait renversé du jus de viande sur les pompes.
Bohort : Quel rapport avec le fantôme ?
Arthur : Vous trouvez pas que comme souverain, je fais quand même partie des souples ? Vous me réveillez en pleine nuit, sous prétexte que mon père se ballade dans les couloirs. Moi, bonne pomme, je me lève, je vais voir, j'attends pendant des plombes, et au bout d'un moment quand manifestement y'a rien - parce que manifestement y'a rien Bohort admettez-le - je vous raccompagne jusqu'à votre porte parce que vous chiez dans vos caleçons.
Bohort : Je ne chie pas dans mes caleçons Sire. Je vous réveille pour un cas de force majeure. Uther Pendragon crie vengeance, vous êtes en danger !
Arthur : Non, mais moi ça va Bohort. Je vous remercie de votre sollicitude mais je vais me débrouiller.
Bohort : Vous partez ?
Arthur : Oui je pars ! je pars me coucher figurez-vous !
Bohort : Je vous accompagne.
Arthur : Pas question !
Bohort : Je ne fais que mon devoir. Le Roi est en danger, je lui fais escorte.
Arthur : Donc, vous m'accompagnez jusqu'à ma porte et vous revenez ?
Bohort : Voilà... Sauf que quand je reviens, il faut me raccompagner.
***
Peu après devant la chambre d'Arthur. Arthur ouvre la porte et voit Bohort.
Arthur : (exaspéré) Bohort, je vais vous faire mettre au cachot.
Bohort : Attendez, écoutez-moi !
Arthur : Non mais, je vous écoute, je vous écoute, seulement je vous préviens, je vous le dis, je vais vous faire descendre en cabane avec un pichet de flotte un bout de pain sec. Je suis désolé, je suis démuni, je vois pas d'autre solution. Puis je pense que ça vous donnera un peu l'occasion de réfléchir un peu à tout ça tête reposée. Prendre un peu de recul sur les choses parce que, Bohort, on ne réveille pas son roi en pleine nuit pour des conneries, encore moins deux fois de suite.
Bohort : J'ai très nettement entendu des cris dans le couloir.
Arthur : Mais oui, mais comment expliquez-vous le fait que moi je ne les ai pas entendus ?
Bohort : Mais, parce que vous dormiez.
Arthur : Précisément !
Bohort : Alors, qu'est-ce qu'on fait, Sire ?
Arthur : Ben, vous allez vous recoucher ou je vous fais foutre au trou.
Bohort : Bon... Libre à vous de ne pas tenir compte de mes mises en garde.
Arthur : Merci bien.
Bohort : Par contre, il faut me raccompagner à ma chambre.
Générique
Arthur se recouche dans son lit, ce qui réveille Guenièvre.
Guenièvre : Qu'est-ce que vous trafiquez depuis tout à l'heure ?
Arthur : Je me tape Bohort.
Guenièvre est surprise.
Arthur : Enfin, je me tape Bohort...
Guenièvre : Oh, vous faites ce que vous voulez, hein.
Arthur : Non mais. Oh, bref...
On frappe à nouveau à la porte.
Arthur : Ce coup là, je me le fais.
Rédigé par Benoy pour Kaamelott Hypnoséries