INTERIEUR, NUIT, CHATEAU.
Dame SÉLI et LÉODAGAN approchent d’un lit à pas feutrés, et tirant brusquement le drap, poussent un cri.
SÉLI & LÉODAGAN : Ahhh !
Yvain, qui dormait, se réveille effrayé.
YVAIN : Ah, ah, qu’est ce qui il y a ?
SÉLI : Ah bah non.
LÉODAGAN : Perdu ! Non … Non mais je me disais aussi…
YVAIN : Mais quoi ?
SÉLI : Non, rien. La clodo, rouquine, qui traîne dans le château... Personne arrive à mettre la main dessus, alors avec votre père on se demandait si elle était pas là.
LEODAGAN : Une pouilleuse que vous auriez trouvé je sais pas où… Comme vous nous ramenez que des emmerdements… un de plus, un de moins.
SÉLI: Oui y’a une certaine logique… Mais… Bah non. Bon ben, allez !
LÉODAGAN : Et puis dormez hein, parce qu’alors…
Ils quittent la chambre.
***
Ouverture
***
INTERIEUR NUIT, CHAMBRE D’ARTHUR
ARTHUR est couché dans son lit. Il lit des documents. La dame du lac est couchée à côté de lui, lapant un verre de lait.
LA DAME DU LAC : Vous faites quoi ?
ARTHUR : Vous le finissez ce lait, oui ? Pas avec la langue je vous ai dit ! Vous buvez normalement ou je vous l’enlève ! De toute façon dans cinq minutes je vous ramène dans votre chambre, y’en a marre.
LA DAME DU LAC : J’ai froid aux pieds.
ARTHUR : Moi aussi j’ai froid aux pieds.
LA DAME DU LAC : Pffrrr, c’est trop nul d’être terrestre, hein !
ARTHUR : Ça, je peux pas vous dire, j’ai pas tellement d’éléments de comparaison.
LA DAME DU LAC : Vous voulez pas lire à haute voix ?
ARTHUR : A haute voix ? Les traités d’alliance avec les clans irlandais ? Non, merci ça va. De toute façon je vais arrêter, j’en ai marre…..
LA DAME DU LAC : On pourrait pas aller au lac ?
ARTHUR : Au lac… maintenant ?
LA DAME DU LAC : Non pas maintenant, mais demain.
ARTHUR : Mais qu’est ce vous voulez qu’on ailles faire au lac ?
LA DAME DU LAC : Non mais je sais pas… je me disais, la dame du lac… Peut-être que si j’y retourne, il y aura un déclic. Les dieux, quand ils me verront devant le lac, ils auront peut-être pitié. "Ah lala, la pauvre !", et tac ils me rappellent.
ARTHUR : Ecoutez, vous êtes bien gentille mais j’ai autre chose à foutre que d'aller au lac demain.
LA DAME DU LAC : Allez ! Et puis vous me devez bien ça ! Je vous rappelle quand même que c’est de votre faute…
ARTHUR : Oui ça va, ça va, on le saura que c’est ma faute, hein !
LA DAME DU LAC : Allez ! heu !
Arthur est manifestement réticent.
LA DAME DU LAC : Hé ! On prend un pique nique.
***
EXTERIEUR, JOUR, AU BORD LAC.
Arthur assis sur une pierre, La dame du lac a les pieds dans l’eau.
ARTHUR : Bon vous y allez, oui !
LA DAME DU LAC : Mais ça me mouille le pied.
ARTHUR : Evidemment que ça mouille le pied. C’est un lac. Un lac ça mouille le pied.
LA DAME DU LAC : Oui, ben d’habitude ça mouille pas. Le pied, il rentre dans l’eau mais il reste sec.
ARTHUR : Non mais c’est pas vrai ! Mais vous croyez que j’ai que ça à foutre, sans déconner, de vous amener à la baignade moi.
LA DAME DU LAC : Bon, venez me porter !
ARTHUR : Quoi ?
LA DAME DU LAC : Venez me porter, juste les premiers pas... je suis sûre que si vous me donnez un petit coup de pouce ça va marcher.
ARTHUR : Mais vous vous foutez de moi !
LA DAME DU LAC : Vite, vite, je sens qu’il y a quelque chose qui se passe là.
Arthur la prend dans ses bras et avance dans le lac.
LA DAME DU LAC : Ah voilà ! Ah oui voilà ça revient, ouais ouais, je le sens. Ayé, c’est revenu comme avant.
ARTHUR : Et là, qu’est ce que je fais, je vous lâche ?
LA DAME DU LAC : Hé ben c’est bon. Allez-y, lâchez-moi. Je vais flotter au dessus de l’eau.
Il la lâche. Elle ne flotte pas au dessus de l’eau et se débat pour ne pas couler. Arthur va l’aider.
ARTHUR : Ca marche pas ? Hé ! Ça marche pas ?
Il la reprend dans les bras.
ARTHUR : Mais c’est pas possible que la dame du lac elle sache pas nager !
***
Fermeture
***
INTERIEUR. NUIT. CHAMBRE
La dame du lac est allongée sur un lit et machouille un pan de sa chemise, inquiète. Arthur, accoudé, la rassure.
ARTHUR : Il faut pas vous en faire. Moi je crois que c’était trop tôt, voilà c’est tout.
LA DAME DU LAC : Et si je pouvais plus jamais retourner d’où je viens, si les dieux voulaient définitivement plus de moi ?
ARTHUR : Mais non, mais non, allons… je crois qu’ils veulent vous donner une leçon alors voilà, ils vous flanquent le tracsir.
LA DAME DU LAC : Mais vous rendez compte si je suis obligée de rester ici pour l’éternité.
ARTHUR : Ah bah, ici déjà, c’est pas pour l’éternité.
LA DAME DU LAC : Oh… vous êtes pas en train de me dire que je suis devenue mortelle aussi ?
ARTHUR : Non... mais non…
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Noir
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ARTHUR : …enfin ou alors oui, ce serait vraiment pas de bol, quoi…
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Rédigé par Ubik3 pour Kaamelott Hypnoséries