Par le site Onenagros

Voici une petit interview de l'interprête de notre cher Kadoc, Brice Fournier ! Elle provient du site Onenagros.

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1) Kadoc est un personnage mineur dans Kaamelott, est-ce agréable à jouer ?

"La première version d’‘Apocalypse Now’, de 1979, dure 3h20 et Marlon Brando arrive dans la dernière demi-heure ; Vous appelez ça un rôle mineur ? C’est difficile de parler de rôle mineur. Spécialement dans Kaamelott. Loin de moi l’idée de comparer Kadoc au capitaine Kurtz, bien sur, mais, à son petit niveau, Kadoc apparaît dans peu d’épisodes mais est l’un des personnages les plus populaires de la série. Agréable ? A votre avis ?! Jouer est très agréable, sinon, il faut vite faire autre chose. Kadoc, ce n’est que du bonheur. Et puis sincèrement, il ne faut pas faire ce métier pour des mauvaises raisons. Le public fait tout de suite la différence.

2) Si vous deviez laisser tomber l'une de vos activités (acteur, restaurateur, gemmologue), laquelle serait-ce?

"En tant que gemmologue, j’ai acquis toutes les qualifications, mais je n’ai jamais vraiment eu le temps de mettre ça en pratique. C’est un regret. Je ferais peut-être ça pour ma retraite. Mais c’est mal parti car je n’ai pas l’intention de prendre ma retraite.
Restaurateur était une envie depuis toujours en tant que bon Lyonnais. Cela fait 15 ans que je suis dans la partie et mon envie est plutôt assouvie. Je pense que je garderais un pied dans la partie maintenant, mais avec un peu plus de distance.
Acteur m’est venu sur le tard, même si j’ai toujours eu la passion du cinéma. C’est effectivement ce qui me passionne le plus en ce moment. Même si, au fond, avoir plusieurs activités est le meilleur moyen de garder toute sa fraîcheur dans chaque domaine.

3) A force de jouer le rôle de Kadoc, commence-t-il à déteindre sur vous?

"Il ne peut pas déteindre sur moi puisqu’il a toujours été là. Kadoc, c’est une partie de moi ; que je ne connaissais pas forcément d’ailleurs ! (rires). Quand Alexandre Astier m’a confié le rôle, il m’a donné une charpente que j’avais la charge d’animer. Alex dirige les acteurs avec beaucoup d’économie. Ce qui est une bonne méthode. Charge à nous de donner vie au personnage.

4) Quel autre personnage de Kaamelott auriez-vous aimé jouer ?

"Échanger Kadoc contre un autre ? Jamais ! Curieuse question, qui revient souvent d’ailleurs. Tout le monde sait qu’Alexandre Astier apporte un choix méticuleux dans la sélection de ses personnages et aux gens qui les interprètent. Et quand on connaît sa minutie et son talent, la question n’est plus fondée.

5) N'est ce pas frustrant, quand on voit la qualité des dialogues ciselés d'AA, de n'avoir que des répliques, cultes d'accord mais somme toute assez limitées ?

"Ce n’est pas la taille qui compte. Ce qui est vrai pour le rôle l’est aussi pour les dialogues. Je dirais même que la rareté fait l’exclusivité ; à peu près toutes les phrases de Kadoc sont devenues cultes ! Revenons sur la question 1 car c’est important : si on se surprend un jour à choisir un rôle pour la quantité plutôt que pour la qualité de ce que l’on vous propose, vous faites le mauvais choix. D’ailleurs, c’est la qualité qui amène la quantité, et pas l’inverse. C’était quoi la question, déjà ?

6) N'est il pas trop dur de se plonger dans le rôle d'un personnage comme le votre (à la manière d'Hoffman dans Rain Man) ?

"Ne nous trompons pas : jouer n’est jamais facile, et cela demande du travail et de la concentration. Que ce soit pour Kaamelott ou pour autre chose. Même s’il faut que ça reste toujours un plaisir. En ce qui concerne l’implication dans un personnage, il y a 2 écoles : ceux qui pensent qu’il est ridicule de s’impliquer trop et ceux qui ne savent pas faire autrement. Ça dépend des caractères à mon avis. Pour ma part, je dirais que j’ai tendance à mélanger mon caractère à celui de mon personnage. Une fois que je l’ai défini, il reste en moi, là, quelque part. Et quand je retourne sur le plateau, il revient, comme un automatisme.

7) Quelle est votre saison de Kaamelott préférée ? Et pourquoi ?

"Très franchement, je suis fan de l’ensemble. Et ça n’est pas fini. Mention spéciale tout de même pour la saison 5, qui ouvre la porte vers un univers de Kaamelott plus complexe. Toujours drôle mais profond aussi. Et puis Alexandre Astier a déclaré que le plus grand compliment qu’on puisse lui faire est de préférer la saison 5, et c’est toujours utile de passer la main dans le dos du boss, quand on est un vieil acteur comme moi !

8) Etes vous "consommateur" d'autres séries (françaises ou étrangères) ? Si oui, lesquelles, et y en a-t-il une qui vous a particulièrement marqué ?

"‘The Shield’. Sans aucune contestation. Et pourtant j’en vois beaucoup. Mais là, c’est imbattable. Je suis resté scotché du début à la fin. Leur secret : là ou les autres séries élaborent 1 ou 2 intrigues par épisode, the Shield est composé d’une équipe de 7 scénaristes qui élaborent chacun une histoire et la suit à travers les épisodes. Aussi, la production n’intervient pas du tout dans le développement ; les scénaristes ont carte blanche et aucune limite d’idées ou de budget.
J’ai aussi adoré ‘Breaking bad’. L‘écriture est vraiment originale et l’interprétation de Bryan Cranston est absolument magistrale. Il a d’ailleurs eu plusieurs prix pour sa prestation, dont l’Emmy Award du meilleur comédien dans une série télé dramatique en 2008. Dans les séries françaises, j’ai vu l’intégrale de ‘Hero Corp’ récemment. C’est vraiment drôle et original, et ceci malgré leurs contraintes et leur budget limité. J’ai vu aussi la première saison de ‘Braquo’ sur Canal+ que j’ai trouvée moderne et intelligente.

9) Quelle fut votre première réaction quand Alexandre Astier vous a présenté votre rôle dans Kaamelott ?

"Laissez-moi vous raconter une histoire... Je connaissais Alexandre car nous avions joué au théâtre ensemble à Lyon dans une pièce de Shakespeare adaptée et mise en scène par l’exxxxxxcellent Jean-Christophe Hembert. Un soir, je travaillais à mon restaurant et Alexandre débarque pour dîner, seul. Il reste tard et nous discutons. La saison 1 de Kaamelott venait de sortir et les choses se passaient plutôt bien. Alexandre préparait donc la saison 2. Au détour d’une phrase, Alexandre me dit : « bon, tu veux faire quoi ? » Il parlait de Kaamelott bien sûr, et il savait mon envie de faire partie du projet, même si nous n’en avions jamais vraiment parlé. Je ne vous raconterais pas la suite qui... Meuh naaan, je déconne, bien sûr que je vais vous raconter ! Bon, j’en étais où ? ah oui, « bon, tu veux faire quoi ? » Ça m’a fait sourire. J’ai pris mon temps avant de répondre. Et puis j’ai proposé quelque chose : « je me verrais bien en frère Tuck comme dans Robin des bois, avec une toge et une tonsure. C’était à son tour de rire. Il m’a dit : « bien ». Et puis quelques temps après j’ai été convoqué pour jouer Kadoc. Il faut dire aussi que l’amitié qui me lie à JC Hembert fait clairement penser à une fratrie.

10) Pouvez-vous nous raconter quel a été votre parcours avant votre arrivée dans Kaamelott ?

"Wikipédia : « De parents commerçants, il grandit à Saint-Priest, dans l'est de Lyon. Après l'obtention de son baccalauréat, il entre en classe préparatoire HEC et intègre un an plus tard lʼÉcole supérieure de commerce de Lyon. La suite de ses études se passe à lʼétranger, plus particulièrement en Espagne, Angleterre et États-Unis. Il obtient un BA en Gestion & Marketing à lʼUniversité de Canterbury, un MBA à la Fordham Business School de New York, puis un diplôme du GIA (Gemological Institute of America) de New York. En 1998, il ouvre un restaurant thaï au cœur de Paris, Le Livingstone. Fort de son succès, il a récemment ouvert un second restaurant en avril 2008 dans le 5e arrondissement. »
Je ne sais pas qui a écrit ça, mais il est plutôt bien renseigné.


11) Avez-vous une anecdote particulière de tournage à nous raconter (tous livres confondus) ?

"C’est toujours un peu délicat, car l’équipe est tenue à la discrétion, à l’image de son leader charismatique. Il m’est donc difficile d’avouer que j’ai tourné des scènes de la saison 6 sans caleçon sous ma toge. Je ne dirai rien, une tombe ! Si, peut-être une anecdote : le campement de la saison 5 au milieu des champs était bel et bien au beau milieu des montagnes du Vercors, sans électricité ni caravane. Le jour où la régie a mis 2h à m’installer le ‘camouflage caca’ sur le dos, il était pour moi hors de question d’aller déjeuner car j’avais été déclaré intransportable. Trop de branches. J’étais donc condamné à rester tout seul sur place au milieu des champs sans manger pour la pause déjeuner ; JC Hembert a alors eu pitié et a décidé de rester avec moi pour me tenir compagnie. Il n’a pas fallu longtemps avant que Kadoc et Karadoc, dans leur plus belles tenues de scène Kaamelottiennes, ne s’endormassent dans une sieste du repos du juste. C’est alors qu’un promeneur sort du bois et tombe nez à nez avec deux Golgoths en tenue moyenâgeuse en train de ronfler, l’un d’eux étant ligoté dans un confortable tapis de branches, la mèche sur le front collée de boue. J’ouvre un œil et j’aperçois devant nous ce promeneur médusé, bouche ouverte, se questionnant sur le danger potentiel de sa découverte. J’ai alors tenté de le saluer, ce qui ne l’a en rien rassuré. Il s’en est allé sur le chemin, le pas pressé. On ne l’a jamais revu.

12) Vous les avez eus vos p'tits cubes de fromage ?

"Du Saint Marcellin émietté et séché pendant 3 ans donne des petits bouts bruns qui s’apparentent typiquement pour les profanes, à des crottes de lama géorgien. La tradition ouzbek, si on veut la respecter, implique un affinage à l’eau de vie à base de Rana lessonae (la fameuse petite grenouille verte des Balkans) dans un scrotum de brebis à cornes, ou « brebis des Carpates». On peut aussi les trouver sous forme de plaquettes fines et carrées, connues pour leur extrême action nutritionnelle et vitaminée. C’est une de ces plaquettes qui a permis à Frodon Sacquet le hobbit et Gollum, son animal de compagnie, d’atteindre sans encombre le volcan du Mordor appelé « mont du destin »."