Dans la forêt. Arthur, Léodagan, Lancelot et Perceval sont en armure.
LANCELOT : Les Egyptiens ont dû fuir à l'aube. Il reste plus qu'un campement vide de l'autre côté de la rivière.
LÉODAGAN: Ils ont foutu le camp ces péteux.
ARTHUR: Vous avez réussi à récupérer quelque chose, des armes, des chevaux... ?
LANCELOT : Non rien, ils ont eu le temps de tout prendre.
PERCEVAL (tient un instrument de musique style guitare) : Si moi j'ai trouvé ça. Elles sont quand même bizarre leurs arbalètes.
GENERIQUE
Arthur est dans le lit de Démétra, il joue de l'instrument égyptien.
DÉMÉTRA : Ca vient d'où ce machin ?
ARTHUR: Egypte.
DÉMÉTRA : Et pourquoi vous en jouez ?
ARTHUR: J'aime bien.
DÉMÉTRA : Nan mais j'veux dire, pourquoi vous en jouez maintenant ?
ARTHUR: Je n'sais pas moi, c'est comme une sérénade.
DÉMÉTRA : Une ?
ARTHUR: Une sérénade, pour vous séduire.
DÉMÉTRA : Ben, vous avez pas besoin d'me séduire puisque j'suis déjà là.
Arthur arrête de jouer, pose l'instrument et s'allonge.
ARTHUR: Pff, j'ai compris...
DÉMÉTRA : Bah excusez-moi mais la première fois que je vous ai vu vous m'avez dit "bonjour rendez-vous ce soir dans votre chambre", maintenant ça fait trois ans qu'on s'voit et vous jouez de la mandoline pour me séduire...
ARTHUR: Du oud.
***
Plus tard, Arthur et Guenièvre sont au lit. Le roi joue du oud et Guenièvre essuie ses larmes avec un mouchoir tout en reniflant.
ARTHUR: Qu’est-ce qu’il y a, ça vous plaît pas ?
GUENIÈVRE : Si mais c’est tellement triste.
ARTHUR: Triste ? Pourquoi triste ?
GUENIÈVRE : Ça me fait penser à ceux qui sont loin de chez eux.
ARTHUR: Mais qui, qui est loin de chez eux ?
Guenièvre renifle.
GUENIÈVRE : Je sais pas, tous ces gens qui sont obligés de quitter leurs terres et qui se lancent à corps perdu sur les routes pour fuir l’oppression.
ARTHUR: Qu’est-ce que vous me chantez ?
GUENIÈVRE : Vous savez hein, quand on est déraciné, on est plus que la moitié de soi-même !
ARTHUR: Mais vous êtes pas déracinée, vous, que je sache !
GUENIÈVRE : Cette musique, ça m’évoque ma Carmélide natale, le vent dans les saules, nos jeux dans la neige au pied du mur d’Hadrien…
ARTHUR: Vous y retournez deux fois par mois en Carmélide, puis vous êtes venue ici pour devenir reine, vous allez pas me sortir que vous vous êtes lancée à corps perdu pour fuir l’oppression !
GUENIÈVRE : Oh mais fichez-moi la paix ! Ça me rend triste c’est tout. J’ai pas à fournir d’explication.
ARTHUR: Ben qu’est-ce que je fais moi, j’arrête alors !
GUENIÈVRE : Oh non non continuez.
Arthur se remet à jouer. Guenièvre pleure de plus belle.
ARTHUR: Oh non mais ça va bien maintenant ! Vous pouvez pas penser à autre chose qu’à la Carmélide !
GUENIÈVRE : Mais je pense plus à ça, c’est cette musique, cela me fait penser à des petits chiens.
ARTHUR: Des petits chiens…
GUENIÈVRE : Mais je sais pas oui des petits chiens. C’est tellement fragile les petits bébés chiens.
ARTHUR: Mais quel rapport ?
GUENIÈVRE : Ils se lancent dans la vie avec tellement de courage…
Arthur soupire et retourne le oud en croisant les bras.
GUENIÈVRE : Mais vous jouez plus ?
ARTHUR: Non ça va. Là j’en ai marre.
GUENIÈVRE : Bah. Pourquoi ?
***
Plus tard, chambre de Séli et Léodagan.
LÉODAGAN : Il était déjà chiant avant, voilà qu’il joue de la guitare maintenant.
SÉLI : À ce train-là, c’est pas demain qu’on aura un petit fils, croyez-moi !
LÉODAGAN : Oh non mais il nous aura tout fait. Quand je pense que les saxons sont à deux doigts de raser le pays, qu’y a pas une tourelle qui tient debout et l’autre, il fait de la musique.
SÉLI : C’est un mou. Le pouvoir lui est tombé dessus comme la misère sur le pauvre monde, il a pas les épaules.
LÉODAGAN : Et en attendant, c’est lui le patron, sous prétexte qu’il a retiré une épée d’un rocher !
SÉLI : En attendant vous z’avez pas réussi à la retirer vous !
LÉODAGAN : Oui ben c’est bien dommage, parce-que si j’avais réussi, je serai pas en train de jouer du crin-crin, croyez-moi ! Oh et puis j’en ai marre ! (criant) Eh oh, ça va pas bientôt finir non ? (La musique s’arrête). Là, quand on se fâche, y a toujours un résultat !
Arthur recommence à jouer en chantant fort.
SÉLI : Et oui, c’est lui qui l’a retirée, l’épée.
GENERIQUE
Arthur joue du oud. Perceval commence à marquer le rythme en tapant sur un tambour, et Karadoc se met à chanter.
KARADOC : Comme la neige dans le vent…
ARTHUR: Non non non non non non, merci, merci, c’est bon. Cassez-vous d’ailleurs. Ça m’énerve, ça. Barrez-vous.
Karadoc et Perceval se lèvent.
ARTHUR voix off : Faut toujours qu’on se fasse emmerder.
Rédigé par Holly95 pour HypnoseriesKaamelott