Dans une tente romaine, Arthur se fait couper les cheveux par Caïus. Perceval est assis en face d’eux.
Caïus : Arrêtez de bouger sans arrêt, sans ça, on va pas y arriver !
Arthur : Mais ça dure des plombes !
Caïus : Ça dure des plombes parce que vous bougez !
Perceval : Moi ça me rend dingue de me faire couper les cheveux !
Arthur : Sans vouloir vous vexer, ça se voit ! Vous comptez la faire descendre jusqu’où la tignasse, au juste ?
Perceval : J’ai décidé de plus me les couper, j’me lance !
Arthur : Vous vous lancez dans quoi ?
Perceval : Dans les cheveux vraiment longs !
Caïus : Vous êtes sûr ? Nan parce que tant qu’j’y suis, ça me dérange pas de vous rafraichir la nuque, hein, juste après !
Perceval : Rafraichir la nuque ? Quel rapport avec les cheveux ?
Arthur et Caïus se regardent.
***
Générique
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La coupe est désormais terminée. Caïus brosse la veste d’Arthur.
Arthur (regardant par terre) : Eh eh eh ! Qu’est-ce que c’est les machins noirs par terre !
Caïus : Les machins noirs ? Quoi ? Les cheveux ?
Arthur : Quoi les cheveux !
Caïus : C’est les vôtres !
Arthur : Les miens ? Mais vous vous foutez de moi ! Passez-moi un miroir !
Caïus tend un miroir à Arthur. Ce dernier le prend et se regarde… Il ouvre grand la bouche, effaré par ce qu’il voit.
Arthur : Mais c’est pas vrai, qu’est-ce que vous avez foutu !
Caïus : Ben quoi, qu’est-ce qui y a ?
Arthur : Mais vous avez tout viré ! Vous êtes complètement marteau ! On avait dit qu’on égalisait juste un peu les pointes !
Perceval : Non mais c’est pas mal égalisé, là !
Caïus : Non mais en même temps, c’était n’importe quoi ! A peine j’égalisais à gauche, qu'il fallait de nouveau égaliser à droite ! Au bout d’un moment, ça fait court, c’est sûr !
Perceval : C’est court, mais c’est bien égalisé.
Arthur : Regardez-moi cette tête de con que vous m’avez faite ! On dirait la vôtre !
Caïus : Ah non ! Moi c’est beaucoup plus long ! Faut pas exagérer.
Perceval : Il me semble que ça fait plus jeune !
Arthur : Ca fait plus jeune… Ca fait romain, surtout !
Caïus : Ah ben oui, ben oui ! Ça, ça fait romain, c’est sûr ! En même temps, c’est moi qui coupe, y’a quand même peu de chance que ça fasse perse !
Arthur : Ce qui m’emmerde le plus c’est que ça fait pas breton, surtout ! Regardez-moi ça ! On dirait un décurion qui sort de la caserne !
Perceval : Moi j’les ai eu pendant des années les cheveux courts !
Arthur : Mais on s’en fout !
Caïus : Au bout d’un moment, en quoi ça pose un problème que ça fasse romain ! Vous êtes fédéré par Rome ! Vous pouvez quand même avoir une coupe romaine !
Perceval : En fait, dès que j’ai eu dix ans, hop ! Cheveux courts !
Arthur : La ferme !
Caïus : Vous savez quoi en fait ? Vous avez honte de vos origines !
Arthur : Mais j’ai pas des origines romaines ! Le problème c’est que dans le coin, les cheveux longs c’est un peu synonyme de pouvoir ! Regardez-moi ça, on dirait un petit poussin !
Caïus : Non mais, dans le coin, ils ont des gouts de péquenauds, dans le coin ! J’suis désolé, le cheveu court, ça vous va mieux !
Arthur : La question n’est pas là !
Perceval : Quand j’étais môme alors là, ouais ! J’avais les cheveux longs !
Arthur : Vous allez la boucler, oui !
Perceval : Seulement tout le monde m’appelait Persiflette, ça me faisait pleurer.
Arthur : Zuuutttt !!!!
Perceval : Du coup à dix ans, tac ! Ratiboisé !
Caïus : De toute façon, maintenant, les cheveux ils sont par terre, c’est fait c’est fait ! J’vais pas vous les recoller sur la tronche !
Arthur : Ah ben non, je peux pas rester comme ça… Regardez-moi ça, on dirait un de mes larbins !
Caïus : Mais non, mais non ! Vous avez l’épée, là, truc !
Arthur : Excalibur ?
Caïus : Voilà ! Ben c’est bon ça ? Avec ça les gens ils repèrent un peu près qui vous êtes !
Perceval : Vers quinze ans j’me suis fait un genre de crête à la barbare, bien rasé sur les côtés !
Arthur (se regardant toujours dans le miroir) : Non, mais non, je peux pas retourner à la Table Ronde comme ça !
Caïus : À la Table Ronde, vous avez pas de casque ?
Arthur : Non…
Perceval : Sauf que ma grand-mère, elle m’a pas reconnu, elle a lâché les chiens !
Caïus : Vous avez qu’à dire que… que c’est une nouvelle loi, hein ! Les cheveux courts pour tout le monde !
Perceval : Les chiens non plus ils m’ont pas reconnu !
Caïus : Et votre pote, là… Le grand, là !
Arthur : Quel grand ?
Caïus : Euh… Le magicien !
Arthur : Merlin ? C’est pas mon pote ! Pfff, c’est même pas un magicien, alors…
Caïus : Et il a rien lui, pour faire pousser les cheveux, lui ?
Arthur secoue la tête pour dire non.
Perceval : C’est passé à ça de la quequette ! J’ai encore la cicatrice !
***
Générique
***
Arthur fait des essayages de divers couvre-chefs.
Caïus : Y a ça…
Arthur : Pff… Non, non…
Caïus : Faut pas faire trop le difficile non plus !
Caïus lui tend un autre chapeau.
Caïus : Celui-là.
Arthur : Non plus ! C’est pas possible, ça !
Caïus : Sinon, y a ça ! Ça c’est…
Arthur met un casque qui lui recouvre totalement la tête et le visage.
Arthur : Oui, non mais… Oui, ça, ça marche, forcément ! Mais bon c’est pas, euh…
Perceval : Avant, y en avait un qui était mieux !
Caïus : Avant ? Lequel ?
Arthur : Ils étaient tous zéro de toute façon !
Caïus : Celui-là ?
Perceval : Je crois ouais !
Caïus : Ouais ! C’est vrai qu’il est pas mal, celui-là !
Arthur met un chapeau de femme, avec une fleur sur le côté.
Caïus : Ah ouais !
Perceval : Voilà !
Arthur : Non mais vous croyez quand même pas que je vais me balader tous les jours avec ça !
Perceval (surpris) : Ah mais c’est pour le porter tous les jours ? (voix off) J’croyais que c’était pour faire une blague à quelqu’un, moi !
Rédigé par Aelis pour Kaamelott Hypnoseries