Dans les allées du château, Bohort et Lancelot se croisent par hasard. Bohort porte un panier rempli de fruits.
Lancelot : Qu’est-ce que vous avez là Seigneur Bohort ?
Bohort : Des prunes que j’ai mis à glacer sur le rebord de la fenêtre hier soir. Vous en voulez une ?
Lancelot (tout sourire) : Oui ! Merci. (Il prend un fruit, ironique) J’la mangerai pendant que j’me creuse la tête pour trouver une solution aux guerres de clans et aux invasions saxonnes.
Bohort : Très bien ! Allez, courage !
Bohort repart. Lancelot lève les yeux et soupire. Il jette la prune à terre.
Générique
A la taverne. Karadoc et Perceval sont assis à une table. En face d’eux, on retrouve Arthur et Léodagan. Ils ont tous une cape sur la tête.
Perceval : On est quand même mieux là !
Arthur (à voix basse, en colère) : La ferme !
Karadoc : Sire, on pouvait pas rester dehors avec cette température.
Léodagan : Pour une fois ils ont raison, c’était un coup à y rester !
Arthur (toujours énervé) : Maintenant vous êtes au chaud alors vous la fermez, j’ai pas envie qu’on nous reconnaisse !
Perceval : Nous on est connu ici, on vient tout le temps !
Arthur : Je ne veux pas que l’on sache que le Roi Arthur et ses chevaliers de la Table Ronde se pintent la gueule à la taverne du coin ! Alors cachez vos visages et bouclez là ! On attend que la neige s’arrête et on repart.
Le tavernier approche, un torchon à la main.
Le tavernier : Ces messieurs, qu’est-ce qu’il leur ferait plaisir !
Arthur : Quatre laits de chèvre.
Léodagan (mécontent) : Oh ! Ben quand même !
Le Tavernier : Mais dîtes dont, pourquoi ils gardent les manteaux les voyageurs, ils ont froid ?
Perceval : On peut pas montrer nos visages car on a la lèpre !
Perceval fait un clin d’œil à Arthur, tandis que Karadoc pointe son pouce en l’air en guise de satisfaction. Le tavernier, quant à lui recule de deux pas… Et Arthur et Léodagan sont dépités.
***
Plus tard…
Les chevaliers sont toujours à table, ils boivent du lait de chèvre.
Arthur (à Léodagan) : Mais qu’est-ce que vous avez à soupirer sans arrêt beau-père, vous allez nous faire repérer !
Léodagan : J’aime pas le lait.
Perceval : Moi non plus !
Karadoc : Moi non plus !
Arthur : La barbe !
Léodagan : Puisqu’on se cache de toute façon on peut bien boire ce qu’on veut !
Arthur : On va pas passer commande sur commande toute la soirée, j’veux pas qu’on se fasse remarquer ! Déjà qu’il a fallu expliquer pendant une heure qu’on n'était pas lépreux !
Léodagan : Bon ben on passe commande une fois pour toute et pis c’est bon !
Karadoc : J’commande alors ?
Arthur : Nan pas vous.
Karadoc : Pourquoi ?
Arthur : Parce qu’il connait votre voix, il va faire le rapprochement. Ni vous ni Perceval. Léodagan, vous avez jamais foutu les pieds ici ?
Léodagan : Nan.
Arthur : Alors commandez, mais vite !
Léodagan : Dites, si y connait pas ma voix, y connait pas ma gueule non plus. (Il enlève sa capuche) Alors j’vois pas pourquoi j’continuerais à me planquer comme un repris de justice.
Arthur (en colère) : Mais qu’est-ce que vous faites ?
Léodagan (appelant le tavernier) : Patron ? Quatre hydromels, une miche de pain et un fromage de brebis !
Le tavernier (au loin) : Ça marche !
Léodagan : Ben vous voyez, il m’a pas reconnu.
Arthur : De quoi on a l’air nous autres avec nos capuches !
Léodagan : Ben enlevez-les.
Arthur : Non ! Les chevaliers au bistrot c’est le déshonneur !
Perceval : On fréquente l’établissement depuis l’âge de quinze ans, ça fait un bail qu’on est déshonorés nous.
Karadoc : Du coup, un peu plus un peu moins…
***
Plus tard…
Les chevaliers mangent. Seul Arthur est encore recouvert d'un capuchon.
Le tavernier (tout en posant des pichets sur la table) : Et voilà ! La collation de la maison, attention !
Karadoc : Merci patron !
Le tavernier : Voilà ! (A Perceval et Karadoc) : Ben j’vous avais pas reconnu tout à l’heure ! (En désignant Arthur) Qu’est-ce qu’il a le copain ?
Léodagan : Il boude.
Le tavernier : Pourquoi qui boude ?
Arthur (à Léodagan) : Ah bravo, hein. (Au tavernier) : Nan c’est rien j’suis pas dans mon assiette mais ça va passer !
Le tavernier : Y veut un autre lait ?
Arthur : Non merci.
Le tavernier : Des fois une infusion pour vous détendre ?
Arthur : Nan, nan
Le tavernier : Un grog ?
Arthur : Nan.
Le tavernier : Parce que si y veut du chaud j’peux lui passer trois œufs dans une poêle.
Arthur (tout en regardant Léodagan de travers) : Non !
Perceval : Enlevez votre capuchon si ça va pas , vous serez plus à l’aise !
Arthur est exaspéré.
Générique
Arthur n’a plus de capuche sur sa tête.
Léodagan : Ben vous voyez finalement, y vous reconnait pas non plus.
Arthur : Ou alors il m’a très bien reconnu et il ose rien dire. Et dès qu’on sera sorti, il lancera la rumeur.
Léodagan : Mais vous faites pas de soucis.
Le tavernier arrive.
Le tavernier : Est-ce qu’il leur faut autre chose aux voyageurs ?
Arthur : Non merci.
Perceval (à Arthur) : Sire, ça vous embête si j’reprends une part de fromage ?
Arthur regarde Perceval avec des gros yeux.
Le tavernier (à Arthur) : Pourquoi qui vous appelle Sire ?
Arthur (balbutiant) : Nan nan nan nan, il m’appelle pas Sire ! Il m’appelle sire euh… sire… Cyril. (En voix off) J’m’appelle Cyril, c’est mon prénom.
Rédigé par Aelis pour HypnoseriesKaamelott