Perceval et Karadoc frappent à la porte d’Arthur. Le roi ouvre, à moitié endormi.
PERCEVAL: Ah Sire !
KARADOC : on voulait vous parler.
PERCEVAL : c’est très important.
KARADOC : c’est capital !
Le roi referme la porte.
***
GENERIQUE
***
Perceval frappe à la porte.
PERCEVAL : Sire ! Sire !
KARADOC : c’est pas des conneries, y faut vraiment qu’on vous parle.
PERCEVAL : faites pas le con Sire, ouvrez !
Le roi ouvre la porte.
ARTHUR : vous frappez encore une fois sur cette porte, vous prenez un pain chacun.
PERCEVAL : moi j’serais vous, j’vous écouterais. Non, moi j’serais nous, je vous… Si moi j’étais vous, je vous écouterais.
KARADOC : Non, c’est si moi je suis vous… non ?
PERCEVAL : maintenant il faut nous écouter parce que là on en a gros.
KARADOC : on en a gros.
ARTHUR : et si moi j’ai pas du tout envie de vous écouter ?
KARADOC : vous faites comme vous voulez.
PERCEVAL : ah mais moi franchement, je serais nous. Non. Je serais vous, j’vous écouterais.
KARADOC : voilà.
PERCEVAL : non, elle me fait chier cette phrase.
ARTHUR : moi je serais vous par contre, je foutrais le camp. Parce que, euh, je préfère jouer carte sur table avec vous, là vous êtes à deux doigts du cachot.
PERCEVAL : mais nous on venait juste se plaindre.
ARTHUR : oui mais ça changera rien au cachot ça. Vous seriez venus m’apporter des tartines ce serait pareil. J’ai pas envie de voir vos tronches.
Le roi referme la porte.
***
Plus tard...
Les chevaliers frappent à la porte.
PERCEVAL : Sire, ouvrez on en a gros.
KARADOC : je vous assure, c’est pas le moment de faire la fine bouche.
ARTHUR : la sourde oreille.
PERCEVAL : quoi ?
ARTHUR : c’est pas le moment de faire la sourde oreille.
PERCEVAL : qu’est-ce que j’ai dit ?
ARTHUR : vous rien. C’est l’autre con qui a dit « c’est pas le moment de faire la fine bouche » et dans le contexte, c’est déplacé.
PERCEVAL : on estime qu’on a droit à un entretien.
ARTHUR : vous n’avez rien à estimer. Barrez-vous !
KARADOC : vous nous utilisez bon gré mal gré pour arriver sur la fin.
ARTHUR : quoi ?
PERCEVAL : comment quoi ?
ARTHUR : j’ai pas compris.
KARADOC : vous nous utilisez bon gré mal gré pour arriver sur la fin.
Le roi ouvre la porte.
ARTHUR : je sous utilise bon gré mal gré pour arriver sur la fin ?
KARADOC : exactement.
PERCEVAL : c’est intolérable Sire.
ARTHUR : je vous utilise contre votre gré pour arriver à mes fins.
KARADOC : ah ouais, c’est mieux.
PERCEVAL : la tournure est plus graduelle.
ARTHUR : plus claire ?
PERCEVAL : plus claire ouais.
ARTHUR : vous avez remarqué que je vous pige de mieux en mieux quand même ?
PERCEVAL : oui, c’est ce que j’étais en train de me dire.
KARADOC : de plus en plus vite en tout cas.
PERCEVAL : c’est plus filiforme.
ARTHUR : plus fluide ?
PERCEVAL : ouais.
ARTHUR : bon je vous écoute alors. En quoi est-ce que je vous utilise contre votre gré pour arriver à mes fins ?
KARADOC : merde, du coup je suis paumé moi.
Le roi ferme la porte.
***
Plus tard...
PERCEVAL : Sire ouvrez !
KARADOC : ça y est. Je me rappelle pourquoi vous nous utilisez machin truc.
PERCEVAL : ouvrez, on en a gros.
Le roi ouvre la porte.
ARTHUR : vous avez 15 secondes.
KARADOC : on est persuadés que vous nous utilisez pour la quête du Graal.
PERCEVAL : voilà ! on aurait dû commencer par là en fait.
ARTHUR : qu’est-ce que vous voulez dire ?
PERCEVAL : vous votre truc c’est le Graal. Ca vous pouvez pas dire le contraire. Vous arrêtez pas de nous bassiner avec.
KARADOC : le Graal par-ci, le Graal par-là, le Graal par-ci, le Graal par-là, le Graal par-ci, le Graal par-là, le Graal par-ci, le Graal par-là.
PERCEVAL : et nous à vous entendre, on dirait qu’on est juste là pour le chercher.
ARTHUR : oui c’est vrai.
KARADOC : Ah !
PERCEVAL : c’est pour ça, on en a gros.
ARTHUR : mais évidemment que vous êtes là pour le chercher. Parce que si y avait pas le Graal à chercher vous ne seriez pas là. Moi non plus d’ailleurs. Même Kaamelott je l’ai construit pour ça.
PERCEVAL : Oui, y a le Graal à chercher, on est là.
KARADOC : comme par hasard !
ARTHUR : mais sans ça vous seriez des bouseux.
KARADOC : comment ça ?
ARTHUR : vous auriez une bicoque avec trois chèvres comme la plupart des pégus et puis c’est tout.
KARADOC : c’est une façon de voir les choses.
Le roi ferme la porte.
***
GENERIQUE
***
KARADOC : Sire, ouvrez.
PERCEVAL : on en a gros.
ARTHUR : non mais c’est bon, je vous utilise. Allez vous coucher.
PERCEVAL : comment ?
KARADOC : vous nous utilisez ?
ARTHUR : oui, pas de problème, j’assume, cassez-vous.
PERCEVAL : pour arriver à vos fins ?
ARTHUR : oui, oui, ne vous inquiétez pas, je le prends sur moi. Foutez le camp!
PERCEVAL (Voix Off) : Bonne nuit Sire.
Rédigé par Patitoun pour Kaamelott Hypnoseries