Place de la chapelle.
Guenièvre déjeune, assise. Le Père Blaise passe.
Guenièvre (enjouée) : Ah, Père Blaise ! Qu'est-ce que vous faites là ?
Père Blaise : Beh, c'est à dire, c'est un peu le parvis de ma chapelle, là, voyez ?
Guenièvre : Ah oui ! Je vous félicite, hein ! C'est la plus jolie placette de tout le château !
Père Blaise : Merci. J'y fais très attention. Par contre il y a quelque chose que je comprends pas... Il y a toujours de la bouffe par terre... (Il s'en va)
***
Générique
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Place de la chapelle.
Arthur déjeune assis avec Guenièvre.
Guenièvre : Vous pourriez faire un petit effort pour m'adresser la parole tout de même.
Arthur : Qu'est-ce que vous voulez que je dise ?
Guenièvre : Je ne sais pas... Vous pourriez engager la conversation sur quelque chose.
Arthur : Bah, allez-y, engagez la vous.
Guenièvre : De toute façon, quand vous êtes amoureux, on peut pas vous parler.
Arthur : Qu'est-ce que vous racontez encore ?
Guenièvre : Oh oui. Chaque fois, c'est pareil ! Vous restez les yeux dans le vague pendant des jours et vous mangez rien. Vous croyez que je vous connais pas ?
Arthur : Pas assez pour savoir que j'ai pas envie d'en parler, en tout cas...
Guenièvre : Qui c'est, cette fille ? Il paraît qu'elle sait même pas que vous êtes le roi ? Pouh, c'est ça qui vous plait ? Qu'on vous considère comme un homme comme tout le monde ? (Il ne répond pas) C'est ça, dites rien. Peut-être qu'un jour vous comprendrez que vous êtes tout simplement incapable d'être amoureux, ni de moi, ni des autres... Et ce n'est pas en vous faisant passer pour ce que vous n'ètes pas...
Arthur renverse la table, pulvérise quelques objets tombés à terre et s'en va, laissant sa femme choquée.
***
Jardin du château.
Arthur vient s'asseoir près de l'arbre pour tenter de se calmer. Il regarde sa main que la colère fait trembler comme une feuille. Il se force à respirer profondément.
Tegeirian: Vous êtes en avance...
Arthur, le regard noir, lève la tête. Il est encore très tendu.
Arthur: Possible...
Tegeirian: Moi aussi.
Arthur: Vous aussi quoi ?
Tegeirian: Moi aussi je suis en avance. (Elle s'assied à coté de lui) C'est à dire que je voulais surtout pas être en retard... J'ai vu la reine aujourd'hui. De loin.
Arthur: Ouais, moi aussi.
Tegeirian: Le roi, par contre, toujours pas. Il sort jamais ou quoi ? (Arthur ne répond pas) Remarquez, je vois pas pourquoi il sortirait, il doit avoir tout ce qu'il veut au château. Vous savez que ça fait quatre fois qu'on se voit et que vous m'avez toujours pas prise dans vos bras ?
Arthur: J'hésite.
Tegeirian (inquiète): Vous hésitez ?
Arthur: Je me demande combien de temps vous allez mettre avant de commencer à me faire chier. Deux semaines ? Trois ?
Tegeirian: Non, mais je suis pas chiante, moi.
Arthur: Oui. Pour le moment !
Tegeirian: Non. Je suis pas chiante du tout. Et si vous avez un tout petit peu d'instinct, vous savez que c'est vrai.
Arthur réfléchit et la prend dans ses bras.
***
Jardin royal.
Arthur dort agrippé sur les genoux de la jeune femme. Léodagan s'est joint au duo.
Léodagan: Non, mais c'est dingue cette histoire !
Tegeirian: Qu'est-ce que vous voulez que je vous dise, moi ? J'ai pas assez de force, je peux pas le desserrer.
Léodagan: Mais je croyais qu'il dormait !
Tegeirian: Beh oui il dort... Mais il est agrippé.
Léodagan: Mais c'est pas vrai !
Tegeirian: Le roi a besoin de lui, c'est ça ?
Léodagan (surpris): Comment "le roi a besoin de lui" ?
Tegeirian: Bah, j'en sais rien moi, je sais pas ce qu'il fait... Mais je me doute qu'habillé comme ça il fait partie de la cour.
Léodagan: Mais... il vous a pas dit que...
Tegeirian: Que quoi ?
Léodagan: Et vous me dites que vous êtes...
Tegeirian: Ben... ouais. Ca démarre pas mal, en tout cas.
Léodagan: Bizarre... Moi il me semble que si j'étais.. ce qu'il était, je le dirais hein. Parce que dans ce genre de cas, ça peut accélérer pas mal de choses.
Tegeirian: Mais quoi ?
Léodagan: Rien ! Bon allez, le roi a besoin de lui. Allez zou ! (Il aide la jeune femme à tirer un des bras d'Arthur) Oh et merde ! Et c'est pas vrai, il est coincé, ce con là !
***
Générique
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Jardin royal.
Arthur est toujours agrippé à la jeune femme. Léodagan arrive avec un petit en-cas enveloppé dans un linge.
Léodagan: Voilà. Je vous ai préparé un petit frichti avec ce que j'ai trouvé.
Tegeirian: Merci beaucoup.
Léodagan: Après, vous vous démerdez, hein ! Je vais pas faire des allers-retours trois fois par jour, je vous préviens !
Tegeirian: Il va sûrement se décoincer...
Léodagan: Au cas ou, j'ai mis un peu de bouffe pour lui aussi...
Tegeirian: Vous croyez que c'est une preuve d'amour ?
Léodagan soupire d'hésitation.
Léodagan (noir): Ah non, je sais pas, je sais pas... Avec celui-là vous savez, ça fait un moment que j'ai arrêté les pronostics !
FIN
Rédigé par Choup37 pour Kaamelott Hypnoseries