Arthur est seul assis à la Table Ronde quand Léodagan et Calogrenant arrivent avec des paniers remplis de nourritures.
Arthur : Bah, qu'est-ce que vous foutez tous les deux ?
Léodagan : Bah, comment ça : "qu'est-ce qu'on fout" ? On n'a pas dit qu'on se fabriquait un casse-graine ?
Arthur : Mais si, mais pourquoi c'est vous qui portez les trucs ?
Calogrenant : Comment ça ?
Arthur : Comment, comment ça ? Vous coltinez la bouffe des cuisines aux étages. Qu'est-ce que vous foutez ? Il n' y a pas assez de larbins ?
Léodagan : Bah non, il n'y a pas assez de larbins !
Arthur : De quoi ?
Calogrenant : Ça fait des semaines qu'on trouve personne pour se faire servir. Alors du coup, on a pris le coup. Regardez, j'arrive même à porter deux plateaux sur le même bras. (Il pose le panier sur son bras droit mais malheureusement ce dernier tombe). Oh.
***
Générique
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Venec est assis à la taverne. Arthur le rejoint.
Venec : Sire !
Arthur : Chut ! ... "Sire !" Je suis là incognito, espèce d'andouille !
Venec : Je vous appelle comment, du coup ?
Arthur : Vous m'appelez pas ! Il faut que je vous parle des galériens.
Venec : Ah bon ?
Arthur : Si j'ai bien tout compris, quand il y a une galère qui part, vous embarquez dessus avec votre marchandise, c'est ça ?
Venec : Ah non, j'avais mon bateau, mais ça me coûtais un œil. Alors maintenant, je m'arrange avec un capitaine et puis je me fais poser où je veux.
Arthur : Ouais d'accord. Alors si je vous donne du blé pour que vous achetiez tous les galériens, est-ce que vous pouvez les faire débarquer dans un endroit sûr où ils seront libres sans se faire (siffle) repiquer comme esclaves ?
Venec : Bah... le mieux c'est Athènes. C'est grand, ils ont leur chance. Ou Rome. Sauf que c'est bien gentil, mais le capitaine, comment il repart ?
Arthur : Le capitaine, qu'est-ce que j'en ai à secouer ? Le capitaine, il se démerde. Il a qu'a repartir à la rame, tiens.
Venec : Pourquoi vous faites ça ? A quoi est-ce que ça vous sert de libérer des galériens ? En plus c'est que de la racaille tout ça !
Arthur : Non, franchement, je crois pas que vous soyez en... (Il regarde la serveuse et la reconnaît) Mais elle est de chez moi celle-là !
Venec : Comment ça ?
Arthur : Mais comment, comment ça ? Mais elle est de Kaamelott ! C'est une esclave viking, je la connais bien.
Venec : Je savais pas que vous connaissiez toute les têtes de vos esclaves. Vous en avez tellement.
Arthur : Oui, non, mais c'est pas ça, non, mais ça c'est particulier. Parce qu'on a... (Il frappe sa main sur la table en signe de mécontentement) Non, mais attention, hein ? Ne changez pas de conversation !
Le tavernier (voix off): Hep, pep, pep ! Si vous tripotez la petite, c'est plus cher !
Venec : Non, non, non, ça va, c'est bon, je m'en occupe.
Le tavernier (voix off) : Non, parce que si je vous les achète, c'est pas pour qu'elles passent le service à glander.
Arthur (mécontent) : Eh ? Qu'est-ce que c'est que ce cirque ?
Venec : Des fois, je prends des esclaves que vous avez pas besoin au château. Des qui glandent rien, et puis beh... pour pas leur faire perdre la main, je les fais bosser ici, au service. Ça les maintient.
Arthur : Vous vendez au tavernier les esclaves que je vous ai déjà acheté ?
Venec : C'est en plus de chez vous. Quand ils ont fini chez vous, ils viennent ici. Ça peut pas vous faire défaut. C'est transparent.
Arthur : Vous leur faites faire double journée... Mais vous allez me les buter ! (Il prend le bras de l'esclave) Regardez-moi celle-ci, elle pèse cinquante livres avec ses habits et on voit à travers.
Venec : C'est pas vraiment double journée... Double journée, c'est trop.
Arthur : Alors quoi ?
Venec : Elle... elle est plutôt ici.
Arthur : Ah oui d'accord, c'est ça. Elle bosse plus du tout à Kaamelott.
Venec : J'ai fait double journée au début, mais il y en a six qui sont morts. Ça va ! Je vais pas vous dévaliser non plus.
Arthur : Ecoutez-moi bien, espèce de zinzin. Les esclaves à Kaamelott, ils sont tous affranchis.
Venec : Tous quoi ?
Arthur : Affranchis. Ils sont libres.
Venec : Vous voulez dire, comme les liberti à Rome ?
Arthur : Exactement.
Venec : Et ben ? Et pourquoi ils se barrent pas, alors ?
Arthur : Mais parce que je les paye ! Et ils préfèrent rester bosser que de sortir et de se faire capturer par des pignoufs dans votre genre !
Le tavernier (voix off) : Mais vous lui lâchez le jupon, oui ?
Arthur : Vous la ramenez à Kaamelott, mais tout de suite ! Sinon je vous balance au trou pour le restant de vos jours.
Venec : Ces histoires de galériens, de liberti, pourquoi vous me parlez de ça ici, à la taverne, habillé comme un clodo ?
Arthur : Parce que personne ne sait que je fais ça, et personne doit le savoir. Les liberti, pour tout le monde, c'est des esclaves. Ok ?
Venec : Mais pourquoi ?
Arthur : Parce que... pour le moment en Bretagne, affranchir les esclaves, ça fait tapette. Et je peux pas me le permettre.
Venec lève les bras en se penchant en arrière. Il se rattrape de justesse pour ne pas tomber.
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Générique
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Arthur accompagné de la servante, paye les esclaves.
Esclave 1 : Merci.
Esclave 2 : Merci.
Arthur : Non, mais non, arrêtez de dire "merci" quoi ! Vous bossez, je vous paye. C'est bon.
Esclave 3 : Merci.
La servante : Celui-ci, c'est un Ibère. Il aimerait vous faire un bisou pour vous remercier.
Arthur : Mais ça va, il est libre maintenant, il a pas besoin de faire des bisous.
La servante : Justement s'il est libre, il est libre de vous faire un bisou.
Arthur (résigné) : Bon, bah, oui... (Il montre sa joue. L'esclave s'approche et lui fait un bisou).
Esclave 3 : Merchi.
Esclave 4 : Merci.
Esclave 5 : Merci.
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Rédigé par Holly95 pour Kaamelott Hypnoseries