PROLOGUE - INT. SALLE TABLE RONDE - JOUR.
Arthur et le Père Blaise sont en pleine séance de travail.
ARTHUR: Donc si on récapitule…
PÈRE BLAISE: Il y a vous, trois Chevaliers…
ARTHUR: Lancelot, Bohort et Gauvain…
PÈRE BLAISE: Ah, c’est Gauvain, du coup ? Vous prenez pas votre beau-père ?
ARTHUR: Gauvain, c’est aussi de ma famille et en même temps, c’est un Chevalier novice. Ça donne une idée jeune… À moins, que j’en prenne quatre ?
PÈRE BLAISE: Ça fait beaucoup pour une délégation…
ARTHUR: Bon d’accord. Après, pour le militaire…
PÈRE BLAISE: Un maître archer, un maître lancier et puis je pensais éventuellement, un chef-ballistaire…
ARTHUR: Un ballistaire sans sa catapulte, il va un peu avoir l’air c..., non ?
PÈRE BLAISE (admettant) : Ouais, peut-être.
ARTHUR: Et puis Merlin — c’est malheureux mais je suis obligé — vous et c’est bon…
PÈRE BLAISE: Il faut un ou deux paysans, aussi.
ARTHUR: Des paysans ?
PÈRE BLAISE: Bah oui, je suis désolé mais c’est représentatif.
ARTHUR: C’est peut-être représentatif mais ça fout un coup au prestige, quand même…
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GENERIQUE
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ACTE I - EXT. FERME - JOUR.
Arthur et Léodagan sont venus rencontrer Guethenoc et Roparzh.
ARTHUR: C’est une délégation. On part à Rome pour rencontrer l’Empereur.
LÉODAGAN : Onze ans et demi, il a, l’Empereur… C’est pour vous dire la connerie du machin.
ARTHUR (à Léodagan) : Vous dites ça parce que vous y allez pas !
LÉODAGAN : Encore heureux ! Figurez-vous que j’ai autre chose à glander.
ARTHUR (aux paysans) : Passons. Une délégation doit être représentative de son pays, autant sur le plan politique, que militaire ou même agraire.
Les paysans ne comprennent pas.
ARTHUR: Rural.
Les paysans ne comprennent toujours pas.
ARTHUR: Bref, il nous faut du pécore.
ROPARZH (rassuré) : Ah bon !
GUETHENOC: Commencez par là !
LÉODAGAN (à Arthur) : C’est ces engins-là que vous emmenez dans votre expédition ? Et ben ça va être huppé !
ARTHUR (aux paysans) : Seulement, on a un petit problème.
GUETHENOC: Quoi donc ?
ARTHUR: Disons que vous avez une certaine tendance à poquer du derche, si vous voyez ce que je veux dire…
GUETHENOC: Pas bien, non…
ROPARZH: Qu’est-ce que vous voulez insinuer, Sire ?
ARTHUR: J’insinue qu’en l’état, vous êtes pas présentables à un Empereur Romain.
LÉODAGAN : Qu’est-ce que vous vous emmerdez pour un môme, sans blague ?
ARTHUR (poursuivant) : Et que même sans parler de ça, je ne voyage pas trente jours avec vous dans cet état.
LÉODAGAN (admettant) : Ça, c’est autre chose.
ARTHUR: Donc, vous allez venir au château et faire connaissance avec une pièce dont vous ignorez l'existence et qu’on appelle « la salle de bain ».
Les deux paysans restent interdits.
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ACTE II - INT. SALLE DE BAIN - JOUR.
Guethenoc et Roparzh, nus et simplement enveloppés d’un linge, regardent la baignoire pleine sans comprendre.
GUETHENOC: Qu’est-ce que c’est que ce genre de mettre l’abreuvoir à l’intérieur ?
ROPARZH: En plus, c’est en étage… Ils montent pas les bêtes par l’escalier quand même !
GUETHENOC: Mais il savent plus quoi inventer, les bourgeois ! À force de lire et écrire, ils deviennent tous plus cons les uns que les autres !
ROPARZH: En attendant, qu’est-ce qu’on fait ?
GUETHENOC: Mais j’en sais rien…
Arthur entre.
ARTHUR: Ah ! Vous y êtes !
GUETHENOC: Sire, vous êtes sûr qu’il y a besoin de toutes ces simagrées pour aller à Rome ?
ARTHUR: Vous occupez pas. Le tas de merde par terre, c’est vos fringues ?
ROPARZH: Oui, c’est à nous.
ARTHUR: Bon, je vais les faire enlever et les envoyer cramer.
GUETHENOC: Quoi ? Sire, vous allez pas brûler les vêtements ?
ROPARZH: Attendez, la chemise, ça fait quinze ans que je la porte !
ARTHUR: Justement, c’est trop. Surtout sans jamais l’enlever. Allez, trempez-vous.
GUETHENOC: Trempez-vous ?
ROPARZH: Trempez-vous dans quoi ?
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ACTE III - INT. SALLE DE BAIN - JOUR.
Guethenoc et Roparzh sont dans la baignoire. Ils ne sont pas à l’aise.
ROPARZH: Qu’est-ce que c’est chaud ! Mais ils sont complètement marteaux !
GUETHENOC: Moi, si je sors, j’ai les noyaux qui restent collés au fond.
ROPARZH: Je vais pas rester une demi-heure à bouillir là-dedans ! Je suis pas un artichaut !
GUETHENOC: Il a dit qu’il fallait se frotter…
ROPARZH: J’ai rien à frotter ! Je vais pas crever comme une écrevisse pour lui faire plaisir !
GUETHENOC: Qu’est-ce qui va lui dire à l’Empereur ? « Voilà mon équipe. Les deux mecs tout rouges dans le fond, c’est mes paysans » ?
ROPARZH: On va encore passer pour des cons !
GUETHENOC (désignant une jarre à côté du savon) : Tiens, passez-moi le machin derrière vous…
ROPARZH: Qu’est-ce que vous allez en faire ?
GUETHENOC: Bah il a dit : « frottez-vous avec ça. »
Roparzh lui passe la jarre et Guethenoc commence à se frotter avec.
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GENERIQUE
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ÉPILOGUE - INT. SALLE DE BAIN - JOUR.
Arthur se tient sur le pas de la porte et s’adresse aux paysans toujours dans leur bain.
ARTHUR: Elle est de quelle couleur, la flotte, maintenant ?
ROPARZH: Toujours un peu noire avec une couche de gras.
ARTHUR: Bon. Écoutez, je la fais changer encore une quatrième fois et c’est bon, vous sortez.
GUETHENOC: Et on se re-savonne encore ?
ROPARZH: Il y a qu’un savon pour deux ! On irait plus vite si on avait chacun le sien !
ARTHUR: Je vais voir si j’en trouve un autre.
GUETHENOC: Le but du jeu, c’est que l’eau reste transparente, c’est ça ?
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NOIR
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ARTHUR (voix off) : Non mais laissez tomber, vous y arriverez pas.
FIN
Rédigé par Patitoun pour Kaamelott Hypnoseries