Léodagan, Perceval, Karadoc et Arthur, accroupis dans la forêt examinent le sol.
Léodagan : Bon, alors voilà ...
Perceval : Ah ! j'aime bien quand on fait ça.
Arthur : Vous aimez bien quand on fait quoi ?
Perceval : Ben, quand on se baisse comme ça, pour faire le point ; ça fait hyper-pro.
Léodagan : Non, mais on fait pas le point là, on examine la trace.
Karadoc : Ouais, ouais, c'est classe ces expressions : « on examine la trace », hi hi hi
Perceval : On dirait des chevaliers en mission.
Arthur : Oui, on est en mission.
Léodagan : Mais y'a pas d'expression, on va examiner la trace, là, celle-là!
Perceval : C'est quoi, ça, c'est des trucs avec des plantes, c'est çà ?
Karadoc : Ah, moi j'y connais rien.
Léodagan : La trace, là, vingt dieux, le dessin, là, vous voyez pas que ça a la forme d'une semelle de botte ?
Karadoc : Ah, mais ça ?
Perceval : Moi, je trouve que ça ressemble plus à une tranche de viande, non ?
Léodagan et Arthur , découragés, se taisent.
---------- Générique --------
Arthur : Bon, à votre avis ?
Léodagan : 3 jours, peut-être 4.
Karadoc : Moi je dis 6 jours.
Arthur : 6 jours ?
Léodagan : Non, c'est pas une trace qui a 6 jours, ça...
Perceval : Ah mais la trace ? Je croyais qu'il fallait dire des nombres de jours.
Karadoc : Ben moi aussi.
Léodagan : Bon, non, vous pouvez la fermer ?
Arthur : Bon, 3 jours ça veut dire qu'ils ont pas encore atteint la frontière.
Perceval : Mais qui ?
Léodagan : Les types qui ont laissé les traces.
Perceval : Parce que c'est forcément des types ? Vous disiez que c'était une trace de botte.
Arthur : Oui, il y a bien un type qui a mis son pied dans la botte !
Karadoc : Ah, ah, attention, messieurs. Pas sûr !
Perceval : Oui, alors là excusez-moi mais vous allez un peu trop vite en... euh...
Arthur : Besogne ?
Perceval : Ouais.
Karadoc : Par exemple, moi quand je vais dormir la nuit, j'enlève mes bottes.
Perceval : Ouais, les bottes sont au pied du lit.
Karadoc : Donc, si ça se trouve, ça c'est la trace d'un mec qui est allé se coucher et qui a enlevé ses bottes pour les mettre là.
Perceval : Et après, ce qu'il faut chercher, c'est la trace des pieds du lit.
Karadoc : L'autre truc qui est difficile, c'est qu'il y a qu'une trace. Là où le mec, il a brouillé les pistes, c'est qu'il a sûrement qu'une jambe.
Perceval : Ou il a sautillé à cloche-pied pour brouiller.
Karadoc : Ils sont vraiment forts, ces fumiers.
Perceval : Bon, allez, Sire, y a pas de temps à perdre. Il faut qu'on se mette à la recherche d'un type qui a qu'une jambe...
Karadoc : Ou d'un mec qui sautille pour brouiller.
Perceval : Voila et qui couche dans son propre lit même en forêt...
Karadoc : Avec ses bottes au pied de son lit
Perceval : Après, là où c'est chaud, c'est l'orientation.
Karadoc : Ouais, ça, ça c'est classe.
Perceval : Si la botte était comme ça, ça veut dire que le lit était forcément à peu près là.
Karadoc : Et là, il faut chercher la trace de la savate de sa femme qui devait dormir de l'autre côté du lit.
Perceval : Sauf qu'il y a pas d'autre trace !
Karadoc : Ouais, eh ben, on est tombé sur des sacrés « pro ».
Perceval : Chapeau !
---------- Générique II -------
Arthur s'est endormi sur l'épaule de Karadoc, Léodagan mange une pomme.
Karadoc : Attendez, on résume un peu, sinon on va se paumer.
Perceval : C'est à des moments comme ça qu'il faut surtout rien oublier.
Karadoc : Y'a un point qu'on arrive pas à résoudre.
Perceval : Voilà, comment il fait le mec, pour trimbaler sa bonne femme sans qu'elle sorte de son lit ?
Karadoc : Tout ça, à cloche-pied ?
Perceval : Il pourrait mettre le lit dans une charrette, mais il y a pas de trace de roues.
Karadoc : Ou alors, attendez, si, si, ça y est !
Perceval : Quoi, vous avez percé le ....
Karadoc : Ouais, ouais! En fait, c'est sa femme qui efface les traces de roues au fur et à mesure qu'ils avancent.
Perceval : Mais, oui, bien sûr qu'est-ce qu'on est cons !
Karadoc : Et elle doit même en profiter pour effacer les traces d'un des deux pieds de son mari.
Perceval : Ah, il est vicelard, quand même hein ?
Karadoc : Voilà, donc, un petit point ...
Perceval : Il faut se mettre en chasse d'un type qui traîne une charrette avec un lit dedans et sa femme dans son lit.
Karadoc : La femme, elle a un petit râteau. Sans sortir de son lit, elle frotte par terre pour effacer les traces des roues et effacer la trace d'un des deux pieds de son mari.
Perceval : Quand je pense qu'on a failli partir sur un unijambiste !
Karadoc : Ah mais ils sont forts, ils sont vraiment forts !
Arthur, endormi, s'effondre, les jambes en l'air, Léodagan jette son trognon de pomme.
Perceval : Ils ont pas de bol quand même hein ? Mettre au point un truc pareil et tomber sur des cerveaux comme nous !
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Rédigé par Mamynicky pour Kaamelott Hypnoseries