Devant la grande porte du château, impatients.
Séli : Ils se sont pas l’vés !
Léodagan : Oh bah quand même… Ça va être midi. N’exagérez pas !
Séli (catégorique) : ils se sont pas l’vés ! Hier je me suis égosillée toute la Sainte Journée « demain départ à l’aube » ils m’ont fait « oui oui oui », résultat ils sont pas là à midi parce que ils se sont pas l’vés !
Léodagan (confiant) : Mais c’est leur vraie première mission militaire. Soyez souple un peu !
Séli : Aaah, voilà ! Faut être souple ! Admirez-nous un peu après 30 ans de souplesse, 30 ans d’éducation laxiste ! Entre la fille Princesse qui abandonne le trône pour mettre les bouts dans la forêt avec un J’en foutre et le fils Chevalier qui sait pas t’nir sa cuillère et qu’est pas foutu de se l’ver avant midi, vous verrez qu’à force d’être souples on va définitivement passer pour des romanos ! Et ils se sont pas levés !
Léodagan : Bah p’têtre !
Séli : Ah oui !
***
Générique
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Léodagan : Moi j’dis qu’ils sont levés.
Séli : Oui, oui…
Léodagan : Ils doivent être quelque part en train de fignoler leurs bagages et voilà… Le tout c’est de les trouver.
Séli : Hé ben pendant que vous les cherchez d’votre côté, moi j’vais me permettre d’envoyer un peloton de gardes dans leur chambre avec pour mission de les convoyer jusqu’ici à coup de pompes dans l’oignon ! Pas d’objection ?
Léodagan : Pour ce que ça changerait…
Séli : Rien j’vous le concède.
Léodagan : Je vous rappelle que sur 2 trouducs y’en a quand même qu’un seul qui est à nous. Non parce que moi j’veux bien être gentil mais je compte pas forcément adopter les débiles des autres sous prétexte qu’il s’entendent bien avec le mien !
Séli (ironique) : Mh allez-y, philosophez ! Accordez-vous des moments de réflexion et quand vous serez fatigué vous consentirez peut-être à vous bouger le tronc pour faire quelque chose.
Léodagan (énervé) : Mais qu’est-ce que vous voulez que je fasse ? Le planton derrière eux toute la journée pour vérifier qu’ils s’endorment pas ?!
Séli : Hé bah peut-être ! J’vois pas où est la disgrâce ! Je le fais bien pour vous moi !
Léodagan : Vous me fatiguez tiens !
Séli (s’en va) : Bon, vous m’excuserez… J’ai 2 glandouillos à localiser.
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De retour devant l’entrée du château, Séli, Léodagan, Yvain et Gauvain, enfin debout, mais encore en tenue de nuit.
Séli (montrant les fils) : Hop-là regardez donc la bonne pioche ! Admirez un peu le joli doublé de perdreaux !
Yvain : On n’est même pas présentables !
Gauvain : Cette brutalité me semble parfaitement déplacée !
Léodagan : Votre poste est à 6 heures de marche. Même en partant dans 30 secondes, et c’est mal barré, vous êtes déjà marron pour arriver avant la nuit !
Séli : À moins d’un petit coup d’pouce ! On peut directement les catapulter sur site ?
Gauvain : Nous nous sommes levés tard car nous nous sommes mis au lit de même.
Yvain : On a travaillé toute la nuit.
Léodagan : Travaillé à quoi ?
Séli (s’égosillant) : À la meilleure façon de nous faire passer pour des bohémiens ?!!
Gauvain : Au choix d’un itinéraire le plus adapté à notre style de déplacement.
Yvain acquiesce.
Yvain : Ouais parce que les routes normales, quand on est à cheval, bon c’est ptète bien mais alors à pied…
Gauvain : Donc nous avons mis au point un tracé nous évitant les zones où il y a risque de s’empêtrer dans les ronces… (à Yvain) : pourquoi ?
Yvain : Parce que ça pique.
Gauvain : Parce que ça pique.
Séli : Ouais parce que voyager à cheval, c’est même pas une option ?
Gauvain : Votre fils et moi-même éprouvons la même aversion envers la race équidé.
Yvain (à Gauvain) : Hé non moi c’est les chevaux que j’aime pas hein…
Gauvain : Et puis voyager à pied participe à notre renommée. (fier) Nous nourrissons même l’espoir qu’un surnom en rapport avec cette particularité nous sera un jour octroyé.
Séli : Oui méfiez-vous ! Ça vient vite les surnoms, vous savez !
Léodagan : Ouais en ce qui vous concerne y’en a un bon paquet qui me viennent à l’esprit…
Yvain : Ouais mais moi c’est bon c’est « Chevalier au Lion ».
Gauvain : De mon côté j’avais pensé que vous auriez pu abandonner le vôtre au profit d’un autre qui nous siérait davantage.
Yvain : Ah ouais mais c’est quoi ?
Léodagan : Et oui c’est quoi ? Non, qu’on sache, hein ! Pour que quand les gens nous parleront d’vous…
Séli : Oui quand les bardes viendront nous chanter vos exploits.
Gauvain : Nous sommes jeunes, premier point. Nous marchons à pied. J’opterais donc pour un surnom en rapport : les petits pédestres…
Séli et Léodagan se regardent, à peine blasés.
***
Générique
***
Léodagan : Les petits pédestres ?
Séli : Si un seul fait d’armes vous concernant me revient sous ce nom-là, considérez que vous êtes déshérités !
Léodagan : Ah non pas possible.
Séli : Pas possible ? Et on peut savoir pourquoi ?
Léodagan : Parce que c’est déjà fait depuis longtemps.
Séli : Ah.
Yvain : J’pense à une chose : on pourrait pas plutôt dire « les petits pédestres, dont un au Lion ? »
***
Fin