INTERIEUR, JOUR, SALLE DU TRONE.
Arthur est sur le trône. Il est entouré de Léodagan et de Bohort. Ferghus, messager de Lancelot, se tient debout devant eux.
ARTHUR : Non, ben non ! Vous dites ultimatum. Tout de suite !
LÉODAGAN : Ben quoi ? Ça en est pas un ?
ARTHUR : Mais je ne sais pas !
LÉODAGAN : Oooh !
BOHORT : J'avoue que je trouve ça un peu fort moi aussi.
ARTHUR : Mais bien sûr, alors ! Ultimatum… c'est pas ça, c'est comment on pourrait dire ? Plutôt, un genre de mise en garde.
LÉODAGAN : Ohhhh mais…
FERGHUS : Alors, qu'est ce que je transmets moi ?
LÉODAGAN : Alors vous, vous attendez deux secondes déjà. Vous êtes pressé ?
FERGHUS : Non mais il y a le seigneur Lancelot qui m'attend.
LÉODAGAN : Et ben il attendra ! Nous autres, il faut qu'on formule un peu notre truc.
BOHORT : Comment on dit à quelqu'un qu'il a poussé le bouchon un peu trop loin et que tout de même il exagère, sans pour autant prendre le risque de le vexer ?
***
Ouverture
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INTERIEUR, SALLE DU TRONE, ENSUITE.
ARTHUR (énervé) : ... non c'est, non c'est bon, allez, là, là, là c'est fini, vous utilisez "mise en garde" !
FERGHUS : Quoi "mise en garde" ?
LÉODAGAN : Non, c'est nul "mise en garde" !
BOHORT : C'est très bien "mise en garde". C'est pesé.
ARTHUR (A Ferghus) : Vous lui dites qu'on le met en garde.
FERGHUS : Non, mais moi, il me faut une phrase toute faite hein, que je puisse apprendre par cœur, sinon, je vais pas m'en sortir !
LÉODAGAN : Non mon petit pote, on vous fait pas de phrase toute faite. On a autre chose à glander. Bon alors vous lui dites qu'il se rende, qu'il démantèle immédiatement toute sa troupe et que si il se constitue pas prisonnier sous trois jours, on donne l'assaut.
ARTHUR : Euuuhh… Mouais… hmm, beh c'est un ultimatum ça.
LÉODAGAN : De quoi ?
BOHORT : Ben à ce compte là, autant lancer l'attaque tout de suite, hein. Je vois même pas pourquoi on se transmet des messages.
LÉODAGAN : Mais j'arrête pas de le dire moi ! On attaque tout de suite !
FERGHUS : Bon, ben, je dis ça ou pas ?
LÉODAGAN : Ouais !
BOHORT : Non !
LÉODAGAN : Mais si ! Oh !
Ferghus: Le seul truc là, c'est demantel, demanté là… moi ça, même si j'apprend phonétique, je vous le dis, je vais galèrer.
Léodagan sourit largement, Arthur et Bohort sont perplexes.
ARTHUR (découragé, se tournant vers Bohort) : Alors là, pffff !
***
EXTERIEUR, JOUR, CAMPEMENT DE LANCELOT.
Ferghus et Galessin discutent devant la cabane de Lancelot. Lancelot et Guenièvre regardent à la balustrade.
GALESSIN (à Ferghus) : Vous êtes sûr de votre coup ?
FERGHUS : Ouais.
GALESSIN (à Lancelot) : Bon, beh ils veulent un démenti.
LANCELOT : Un démenti ? Mais un démenti de quoi ?
GUENIÈVRE : De quoi vous parlez ?
GALESSIN (se retournant vers Ferghus) : Un démenti de quoi ?
FERGHUS : Ah ben, c'est sûr qu'ils ont été très flous hein, bien sûr, pour heu … comment on dit ?
GALESSIN : Comment on dit quoi ?
FERGHUS : Quand on noie le poisson, heu…
LANCELOT : …pour noyer le poisson ?
FERGHUS : Oui voilà !
GALESSIN : Vous voyez de quoi il parle ?
LANCELOT : Pas la moindre idée.
GUENIÈVRE : Je peux peut-être vous aider là, vous parlez de qui ? (Les autres continuent de l'ignorer)
GALESSIN : C'est pas le truc que vous avez dit sur la Dame du Lac une fois ?
LANCELOT : Et qu'est ce que j'ai dit sur la Dame du Lac ?
GALESSIN : Ben que c'était plus ou moins bidon…
FERGHUS : En même temps, la Dame du Lac… noyer le poisson. Et ben ça pourrait coller.
GUENIÈVRE : Mais à propos de qui ?
Personne ne se soucie de la question de GUENIÈVRE.
LANCELOT : Bon, retournez-y, je comprend rien.
GUENIÈVRE : Oh, puis flûte hein ! (Elle rentre dans la cabane).
***
INTERIEUR, SALLE DU TRONE, PLUS TARD.
Arthur est sur le trône, toujours entouré de Léodagan et de Bohort. Ferghus vient transmettre le message.
ARTHUR : Mais comment ça, il bouge pas ?
LÉODAGAN : Ça y est, vous avez compris qu'il cherche la merde ?
ARTHUR : Bon le truc, c'est qu'il a pas pigé le message en fait, alors du coup il bouge pas parce qu'il sait pas ce qu'il faut faire.
ARTHUR : Mais qu'est qu'il y a de compliqué à comprendre, bon Dieu ! Il démantèle ses troupes…
FERGHUS : (se rappelant soudain) : Démantèle ! Voilà !
ARTHUR : Bon, et ben on lui envoie un ultimatum, voilà ! Ça il va comprendre ce que c'est !
LÉODAGAN : Ah voilà ! Bien ! Ah, de temps en temps il y a un sursaut !
BOHORT : Evidemment ! Le seul moyen de s'entendre, c'est de se menacer de carnage.
LÉODAGAN : Moi, je l'ai toujours dit.
FERGHUS : On peut trouver un autre truc ?
ARTHUR : Un autre truc que quoi ?
FERGHUS : Là, "multimatome", ça je le sent pas cette histoire. Ça, ça va rien donner, hein, je le vois gros comme une maison.
***
Fermeture
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EXTERIEUR, JOUR, CAMPEMENT DE LANCELOT.
Ferghus et Galessin devant la cabane. Lancelot et Guenièvre à la balustrade.
GALESSIN : Un nutritionniste ?
FERGHUS : Ouais un nutritionniste, bon, la dame du lac, le poisson, je crois qu'on a tous compris.
GUENIÈVRE : Mais vous voulez pas me dire qui c'est ?
La question de Guenièvre est encore totalement ignorée.
LANCELOT : Donc il faut que je fasse un démenti sur un nutritionniste ?
FERGHUS : En même temps, si vous le sentez pas, faut pas vous forcer hein !
GUENIÈVRE : Hou, hou, il y a quelqu'un ? (Elle agite ses bras pour se faire remarquer)
GALESSIN Qu'est ce qu'on fait alors ?
LANCELOT : Ben, j'en sais rien.
GUENIÈVRE : Et ben vous êtes des gros cons ! Tous les trois ! (Elle rentre)
LANCELOT : Bon, retournez-y, et dites leur que tant qu'ils sont pas plus clairs, on maintient le statu quo.
Le regard vide de Ferghus ne laisse pas de doute. Il n'a pas compris les derniers mots, mais n'ose pas l'avouer.
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Noir
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FERGHUS : Ouais. Ouais je vais faire ça. Ça va être bien.
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Rédigé par Ubik3 pour Kaamelott Hypnoséries