PROLOGUE
Dans la chambre royale, le couple royal est au lit. On retrouve une Guenièvre très enthousiaste.
GUENIEVRE : Demain, avec l'assemblée des femmes, on va pique-niquer sur la colline de Silbury !
ARTHUR : Quoi ? Pique-niquer à Silbury, mais vous vous foutez d'moi ?!
GUENIEVRE : Oh, mais pourquoi vous vous mettez en colère euh ?
ARTHUR : Je vous ai déjà dit vingt fois d'arrêter de laisser traîner vos os de poulet au beau milieu des site sacrés, vous allez finir par nous attirer des emmerdements !
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GENERIQUE
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ACTE I
Dans la salle à manger. Arthur, Léodagan, Séli et Guenièvre mangent ensemble. Les deux femmes portent d'étranges marques sur le visage.
ARTHUR : Qu'est-ce que vous avez sur la tronche ?
SELI : Des plaques.
ARTHUR : Des plaques ?
SELI : (acquiesce.) Hmm !
LEODAGAN : Des plaques de quoi ?
GUENIEVRE : On a dû faire une réaction à quelque chose euh....
SELI : Une allergie !
LEODAGAN : Remarquez, c'est pas banal comme réaction allergique !
ARTHUR : Vous... vous vous foutez de moi ou quoi ? Vous vous êtes approchées d'un site sacré !
GUENIEVRE : (la bouche pleine.) Mais non, je crois pas hein !
SELI : D'toutes façons, y'avait pas d'écriteau !
ARTHUR : Mais c'est pas compliqué ! Quand vous voyez des gadins de douze pieds de haut plantés en rond, figurez-vous qu'ils ont pas poussé dans la nuit !
SELI : De toutes façons, dans votre bled on peut pas faire trois pas sans tomber sur un site magique alors, s'il fallait sauter par dessus à chaque fois !
ARTHUR : Bon, j'vois pas pourquoi j'discute... (A Léodagan.) Beau-père, demain, vous lancerez la construction d'une série de murailles interdisant l'accès à tous les sites sacrés du territoire de Bretagne.
LEODAGAN : Quoi ?! Nan mais vous vous payez ma tête, non ?!
ARTHUR : Soyez gentil, faites ce que je vous dis !
LEODAGAN : Bon... (A Guenièvre et Séli.) Vous voyez où ça mène vos piques-niques à la con ?
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ACTE II
Salle à manger, le lendemain, mêmes personnages. Guenièvre et Séli ont de nouvelles marques sur le visage.
ARTHUR : Bon... Alors y'a deux solutions. Soit votre allergie ne s'arrange pas, mais alors pas du tout, soit, mais ça m'étonnerai vu que j'vous l'ai formellement interdit, vous êtes encore allées fouiner du côté d'un site sacré !
GUENIEVRE : Mais non pas du tout !
SELI : Tout de suite !
LEODAGAN : Bon, ben alors quoi ?
SELI : P'têtre une forme d'urticaire !
LEODAGAN : Oh bah oui, bah vous en êtes une belle vous, d'forme d'urticaire !
ARTHUR : Est-ce que vous avez fini, de nous prendre pour des billes ?
SELI : En tout cas on n'a pas mis les pieds sur un site magique !
GUENIEVRE : On s'est assise dans un champs de blé, et on a mangé du céleri !
ARTHUR : Et y'avait pas un cercle de pierres, au milieu de votre champs de blé ?
SELI : Bah quand même, on est pas complètement crétine !
GUENIEVRE : Y'avait un cercle dans le blé, mais y'avait pas de pierres hein !
LEODAGAN : Ca veut dire quoi ça, "y'avait un cercle DANS le blé" ?
SELI : Un cercle ! Dans le blé !
GUENIEVRE : (en mimant un cercle avec ses mains.) Un immense cercle euh, bien rond, bien propre hein, où toutes les tiges étaient couchées au sol !
LEODAGAN : Oh non, mais c'est pas vrai....
ARTHUR : Vous vous êtes assises en plein milieu d'un (avec Léodagan) cercle de culture !
(Les deux femmes se regardent.)
SELI : Un cercle de culture euh...
GUENIEVRE : Mais, nous on a cru que c'était là pour faire joli...
LEODAGAN : Bien sûr ! Ils ont qu'ça à faire les paysans ! Bousiller les champs de blé pour dessiner des cercles !
SELI : Enfin mais... Ils sortent bien de quelque part, ils sont quand même pas tombés du ciel, si ?
LEODAGAN : Mais évidemment que si !
ARTHUR : (à Léodagan.) Non mais, pff, vous fatiguez pas, écoutez... Beau-père voilà, alors demain, vous dresserez une muraille de pierres autour de chaque champ de blé qui contient un cercle de culture.
LEODAGAN : (aux deux femmes.) J'vais vous passer le goût du plein air, moi !
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ACTE III
Salle du trône. Arthur reçoit Guethenoc, très remonté.
GUETHENOC : Ah bah dis donc ça va pas mieux ! C'est quoi ces machins qu'vous avez fait construire autour de mes blés ?
ARTHUR : Des murailles.
GUETHENOC : Des murailles ?! Mais pourquoi faire ?
ARTHUR : Pour... qu'on puisse pas rentrer dans les cultures.
GUETHENOC : C'est intéressant ! Vous prendrez deux minutes pour m'expliquer comment j'fais ma moisson, sans rentrer dans les cultures !
ARTHUR : (s'énerve.) Bon, j'peux pas penser à tout, là !
GUETHENOC : Oh mais c'est pas d'la mauvaise volonté, hein ! J'ai déjà bossé avec des marteaux, hein, mais celle-là, quand même, on me l'avait encore jamais faite !
ARTHUR : Bon, c'est de l'ésotérisme hein, vous pouvez pas comprendre.
GUETHENOC : Ah non, j'peux pas comprendre, non non... Moi j'suis un glandu de la campagne ! Et ben en attendant, si vous voulez bouffer du pain c't'hiver, vous irez vous farcir les moissons tout seul !
ARTHUR : (agacé.) Oh là là, mais vous allez pas me gonfler jusqu'à demain avec vos moissons, vous les ferez l'année prochaine, qu'est-ce que vous voulez que ça me foute ?!
GUETHENOC : (crie.) Ben démerdez-vous ! (S'apprête à partir, puis se retourne.) J'vais rentrer mes vaches, elles sont accessibles, ou faut qu'j'fasse monter un échafaudage ?
Arthur ferme les yeux de consternation.
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GENERIQUE
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EPILOGUE
Lit royal. Guenièvre est en pleine réflexion, et en quête d'explications auprès d'Arthur.
GUENIEVRE : Comment on sait que, la colline de Silbury, elle est magique ?
ARTHUR : La colline de Silbury, pour la vingtième fois ça aussi, en fait c'est une pyramide.
GUENIEVRE : Ah bon... Mais alors, euh, si on pique-nique dans le champs d'à côté, ou même dans la cour du château, qu'est-ce qui nous dit qu'y'a pas une pyramide en dessous ?
(Fondu noir.)
ARTHUR : Bah si vous faites une poussée allergique, il sera toujours temps de se poser la question.
FIN DE L'EPISODE.