PROLOGUE
Dans la forêt, de jour. Arthur et Léodagan sont au campement en train d'examiner des cartes, et Lancelot arrive en courant, visiblement content.
LANCELOT : Sire ! Sire !
ARTHUR : Qu'est-ce qui se passe ?
LANCELOT : Un romain tout seul, là-bas, à une lieue !
LEODAGAN : Qu'est-ce qu'on en a à foutre ?
LANCELOT : Bah, on le zigouille ou pas ?
LEODAGAN : Comment ça "on le zigouille", ils sont pas censés nous fédérer ?
ARTHUR : Si si si si, ils nous fédèrent, m'enfin bon... Si on peut s'en farcir un ni vu ni connu, c'est toujours ça d'pris quoi... Oh pis on dira qu'c'est pas nous, allez !
LANCELOT : (très enthousiaste.) Allez !
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GENERIQUE
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ACTE I
En pleine forêt. Nos trois compères sont cachés derrière un arbre. Lancelot s'approche discrètement du romain, qui n'est autre que Caius Camillus, et un couteau à la main, le saisit à la gorge. C'est alors que Léodagan et Arthur interviennent.
ARTHUR : (crie.) Stop !
LEODAGAN : (crie aussi.) Stop !
ARTHUR : Stop ! C'est Caïus !
LEODAGAN : C'est Caïus !
ARTHUR : C'est Caïus ! Stop ! Stop stop stop ! C'est fini, arrêtez tout !
LANCELOT : (surpris.) De quoi ?
LEODAGAN : C'est Caïus !
CAIUS : Ah les jetons qu'vous m'avez mis là !
LANCELOT : (à Arthur et Léodagan.) Et ben, c'est pas un romain ?
LEODAGAN : Et c'est un romain, mais c'est Caïus !
ARTHUR : (à Caius.) Oh là là, deux secondes plus tard et vous étiez saigné ! (Il fait un geste explicite.)
LANCELOT : Ah oui, ça j'confirme euh...
CAIUS : Ouais ouais... Et sinon ça... ça va ? Ouais ?
LEODAGAN : Bah ouais, ça va bien ouais !
CAIUS : Ouais... La Table Ronde ça filoche euh, tout bien ouais ?
ARTHUR : Ca marche pas mal !
LEODAGAN : 'Scusez le pote Lancelot hein, il vous connaît pas !
CAIUS : (à Lancelot.) Centurion Caïus Camillus !
LANCELOT : Ah mais si, j'vous ai vu une fois à la Table Ronde !
LEODAGAN : (à Caius.) Vous venez vous jeter un godet, au campement ?
CAIUS : (Lancelot le lâche enfin, et il se lève.) Bah allez... A moins que ce soit un guet-apens !
Il rit et les autres rient avec lui, mais un silence s'installe.
ARTHUR : (gêné.) Non non non, bah c'est un... c'est un godet...
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ACTE II
Au campement. Nos quatre personnages se sont installés sur une table improvisée, avec boissons et nourritures à disposition.
CAIUS : Et si ça avait pas été moi tout à l'heure ? Si ça avait été un autre romain ?
LEODAGAN : Et ben ?
CAIUS : Et ben il passait à pas-très vite fait ! Ca y est vous butez des romains maintenant, c'est la révolte !
ARTHUR : Qu'est-ce que vous racontez ? C'est pas ça, simplement, parce qu'on vous a vu de dos ! Alors on s'est dit, "qu'est-ce que c'est ? Tiens, on dirait un viking"...
CAIUS : Avec la jupe et les cheveux bruns ? Vous vous foutez de moi là !
LANCELOT : Nan, c'est ce que je me suis dit en approchant, "tiens, un viking tout brun avec une jupe euh, c'est... c'est pas banal ça !".
LEODAGAN : Non, j'pense bien nan... Un viking tout seul dans la forêt à cent cinquante bornes des côtes.
ARTHUR : (agacé.) Vous pourriez soutenir quand même, nan ?
LEODAGAN : (à Caius.) Enfin bref, l'essentiel, c'est que vous soyez sain et sauf hein, le reste...
CAIUS : Ben moi c'est justement le reste qui m'trottine ! Il m'semble quand même que vous avez voulu vous faire un romain !
LANCELOT : Nous ?! Oh non, c'est pas notre style non, on a le respect de l'envahisseur...
LEODAGAN : Ouais, l'envahisseur... Il doit en rester une demi-douzaine qui s'courent après, il a bonne mine l'envahisseur.
ARTHUR : Qu'est-ce que vous racontez ?! (A Caius.) Enfin, par le passé on vous a jamais causé de soucis ? Bon ben voilà !
CAIUS : Ben n'empêche qu'au camps euh, y'en a deux-trois qui sont partis aux champignons bah... on les a plus jamais revus.
LEODAGAN : Ca... quand on connaît pas, faut s'méfier avec les champignons hein !
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ACTE III
Même lieu, Lancelot n'est plus de la partie. Mais ça hausse le ton sévère !
LEODAGAN : Mais Rome, maintenant, ça fait plus peur à personne euh !
CAIUS : Mais on a mis à genoux la moitié du monde ! Vous comme les autres !
ARTHUR : A l'époque, peut-être !
CAIUS : "A l'époque", y'a pas d'époque ! On domine, ok ? C'est nous les tauliers !
ARTHUR : Ah voilà voilà, on peut pas parler !
CAIUS : Mais parler de quoi ? J'vous signale que vous êtes censés vous soumettre !
LEODAGAN : Eh oh, soumettre, mon cul hein !
ARTHUR : Nous c'est pour vous qu'on dit ça ! Parce que si Rome demain, c'est fini, et ben vous, vous virez clodo !
CAIUS : Et alors, qu'est-ce que ça peut vous foutre, vous allez me trouver une place ?
LEODAGAN : Mais parfaitement ! On vous met à la tête d'une petite troupe, on vous file un bout de terrain et vous devenez le seigneur Camillus !
ARTHUR : On se fout pas d'vous quand même !
CAIUS : Nan, mais vous vous rendez pas compte, j'peux pas déserter l'armée de César comme ça !
ARTHUR : Mais y'a plus d'armée de César, Il reste deux-trois cakes en jupette histoire de marquer le coup, mais c'est fini !
LEODAGAN : mais admettez-le, ça vous détendra !
CAIUS : Mais j'ai rien à détendre moi ! (Il se lève.) Jamais je le trahirai ! (Il fait le salut romain.) Avé César ! Avé César ! (Il part mais revient aussitôt lorsqu'un coup de tonnerre retentit.) J'vais rester un petit peu, parce que, il pleut, encore....
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GENERIQUE
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EPILOGUE
Mêmes persos, même lieu.
CAIUS : Jamais j'ai subi un affront pareil !
LEODAGAN : On aurait dû laisser Lancelot vous tailler le gosier, au lieu d'essayer de vous sortir de la purée !
ARTHUR : Si dans pas longtemps, vous êtes obligé de rentrer à Rome avec vos valoches comme un bouseux, là vous regretterez de pas avoir accepté notre offre !
CAIUS : Mais j'ai rien à regretter ! La seule chose que j'voudrais savoir, c'est si dans deux jours, je change d'avis, (fondu noir) est-ce que la proposition tient toujours ?
FIN DE L'EPISODE.