À la taverne, Karadoc et Perceval consomment au comptoir.
Perceval : Qu’est-ce qui se passe, patron ? Vous avez pas l’air d’être dans votre assiette ?
Le tavernier : J’ai pas envie de voir du monde aujourd’hui.
Karadoc : C’est pour nous qu’vous dites ça ?
Le tavernier : Ben, vous faites partie du monde, non ?
Le tavernier s’en va, laissant Karadoc et Perceval sans voix.
***
Générique
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Dans un camp dans la forêt. Séli est assise sur une chaise, seule. Léodagan la rejoint.
Léodagan : Vous avez besoin de quelque chose ?
Séli : Non non.
Léodagan : Vous m’dites, hein ?
Séli : J’vous dis non !
Léodagan : Non parce que comme ça fait une heure que vous êtes barrez du campement…
Séli : Oui, mais bon, on n’est pas obligé de rester les uns sur les autres 24 heures sur 24 non plus !
Léodagan : Non, mais j’dis ça, j’trouve ça bizarre, mais bon.
Séli : Qu’est-ce que vous trouvez bizarre ?
Léodagan : Ben, j’sais pas, d’habitude vous êtes systématiquement sur mon dos, à me reprocher des tas de trucs !
Séli : Ben justement, profitez-en et tirez-vous !
Léodagan : Ben nan, c’est sûr, faut que j’me tire ! Et hier j’avais pas assez de considération !
Séli : Vous en avez pas plus aujourd’hui j’vous rassure ! Mais faut être franchement bigleux pour pas s’apercevoir que j’ai besoin de rester tranquille, deux minutes, et qu’on vienne pas m’emmerder.
Léodagan : Mais j’emmerde personne ! Je vous demande si vous avez besoin de quelque chose !
Séli : Ecoutez, occupez-vous de vos miches, c’est moi qui vous le demande pour une fois.
Léodagan : Ben oui mais là, c’est moi qui veut pas !
Séli (tout en se levant de sa chaise) : Y’a pas d’équivoque ! Vous êtes un franchement un bourrin dans toutes circonstances !
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Arthur frappe à la porte de la chambre royale, Guenièvre lui ouvre.
Guenièvre : Ah c’est vous ? Qu’est-ce qui se passe ?
Arthur : Non, j’étais simplement venu vous dire que je ne dormais pas là ce soir.
Guenièvre : Ah bon ! Vous allez chez Demetra !
Arthur : Non non.
Guenièvre : Chez les Jumelles du pêcheur ?
Arthur : Non plus non.
Guenièvre : C’est une que je connais pas ?
Arthur : Non, je ne vais chez personne, simplement j’ai envie de dormir seul c’est tout.
Guenièvre (inquiète) : Ah bon ? Mais vous allez dormir où alors ?
Arthur : J’en sais rien !
Guenièvre : Vous voulez pas me le dire ?
Arthur : Mais c’est pas que je ne veux pas vous dire, c’est une réalité ! Je ne sais pas où je vais dormir ! On s’en fout, est-ce que c’est vraiment un problème ça, si ?
Guenièvre (de plus en plus inquiète) : Excusez-moi mais c’est quand même parfaitement curieux !
Arthur : J’vois pas ce qui a de curieux, j’ai besoin de dormir seul, c’est tout !
Guenièvre : Dormir seul ? Mais qu’est-ce que je vous ai fait ?
Arthur (s’énervant) : Mais rien ! Vous m’avez rien fait ! Est-ce que j’ai dit que vous m’aviez fait quelque chose ?
Guenièvre (haussant le ton) : Mais enfin, vous n’avez pas dormi seul depuis vos 14 ans, et subitement, ce soir, il vous prend des envies de solitude !
Arthur : Mais c’est peut-être par ce que justement j’ai pas dormi seul depuis mes 14 ans que j’m’autoriserais bien un p’tit break !
Guenièvre : Mais pourquoi, spécialement ce soir ?
Arthur (hurlant) : Mais j’en sais rien ! Ça tombe ce soir, c’est tout ! J’étais juste passé pour vous prévenir pour pas que vous vous inquiétée !
Guenièvre : Et bien c’est raté, ça m’inquiète !
Arthur : Mais tout est toujours un problème !
Guenièvre : Oh ! Vous êtes la personne la plus compliquée que je connaisse !
Arthur : J’vois pas c’qui a de compliqué, j’ai besoin de dormi seul, là ! Surtout j’avais pas envie de parler !
Guenièvre : Pas envie de parler ?
Arthur : Ah ben oui, ben là effectivement c’est raté, j’vous fait pas dire !
Guenièvre : Oui, oui !
Arthur soupire.
***
Karadoc et Perceval sont dans le labo de Merlin.
Merlin : Mais vous pouvez pas me foutes la paix, non ?
Karadoc : Ça va, on vous demande pas grand-chose ?
Merlin : Oui ben ça serait encore mieux si vous me demandiez rien !
Perceval : Franchement, qu’est-ce que ça vous coute ?
Merlin : Ca me coute que j’avais réussi à me prendre une heure ou deux pour moi, pour travailler, là tranquille ! Sans avoir à discutailler avec tout le château, et qu’ça arrive pas souvent !
Perceval : Quitte à travailler, vous pouvez pas travailler pour nous ?
Merlin : Mais c’est pas la question de travailler ! Ce que je voulais c’est être pénard ! Vous comprenez ? Parce que les moments où je suis tout seul sans me faire emmerder, j’peux les compter sur les doigts de la main !
Karadoc : Depuis une heure que vous jacassez ce serait déjà fait !
Merlin : Franchement, une potion pour faire pisser bleu, ça pressait à la minute, là ?
Perceval : Ah non, mais nous, on n’est pas fixé ! On propose ça, c’qui compte c’est que ce soit un peu marrant, quoi ! Et pis pour vous, ça va vous faire rigoler un peu ! C’est pas bon d’rester enfermé dans votre cagibi à glander toute la journée.
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Générique
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Arthur toque à la porte de la chambre royale.
Guenièvre : Ah ! Quand même ! Vous avez fini vos enfantillages !
Arthur : Euh, non, j’viens chercher un oreiller. Parce que j’dors par terre, à la Table Ronde et j’me casse la nuque.
Guenièvre (triste) : Vous dormez par terre…
Arthur : Oui.
Guenièvre : Mais ça doit être terrible…
Arthur : C’est pas marrant, oui mais enfin… Non mais j’avais vraiment pas envie de parler ! D’ailleurs, vous voyez on parle, (en voix off) là et ben, non, je confirme : je préfère dormir par terre.
Rédigé par Aelis pour Kaamelott Hypnoseries