À la taverne, le tavernier discute avec Perceval et Karadoc.
Le tavernier : Vous êtes au courant pour la peinture ?
Karadoc : Quelle peinture ?
Le tavernier : Et ben y recherchent des gars qu’auraient écrit « Mort au Roi ! » sur un mur avec de la peinture ! Y sont sur les dents, ils interrogent tout le monde.
Perceval : Nan mais nous y nous emmerderont pas !
Le tavernier : Et pourquoi pas ?
Karadoc : On sait pas écrire, nous, on est peinard !
Perceval : Insoupçonnables !
Alors que les deux chevaliers sont fiers d’eux-mêmes, le tavernier, quant à lui, en reste bouche bée.
***
Générique
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Yvain et Gauvain sont dans les cachots ; Lancelot discute avec eux.
Lancelot : « Mort au Roi » ?
Gauvain : Mais on voulait pas écrire ça…
Yvain : Pas du tout…
Lancelot (en colère) : Ah oui ? Et qu’est-ce que vous vouliez écrire ?
Gauvain : Mais on ne voulait rien écrire du tout ! On s’est fait embringuer par d’autres !
Lancelot : Non mais vous vous rendez compte de la gravité de votre geste ? Ecrire « Mort au Roi » sur un mur du village ?
Gauvain : Mais c’est les autres qui nous ont poussés !
Yvain : Nous on voulait juste faire partie du groupe.
Lancelot : « Mort au Roi »… Non mais j’vous rappelle quand même, au cas où vous l’auriez oublié que vous êtes de chevaliers de la Table Ronde ! Que vous Gauvain, vous êtes le neveu du Roi, et vous Yvain, son beau-frère !
Gauvain : Mais nous adorons notre Roi, Seigneur Lancelot, la question n’est pas là !
Yvain : Fallait qu’ça fasse un peu classe, un peu rebelle, quoi.
Gauvain : Si j’avais écrit : « Vive le Roi Arthur, le plus chic de tous les tontons », ça aurait pas eu le même effet.
***
Les deux jeunes chevaliers sont toujours dans les cachots. Lancelot parti, c’est désormais à Léodagan d’entendre la version des faits.
Gauvain : On était à la taverne, tranquille, on ne faisait de mal à personne.
Yvain : Et on s’est fait accoster pas des jeunes.
Léodagan : Des jeunes ? Quel genre de jeunes ?
Gauvain : Mauvais genre Sire Léodagan !
Yvain : Ils étaient hyper mal peigné Père, et ils se promenaient avec des chiens qui puent !
Léodagan (réfléchissant) : Non mais… Des clodos ! Comment ça se fait que le tavernier les a laissé entrer ?
Gauvain : Au début il a bien protesté ! Mais ils étaient beaucoup. Alors le brave homme ne s’est pas ressenti de leur chercher des crosses.
Yvain : Il avait déjà bien assez à faire avec la clientèle de son établissement !
Léodagan : Bon, donc ces jeunes, sont venus vous emmerder !
Gauvain : Ils ont commencé par nous traiter de bourgeois !
Yvain : J’étais tellement en colère d’entendre ça, que j’leur ai lancé un de ces regard ! Ils ne sont pas venus chercher leur monnaie de leur pièce !
Gauvain : Et ils nous ont pris en affection. Ils nous ont payé nos consommations !
Yvain : Avec l’argent des bourses qui nous avaient dérobées.
Gauvain : Et ils nous ont emmené au village.
Léodagan : Et là, ils vous ont demandé d’écrire sur un mur : « Mort au Roi ».
Les deux chevaliers approuvent en faisant signe de la tête.
Léodagan : Et vous l’avez fait !
Gauvain : On voulait pas passer pour des rabat-joie !
Yvain : C’était une manière de s’intégrer au groupe !
Léodagan : Et vous vous êtes fait pincer !
Les deux chevaliers approuvent en refaisant signe de la tête.
Léodagan : Et pas eux !
Yvain : Ils ont eu le temps de fuir avant l’intervention des forces de l’ordre !
Léodagan (soupire) : Comment j’vais faire pour les retrouver maintenant ceux-là !
Yvain (après réflexion) : Ça serait peut-être plus facile de retrouver un des chiens qui pue.
Gauvain montre du doigt Yvain, puis fait un clin d’œil en pensant que c’est une bonne idée. Léodagan est dépité.
***
Dame Séli et Léodagan sont au lit.
Séli : Vous les avez tous attrapé ?
Léodagan : Jusqu’au dernier ! Il en manquait un, mais les autres avaient tellement la trouille qu’ils l’ont balancé en moins de deux !
Séli : Mais qu’est-ce qui vous fait dire qu’y vont pas raconter partout qu’ils étaient avec notre fils ?
Léodagan : Soyez tranquille, ils vont pas dire grand-chose.
Séli : Vous avez pas été trop sec, au moins ?
Léodagan (surpris) : Comment ça trop sec ?
Séli : Ben oui ! Ils ont fait une connerie, mais enfin, c’est des mômes !
Léodagan : Ah ben j’les ai vendus, moi.
Séli : Vendu ?
Léodagan : Ben oui. Y’en a un qui m’a fait un prix pour le lot ! Il a embarqué le tout, merci mon chien !
Séli : Mais où il les a embarqué ?
Léodagan : Oh ben j’en sais rien moi, heu… Peut-être à Rome, pour les jeux du cirque…
Séli (hors d’elle) : Mais enfin vous êtes pas bien !
Léodagan : Mais enfin fallait m’dire aussi ! Comment j’pouvais savoir, moi ?
Séli : Mais combien y’en avait ?
Léodagan : 16.
Séli (hurlant) : 16 ?
Léodagan : Oh ben enfin, vous m’dîtes, vous m’dîtes : faites gaffe qu’ils aillent pas raconter partout que notre fils est un vaux rien !
Séli : Ben oui, faites gaffe ! C’est tout ce que j’ai dit ! J’ai dit de faire gaffe !
Léodagan : Et ben j’ai fait gaffe !
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Générique
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A la taverne.
Le tavernier : Ben ça y est ! Ils les ont chopé les mecs de la peinture !
Perceval : Alors c’était qui ?
Le tavernier : Du jeune ! Des p’tits cons, quoi !
Karadoc : Ah les mômes, maintenant, j’les vois mal barrés. Stabilité familiale, éducation…
Perceval : Y commencent par apprendre à lire, comme y savent pas s’arrêter y craquent : ils apprennent à écrire, et voilà !
Karadoc (voix off) : La pente fatale.
Rédigé par Aelis pour Kaamelott Hypnoseries