Dans un camp en pleine forêt, Lancelot et Léodagan regardent une carte.
Lancelot : Il m’inquiète le roi aujourd’hui.
Léodagan étonné se tourne vers lui.
Léodagan : Vous voulez dire plus que d’habitude ?
Lancelot : Non. Sa santé. Vous l’avez vu c’matin ? Il a une tête à faire peur.
Léodagan : Une tête à faire peur ?
Lancelot : Oui, une tête à faire peur oui.
Léodagan : On peut s’en servir pour coller les miquettes aux barbares ou pas ?
Sans comprendre, Lancelot fronce les sourcils et se tourne vers lui.
***
Générique
***
Toujours au camp, Arthur est en train de tousser, un mouchoir devant la bouche. A côté de lui se tient Léodagan, qui soupire.
Arthur : Oh bah « pff » oui « pff », un rhume quoi, ça va. J’en attrape un tous les hivers depuis qu’j’suis p’tit. Ça m’met un peu à plat mais c’est bon.
Léodagan : Ouais enfin l’essentiel c’est d’avoir l’esprit clair hein.
Arthur (qui tient toujours son mouchoir devant son nez) : Mais j’ai l’esprit clair ! Parfaitement clair. J’vais commencer par enlever mon heaume ça ira mieux.
Léodagan relève la tête de la carte, abasourdi. Arthur ne porte pas son heaume. Il dévisage le roi.
Léodagan : Quel heaume ?
Le roi lève les yeux, et touche son crâne.
Arthur : Ah. Bah c’est marrant ça j’avais l’impression de… vous entendre comme à travers un heaume.
Lancelot arrive.
Lancelot : Sire ! Dame Ygerne vous demande de prendre ça de toute urgence.
Il pose un flacon sur la table.
Arthur : Ma mère ? Mais qu’est-ce que c’est c’machin ?
Il prend la fiole.
Lancelot : Une solution à base de soufre à diluer dans l’eau chaude et à respirer.
Arthur repose la fiole et grimace.
Arthur : Ah non ! Ah non non non ! Ah non non non. Elle m’envoyait déjà ça quand j’étais malade quand j’étais p’tit. C’est immonde !
Léodagan : Oh bah ma foi si c’est efficace euh vous allez pas faire vot’ fillette.
Arthur : Oui non mais c’est efficace mais c’est dégueu ! Comment est-ce que ma mère a fait pour savoir que j’étais dans l’cirage moi ?
Léodagan : Bah si vous dites que c’est chaque hiver d’puis trente ans, elle a du finir par piger l’truc !
Arthur (à Lancelot) : Bon bah écoutez ça va bien hein… vous lui enverrez mes remerciements par retour d’messager, et puis vous rajouterez mon affection.
Lancelot : Eh bah vous la rajouterez vous-même. Elle l’a apporté en personne y avait pas d’messager. Elle attend à l’entrée du camp.
Ils se regardent.
***
Plus tard, assis devant la table avec Léodagan à ses côtés, Arthur fait face à Lancelot et sa mère, qui lui tend un bol.
Ygerne : Une narine après l’autre, et je vous préviens ne faites pas semblant vous savez qu’j’le vois.
Arthur (repoussant le bol) : Oh la vache ! J’avais oublié à quel point ça schlinguait ce truc !
Ygerne : Il vous a été dit et répété que vous devez passer des hivers tranquilles, au chaud, vous autorisant des promenades par temps sec…
Lancelot (agacé) : Sire le temps presse ! Excusez-moi Dame Ygerne mais…
Ygerne : Allez voir un peu plus loin vous !
Lancelot : Mais ! Sire !
Arthur : Non mais il a raison, quoi ! Ils attendent mes directives !
Ygerne : Ne vous avisez pas de lever le nez de cette écuelle ! Et vous ne vous arrêterez que quand vous sentirez que ça pique !
Lancelot, exaspéré, s’appuie sur la table.
Arthur : Non seulement ça pique mais c’est la GERBE !
Ygerne : ARTHUR, j’ai dis un quart d’heure !
Arthur : Non vous avez dit quand ça pique !
Ygerne : C’est moi qui dit quand ça pique !
Léodagan : Sans indiscrétion Dame Ygerne on peut vous d’mander comme vous avez fait pour traverser les lignes ennemies sans vous faire repérer ?
Ygerne : Je suis venue avec Dame Clodoric !
Lancelot relève la tête.
Lancelot : Clodoric ? C’est l’nom du chef barbare ça non ?
Arthur : Vous êtes venue avec sa femme ?
Ygerne : Non ! Avec sa mère. Vous n’vous souvenez peut-être pas, mais Clodoric suivait les mêmes cures que vous pendant son enfance. Un p’tit rouquin avec des tresses, tout chétif !
Arthur : Ah oui maintenant qu’vous m’le dites.
Léodagan : Oui sauf que si c’est bien lui, rouquin il l’est toujours mais chétif euh… beaucoup moins.
Arthur : Faut admettre.
Lancelot : Il fait sept pieds de haut et doit bien peser ses cinq cents livres !
Ygerne : Ça prouve qu’il a fini par écouter sa mère !
Arthur regarde Léodagan en levant les yeux au ciel.
***
Quelques minutes plus tard, toujours au même endroit.
Ygerne : J’vous empêche pas d’faire la guerre, vous la f’rez guéri !
Lancelot : Comment savez-vous qu’les barbares ne bougeront pas ?
Ygerne : Ils vous ont pas envoyé d’signaux !
Léodagan : Mais… quel genre de signaux ?
Ygerne : Bah… deux drapeaux rouges en croix, deux drapeaux blancs en V, répété trois fois.
Lancelot (réfléchissant) : Non, les guetteurs n’ont rien signalé.
Léodagan : C’est pas des signaux d’guerre ça ! (à Arthur) Vous savez c’que ça veut dire vous ?
Arthur fait signe que non.
Ygerne : Ça voudra dire que Dame Clodoric m’informe qu’elle autorise son barbare de fils à sortir se battre.
Léodagan et Lancelot ne savent pas quoi dire, visiblement dépassés.
Arthur : Non mais là faut quand même que j’aille jusqu’à la colline de commandement, qu’les hommes me voient, ils vont s’poser des questions !
Lancelot : Ah oui ils sont inquiets là !
Ygerne : Bon ! Mais pas plus d’dix minutes ! Et j’vais vous couvrir.
Arthur lève la tête vers Léodagan.
***
Générique
***
Dans les bois, Léodagan, Lancelot et Arthur repartent visiblement de la colline du commandement. Arthur a un bonnet sur la tête, et est emmitouflé dans un gros manteau de fourrure.
Léodagan : Je m’demande jusqu’à quel point il était bon qu’les hommes vous voient comme ça.
Arthur : D’façon tout a l’air calme là. Moi j’vais rentrer hein.
Lancelot : Bah vous avez l’temps elle a dit au moins dix minutes.
Arthur : Oui mais là nan, mais là c’est pas pareil. Parce qu’elle a préparé du lait d’chèvre au miel. Aux épices avec de la sarriette. J’aime ben moi ça, c’est bon ça.
Léodagan : Avec des tartines ?
Rédigé par Roxy33 pour Kaamelott Hypnoseries