Arthur et Guenièvre mangent face à face dans la cour du château.
Guenièvre : Hum, vous savez ce que le seigneur Bohort a offert à sa mère pour son anniversaire ?
Arthur : Non.
Guenièvre : Des fleurs !
Arthur : Hé ben ?
Guenièvre : C’est ridicule. (Elle lève les yeux au ciel). Pourquoi pas une botte de carotte ? Il parait que c’est les Romains qui font ça.
Arthur : Oui, c’est vrai.
Guenièvre : Les femmes d’ici elles comprennent pas qu’on leur offre ça. Et moi, même pour me dire qu’on m’aime, j’aimerais pas recevoir des fleurs, hein. Pouf.
Arthur : Hé bah je vous en offre pas moi. Tout va bien. (Il se lève et s’en va)
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Générique
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Arthur qui est assis sur un banc, se frotte le front sous un arbre, en dehors du château. Une jeune femme s’avance vers lui.
La jeune femme : Vous travaillez au château ?
Arthur : Euh pouf si, si on veut, oui.
La même jeune femme : On a le droit de se promener dans les jardins ?
Arthur : Normalement non. Les gardes vous ont rien dit ?
La même jeune femme : Je sais pas, j’ai pas vu de gardes.
Arthur : Pouf.
La même jeune femme : Sinon c’est pas grave, je m’en vais.
Arthur : Non, non, non. Mais c’est bon, c’est bon... Vous voulez vous asseoir ? (Elle s’assoit et ils contemplent tous les deux le paysage, l’air gêné).
***
Guethenoc est assis en face du roi, dans une des salles du château.
Arthur : Je voudrais vous demander de plancher sur un truc.
Guethenoc : Quel genre de truc ?
Arthur : Vous, vous êtes balaise en fleur ?
Guethenoc : Balaise en fleur ? Qu’est-ce ça veut dire ça ?
Arthur : J’vais pas y aller par quatre chemins. Ça serait pour une femme. J’voudrais lui offrir des fleurs.
Guethenoc : Lui offrir des fleurs ? Qu’est-ce que c’est comme femme, une chèvre?
Arthur : Attendez, j’suis pas en train de vous demander ce que vous en pensez. (Il se frotte les yeux, exaspéré).
Guethenoc : Vous préférez pas lui offrir un fromage ou une boite de radis ?
Arthur : Tout ce que je peux veux dire c’est que, à Rome, alors c’est vrai que, question sentiment, ils sont quand même un peu moins bourrins qu’ici. Ça se fait beaucoup.
Guethenoc : Ils s’offrent des fleurs, à Rome ?
Arthur : Exactement.
Guethenoc : J’suis pas près d’y foute les pieds à Rome, moi.
Arthur : Quoi qu’il en soit, je voudrais offrir à cette personne, une fleur un peu spéciale. Une fleur que vous aurez créée. Alors euh, en en croisant deux existantes ou autre ça...
Guethenoc : Vous croyez que j’ai que ça à foutre moi, croiser des fleurs ?
Arthur : Alors, vous ferez ce que je vous dis et puis c’est tout, là. Et tâchez de me bricoler un joli truc.
Guethenoc : Quand je pense au boulot que j’ai sire. Vous me tuez ! Avec vos histoires-là.
Arthur : Voilà et surtout grouillez-vous, parce que c’est pressé.
Guethenoc : Au moins offrez-lui des fleurs à la con. C’est plus facile, vous comprenez. J’vous en coupe un gros tas comme ça. (Il met sa main au-dessus de la table). Mieux, mieux, mieux ! Offrez lui une brouette. Une brouette ! Comme ça je vous la remplis à rabord de fleurs.
Arthur : Fleur. Unique. Belle. Vite. J’ai besoin d’exprimer mon transport.
Guethenoc : Pour le transport, vaut mieux la brouette.
***
Arthur est assis sur un banc aux côtés de la même jeune femme, sous un arbre, en dehors du château.
La même jeune femme : Vous l’avez déjà vu le roi Arthur ?
Arthur : J’lai croisé.
La même jeune femme : Alors, il est gentil ?
Arthur : Gentil ? Ça j’sais pas vous dire. J’sais pas, qu’est-ce que vous appelez gentil ?
La même jeune femme : Un peu comme vous.
Arthur : ... Vous aimez les fleurs ?
La même jeune femme : Oui. Une fois de temps en temps, ça change. (Arthur sort une magnifique rose, jaune et rouge).
Arthur : Et qu’est-ce que vous pensez de celle-ci ?
La même jeune femme : Oh, qu’est-ce qu’elle est belle. C’est la première fois que j’en vois une comme ça.
Arthur : Parce qu’elle a été greffée... (Il lui offre la fleur). Spécialement pour vous. (Elle sent la fleur).
La même jeune femme : Vous êtes vraiment adorable. Vous en avez pas pris pour vous ?
Arthur : Non. Non, pourquoi ? Non. C’est pour vous.
La même jeune femme : Bah merci. (Le roi sourit, gêné mais la jeune femme mange la fleur).
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Générique
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Guethenoc, qui tient une belle fleur rose dans ses mains, est debout en face d’Arthur, dans une des salles de Kaamelott.
Guethenoc : Regardez si elle est jolie celle-là, dit. (Dit-il le sourire aux lèvres) Sans rire, je me suis pris d’affection pour la greffe. Ça lui a plu à la jeune ?
Arthur : Ça a eu l’air, oui.
Guethenoc : L’embêtant avec les fleurs. (Il est triste). C’est que ça dure pas longtemps. (Il sent la fleur).
Arthur voix-off : Ah, bah ça je vous confirme, oui.
Rédigé par Aelis pour Kaamelott Hypnoseries