Perceval et Karadoc sont torses nus, dans la salle d’armes, face à des plaques en pierre.
PERCEVAL: Y’a quelque chose qui vous chiffonne ?
KARADOC : Non, je regarde les plaques là. Combien y’en a ?
PERCEVAL : Sept.
KARADOC : ah parce que je me disais, premier jour d’entraînement à la casse, attention de pas sauter les étapes trop vite.
PERCEVAL : Alors qu’est-ce qu’on fait ?
KARADOC : A mon avis, avec cinq déjà on a de quoi commencer.
Karadoc claque des doigts et les gardes viennent enlever les plaques.
***
GENERIQUE
***
Arthur arrive par l’escalier. Karadoc est en train de respirer profondément en fermant les yeux.
ARTHUR : Vous savez quitte à roupiller autant rester dans vos piaules, hein, c’est pas la peine de vous mettre en tenue.
PERCEVAL : Non non mais on roupille pas, Sire, on se prépare.
ARTHUR : Qu’est-ce que vous manigancez avec ça ?
PERCEVAL : C’est pour notre entraînement à la casse. On a décidé de commencer assez modeste.
KARADOC : Quitte à finir plus haut que prévu, hein.
PERCEVAL : Progressif.
ARTHUR (grande inspiration) : Vous allez casser les pierres là ?
PERCEVAL et KARADOC : Ouais.
ARTHUR : A mains nues ?
KARADOC (en riant) : ben ouais.
Arthur pose son fourreau dans les bras du page qui le suivait.
PERCEVAL : Qu’est-ce que vous faites ?
ARTHUR : Non mais je devais aller chez Dagonet, mais ça fait rien.
PERCEVAL : Vous restez assister deux minutes ?
ARTHUR : Je vais vous dire, même si le pays était à feu et à sang, il serait hors de question que je loupe un truc pareil. Allez-y.
Karadoc et Perceval se tape l’avant-bras.
***
PLUS TARD
ARTHUR : Attendez, deux secondes, je voulais vous dire quelque chose. Heu ... Je gueule souvent sur vous, non c’est vrai, je je suis un peu sec, tout ça. Mais pour quelqu’un comme moi qui ai facilement tendance à la dépression, c’est très important ce que vous faites.
PERCEVAL : Ah bon ?
ARTHUR : Ouais. Parce-que, je ne sais pas comment vous dire. C’est systématiquement débile, mais c’est toujours inattendu. Et ça, c’est très important pour la ... la santé du ... du cigare. Je ne vous embête plus, allez-y.
Arthur se recule et regarde.
KARADOC : Première chose : essayer de concentrer sa force, vers le bas.
PERCEVAL : Afin d’affiner le mouvement pour atteindre le point d’impact de façon péremptoire.
ARTHUR : De façon péremptoire ?!
KARADOC : Ben oui. La force vient dans ce sens-là et les plaques sont péremptoires par rapport à l’axe.
ARTHUR : Perpendiculaires ?
PERCEVAL : Attention, nous on parle du croisement des axes.
KARADOC : Non mais perpendiculaire ça marche aussi. Comme les plaques sont péremptoires ou perpendiculaires par rapport au sol...
ARTHUR : Parallèles.
PERCEVAL : Non mais nous on veut dire que ça tranche.
ARTHUR : Ouais. Mais vous dites ça tranche alors ce sera plus simple parce-que ... (grimace)
PERCEVAL : ça tranche mais cela ne veut pas dire que ça se croise.
ARTHUR : Attendez, les plaques et le sol, ça se croise pas, c’est parallèle. Si vous voulez du perpendiculaire, vous avez le sol et les tréteaux par exemple.
KARADOC : Non mais on s’en fout, on va pas casser les tréteaux !
ARTHUR : Et si je vous dis que vous êtes deux glands, là vous avez du péremptoire. C’est vous qui voyez.
***
PLUS TARD
KARADOC : Allez-y, sire, montez sur les plaques.
ARTHUR : Monter sur les plaques ? Pour quoi faire ?
PERCEVAL : Comme ça vous voyez que c’est pas truqué.
ARTHUR : Non non mais c’est bon, c’est bon.
PERCEVAL : Allez-y, montez !
ARTHUR : Mais non enfin, vous allez pas me faire crapahuter là-dessus, je le vois bien que c’est pas truqué.
Karadoc passe les mains au-dessus des plaques en faisant des ronds.
ARTHUR : Qu’est-ce que vous foutez ?
KARADOC : Je vous prouve qu’il n’y a pas de système caché.
ARTHUR (en colère) : Non mais c’est bon maintenant, arrêtez le cirque, enfin, on va pas y passer la journée. Je vous dis qu’il faut que j’aille chez Dagonet. Alors j’attends que vous vous pétiez un bras et je me casse, magnez-vous le tronc.
KARADOC (en riant) : Mais on peut pas se péter un bras.
PERCEVAL : A partir du moment où c’est bien péremptoire...
KARADOC (soupirant) : Ouais sauf que...
ARTHUR : Quoi encore ?
PERCEVAL : Y’a quelque chose qui vous gêne ?
KARADOC : Je me demande si cinq plaques ça fait pas un peu gonzesse quand même, hein...
Karadoc claque des doigts et les gardes viennent rajouter des plaques.
***
GENERIQUE
***
KARADOC : Non mais on va commencer avec douze quand même cela fera un pallier.
PERCEVAL : Et après on fera treize, quatorze, quinze, enfin tous les chiffres impairs jusqu’à 22.
KARADOC : Prêt ?
PERCEVAL : Prêt Sire ?
ARTHUR : Ah ben moi ... ouais.
Karadoc tape le bras contre les plaques. Bruit mat.
PERCEVAL (voix off): Vous voulez qu’on essaye avec 10 ?
Rédigé par Patitoun pour Kaamelott Hypnoseries