Dans la chambre royale, Arthur et Guenièvre sont au lit.
Arthur (énervé) : Ben enfin j’comprends pas, j’croyais que j’étais hyper populaire !
Guenièvre (gênée) : J’sais pas quoi vous dire, moi, j’ai peut-être mal compris ?
Arthur (haussant les épaules) : Oh écoutez, ça va ! Enfin j’m’excuse, mais cinquante paysans qui crient : "Arthur au bûcher !", j’vois pas ce qu’il y a de difficile à comprendre !
Guenièvre (sans grande conviction): Ben ils disaient peut-être "Arthur notre bien-aimé"...
Arthur regarde Guenièvre d’un air entendu, celle-ci ose à peine le regarder.
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Générique
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A la taverne, Karadoc et Perceval font face au tavernier, qui tient un parchemin et une plume dans ses mains.
Perceval : Alors, la question d’après !
Le tavernier : Pfff… Non mais il est interminable ce questionnaire ! Surtout que je l’ai déjà fait pour moi…
Karadoc : Vous pouvez bien nous donner un coup de main !
Perceval : On lit comme des pieds ! Dans huit jours on y est encore.
Le tavernier trempe la plume dans l’encrier.
Le tavernier : Bon, alors : Diriez-vous que l’argent des taxes soit employé à bon escient ? Oui, non, ne se prononce pas.
Karadoc : On paie pas de taxes nous. (se tournant vers Perceval) Les chevaliers ça paye pas de taxes ?
Le tavernier (pour lui-même) : Hé ben mes cochons…
Perceval : En plus je sais pas ce que ça veut dire à bon escient.
Karadoc : Moi non plus.
Perceval : Non, elle est nulle celle-là, passez à la suivante !
Le tavernier : Pensez-vous que la quête du Graal doit être la préoccupation principale des chevaliers de la Table ronde ? Oui, non, ne se prononce pas.
Karadoc : Ca, moi, j’saurais pas dire.
Perceval (plissant les yeux) : Principale ?
Karadoc : C’est dur de répondre, on est au premier plan, nous.
Le tavernier (Une des feuilles du parchemin bouge, il lit quelque chose sur celle du dessous) : Oh mais non, j’suis con ! Regardez : ce questionnaire s’adresse à tout individu résidant sur le territoire de Bretagne sauf les chevaliers et les membres de la cour du Roi d’Arthur.
Perceval : Oh merde !
Karadoc : C’est dégueulasse !
Perceval : Ils ont trop de chance les individus résidents sur le territoire de Bretagne !
Le tavernier regarde les chevaliers, perplexe.
***
Dans la salle du trône. Bohort fait face à Arthur, Lancelot et Léodagan. Il tient un parchemin dans ses mains.
Bohort (lisant) : Le peuple breton estime à 67% que la sécurité à l’intérieur des cités est acceptable.
Lancelot : Ah c’est bien ça !
Arthur : Oui !
Léodagan (mécontent) : C’est bien, c’est bien ? Deux miliciens à chaque coin de rue, vu ce que ça nous coûte, ils peuvent trouver ça acceptable !
Bohort (continuant la lecture) : En revanche, la population estime à 91% que la sécurité en milieu rural est inexistante.
Arthur : Ah ouais, carrément !
Léodagan (haussant les épaules) : Qu’est-ce qu'i' foutent en milieu rural, aussi !
Bohort : 55% des personnes interrogées estiment que l’hygiène est insuffisante, mais 12% d’entre elles précisent qu’elles sentent un net progrès.
Lancelot : Ah oui oui oui, mais l’hygiène c’est pas seulement qu’une question d’infrastructures.
Arthur : Mais oui, c’est une prise de conscience collective, quoi !
Léodagan : J’le veux ! Pis avant de parler d’hygiène, qu’ils arrêtent déjà de chier par les fenêtres !
Bohort: 32% de la population estime que le Roi Arthur a trop de responsabilités, et qu’il devrait apprendre à déléguer.
Léodagan et Lancelot se tournent vers Arthur. Il s’en aperçoit après un silence.
Arthur : Mais je les emmerde, moi ! De quoi j’me mêle, sans déconner ! J’vais leur déléguer mon pied au cul, déjà !
Bohort : 23% de la population estime que le Seigneur Léodagan devrait prendre la place du Roi.
Arthur (estomaqué) : Quoi ?
Léodagan : Quoi ?
Lancelot : Ben… Et moi ?
Arthur : Les fumiers !
Léodagan : Le papelard, vous l’jetez pas, hein ! C’est moi qui le récupère !
Bohort n’ose plus bouger.
***
Toujours dans la salle du trône, Bohort continue sa lecture, tandis que Lancelot et Arthur sont visiblement fatigués d’écouter. Léodagan quant à lui semble très à l’écoute.
Bohort : 33% de la population de Bretagne estime qu’il est intolérable de la part des chevaliers de la Table ronde de n’avoir toujours pas trouvé le Saint Graal.
Arthur : Mais qu’est-ce qu’on en a à foutre au bout d’un moment.
Lancelot : C’est vrai que ça devient fatiguant à la longue ces critiques sommaires !
Léodagan : Faut pas tout jeter en bloc. Moi y’a des trucs que je trouve pas si cons que ça.
Arthur : Mais enfin si y’a rien qui leur plait, ils ont qu'à se tirer ! Personne les retient.
Lancelot : Déjà bien contents d’habiter dans un pays progressiste qui laisse le peuple s’exprimer.
Arthur : J’vais leur en filer du progressiste, moi. Le prochain qu’est pas jouasse, j’le pends à un arbre !
Bohort : Vous savez, ces questionnaires ne sont voués qu’à apporter une vision objective des aspirations collectives.
Léodagan : Nan, nan, c’qui faudrait, c’est trouver un moyen pour que ce soit le peuple qui décide qui c’est le Roi, hein ? On pourrait pas trouver une combine, en faisant remplir des petits papiers, ou… hein ?
Arthur et Lancelot lèvent les yeux au ciel devant cette idée.
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Générique
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Dans la chambre de Séli et Léodagan.
Séli : Combien de pourcents vous avez dit ?
Léodagan : Mais je sais plus, plus de la moitié !
Séli : Vous rigolez !
Léodagan: Mais est-ce que j’ai l’air de rigoler! J’vais renverser l’gouvernement. Finis les petites mesures, les petites décisions, les traités de paix ! J’vais raser le continent ! Et pour les survivants, ce sera le règne de la peur !
Léodagan se lève d’un coup, visiblement énervé.
Léodagan : Oh et puis tiens !
Séli : Mais qu’est-ce que vous foutez !
On ne voit plus Léodagan mais on entend des bruits de casse. Séli se prend même des objets sur la tête.
Léodagan : Ben j’m’y mets ! (voix off) J’casse tout dans la piaule !
Rédigé par Aelis pour Kaamelott Hypnoseries