Arthur pique-nique sur un banc dans les jardins du château.
Arthur (se retournant, avec sa coupe levée) : J’peux avoir un peu de…
Il tourne la tête de tous les côtés et se rend compte qu’il est seul. Il veut se servir du vin mais il n’y a rien dans la cruche.
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Générique
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Bohort discute avec le roi dans les allées du parc du château.
Arthur : Ecoutez Bohort, il faut être un petit peu raisonnable. Des grouillots on en a tout le tour du ventre !
Bohort (plaidant sa cause) : Sire, je vous en prie ! Je vous rappelle quand même que les serviteurs qui changent les torches sont les mêmes que ceux qui font les chambres ! Et qu'il leur arrive occasionnellement de servir à table !
Arthur (s’énervant) : Qu’est-ce que ça peut nous foutre à partir du moment où c’est fait !
Bohort : Mais Sire, on ne peut pas continuer éternellement à faire n’importe quoi ! Un corps de métier par poste, c’est tout de même un minimum.
Arthur : Ca nous coûte déjà les yeux de la tête tous ces larbins, on va pas en faire rentrer d’autres !
Bohort : Achetons des esclaves ! Même si je ne soutiens pas le procédé, il faut bien avouer que l’investissement de départ est vite amorti.
Arthur : Moi je trouve que ça fait trop.
Bohort : Allons au marché demain, Venec y tient son stand. Peut-être serons-nous tentés par quelque chose ? (soudain joyeux) Et puis ça sera drôlement bien, Sire. Vous et moi, faisons notre petit marché !
Arthur grimace et est pris d’un frisson, puis il laisse Bohort au milieu de l’allée.
***
Au marché, Arthur, Bohort et le garde du corps Grüdü se baladent dans les allées.
Bohort (chuchotant) : Alors Sire, vous voyez quelque chose qui vous intéresse ?
Arthur : Mais vous êtes bouché Bohort ou quoi ? J’vous ai dit que j’en avais rien à foutre !
Bohort : Mais vous pourriez me dire un peu !
Venec (sur une estrade, avec des esclaves derrière lui) : Allez les bouseux, là ! On s’remue un peu ! Y sont là les esclaves, y sont là ! Alors on se bouge le tronc, et on vient les voir ! Allez ! Allez !
Grüdü (se mêlant de la conversation): Déjà pour avancer y faut savoir si on part sur de la femme, ou du gars.
Bohort : Garde du corps, restez à votre place, s’il vous plait !
Grüdü : Faut qu’on se grouille là ! On est en plein milieu de la foule. Si y’en a un qui veut vous mettre un coup de lame il peut arriver de tous les côtés !
Venec : Oh, Sire, c’est vous ?
Arthur et Bohort s’approchent un peu plus près du stand de Venec.
Arthur et Bohort : Chuuuuttttt !!!!
Bohort (chuchotant) : Nous sommes ici incognito !
Venec (surpris) : Ah bon ? Ben qu’est-ce que vous glandez là, au milieu des pégus ?
Bohort : On est venu se faire une opinion sur votre marchandise !
Venec : Mais j’serais venu direct au château avec ma came, comme d’habitude ! Qu’est-ce que vous venez vous emmerder, là…
Bohort (fâché) : Nous n’avons pas besoin de vos avis !
Grüdü : Allez, vite ! Y’a du monde partout, là ! On est trop exposé !
Venec : Attendez ! Qu’est-ce qui vous ferait plaisir ?
Arthur : Bohort s’est mis en tête d’acheter des esclaves…
Venec : Ah bon ? J’croyais que vous étiez un pays moderne, ou j’sais pas quoi ? Que soit disant c’était pas votre truc !
Arthur : Mais on l’avait pas interdite la vente d’esclaves nous ?
Venec : Ben si ! C’est toujours en vigueur d’ailleurs !
Grüdü (perplexe) : Qu’est ce qu'il vend celui-là alors ? J’comprends rien !
Venec : Moi, officiellement, j’suis censé vendre du miel ! Comme ça, en cas de contrôle, tac ! Trois étalages de miel en dessous de la boutique, et les esclaves, j’les accuse de vol à la tire. Ni vu, ni connu !
***
Venec : Bon ! Ben là, vous avez du traine-savate standard, ça j’le récupère un peu partout où je passe. Parce que, c’est pour quelle utilisation ?
Bohort : Surtout pour le service !
Grüdü : Et pour la sécu on prend rien ?
Venec : Attendez, parce que pour le service il vous faut du classe un peu… Qui sache se tenir un minimum ?
Bohort : Ah ben c’est sûr, oui ! N’essayez pas de nous refiler vos unijambistes ou vos lépreux !
Venec : Attendez, ça on en a déjà parlé ! Celui de l’autre fois il m’avait pas dit qu’il était unijambiste !
Arthur : Bon on peut choisir et s’barrer, j’en ai plein le dos !
Grüdü : Ouais, et pis c’est hyper dangereux ici.
Venec (montrant un esclave) : Ça, ça me reste d’un stock d’hiver de l’année passée, c’est ma dernière pièce.
Bohort : Qu’est ce vous en pensez Sire ?
Arthur : J’m’en fous !
Bohort : S’il est pas malade, on prend !
Venec : Ah oui mais pas malade… Moi du pas malade, heu… Déjà, j’en ai pas ! Et puis attention, c’est pas le même budget !
Bohort en reste sans voix.
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Générique
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Bohort, Arthur et Grüdü repartent avec l’esclave.
Bohort : Vous verrez Sire, vous ne regretterez pas cet achat !
Grüdü : On aurait quand même pu prendre deux trois gars pour mes renforts ! Parce qu’en cas de coup dur, moi j’suis tout seul à la sécu !
Arthur : Bon on peut se barrer maintenant, j’en ai ma claque !
Deux hommes arrivent en courant de différentes directions et s’échappent avec l’esclave. Tout se passe très vite.
Bohort (criant) : Mon Dieu, Sire, un vol à l’arrachée ! Grüdü ! Faites quelque chose !
Grüdü : Ah nan nan, moi j’quitte pas le périmètre !
Bohort (extrêmement déçu) : Oh non ! (voix off) Un esclave tout neuf !
FIN
Rédigé par Aelis pour Kaamelott Hypnoseries