A la taverne. Perceval et Karadoc sont au comptoir, ils font face au tavernier qui nettoie ses verres.
Le tavernier : Alors ! Vous avez misé sur quoi pour le combat de chiens de ce soir ?
Perceval (faisant la grimace) : Non mais on mise pas sur les combats de chiens, nous !
Karadoc : C’est un principe.
Le tavernier : Pourquoi donc ?
Perceval : Parce qu’on estime que les paris, c’est des attrape-couillons !
Le tavernier : Rhoooo, ben faut pas dire ça ! C’est des attrape-couillons pour ceux qui sont déjà couillons !
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Générique
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Le tavernier : Attendez, vous en avez déjà vu un au moins de combat de chiens ?
Karadoc et Perceval s’interrogent du regard.
Karadoc : Euh… Non, on n'aime pas bien ça.
Le tavernier : Pourquoi pas, c’est joli pourtant, pis ça fait de l’animation !
Karadoc : Moi j’aime pas les chiens déjà !
Perceval : Pis moi j’aime pas les combats, alors comme ça, c’est réglé.
Karadoc : En plus on y connait rien !
Le tavernier : Attendez ! Pour tout ce qui est à base de combats de chiens, vous avez devant vous un spécialiste.
Karadoc : Vous ?
Perceval : Vous nous en avez jamais parlé !
Le tavernier : C’est parce que je viens de m’y mettre. Mais je le sens, les chiens, c’est mon truc ! Attention ce soir : premier combat officiel de l’écurie bibi, j’aime autant vous dire que ça va saigner !
Perceval : Et vous en avez combien de chiens ?
Le tavernier : Pour le moment, j’en ai un, le chien de ma sœur. P’tit roquet tout pourri, qui boite et qui fait ses pisses au milieu de ma salle, saloperie, va ! Ce soir ça va pas être la même.
Karadoc : Y sait se battre ou pas ?
Le tavernier : Ah ben faudrait mieux pour sa gueule ! Parce qu’en face ils vont pas lui mettre un petit poussin !
Perceval : Vous avez pas peur que ce soit un peu risqué ?
Le tavernier : J’maitrise, j’vous dit ! Alors, vous soutenez ?
Perceval : On soutient ?
Le tavernier : Hé ben vous misez sur mon champion ! Un beau geste…
Perceval et Karadoc sortent leurs bourses d’or, qu’ils placent discrètement sur le comptoir. Ils tournent la tête de tous les côtés pour être sûrs de ne pas s’être faits repérer. Le tavernier prend les bourses et les place sous le comptoir.
***
Karadoc : Alors finalement il est mort ou pas votre chien ?
Le tavernier : Non, mais c’est pas passé loin.
Perceval : C’est-à-dire que bon, moi j’y connais rien, mais l’autre était vachement plus gros, non ?
Le tavernier : Ah non, mais attention, la taille, ça fait pas tout ! Y’a l’entrainement aussi !
Perceval : Ben l’autre était vachement plus entrainé, non ?
Karadoc : Parce que là, le vôtre, il avait quand même pas l’air dans son assiette.
Le tavernier : De toute façon y’a toujours quelque chose qui va pas avec celui-là ! J’vais vous dire, j’ai jamais pu l’encadrer moi ce chien. Déjà, y doit pas y avoir un pied de chaise où qu’il a pas fait sa pisse !
Perceval : Du coup, vous laissez tomber.
Le tavernier : Qu’est-ce que je laisse tomber ?
Karadoc : Ben les combats de chiens !
Le tavernier : Mais vous plaisantez ? J’suis à deux doigts de remporter le pactole ! Ce soir, j’ai un nouveau chien qui rentre dans la cage. Ça va être un carnage !
Perceval : Un chien que vous avez entrainé ?
Le tavernier : Non c’est un clébard que j’ai trouvé dans mes poubelles. Une espèce de petite merde, grande comme ça. Sans blague, j’ai jamais vu un chien aussi petit ! Hé ben il m’avait éparpillé mes ordures sur tout le chemin le salopard ! Et pis hargneux ! Il essayait de me mordre… Enfin, essayait parce qu’il a presque plus de dents le bazar, vous voyez. Mais ça pince vous voyez !
Karadoc : Vous êtes sûr qui va tenir le coup ?
Le tavernier : C’est un destructeur ! Ce soir, ça va être un festival de la sauvagerie ! Vous soutenez ?
Perceval : Qu’est-ce qu’on soutient ?
Le tavernier : Ben vous prenez un pari dessus, y’a pas à hésiter, c’est gagné d’avance.
Perceval et Karadoc sortent leurs bourses d’or, qu’ils glissent discrètement sur la table du tavernier. Ils tournent la tête de tous les côtés pour être sûr de ne pas s’être faits repérer. Ils boivent ensuite leurs coupes.
***
Karadoc et Perceval sont toujours au comptoir, ils mangent.
Perceval : Ce coup-ci, ça été encore plus court que l’autre fois !
Karadoc : J’savais pas qu’un chien ça pouvait manger un autre chien !
Perceval : Ça vous casse pas le moral deux défaites d’affilée ?
Le tavernier : Ça lui apprendra à étaler mes poubelles sur la route à ce batard !
Karadoc : Il a même pas eu le temps de japper.
Perceval : L’autre était horrible !
Le tavernier : Ce soir vous revenez ?
Karadoc (surpris) : Mais vous combattez plus vous ce soir !
Le tavernier : Si je combats plus ? Hein, sans blague ! Avec le champion de ce soir, j’vais gagner de quoi refaire toute ma devanture !
Perceval : C’est le chien de qui ce coup-ci ?
Le tavernier : C’est pas vraiment un chien.
Karadoc : Comment ça ?
Le tavernier : Disons que ça va faire une semaine ou deux, croyez-moi, croyez-moi pas, j’ai un putain d’oiseau juste au-dessus de ma fenêtre qui me réveille tous les matins à quatre heures et demi ! Je sais pas si il est déréglé ou quoi ?
Perceval (choqué) : Vous allez pas le faire combattre !
Le tavernier : Ben j’vais me gratter ! Ça lui apprendra à me les casser ! Déjà que je dors que trois heures par nuit, c’est pas pour m’en faire bouffer une par un con de piaf ! Alors ? Vous soutenez ?
Perceval : On soutient ?
Le tavernier : Hé ben là vous pouvez miser gros c’est du tout cuit ! Le clébard d’en face, il va se faire becqueter le pif en moins de deux !
Perceval et Karadoc remettent une nouvelle fois leurs bourses d’or sur la table.
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Générique
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Karadoc, Perceval, le tavernier et d’autres personnes sont à la taverne. Ils sont debout et lèvent leurs verres pour célébrer leur victoire.
Le tavernier : J’vous avais dit que c’était un coup en or, regardez-moi ça ! Du velours !
Perceval : En tout cas vous féliciterez le champion, j’ai jamais vu un oiseau aussi nerveux !
Karadoc : Je pense que le chien d’en face a dû être déstabilisé.
Le tavernier (discrètement) : Ce soir je remets ça, vous soutenez ?
Perceval : Avec l’oiseau ?
Le tavernier : Nan. (voix off) Avec un putain de salopard d’asticot que j’ai trouvé ce matin dans mon fromage.
Rédigé par Aelis pour Kaamelott Hypnoseries