Dans la chambre royale. Guenièvre et Arthur sont au lit. Le roi est caché par un parchemin, on ne voit pas son visage.
Guenièvre : Vous savez faire les tours de magie, vous ?
Arthur : Bien sûr !
Guenièvre (enthousiaste) : Vous pouvez m’en faire un ?
Arthur : Allez-y, tirez une carte !
Guenièvre (ne comprenant pas, car il n'y a pas de jeu de cartes) : Comment ?
Arthur : N’importe laquelle, allez-y !
Guenièvre (sceptique) : Ca y est !
Arthur : C’est laquelle ?
Guenièvre : Ben j’en sais rien, moi… Le cinq de bâton !
Arthur : Et voilà !
Guenièvre regarde Arthur, bouche bée.
***
Générique
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Arthur et Léodagan se promènent dans les allées du parc du château.
Léodagan : J’ai l’impression qu’on se pèle un peu moins ces temps-ci !
Arthur : C’est pas impossible, oui.
Léodagan : Ah non non ! Ça se radoucit, c’est sûr ! Regardez ! Prenez l’année dernière, à la même époque, hein… hé ben, c’est pas compliqué ça tombe quand j’avais voulu rentrer en Carmélide, et que j’avais pas pu, à cause de la neige !
Arthur : Mais non, mais pas du tout !
Léodagan : Mais quoi, pas du tout ? Même que la grande porte était bloquée ! Qu’on avait envoyé des grouillots pour pelleter !
Arthur : Nan mais je m’en souviens de la neige mais c’était pas du tout à cette époque de l’année !
Léodagan : Ça fait un an, à deux trois jours près…
Arthur : Ca fait au moins deux mois de plus !
Léodagan : Oh non, mais vous êtes gonflé, quand même…
Arthur : A cette époque de l’année, il faisait plus frais, je vous l’accorde, mais y’avait pas de neige !
Léodagan : Y’a…
Tout à coup, des éclairs de différentes couleurs leur rentrent dans les yeux. Les deux hommes hurlent, car ils ne voient plus rien. Ils se tiennent le visage avec les mains. Lorsqu’ils enlèvent leurs mains, leurs yeux brillent comme des lumières, Arthur d’une couleur blanche, Léodagan d’une couleur rose.
Arthur (hurlant) : Mais bon dieu mais qu’est-ce que c’est que ça !
Léodagan (paniqué) : Oh merde, mais j’vois plus rien !
***
Arthur et Léodagan sont dans le labo de Merlin. Ils ont toujours les yeux comme des lampes torches.
Merlin : Nan mais, j’vous explique !
Arthur : C’est ça, expliquez-nous. Magnez-vous le tronc de nous expliquer !
Merlin : D’habitude j’ferme toujours la fenêtre quand je travaille, mais là, j’suis désolé, j’crevais de chaud.
Léodagan : J’me demande vraiment ce qui me retient de vous faire couper les mains !
Merlin : J’manipulais, j’manipulais, et boum.
Arthur et Léodagan (en même temps) : Boum quoi ?
Merlin : Boum le sort est parti tout seul ! Y se trouve que vous passiez devant ma lucarne juste à ce moment-là, c’est quand même pas de bol !
Arthur : C’est pas de bol, en effet !
Léodagan : Et on fait quoi nous maintenant ? On monte un stand place du marché ? En se faisant passer le chapeau, on peut se faire un joli petit pactole !
Arthur (ironique) : Remarquez, pour lire, c’est plutôt pratique, il faut voir le bon côté des choses !
Léodagan : Le problème c’est qu’aux premières chaleurs, on risque d’attirer les moustiques, voilà.
Arthur : Non, pis c’est bien, c’est discret. En balade, ça passe partout !
Léodagan : Et encore vous, c’est bien blanc. Parce que moi la couleur, pardon ! Dans le genre tantine ça se pose là ! Et ça vient d’où que c’est rose pour moi ?
Merlin : Ben ça prend pas forcément la même forme selon sur qui ça tombe ! C’est un peu aléatoire.
Léodagan : C’est ça, oui. J’ai toujours eu du bol avec l’aléatoire, moi !
Arthur : Euh, sans vouloir vous commander, ça vous ferait mal au cul de nous enlever ça !
Léodagan : Parce que c’est marrant cinq minutes mais curieusement, on se lasse plutôt vite.
Merlin : Le problème c’est que faut que je fasse quelques recherches, normalement il fait pas ça ce sort !
Arthur : Allons bon ! Et il fait quoi ?
Merlin : Ben c’est un sort qui accélère la pousse des plantes.
Léodagan (moqueur) : Ah, ben c’est réussi ! Regardez-moi ces jolis rameaux !
Arthur : Vous êtes vraiment un nul !
Léodagan : Et combien de temps il faut qu’on poireaute comme ça ? Genre une heure ?
Merlin : Euh non, plutôt genre une semaine…
Arthur et Léodagan se fixent mais au moment de se regarder droit dans les yeux, ils se reculent vivement. En effet, cela leur brûle les yeux.
***
Autour de la Table Ronde, tous les chevaliers sont réunis. Arthur et Léodagan ont toujours les yeux qui éclairent comme des lampes torches.
Arthur : Ecoutez, je sais que c’est spécial, mais on peut pas l’enlever, alors essayez de faire abstraction, et allons-y !
Léodagan : C’est ça ! Et je rajouterais que toute remarque désobligeante, notamment sur la couleur, est vivement déconseillée.
Arthur : Voilà ! Père Blaise ! L’ordre du jour !
Père Blaise : La réunion d’aujourd’hui est consacrée à la mission nocturne de demain.
Galessin : J’voudrais pas la ramener, mais la mission nocturne de demain…
Léodagan : Quoi ?
Galessin : Elle m’a tout l’air d’être annulée !
Arthur : Annulée ? En quel honneur, je vous prie ?
Bohort : C’est-à-dire qu’il s’agissait plus ou moins d’effectuer une manœuvre d’approche furtive.
Calogrenant : Ouais ! J’ai l’impression qu’y en a certains parmi nous qui seraient un peu à la rame question furtif !
Arthur (gêné) : Bon ben on reporte alors, heu…
Père Blaise : Bon ben alors, demain moi j’ai plus rien.
Galessin (moqueur) : Si ! Y’en a qui pourraient se faire des sous en montant un petit stand sur la place du marché !
Léodagan : Oui ! On l’a déjà faite celle-là !
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Générique
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Sur le marché. Arthur et Léodagan ont monté un stand, ils sont déguisés en paysans. Léodagan compte des pièces.
Arthur : Alors ?
Léodagan : Alors y’a pas de quoi se payer un lait de chèvre.
Arthur : Pfff ! Et merde !
Léodagan : Ah ben qu’est-ce que vous voulez ! A l’autre bout du marché, y’a un type, avec un chat qui marche sur les pattes de devant ! (voix off) Les gars ils arrivent là, ils ont déjà donné.
Rédigé par Aelis pour Kaamelott Hypnoseries