Karadoc, dans les cuisines, en plein milieu de la nuit. Il se prépare un en-cas, comme à son habitude, composé de pain et de diverses charcuteries. C’est alors qu’un rouleau à pâtisserie lui tombe violemment sur la main. Karadoc hurle de douleur.
Karadoc : Aïe aïe aïïïeeeee !!!!!!
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Générique
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Dans les cuisines, Karadoc est face à face avec Torri, l’intendante.
Karadoc (se tenant la main) : Qu’est-ce qui vous prend, vous êtes marteau ?
Torri : Je suis pas marteau, j’suis ferme !
Karadoc : Attendez… Je vous reconnais ! Vous êtes la boniche qui nettoie les piaules !
Torri (furieuse) : J’étais ! Y’a eu du changement !
Karadoc : Du changement ?
Torri : De la promotion ! Figurez-vous que je viens de passer intendante !
Karadoc (essayant de comprendre) : Vous êtes plus boniche, alors !
Torri : Ben disons quil y a boniche et boniche ! Vous avez la connasse de base, sans ambition, sans avenir… Et puiis vous avez l’intendante !
Karadoc : Je sais même pas ce que c’est, moi.
Torri : Ce que je peux vous dire, c’est que d’après mes nouvelles consignes, par exemple, je suis responsable de la gestion des stocks de vivres.
Karadoc : Les stocks de vivres ?
Torri : C’est moi qui garde le tas de bouffe ! Et je vous annonce tout net que les collations à deux heures du matin, vous pouvez faire une croix dessus !
***
Karadoc (hurlant, paniqué) : Mais vous pouvez pas faire ça ! Y’a outrage !
Torri : Outrage à quoi ?
Karadoc : Mais je suis chevalier, vous ne pouvez pas m’interdire de bouffer !
Torri : Mais je vous interdis pas de bouffer pendant les heures de repas ! Seulement vous êtes un poil en avance, le petit-déjeuner est servi dans six heures !
Karadoc (paniquant de plus en plus) : Dans six heures ! Mais comment voulez-vous que je tienne six heures ? Avec quoi ? Dans dix minutes je tombe dans les pommes !
Torri : Ah, mais rien ne vous empêche de vous constituer un stock personnel, dans votre chambre, avec des produits que vous achetez vous-même.
Karadoc : Oui, mais pour cette nuit, j’ai rien prévu !
Torri (fâchée) : Pas un crouton de pain ne sortira du stock en dehors des heures de préparation de repas !
Karadoc (les yeux dans le vide) : Ca y est, je vois trouble. C’est le manque de gras, je me dessèche.
La porte de la cuisine s’ouvre. Arthur apparait sur le pas de la porte, en colère. Il s’approche de Torri et de Karadoc.
Arthur : Mais qu’est-ce que c’est que ce bordel là-dedans ?!
Karadoc : Sire, enfin, vous arrivez pour me sauver !
Arthur : Vous sauvez de quoi ?
Karadoc : De l’hypolipémie !
Arthur : De la... ?
Karadoc (montrant les veines de son bras) : J’ai plus de gras dans le sang ! Je vais me mettre à peler, à perdre mes cheveux !
Torri (au roi) : Mes hommages Sire.
Arthur (dévisageant Torri) : Tiens, vous êtes pas la boniche qui fait les piaules d’habitude ?
Torri : Comme j’expliquais au Seigneur Karadoc…
Karadoc (hurlant et montrant du doigt Torri) : C’est cette machine-là qui s’est mise en tête de bloquer la bectance ! Faites quelque chose ou je vais tout bousiller là-dedans !
Torri (au roi, très calme) : C’est une précaution militaire. En cas de siège, il faut pouvoir tenir un mois complet.
Karadoc (hystérique) : En cas de siège… !
Arthur : Ah mais, fermez-la deux secondes, non !
Karadoc (hurlant) : Mais il y en pas de siège pauvre conne !
Torri : Oh ! Sire !
Arthur (à Karadoc) : Non mais ça va bien, non ?
Karadoc : J’en ai rien à foutre !
Karadoc prend dans ses mains un jambon à l’os et menace de le découper avec un couteau (comme si le jambon était un otage).
Karadoc (hystérique) : Assassins ! Assassins ! Assassins !
Arthur et Torri en restent bouche bée.
***
Toujours dans les cuisines. Arthur et Torri discutent calmement, tandis que Karadoc mange tranquillement en arrière-plan.
Arthur : Non, mais moi je vous reproche pas de faire votre boulot. Simplement la bouffe c’est un sujet sensible, surtout pour certains !
Torri : Sire ! Moi j’applique ce qu’on me dit d’appliquer ! Je vous répète que…
Arthur : Ça va, vous allez pas me le répéter jusqu’à demain, c’est bon ! Je le connais, le coup du siège.
Torri : Ah ben, si vous me dites que ça tient plus, ça tient plus !
Arthur : Non, c’est pas que… C’est pas que ça tient plus, évidemment, y faut faire attention, on sait jamais !
Torri : Ah, vous voyez bien !
Arthur : C’est pas un bout de saucisson qui va faire la différence en cas de siège !
Torri : Le Seigneur Karadoc se prépare quatre collations par nuit…
Karadoc : Le Seigneur Karadoc il t’emmerde.
Torri : …chacune équivalente à un repas pour trois personnes ! A ce rythme-là, c’est pratiquement…
Arthur (s’énervant) : Non, mais je sais, je sais, c’est bon ! Simplement Karadoc, c’est spécial !
Torri : Ah, mais moi j’applique les consignes !
Arthur (criant) : Oh mais je sais, je sais que vous appliquez les consignes, c’est bon ! Alors, continuez de les appliquer, simplement, pas pour le Seigneur Karadoc.
Torri : Ah bon.
Arthur : Voilà.
Karadoc (en mangeant) : Hé ouais ! Tu vois où tu peux te les carrer tes consignes ?
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Générique
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Dans les cuisines, au milieu de la nuit. Léodagan mange. Torri entre dans la pièce.
Torri : C’est vous Seigneur Karadoc ?
Léodagan : Non, c’est le Seigneur Léodagan !
Torri (se rapprochant de Léodagan) : Qu’est-ce que vous faites ?
Léodagan : Comment ça qu’est-ce que je fais ! Vous voyez bien que je mange un bout de saucisson…
Torri frappe alors la main de Léodagan à l'aide de son rouleau à pâtisserie. Il hurle de douleur.
Léodagan (voix off) : Aaaaaahhhhhh !!!!!!
Rédigé par Aelis pour Kaamelott Hypnoseries