Arthur rejoint Perceval, qui se réchauffe au coin du feu. Il s’asseoit à ses côtés.
Arthur (souriant) : J’vous dérange ?
Perceval : Allez-y Sire !
Arthur : Il parait que aujourd’hui, vous étiez à deux doigts d’un indice capital sur l’emplacement du Graal ?
Perceval : Ouais, c’est vrai !
Arthur : Et il parait aussi, que vous avez tout foiré, et qu’on peut plus rien y faire !
Perceval : Ouais, ouais, c’est vrai !
Arthur : Vous voulez m’en parler, un peu ?
Perceval se rend alors compte qu’il va se faire disputer par le roi.
***
Générique
***
Perceval : Moi, au bout d’un moment, j’veux bien faire des tas de choses, mais y faut être un minimum précis ! Le vieux m’a dit "Tu feras vingt lieux vers le nord pour atteindre les pleines de la perdition".
Arthur : Pourtant, moi ça me parait clair !
Perceval : Non mais parce que là, je vous le fais à ma sauce ! Déjà il m’a tout mis dans le désordre ce vieux con ! Exactement il m’a dit "Gnagnagna les pleines de la perdition, vingt lieux vers le nord, tu feras". Vous allez pas me dire !
Arthur : J’suis désolé mais ça change pas tellement le sens !
Perceval : Ben si ! C’est ce que je vous dis ! Ça m’a changé le sens !
Arthur : Non mais… Ça ne change pas le sens de la phrase !
Perceval : Ben si ! Il a fait la phrase, mais c’était pas dans le bon sens !
Arthur (agacé) : Bon, écoutez ! Moi la seule chose que je vois, c’est que vous vous êtes encore débrouillé pour passer à côté d’une belle occasion d’en savoir plus sur le Graal !
Perceval : Ah ouais, mais après, j’l’ai perdu, le vieux !
Arthur (en colère) : Non, écoutez ! Taisez-vous ! Vous êtes un naze ! Alors allez-vous coucher, j’veux plus vous voir !
Perceval, s’en va, la mine sombre.
***
Arthur est toujours devant le feu de cheminée. Son double s’est installé à la place de Perceval : c’est sa conscience.
Arthur : Quoi ?
Sa conscience ne répond pas.
Arthur : Quoi ?!
Sa conscience : Rien ! J’ai rien dit !
Arthur : Je peux plus le supporter… J’suis désolé, c’est physique ! J’préfère qu'i' se barre, parce qu’y va s’en prendre une !
Sa conscience (ironique) : Non, mais après, vous gérez comme vous pouvez, c’est sûr, hein ! Vous êtes pas patient, vous êtes pas patient.
Arthur : Un renseignement capital pour le Graal ! Si cet abruti savait trouver le nord, ce soir, le Graal, j’dormirais peut-être avec !
Sa conscience : Nan mais c’est sûr ! Nan mais là, j’crois qu’il a bien compris la leçon ! Ça m’étonnerait qu'i' dorme, d’ailleurs ! Triste qu'i' doit être de vous avoir encore déçu !
Arthur : Oui bon, ça va ! Où est-ce que vous voulez en venir ?
Sa conscience : Perceval, c’est comme un gamin. Et qu’est-ce que c’est, la plus grande peur des gamins ?
Arthur : J’sais pas… L’ogre des collines, la soupe de poissons…
Sa conscience : Etre abandonné. Et pour pas être abandonné, ils sont obligés de correspondre, à ce que les parents leurs disent qu'ils sont.
Arthur : J’ai rien compris !
Sa conscience : Perceval, vous n’arrêtez pas de lui dire que c’est un nul. Hé ben s’il veut que vous continuiez à le reconnaitre, il est obligé d’en être un. Quelque part, ça le rassure !
Arthur : Ca le rassure d’être un nul ?
Sa conscience : Tant que vous lui dites qu’il en est un, oui !
Arthur : Ah ben elle pas mal, celle-là !
Sa conscience : Attention, moi je vous cause subconscient, prenez-le pas au pied de la lettre !
Arthur : Non mais je rêve ! Je me farcis le pire con du monde Britto-romain, mais c’est bon, c’est ma faute ! J’avais qu’à pas lui dire !
Sa conscience (soupirant) : On peut pas parler !
***
Perceval et Arthur discutent, toujours au coin du feu.
Perceval : J’l’ai toujours dit ! Faut arrêter ces conneries de nord et de sud ! Une fois pour toutes : le nord, selon comme on est tourné, ça change tout ! De toute façon, le vieux, si je lui retombe dessus, il mange un marron ! Ça, c’est obligé !
Arthur : Non mais c’est bien déjà, parce que vous aviez trouvé une piste…
Perceval (surpris): Qu’est-ce que vous dites Sire ?
Arthur : C’est pas, euh… Bon, vous avez pas pu donner suite, mais, vous aviez une piste.
Perceval : Sire ! J’ai quand même tout foiré !
Arthur : Nan ! Parce que vous êtes tombé sur une personne peu précise, qui utilise des termes fluctuants, comme par exemple les points cardinaux…
Perceval : Quels cardinaux ?
Arthur : Hé ben le nord, le sud !
Perceval : Ah mais ça vient de là, le nom ? C’est les cardinaux !
Arthur : Bon, bref ! Vous êtes un grand chevalier.
Perceval tombe de sa chaise, inconscient suite aux propos d’Arthur. Ce dernier le regarde tomber sans bouger.
***
Générique
***
Perceval est toujours inconscient. Arthur tente de le réveiller en faisant claquer ses doigts auprès de son visage.
Arthur : Eh ! Vous êtes un gros nul ! D’accord ? Un vrai gros naze !
Perceval rouvre les yeux.
Arthur : Ça va mieux ?
Perceval : J’sais pas ce qui s’est passé ! J’ai vu tout blanc, après tout noir, et après deux fois tout blanc !
Noir
Arthur (voix off) : Respirez, respirez, voilà… Respirez !
Rédigé par Aelis pour Kaamelott Hypnoseries