Arthur, Léodagan et Bohort sont autour de la Table ronde. Seli arrive avec une jeune femme enceinte.
Seli : Je vous présente Séfriane, la nièce du duc d’Aquitaine. Comme vous pouvez le constater, elle attend un heureux événement. Elle vient assister à la réunion, ‘paraît que vous êtes au courant ?
Arthur : Oui, oui. Tout à fait. Merci.
Seli : Je croyais que c’était interdit aux femmes les réunions.
Léodagan et Bohort regardent Arthur pour voir comment il va s’en sortir.
Arthur : C’est… plus compliqué que ça…
Seli : je peux rester alors ?
Arthur : Non.
Seli : Pourquoi ?
Arthur : Parce que… c’est interdit aux femmes… pas enceintes. (Il toussote) Merci, vous pouvez nous laisser.
Seli s’en va, Arthur invite Séfriane à venir s’assoir.
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GENERIQUE
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Séfriane est assise à côté d’Arthur, face à Bohort et Léodagan.
Léodagan (rit jaune): Dès que c’est moi qui ai besoin d’un truc comme par hasard, y a plus de budget.
Arthur : Non non non, attention j’ai pas dit « y a plus de budget » simplement je regarde la proposition, je pense que ça mérite…réflexion…
Séfriane range les parchemins éparpillés sur la table.
Arthur : Qu’est… Qu’est-ce que vous faîtes ?
Séfriane : Je range un peu.
Arthur : Non non non non touchez à rien. Touchez à rien, voilà laissez ça tranquille. (A Léodagan et Bohort) Parce que… « A-t-on réellement besoin de béliers ? » C’est la question que je le pose…
Bohort (Sourire ironique): Comme si on allait assiéger des forteresses, « nous »…
Arthur (sourit): Voilà…
Léodagan : Comment ça « nous » ? Le jour où on assiège une forteresse on la casse comment la porte ? Avec les pieds ?
Séfriane : Non mais c’est vrai que dans votre position vous avez plus de chance de subir un siège plutôt que d’en organiser un.
Arthur : Nan mais attendez… euh, vous dîtes rien vous.
Séfriane : Non mais je dis ça comme ça… c’est tout.
Arthur : Non mais ni comme ça ni autrement, vous ne dites rien, c’est tout.
Séfriane : Pardon.
Arthur : Voilà..
Bohort : Mais vous vous rendez compte du prix qu’ils coûtent ces béliers ? En quoi sont-ils faits, je vous le demande ?
Léodagan : C’est le prix.
Arthur (désigne Bohort): Non mais c’est vrai quand même, c’est raide.
Séfriane : C’est pas donné.
Arthur s’énerve.
Bohort : Sans être un spécialiste de la chose, je pense qu’avec un tronc d’arbre et trois paires de sangles, on peut très bien enfoncer une porte.
Léodagan désapprouve.
Arthur : C’est pas pour faire le rapiat mais je suis assez d’accord.
Séfriane : En Aquitaine moi j’ai déjà…
Arthur : Non, mais ça suffit, maintenant ! Enfin, je vous dis de la fermer ! C’est quand même pas compliqué.
Séfriane : J ‘allais dire un truc qui va dans votre sens !
Arthur : Mais j’en ai rien à foutre enfin, je suis en pleine réunion militaire, vous êtes là pour écouter vous écoutez. Qu’est-ce que vous allez faire, des commentaires ? Qu’est-ce que vous en savez ?
Séfriane : J’en sais que j’ai le prix sous les yeux et je suis quand même assez grande pour voir que si vous achetez des troncs d’arbres à ce prix-là, vous êtes en train de vous faire enfler.
Léodagan : Eh oh oh, mais c’est pas des troncs d’arbres ! C’est des béliers de première catégorie, avec une tête de bélier en bois sculpté, en bois spécial et…
Bohort : Mais à la première porte défoncée elle éclate en morceau votre sculpture !
Léodagan (ironique): Mais je croyais qu’onn' en défonçait pas des portes ?
Séfriane : Au bout d’un moment faudrait quand même savoir si vous comptez assiéger quelque chose ou pas !
Arthur : Mais mêlez-vous de vos fesses !
Léodagan : Et oh, ah mais si vous voulez vous balader avec des troncs d’arbres et qu’on passe pour des clodos, c’est vous qui voyez, hein !
Bohort : Je trouve incroyable que vous osiez venir nous coller des projets hors de prix sous le nez alors que par plus tard que la semaine dernière (Arthur prend les parchemins des mains de Séfriane qui essaie de ranger), le roi vous a autorisé la construction de trois tourelles supplémentaires à vingt lieux du mur d’Hadrien où, excusez-moi de vous le dire, nous ne foutons jamais les pieds !
Séfriane : Mais c’est justement par ce qu’on n' y fout jamais les pieds qu’il faut mettre des tourelles !
Léodagan (désigne Séfriane): Ah !
Arthur (A Séfriane): Mais bouclez-làààààà !
Geste d’agacement de Séfriane vers Arthur.
Bohort : Les budgets ne sont pas extensibles à volonté, j’en suis parfaitement désolé.
Léodagan : Pour faire la guerre, il faut de l’argent. C’est pas moi qui l’invente.
Arthur s’apprête à parler, Séfriane le coupe.
Séfriane (rigole): Ah, bah ça c’est simple ! J’ai besoin de ci, j’ai besoin de mi, (sérieusement) vous croyez quoi, que ça se trouve dans le cul des poules le fric ?
Bohort (ironise): Non, mais ça fait rien, on n’a qu'à s’arrêter de manger pendant trois mois, on sera tellement content avec nos béliers sculptés !
Léodagan : Non mais oh, c’est le royaume de Bretagne ou pas ? Faut que ça jette un peu l’armement.
Séfriane : Non mais allez-y ! Allez ! Coulez la baraque !
Séfriane jette les parchemins en l’air, Arthur est résigné.
Séfriane : Vous viendrez pas pleurer quand on se retrouvera sur les genoux! (Elle se tourne vers Arthur) Et vous là, vous allez vous réveiller ou pas ? (Arthur met sa tête dans ses mains pour essayer de rester calme) non ? Mais vous voyez pas que votre pognon est en train de foutre le camp ! Y dit rien, il écoute, il est là, il la joue médiateur (Arthur a le regard perdu dans le vide) non, mais ça fait rien, on sucera des cailloux ! Qu’est-ce qu’on en a à foutre ? (Elle secoue Arthur) Vous allez finir par faire votre bonhomme oui ou non ?!
Arthur tourne sa tête vers elle, elle lui met une claque. Bohort et Léodagan sont ébahis, Arthur regarde méchamment Séfriane.
Séfriane (calmée): je suis enceinte, je suis enceinte…
Arthur s’éclaircit la gorge.
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GENERIQUE
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Seli : Qu’est-ce que c’est que ce bronx là-dedans ?
Séfriane : Quand je vais dire à mon oncle combien vous raquez pour vos béliers pourris, il va bien se marrer.
Arthur : Mais votre oncle mes béliers pourris, il va se les prendre dans le fion !
Séfriane : Vous êtes tous des zéros.
Arthur, Bohort et Léodagan ensemble : Et oh oh oh !
Séfriane : Quoi qu’est-ce qu’il y a ? On cherche la marave ?
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Rédigé par Patitoun pour Kaamelott Hypnoseries