Arthur et Léodagan sont à table. Léodagan pose son pain à l'envers. Arthur le remet dans le bon sens.
Léodagan : Qu'est-ce qui vous prend ? Vous êtes givré ?
Arthur : On met pas le pain à l'envers, ça porte malheur, on vous a pas appris ça en Carmélide ?
Léodagan : En Carmélide, on ma appris à pas tripoter le pain du voisin, déjà.
Arthur : Ca se fait pas, c'est tout.
Léodagan : Sans blague. Vous avez rien à faire à part retourner le pain ?
Arthur : Si, je peux vous retourner une tarte si le cœur vous en dit.
Les deux se redressent, prêts à se frapper.
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Générique
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Karadoc rejoint Lancelot qui est en train de tailler une flèche avec un couteau.
Karadoc : Il est drôlement chouette votre petit couteau.
Lancelot : Vous avez rien à faire vous?
Karadoc : Non. C'est le genre de couteau personnel qui vous quitte jamais ou c'est un couteau où vous vous en foutez ?
Lancelot : Je suis sûr qu'il y a au moins une chose que vous êtes capable de faire dans ce camp.
Karadoc : Non, ils veulent pas, soit disant que je fous la merde. Parce que moi j'en ai un de couteau. Le même depuis des années. Et il en a vu, pâtés, fromage, saucisson. Et si je le pète une fois, j'm'en fous, j'le change, c'est pas obligé d'être ce couteau.
Lancelot : Vous avez conscience que je vous écoute pas ?
Karadoc : Ca va , on parle.
Lancelot : Ah non non, non non, on parle pas là, non, vous parlez tout seul.
Karadoc : C'était juste pour savoir.
Lancelot : Mais pour savoir quoi ? Qu'est-ce que ça peux vous foutre de ce que je pense de mon couteau ?
Karadoc : C'est histoire de causer.
Lancelot (résigné): Bon, ce couteau est la seule chose qui m'a été transmise de mon père, le roi Ban, je le conserve comme une relique, le considère comme mon porte-bonheur, la foi que je lui porte est l'unique moteur de mon courage, je lui dois ma combativité et mes victoires, ça vous va ça ?
Karadoc : Vous lui devez vos victoires ?
Lancelot : Sans aucun doute.
Karadoc : Vous pouvez me le prêter ?
Lancelot : Bon écoutez, trouvez-vous un porte-bonheur à vous, crétin. Foutez la paix à mon couteau et allez casser les pieds à quelqu'un d'autre.
Karadoc : Parce que mon couteau pour le pâté euh... y a rien à faire, j'm'en tape.
Lancelot se lève et s'en va, agacé.
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Arthur : Mais qu'est-ce qu'il fout l'autre ?
Perceval : Il arrive. Il se galère un peu avec son truc.
Arthur : Quel truc ?
Karadoc arrive en trombe avec un chaudron dans les mains.
Arthur : Mais qu'est-ce que c'est ce bordel ? Vous êtes dingue ?
Perceval : Faudrait trouver un genre de mousqueton pour le mettre à la ceinture.
Arthur : Mais vous l'avez pris ce machin, vous êtes barré, non ? Pourquoi vous ne l'avez pas laissé accroché à la selle du cheval ?
Karadoc : Bah non ça sert à rien, faut toujours que je l'ai avec moi quand y a des méchants.
Arthur : Quand y a des méchants, il faut un chaudron ?
Karadoc : C'est pas un chaudron.
Perceval : C'est le compotier de sa grand-mère. Là où elle faisait les confiotes, à la mûre, à la griotte.
Karadoc : C'est sentimental.
Arthur : Mais enfin on est en mission furtive, bon Dieu, qu'est-ce que vous venez nous emmerder avec le compotier de votre grand-mère ?
Karadoc : C'est mon porte-bonheur, tant qu'il est là, il peut rien m'arriver.
Perceval : Merde, j'en ai pas moi. Vous croyez que ça craint ?
Arthur : Vous allez pas faire un boucan pareil sur tout le trajet, si ? Si on se fait repérer, on va se faire crever.
Karadoc : Ca risque rien, j'ai mon porte-bonheur.
Perceval : Ouais mais ça marche que pour vous, le roi et moi on est à la merci.
Karadoc : A la merci de quoi ?
Perceval : De quoi ? Il faut mettre un truc après merci ?
Karadoc : Ouais j'crois. Sire, on peut dire merci sans rien derrière ?
Arthur : Mais laissez-le là ce machin, on le reprendra au retour.
Karadoc : Non !
Perceval : Déconnez pas Sire, on est trois à la merci sans rien derrière.
Arthur : Chut, mais parlez moins fort, bon Dieu, on vous entend à trente bornes.
Karadoc : Je m'en fous, je le garde.
Perceval : La superstition c'est comme ceux qui réparent les fauteuils, il faut que le bois qu'ils rajoutent soit à peu près comme l'autre bois sinon ça se voit trop.
Arthur : Mais taisez-vous, c'est pas vrai !
Karadoc : Ca va, on parle pas si fort. Karadoc casse son chaudron. Hein, il est pété. Ca y est il va m'arriver un truc.
Arthur se lève et vient lui mettre un pain dans la figure et revient s'assoir comme si de rien n'était.
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Générique (bis)
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Karadoc et Dame Mevanwi sont dans leur lit.
Dame Mevanwi : Mais de toute façon au lit vous risquez rien.
Karadoc : On sait jamais.
Dame Mevanwi (agacée) : Mais enfin comment voulez-vous qu'on dorme ?
Karadoc : Je ne me sépare pas de mon porte-bonheur.
Dame Mevanwi (sort un gros morceau de jambon du lit) : Au moins est-ce qu'on peut mettre ça dedans, ça fera un peu de place ?
Karadoc : Mais non, ça va gâcher l'odeur du cuivre. (sent dans le chaudron) Sentez pas qu'il reste comme un fond de purée de cerise ?
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Rédigé par Sheika pour Kaamelott Hypnoseries