Lancelot et Léodagan frappent à la porte en pyjama avec une bougie chacun, Arthur ouvre, il est aussi en pyjama.
Arthur (fatigué): Qu’est-ce qui se passe ?
Léodagan : Bah y a Caïus, qui est là.
Arthur : A cette heure-ci ? C’est quoi, une attaque ?
Lancelot : Non, il est tout seul.
Arthur : Bon… j’arrive.
Il ferme la porte.
Léodagan : Qu’est-ce qu’y fout, il s’habille ?
Lancelot : Je sais pas.
Léodagan : Ben du coup qu’est-ce qu’on fait, on s’habille aussi ?
Lancelot : Mais j’en sais rien, merde !
GENERIQUE
Lancelot, Léodagan, Arthur et Caïus sont à table, Caïus s’essuie les cheveux mouillés avec une serviette.
Caïus : Là les vieux gars, c’est la fin. L’empire romain ça battait déjà de l’aile mais là… ça coule à pic. Place aux jeunes.
Arthur (bougon): Ca vous prend souvent les angoisses nocturnes comme ça ?
Lancelot : Nous, quand on vous charrie comme quoi Rome fout le camp c’est pas méchant, faut pas prendre ça au pied de la lettre.
Léodagan (lève son verre): Hé, avé César.
Caïus : Attendez, si je vous fait lever du paj’ à quatre heures du mat’ c’est qu'y a matière, vous me prenez pour un malpoli ?
Arthur : Oh, bah la semaine dernière quand vous avez essayé de percer la muraille avec votre armée de cavaliers en jupette, c’est pas la politesse qui vous a étouffé.
Caïus : On va pas remettre ça sur le tapis !
Léodagan (à Arthur): Oh, mais commencez pas à lui rentrer dedans ! (Désigne Caius) Vous voyez bien qu’il est pas dans son assiette…
Lancelot (à Arthur): On mélange pas le militaire et le privé.
Arthur : Si on le mélangeait pas, on serait pas en train de découper du jambon avec l’ennemi !
Caïus : « L’ennemi », tout de suite ! Ah, j’aurai pas dû venir…
Léodagan : Oh faîtes pas attention, quand il a pas ses 8 heures de sommeil c’est pas le même homme !
Lancelot : En plus la bataille on l’a gagnée. A quoi ça sert de ressasser ?
Caïus : Si c’est pour entendre ça je préfère pas rester. (Il se lève)
Arthur : Non mais ça va, c’est bon, restez assis.
Caïus se rassoit.
Caïus : Non parce que l’histoire de la muraille Sud, croyez-moi croyez-moi pas, j’ai tout fait pour que le décurion annulle. Seulement les ordres, ils venaient de Rome.
Arthur : Qu’est-ce que vous voulez nous dire ?
Caïus (prend un ton grave): On va abandonner l’île.
Lancelot : Quoi ?!
Caïus : Oui bah depuis la fameuse peignée qu’on s’est pris à la muraille Sud, à Rome ils ont décidé que Britannia… ils s’en foutaient. Ils nous rappellent chez mémé.
Léodagan : Enfin la scène du départ ça fait 10 ans que vous nous la jouez.
Lancelot :… et finalement vous êtes toujours là.
Arthur : Ouais, vous percez même des murailles pendant qu’on a des pactes en cours !
Caïus : Mais… le poisson, qui étouffe sur la berge, remue plus que celui qui est dans l’eau. C’est bien la preuve de ce que je dis : si on se débat, c’est qu’on est en train de crever !
Arthur : Donc ça y est ? Ce coup-ci, c’est bon, vous rentrez au bercail ?
Caïus (timide): Bah justement, cette nuit j’étais dans mon plumard, je cogitais…
Léodagan : Bah la prochaine fois, essayez de cogiter de jour.
Caïus : Oui mais je bosse le jour moi. Je suis dans l’armée, je tiens pas un stand de crêpes.
Lancelot : Mais arrêtez de vous prendre le bec ! (à Caïus) A quoi vous cogitiez ?
Caïus : Justement je me disais : « A quoi ça sert que je rentre, moi ? »; ça fait 17 ans que je suis là. Et puis maintenant l’Empire Romain c’est quoi maintenant ? C’est à moitié des Germains ! Des Alaric, des Euric, des Théodoric… Qu’est-ce que j’en ai à secouer de ces cons !
Lancelot : Et vous comptez faire quoi ?
Caïus : Bah moi y’a qu'une seule chose qui compte, c’est ma femme et mes gosses alors que ça soit eux qui viennent, ou moi qui y aille… je vois pas la différence.
Regards étonnés.
Caïus : En fait c’est simple : y comptent mettre deux, trois mecs en garnison, histoire de marquer le coup. Je me porte volontaire pour rester, je fais débarouler madame Camillus et les mouflets, et puis si votre proposition tient toujours, (il sourit) et vous me nommez seigneur.
Léodagan : Mais… vous désertez ou pas ?
Caïus : Bah… je garde mon costard dans un coin, je fais le tour de la forêt genre je patrouille, et sinon je… je… (très bas en bafouillant) déserte.
Lancelot : Hum ?
Caïus : Je… déserte…
Lancelot, Arthur et Léodagan se regardent, se redressent, et se frottent les mains.
Arthur : Okay.
Caïus sourit.
GENERIQUE FIN
Caïus est en habit romain, avec deux militaires romains derrière lui. Il est dans la tente d’Arthur.
Caïus : (aux soldats) Bon allez les comiques là, tirez-vous deux secondes. (Silence. Les deux soldats se regardent) Mais tirez-vous, réfléchissez pas ! Faut que je parlemente avec l’ennemi là, euh… d’un truc. (Les soldats s’en vont) P’tain mais c’est dingue ça !
Arthur : Bon, qu’est-ce qui a ?
Caïus : Ah oui (Il sourit, enlève son casque) Tenez-moi ça deux secondes (Il le tend à Arthur, et sort un chapeau breton) Alors… y a pas du seigneur Breton là, hein ?
Léodagan : Ouais c’est pas mal…
Caïus : Par contre pour le nom… comment on fait ?
Léodagan : C’est vrai que « Caïus »… euh ça fait quand même Romain « Caïus »…
Arthur : En Breton ça fait Kai, comme notre sonneur (Arthur désigne le sonneur qui est derrière lui, le sonneur fait signe à Caïus).
Caïus : Je vais pas m’appeler comme votre sonneur… ça fait clodo.
Rédigé par Patitoun pour Kaamelott Hypnoseries