INT. – SALLE DE LA TABLE RONDE, JOUR.
Une autre réunion vient de se terminer.
Léodagan : Bon, c’est bon ? On a fini ?
Galessin (en sortant un parchemin) : Moi, j’ai juste une chose… une provocation en duel.
Arthur (énervé) : Encore ?! Mais c’est pas vrai !
Galessin : Je sais bien mais moi je transmets. C’est un pignouf de chez moi qui veut jouer les durs.
Arthur : Vous vous rendez compte du temps que je perds à foutre une raclée à tous ces cons ?
Bohort : Jusqu’au jour où vous allez perdre, on sera dans de beaux draps !
Léodagan n’a pas l’air du même avis.
Arthur : Quoi ?
Léodagan (innocent) : Quoi ?
Arthur : Qu’est-ce qui y a ?
Léodagan : J’ai rien dit.
Arthur : On sera pas dans de beaux draps le jour où je disparais ?
Léodagan : Mais si.
Il fait à nouveau une moue.
Arthur : Quoi ?!
Léodagan : Quoiiiiiii ?
***
OUVERTURE
***
INT. – SALLE DE LA TABLE RONDE, PLUS TARD.
Le Seigneur Galessin a déroulé et lu le parchemin.
Arthur (à Galessin) : Comment ça, c’est pas moi ?
Galessin : Non, c’est pas vous qu’y provoque en duel. Vous êtes pas le fils de Ban, que je sache?
Arthur : Le fils de Ban? Me semble pas, non.
Galessin : Hé ben voilà euh… l’autre il provoque le fils de Ban.
Perceval : Ban? Qui c’est celui-là?
Calogrenant : Moi des Ban j’en connais pas cinquante.
Arthur : Ben oui, c’est… le roi Ban, quoi, je vois que ça.
Léodagan : Le roi Ban il est desséché depuis longtemps !
Galessin rejette un coup d’œil à la missive.
Galessin : Oui mais non, là, c’est le fils de Ban.
Un silence confus s’installe.
Léodagan : Le fils de Ban… ?
Arthur (agacé) : Il peut pas l’appeler directement par son nom au lieu de nous emmerder?
Père Blaise (bougonnant) : Hé allez, je vais encore devoir sortir les registres…
Bohort : Le fils de Ban, c’est pas Hector des Mares?
Arthur : Peut-être, oui. En quoi ça me concerne, moi? Hector des Mares, est-ce que je sais où il est ?
Léodagan : J’sais même pas s’il est pas canné…
Galessin : Il est pas canné puisqu’on le provoque en duel.
Léodagan lève les yeux au ciel.
Léodagan : Oh non mais collez-vous le où je pense votre papier, ça fait vingt minutes qu’on se creuse la soupière avec vos conneries.
Galessin (sèchement) : Je fais mon travail.
Léodagan : Eh ben allez le faire à la cave.
***
INT. – TAVERNE, JOUR.
Karadoc et Perceval discutent avec le tavernier.
Karadoc : Déjà qu’on est pas des flèches, si en face ils font une énigme à chaque courrier…
Perceval : Ouais, on va pas s’en sortir.
Tavernier : Mais il provoque qui, au juste?
Perceval : On sait pas. « Le fils de Ban » c’est marqué.
Karadoc (étonné) : Le fils du roi Ban? Bah, c’est Lancelot.
Perceval : De quoi?
Karadoc : C’est Lancelot le fils du roi Ban. Même que c’est lui qui me l’a dit.
Tavernier : Et qu’est-ce qu’y vous a dit d’autre?
Karadoc : Il m’a dit euh… Il m’a envoyé chier et il m’a traité de débile. Ça change pas le coup du père, ça.
***
INT. – GÊOLE, JOUR.
Lancelot s’adresse à un prisonnier.
Lancelot : Voilà, que ça vous serve de leçon. De toute façon, quinze jours sans boire ça peut pas vous faire du mal.
Il s’apprête à partir.
Bohort (voix off) : Seigneur Lancelot ! Seigneur Lancelot ! Seigneur Lancelot !
Bohort se précipite dans les geôles, extasié.
Lancelot : Mais calmez-vous Bohort ! Qu’est-ce qui se passe?
Bohort : C’est magnifique !
Lancelot : Qu’est-ce qui est magnifique?
Bohort : Vous êtes le fils du roi Ban ! Ban de Bénoïc !
Lancelot est soudainement gêné.
Lancelot : Chuuuuut !
Bohort : Ce n’est pas la vérité?
Lancelot (sec) : C’est une chose que je ne souhaite pas évoquer.
Bohort : Mais vous ne comprenez pas ! Si vous êtes son fils, nous sommes cousins directs !
Lancelot (en colère) : J’en ai rien à foutre, vous m’entendez ?! Je suis un chevalier solitaire, je n’ai ni terre ni famille !
Le Seigneur Bohort l’ignore et continu de sourire béatement.
Bohort : Maintenant si, vous m’avez moi. Ainsi que mon frère Lionel. Et vous êtes le demi-frère d’Hector ! C’est magnifique.
Lancelot : De toute façon, euh, je suis pas le fils de Ban.
Bohort : Mais Karadoc a dit que vous le lui avez confié.
Lancelot : Mais je, euh… je lui ai pas confié. Ça m’a échappé…
Bohort : Cousins. Rendez-vous compte? Nous sommes cousins germains !
Lancelot : Bohort, je vous demande de garder ça pour vous.
Bohort : Pourquoi ?! Il faut faire une grande fête pour célébrer nos retrouvailles !
Lancelot : Il n’en est pas question ! Je suis un chevalier solitaire sans cousin. Je vous somme de tenir la chose secrète, Bohort !
Bohort : Mais Karadoc a déjà vendu la mèche à propos de votre père !
Lancelot : Mon père il est mort. Un orphelin, ça peut faire un chevalier solitaire mais un cousin vivant, ça, je ne peux pas me le permettre ! Et puis peu de gens sont susceptibles de faire le rapprochement entre Ban et vous, alors motus !
Bohort : Motus? Mais je veux crier ma joie à tout le royaume ! (Chantonnant) Pouvoir me promener bras dessus, bras dessous avec mon cousin Lancelooooot !
Lancelot (soudain amadoué) : Oh allez ! Cousin !
Ils s’embrassent.
Bohort : Cousin, cousin, cousin !
Ils sautillent et se balancent. Lancelot en profite pour pousser Bohort dans une cellule et refermer sèchement la porte.
Lancelot (avec mépris) : Cousin…
Le chevalier du lac s’en va, suivi par le garde.
Bohort : Mais Seigneur Lancelot, qu’est-ce que vous faites?
On l’ignore. Le chevalier se retourne pour jeter un coup d’œil craintif à son camarade de cellule, l’homme fait prisonnier par Lancelot.
***
GÉNÉRIQUE
***
INT. – GÊOLES, PLUS TARD.
Bohort est en discussion avec son camarade.
Bohort : Mon père, Bohort de Gaunes, était le frère du roi Ban.
Un garde lui sert de la soupe.
Bohort (au garde) : Merci. (À l’autre prisonnier) Si Lancelot est le fils de Ban, je suis bien son cousin direct, j’suis quand même pas fou !
Un silence s’installe.
Bohort : En revanche,
***
NOIR
***
Bohort (voix off) : est-ce que ça vous ennuierait d’arrêter de péter, s’il vous plaît ?
FIN
Rédigé par Merlinelo pour Kaamelott Hypnoseries