INT. – BOUDOIRE, KAAMELOTT, JOUR.
Angharad brosse vigoureusement les cheveux de la reine.
Guenièvre (lasse) : Je vous dis que le Seigneur Perceval vous porte une affection sincère…
Angharad (sceptique) : Comment vous le savez ?
Guenièvre : J’en sais rien, j’ai l’impression.
Angharad : Eh ben moi j’ai l’impression qu’il regarde les autres bonnes femmes, voilà.
Guenièvre : Mais c’est pas parce qu’il les regarde qu’il part avec ; tous les hommes regarde les femmes.
Angharad : Mouais… la nièce du Seigneur Galessin ; j’ai l’impression qu’il fait plus que la regarder !
Guenièvre : Mais elle est mariée la nièce du Seigneur Galessin…
Angharad : Y en as que ça rebute pas, hein…
Guenièvre : Enfin ne soyez pas stupide, vous connaissez la loi : « qui convoite la femme mariée…»
Angharad (en même temps) : « …le mari doit tuer ». Non mais je sais… S’il est vraiment intéressé, il le tuera p’têtre, le marin.
Guenièvre : Perceval ? (Elle rigole) Tuer quelqu’un ?
Angharad : Eh ben quoi ?
Guenièvre (réalisant) : Ah mais c’est pour ça que vous l’aimez tant, vous le connaissez pas du tout, en fait.
***
OUVERTURE
***
INT. – COULOIRS, KAAMELOTT, JOUR.
Arthur discute avec le Seigneur Bohort.
Arthur : Pourquoi spécialement la Fête des Marrons ?
Bohort : Bah, parce que c’est l’époque des marrons.
Arthur (ironique) : Ah oui. Non mais c’est vrai que ça manquait, ça. Parce que jusqu’à maintenant on avait quoi, hein ? La fête des pommes, la fête des cerises, la fête des coings…
Bohort (le coupant) : Sire, je pense que les festivités de saison (Dame Mevanwi sort de sa chambre au même moment) sont importantes pour resserrer les liens fra… ternels… ?
Bohort se tait devant l’attention d’Arthur complètement obnubilé par la dame. Celle-ci fait une courte révérence.
Mevanwi : Sire.
Le roi ne répond pas mais continu de la fixer. Mevanwi est interloquée.
Mevanwi : Qu’est-ce qui se passe ?
Arthur (en souriant) : Comment ?
Mevanwi : Je sais pas, vous voulez me dire quelque chose ?
Arthur bafouille.
Arthur : C’est vous qui dites « sire »…
Mevanwi : Je dis « sire » pour vous saluer !
Arthur : Aaah parce que moi je croyais que- non, parce que je croyais que… vous disiez « sire » euh… « Sire » comme quand on dit « Sire » pour euh…
Arthur se tait et lui et la dame échangent un regard dans un silence gêné.
Mevanwi : Bon (elle rit nerveusement). Je vous souhaite une bonne journée.
Arthur : Ouais.
La femme s’en va et le sourire d’Arthur prend un certain temps à disparaître. Bohort se retourne vers le roi, en état de choc.
Arthur : Donc la fête des… Quoi ?
Bohort : Rien !
Arthur (sec) : Quoi ?!
Bohort (paniqué) : Mais rien ! J’ai rien dit !
Arthur hausse les sourcils.
***
INT. – CHAMBRE ROYALE, NUIT.
Le roi et la reine sont au lit. Arthur tient un parchemin sans lui prêter attention, complètement absorbé par ses pensées. À ses côtés, Guenièvre dort.
***
INT. – CHAMBRE DE KARADOC ET MEVANWI, AU MÊME MOMENT.
Karadoc et Mevanwi sont au lit. Karadoc mange une tartine de pâté en mastiquant bruyamment. Mevanwi est perdue dans ses pensées.
***
INT. – CHAMBRE ROYALE, NUIT.
Guenièvre laisse échapper un ronflement…. Puis un autre. Arthur est dérangé.
Arthur : Hooo… Hé.
La reine grommelle, les yeux clos. Elle bouge un peu, replonge dans son sommeil… et ronfle.
Arthur : Chuuuut…
Le prochain ronflement de Guenièvre est encore plus bruyant.
Arthur : HOOOOOOOO !
Guenièvre (ensommeillée) : Hein ?
Arthur : BON BEN ÇA VA P’T’ÊTRE ALLER, NON ?!
***
INT. – CHAMBRE DE KARADOC ET MEVANWI, AU MÊME MOMENT.
Karadoc continue de mastiquer. Il se fige un moment et laisse échapper un pet sonore.
Karadoc : Aaaah, voilà ! J’me disais : « j’suis pas dans mon assiette ».
Mevanwi lui lance un regard exaspéré. Elle soupire.
***
INT. – COULOIRS, KAAMELOTT, JOUR.
Arthur est en pleine discussion avec le marchand Venec.
Arthur (las) : Non, mais non. Non, non !
Venec : Mais « non » quoi ?!
Arthur : Mais non, mais je vous prête pas une grange pour stocker des chinois !
Venec : Deux semaines! Le temps de trouver preneur.
Arthur : Mais ça fait six ans que j’essaie d’abolir l’esclavage sur le territoire, je vais pas foutre des chinois dans une grange !
Au même moment, Dame Mevanwi sort de sa chambre.
Venec : Bon alors attendez ; je vous propose autre chose…
Arthur (à Mevanwi) : Euh… Bravo pour la tarte, hein ?
Venec : De quoi ?
Le marchand se retourne et aperçoit la dame. Il se met en retrait et croise les bras en observant l’échange.
Mevanwi (souriante) : Ah, elle vous a plu, sire ?
Arthur : Si elle m’a plu ? Attendez, d’habitude c’est ma belle-mère qui les fait ; j’ai l’impression de manger des planches.
Ils rigolent.
Arthur (se reprenant) : Non mais sérieusement, elle était bien. Une merveille.
Mevanwi : C’est très gentil, merci beaucoup, sire.
Arthur : Je vous en prie.
Ils se dévisagent un moment et Mevanwi s’en va. Arthur tente de reprendre le fil de sa conversation avec Venec. Ce dernier se retourne vers lui et le jauge du regard.
Arthur : Euuuuh… Les chinois. Euh, moi ça me gêne. Ça me gêne pour deux raisons- (il se tait en voyant l’expression de Venec) quoi ?
Venec : Rien.
Arthur (sec) : Quoi ?!
Venec : Moi ? Rien. J’ai rien dit.
Arthur : Sans déconner, quoi ?
Venec : Rien.
***
GÉNÉRIQUE
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INT. – BOUDOIRE, KAAMELOTT, JOUR.
Angharad coiffe Guenièvre.
Guenièvre : Non, par contre, si le roi s’entiche d’une femme mariée, là, j’aimerais pas être à la place du mari, hein.
Angharad lui tend un miroir et lui fait signe de s’examiner. Elle soupire quand sa maîtresse continue de jacasser.
Guenièvre (rêveuse) : C’est dommage, quand on s’est rencontré j’étais pas mariée. Ah j’aurais bien aimé qu’il combatte pour m’obtenir.
***
NOIR
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Guenièvre (voix off) : Y aurait eu du sang, ç’aurait été romantique…
FIN
Rédigé par Merlinelo pour Kaamelott Hypnoseries