Calogrenant, Karadoc et Perceval sont dans la cour du château.
Calogrenant : A ça il était, à ça ! L’autre, il était empêtré dans les hautes herbes, il n’avait qu’à tendre son épée droit devant et il le tuait.
Karadoc (à Calogrenant) : Mais Bohort, il sort pas son épée.
Calogrenant : Ah si si, il la sort mais il s’en sert de canne pour marcher.
Karadoc : Ou des fois, il met une saucisse au bout pour mettre au-dessus du feu. C’est moi qui lui ai appris.
Calogrenant : J’en reviens pas. Le chef, il pouvait buter le chef. La guerre était finie, on restait ici peinard.
Perceval (à Calogrenant) : Vous savez, faudrait que vous preniez cinq minutes pour lui apprendre à se battre.
Calogrenant : Figurez-vous que j’ai autre chose à faire !
Perceval : Ouais, pareil. (à Karadoc) Nous on pourrait le faire, surtout pour la partie technique. On est sans arrêt en train de faire évoluer alors…
Karadoc (à Perceval) : C’est trop pointu. Y serait perdu.
***
GENERIQUE
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Arthur est dans la chambre de Bohort. Il lui renverse un seau d’eau sur la tête pour qu’il se réveille.
Arthur : Allez hop ! Debout !
Bohort : Mais Sire, que se passe-t-il ?
Arthur : Il s’passe que c’est l’heure. Alors, mettez vos miches dans vos vêtements (Arthur lui balance ses vêtements du bout de la pièce) On y va !
Bohort : Mais !? On va où ça ?
Arthur (du fond de la chambre) : Dans la cour pour votre entraînement !
Bohort : Mais… mon entraînement de quoi ?
Arthur (revenant à côté de Bohort toujours dans son lit) : Votre entraînement aux armes. A propos, où est-elle ? (Arthur cherche partout, soulève même sa « couette »)
Bohort : Vous cherchez quelque chose ?
Arthur : Votre épée !
Bohort : Elle est pas là.
Arthur : Pas là ? Un chevalier ne reste jamais loin de son épée !
Bohort : J’vais pas garder une épée dans ma chambre. Imaginez que j’me coupe. (Arthur le regarde d’un air blasé)
***
Arthur et Bohort s'entrainent dans la cour du château.
Arthur : Bon, la première chose à maîtriser c’est la distance.
Bohort : Ah bon ?!
Arthur : De quoi « ah bon » ?
Bohort : Nan mais moi, tant qu’on parle pas de se battre tout va bien.
Arthur : Mais de quoi croyez-vous qu’on parle ? ANDOUILLE !!!
Bohort : Ben, vous m’dites les distances.
Arthur (en criant) : Les distances de combat !
Bohort : Evidemment…
Arthur : J’vais vous dire une chose Bohort, le fait que vous n’ayez pas (Arthur regarde derrière lui et baisse le ton de sa voix) ... le fait que vous n’ayez pas fait vos classes, passe encore, quoi que j’me trouve très sympathique de pas déjà vous avoir foutu à la porte de la table ronde, mais alors, que vous me loupiez un coup comme celui de l’autre fois, ça, ça c’est intolérable.
Bohort : Je sais, j’étais pétrifié. Ce chef Vandale était une monstruosité.
Arthur : J’veux pas le savoir ! Alors, on va tout reprendre depuis le début et moi, j’vais vous les faire vos classes. En piste ! Donc, comme je disais la première chose à maîtriser c’est ... (Aucune réponse de Bohort pour finir la phrase) La distance ! Mettons que là, j’sois menaçant. A quelle distance croyez-vous qu’il faille se tenir de moi pour prendre le moins de risque possible ?
Bohort (sous l’arche dans la cour, sa voix résonne) : J’dirais qu’c’est à peu près là. Après, le risque c’est les tirs de flèches. Disons que … ça m’semble un bon compromis.
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Arthur et Bohort sont de nouveau face à face.
Arthur : Voilà, donc là, on est d’accord, la distance ça n’allait pas.
Bohort : Je sais. Ça aurait été que d’moi, j’aurai été plus derrière dans d’autres fermes mais là-bas, y a les chèvres et les béliers. Ça vaut pas le coup d’éviter un danger pour se précipiter dans un autre.
Arthur : Je persiste à croire que c’était un poil trop loin. (Arthur avance d’un pas) Alors que là, en revanche, c’est un p’tit peu trop près.
Arthur saute et lui colle une grande baffe.
Bohort : Mais… mais Sire !?
Arthur : Rien ne vaut l’exemple. Votre position n’était pas sécurisée.
Bohort : Mais vous auriez pu me l’dire.
Arthur : Ben voilà, j’vous l’dit. Là, on est en combat à mains nues. Je pense que la bonne distance c’est à peu près ça parce que pour vous toucher, je dois faire un pas. (Arthur lui montre en avançant d’un pas et en mettant son pied droit sur son buste) Voyez-vous.
Bohort : Mais c’est quoi qu’vous faîtes, là ?
Arthur : De quoi « c’est quoi » ? J’vous donne un coup de pied.
Bohort : Un coup de pied dans le buste ? Mais, c’est d’la folie ! La douleur doit être atroce.
Arthur lui assène un vrai coup de pied.
***
Bohort est plié en deux, se tient le ventre et parle comme s’il avait la voix cassée.
Arthur : Vous n’avez pas pris assez de coups, Bohort. Du coup, vous n’avez même pas la présence d’esprit d’esquiver.
Bohort : A chaque bataille, je fais tout pour rester au camp à surveiller les chevaux. C’est une forme d’esquive.
Arthur : Vous voulez pas au moins essayer d'apprendre une … parade de coups de pieds, ou de coups de poings ? Ou n’importe quoi, une parade de pichenettes, je sais pas.
Bohort : Attendez, avant tout je pense qu’il serait judicieux que j’vomisse.
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GENERIQUE
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Arthur et Bohort se font de nouveau face.
Arthur : Prêt ?
Bohort : Je sais pas…
Arthur : Allez, allez, concentrez-vous. Hop !
Arthur avance son bras gauche pour le frapper, Bohort se tourne ¼ à droite et se défend grâce à ses avant-bras contre lui.
Bohort : Ah mon dieu, c’est ça !? C’est ça, n’est-ce pas ? J’ai paré le coup.
Arthur le regarde, étonné.
Arthur : Oui mais parfaitement. Et puis alors maintenant, vous en profitez pour me ré-attaquer.
Bohort : Ah ben non quand même, faut pas exagérer.
Arthur remet les avant-bras de Bohort en position.
Arthur : Allez, allez, hop ! Prêt ? (Arthur refait la même prise) Hop !
Bohort réussit de nouveau. Il plie son coude gauche et frappe Arthur à la tête. Le roi tourne sur lui-même et tombe par terre.
Bohort : Sire ! Sire ! Répondez-moi ! Je ne voulais pas …
Voix off de Bohort : Je suis un misérable !!!!
Rédigé par Luda27 pour Kaamelott Hypnoseries