Arthur et Guenièvre sont chacun allongés sur une couche dans la tente royale.
Guenièvre : Vous dormez ?
Arthur : Oui …
Guenièvre : Eh ben, je sais pas comment vous faites.
Arthur : J’ai sommeil.
Guenièvre : Moi aussi, j’ai sommeil mais surtout je suis pas tranquille.
Arthur : Je vous ai prévenue ! Dormir en forêt, quand on n’a pas l’habitude, ça peut impressionner.
Guenièvre : Eh ben voilà, c’est ça. Ça m’impressionne.
Arthur : N’y pensez plus et dormez.
Guenièvre : Mais il y a trop d’animaux ! Ils grognent, ils sifflent, ils grattent..
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GENERIQUE
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La discussion se poursuit.
Arthur : Ecoutez, vous vouliez savoir ce que ça faisait de passer une nuit sous la tente ? Eh ben voila, vous savez.
Guenièvre : Une nuit sous la tente…. Je voulais partager la vie que vous aviez en campagne ! C’est tout de même normal que je m’intéresse un peu à ce que vous faîtes !
Arthur : Je pense bien, surtout après dix ans de mariage !
Guenièvre : Bah là, l’occasion s’est présentée.
Arthur : Parce que me bourrer le mou pendant quatre jours pour que je vous emmène, vous appelez ça une occasion vous ?
Guenièvre : Si j’insiste pas, de toute façon c’est pas de vous que la chose va venir !
Arthur: Non effectivement. Veuillez m’excuser, j’ai pas franchement le réflexe de vous trimballer en campagne !
Guenièvre : Vous n’avez pas le reflexe de grand-chose à mon sujet. Vous avez passé la journée à mener votre petit train-train comme si j’avais pas été là !
Arthur : Mais qu’est-ce qu’il aurait fallu que je fasse en plus d’organiser l’attaque ? Que je vous emmène aux coulemelles ?
Guenièvre : Bah ça ou autre chose, peu importe !
Arthur : Mais je suis en champagne, non d’un chien ! J’organise pas des randonnées.
Guenièvre : Oui, vous êtes en campagne, vous êtes très occupé.. ça va j’ai compris hein ! Je dis simplement que vous auriez pu faire un effort, c’est tout. Il faut savoir gérer ses priorités vous savez !
Arthur : Et qu’est-ce que je fais d’autre ? Entre trouver une combine pour repousser deux mille Germains et battre les sentiers bras dessus, bras dessous avec vous, le choix est vite fait !
Guenièvre : Alors faites-moi participer aux manœuvres, je sais pas !
Arthur : Participer aux manœuvres ? Non mais ça va de mieux en mieux, hein !
Guenièvre : Mais moi, ce qui m’intéresse, c’est de partager un peu vos passions, juste pour un jour ou deux.
Arthur : Mais vous ne pouvez pas regarder un peu autour de vous, non ? Vous pouvez pas faire un effort pour comprendre ce qui se passe pour une fois ! Vous voyez pas que c’est la guerre et que j’ai pas le temps d’organiser des ateliers broderie !
Guenièvre : Si vous nourrissiez une passion pour la broderie, on pourrait peut-être se retrouver de temps en temps sur un terrain commun ! Seulement vous, votre passion c’est la guerre. C’est pas que ça me réjouisse mais c’est comme ça. Alors je tente de m’intéresser à votre passion; moi je m’adapte.
Arthur : Mais au bout d’un moment est-ce qu’il y a vraiment besoin ? Est-ce que je m’adapte moi ? La broderie, c’est votre passion, moi j’en ai rien à carrer, eh ben voila c’est bon tout va bien, on est pas obligés de se retrouver sur tout !
Guenièvre : On est pas obligés de se retrouver sur rien non plus ! Et puis c’est quand même pas compliqué de me confier une petite tâche facile, là… histoire que je découvre !
Arthur : Mais quelle tâche vous voulez que je vous confie ? Enfin les gars qui sont là ils ont un métier, ça s’apprend ! En plus dans mon armée, c’est déjà assez le bordel comme ça sans que vous veniez y mettre le nez !
Guenièvre : Vous allez peut-être me faire croire que les types qui taillent des petits bouts de bois là, ils ont un métier ? je suis désolée, mais ça moi, je peux très bien le faire.
Arthur : Ah les mecs qui taillent les flèches vous voulez dire …. Alors vous apprendrez pour information que une flèche mal taillée elle part pas droit, et que les types dont vous parlez exercent un fonction capitale qui demande des années de savoir-faire !
Guenièvre : Eh ben j’aurais pu m’intégrer ! Il y aurait eu une poignée de flèches pas droites et puis après ? Est-ce que c’est vraiment très grave, hein?
Une bête hurle à côté de la tente, Guenièvre se raidit dans son lit, apeurée.
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GENERIQUE
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Guenièvre est venue se coucher à côté d’Arthur. Il la prend dans ses bras.
Guenièvre : Je suis désolée d’avoir hurlé …
Arthur : C’est pas grave, les Germains nous ont sûrement repérés, ils doivent être en route maintenant…
Guenièvre : Oh la la, je suis confuse.
Arthur : Non, mais c’est bien pour quelqu’un qui veut découvrir. Quand ils vont se pointer pour faire flamber le campement ils seront drôlement contents de tomber sur une femme, c’est moi qui vous le dis ! Vous qui aimez les loisirs !
Guenièvre : Eh ben ça me donnera l’occasion de connaitre la chose ! J’ai bien fait de venir !
Arthur : Eh ben c’est ça, vous allez vous découvrir une nouvelle passion !
Rédigé par chris52 pour Kaamelott Hypnoseries