399- La Dispute 1ère partie
Dans la cour du château, le roi Arthur entraîne Bohort au combat à l’épée. Celui-ci est complètement crispé sur son arme.
Arthur : Mais essayez de vous détendre Bohort, enfin ! Vous êtes crispé sur votre épée, on peut rien faire comme ça !
Bohort : C’est Excalibur Sire. J’ai peur de me brûler.
Arthur : Mais continuez de vous battre comme ça vous allez finir par vous brûler c’est sûr. Relaxez les épaules…heu…détendez les bras. Détendez les bras ! Là. Respirez ! Là voilà. Le combat ça passe avant par le souffle, souvenez-vous de ça. Voilà très bien, allez. On y retourne.
Arthur relève son épée et Bohort, qui s’était détendu, se crispe à nouveau en voyant Excalibur.
***
Générique
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Arthur et Bohort échangent quelques passes mais Bohort n’arrive décidément pas à se détendre.
Arthur : Faites un effort Bohort. Ça devient franchement n’importe quoi maintenant !
Bohort : Une pause. J’ai soif, j’ai besoin de boire. C'est à moi que vous parlez?
Arthur : Mais vous vous arrêtez toutes les trente secondes, une fois pour boire, une fois pour pisser. Restez concentré deux secondes !
Le seigneur Lancelot arrive sur la place d’entraînement, suivi de quelques hommes. Arthur l’apercoit.
Arthur : Tiens donc.
Bohort : Ah Seigneur Lancelot ! Vous me sauvez la vie.
Lancelot : Et ben ça fera jamais que la quatrième fois.
Arthur : Marrant de vous voir là.
Lancelot : Marrant ?
Arthur : C’est à dire, à force de plus vous y voir, je m’étais dit que je vous y verrais plus.
Lancelot : Ah justement c‘est de ça dont je voulais vous entretenir.
Arthur : Ben je vous écoute. Bohort peut rester ?
Bohort : Non mais je peux partir.
Lancelot : Il peut rester.
Bohort : Oui mais je peux partir.
Arthur : Oui mais vous restez.
Lancelot : Alors je vous rappelle pas notre accord hein : j’assume à mi-temps mes fonctions à la cour de Kaamelott, l’autre moitié du temps je reprends ma place de chevalier errant.
Arthur : Ouais enfin en même temps vous me le rappelez un peu là.
Lancelot : Justement. Tout ça c’est fini.
Arthur : Fini ?
Bohort : A la bonne heure !
Arthur : Ah non, non, non, non, non, non, non. Pas de commentaires.
Bohort : Pardon.
Arthur : C’est à dire que vous revenez définitivement ?
Bohort : C’est magnifique !
Arthur : La barbe !
Bohort : Pardon…
Lancelot : Non, je pars définitivement.
Bohort : Quoi ?! Mais c’est une plaisanterie !
Arthur : Bohort vous la fermez ou je vous tire une beigne !
Lancelot : Voilà. Bon après-midi, Sire.
Lancelot se retourne et s’apprête à partir.
Arthur : Hé, ho ho ! Non mais vous vous foutez de ma gueule ou quoi ?
Lancelot : A propos ?
Arthur : A propos que vous me tournez pas le dos déjà. Et puis vous pourriez développer un peu, ça me semble un minimum.
Lancelot : Qu’est-ce que vous voulez que je développe ? Vous n’êtes pas de taille à mener la quête du Graal, vous n’avez pas les épaules. De plus comme vous êtes incapable de vous séparer de la bande de pantins ridicules qui vous sert de gouvernement vous passez pour un faible et un laxiste au yeux du peuple et des pays voisins. Pis je parle pas des dieux évidemment, ceux-là s’ils pouvaient parler…Enfin bref, voilà, je m’en vais. Je vais me débrouiller tout seul. Et même tout nu et sur un pied j’irai toujours cent fois plus loin que vous et votre risible compagnie de crétins.
Lancelot tourne le dos à Arthur, marque une petite pause et s’en va.
Bohort : Mais enfin faites quelque chose ! Vous n’allez pas le laisser partir comme ça !
Le roi Arthur, furieux, tape violemment sur Bohort avec son épée.
Bohort : Sire ! Sire !
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Perceval et Karadoc discutent, attablés à la taverne.
Perceval : Fini ! Il s’est barré, il reviendra plus.
Karadoc : C’est dommage quand même.
Perceval : Ouais, c’était une bonne recrue. Bonne mentalité, le gars droit.
Karadoc : Bon après, est-ce qu’il avait les épaules ?
Perceval : Non mais c’est sûr. On subit une pression telle, faut avoir un équilibre de vie derrière.
Karadoc : Et une hygiène alimentaire irréprochable.
Perceval : Le plus embêtant c’est que ça va mettre un coup au moral de l’équipe.
Karadoc : Ouais c’est chiant ça.
Perceval : Va encore falloir les porter à bout de bras.
Karadoc : Le drame d’aujourd’hui, c’est la fragilité de la condition humaine.
Les deux compères trinquent et boivent leur coupe.
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Générique
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Sur la place d’entraînement, le roi Arthur désarme Bohort et pointe Excalibur vers sa gorge.
Bohort : En même temps admettez que me tuer n’aurait pas beaucoup de sens. Vos nerfs seraient soulagés dans un premier temps je ne dis pas, mais si vous considérez la situation avec un minimum de recul vous vous apercevrez que le transport de votre hargne sur ma personne n’est pas départi d’une certaine forme d’absurdité.
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Noir
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Bohort (off) : Et c’est là que j’ai envie de dire, est-ce que ça vaut bien le coup ?
FIN
399 – La Dispute 2e partie
Perceval et Karadonc discutent, assis à une table de la taverne.
Karadoc : Si jamais Lancelot monte un clan à lui...
Perceval : Il monte pas un clan à lui, il s’est juste barré.
Karadoc : J’ai dit si jamais. Ça fera un clan de plus en Bretagne. Il sera autonome. Le jour où il a pas envie de bosser, il reste au plumard.
Perceval : Si on se barrait nous et qu’on montait un clan à nous ?
Karadoc : Ouais c’est chaud.
Perceval : N’empêche que le jour où on a pas envie de bosser…
Karadoc : Ouais mais je crois qu’il y a pas mal de formalités administratives.
Perceval : Ah bon ? Dans quel genre ?
Karadoc : A mon avis, il faut signer des trucs.
Perceval : Ah ben non alors !
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Générique
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Dans le campement de Lancelot. Lancelot est dans sa cabane et parle à Bohort qui est venu lui rendre visite.
Lancelot : Vous n’avez rien à faire ici Bohort ! Je vous somme de partir sur le champ !
Bohort : Seigneur Lancelot, je vous en conjure, réfléchissez ! Vous amorcez un mouvement séparatiste, c’est de la folie ! L’équlibre du royaume est en péril !
Lancelot : ça fait très longtemps qu’il est en péril l’équilibre ! ça faire des lustres que je m’échine à le faire tenir debout ! J’abandonne. Et barrez-vous de chez moi avant que je me fâche pour de bon !
Bohort : Mais cette terre ne vous appartient pas ! Vous êtes chez Arthur !
Lancelot : Et ben s’il la veut sa terre votre Arthur, il n’a qu’à venir la chercher, je l’attends moi !
Bohort : Mais voilà, ça y est ! J’en étais sûr ! ça commence ! Les provocations, les menaces ! Vous êtes en train de détruire l’empire breton ! Vous êtes tous des damnés.
Bohort s’en va. Lancelot l’observe partir depuis sa cabane.
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Chambre de Karadoc et Mevanwi. Karadoc s’installe dans le lit conjugal avec un plateau de nourriture.
Mevanwi : Qu’est-ce que vous ramenez de beau ?
Karadoc : Ben de la bouffe.
Mevanwi : Et vous m’avez pris un petit quelque chose ?
Karadoc : Ah ben non, j’ai juste pris pour moi. Ben vous voulez que j’y retourne ?
Mevanwi : Non non mais c’est bon, je vais y aller hein.
Karadoc : Non mais ça me dérange pas.
Mevanwi : Non mangez tranquille.
Karadoc : Vous avez des fringales toutes les nuits vous maintenant. Vous seriez pas enceinte ?
***
Bohort retourne à la cabane de Lancelot.
Lancelot : Encore ?! Bohort je vous préviens que nous allons en venir au fer !
Bohort : Je suis venu une dernière fois vous prier de renoncer à votre projet !
Lancelot : Vous n’avez rien à prier ! Fichez-moi le camp ! J’vous connais plus ! Ni vous ni aucun taré qui habite Kaamelott ! Vous n’êtes plus rien pour moi !
Bohort : Ecoutez-moi au moins en tant que cousin !
Lancelot : Je ne suis le cousin de personne !
Bohort : Alors en tant qu’ami !
Lancelot : Je ne suis pas votre ami !
Bohort : Et ben puisque c’est ça, allez-y ! Détruisez tout ! Entretuez vous ! Mettez la Bretagne à feu et à sang ! Et ne comptez plus sur moi pour vous amener mes gâteaux à la purée de pomme dont vous êtes si friand. Dorénavant, vous devrez vous les cuisiner vous-même ! Entre deux mises à sac !!!
Lancelot : Adieu Bohort !
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Dans la chambre royale. La reine Guenièvre se retourne dans son lit et s'aperçoit qu’il n’y a personne à ses côtés. Elle se lève.
Elle arrive dans la cuisine où le roi Arthur est en train d’embrasser Dame Mevanwi. Ils se séparent sitôt qu’ils entendent la porte s’ouvrir.
Guenièvre : Ah vous êtes là ! Qui est-ce que vous bécotez à cette heure ?
La reine aperçoit Dame Mevanwi et reste totalement stupéfaite. Les deux amoureux sont gênés.
Guenièvre (choquée) : Mon dieu…mais vous êtes complètement fou.
Arthur (feint de ne pas comprendre) : Comment ? Pourquoi ? Qu’est-ce qu’il y a ?
Guenièvre : La femme d’un chevalier. La faute suprême. Vous me noyez dans la honte !
Arthur : Aaah non, mais non c’est pas ça. C’est parce qu’il fait noir, vous voyez pas bien. Parce qu’en plus elle a des..trucs…c’est une esclave grecque.
Mevanwi : Ah bon ?
Arthur : Et oui. Si attendez…écoutez, elle va dire quelque chose…
Mevanwi : Quoi en grec ?
Arthur : Ah ben oui.
Mevanwi : ça va pas être bien probant hein.
Guenièvre : Et qu’est-ce que vous allez faire ? Respecter la loi et assassiner votre ami Karadoc ?
Arthur : Je…sais pas, je sais pas, on sait pas ce qu’on va faire.
Guenièvre: Et qu’est-ce que vous allez faire de moi ?
Arthur : De vous ? C’est à dire ? Comment ça ? Mais je sais…pas…heu…rien. Enfin si, comme d’habitude quoi…oui voilà, rien.
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Générique
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Au campement de Lancelot. Celui-ci s’énerve car quelqu’un approche à nouveau.
Lancelot : Ah cette fois-ci Bohort, vous pourrez pas dire que vous étiez pas prévenu ! Dégainez votre épée et préparez vous à…
Lancelot sort de sa cabane et s’arrête net lorsqu’il voit qu’il s’agit de la reine Guenièvre.
Il n’en croit pas ses yeux. Les deux restent silencieux. On entend juste un corbeau qui croasse.
FIN
Rédigé par Aegor pour Kaamelott Hypnoseries