LES CURIEUX 2e partie
Toujours devant la porte de la chambre royale. Arthur ouvre sa porte, il est décoiffé et un poil énervé.
ARTHUR : Vous avez fini de m’emmerder, oui ?
PÈRE BLAISE : Ah je suis désolé Sire… surtout que vous avez… besoin de sommeil…
ARTHUR : Alors…
PÈRE BLAISE : Oui, en fait, j’ai hésité à venir parce que je me rappelais plus si vous dormez tout de suite… après le repas, ou si vous attendez quelques heures…
ARTHUR : Vous allez la cracher votre pastille, oui ? Parce que là, oui, effectivement il se trouve que j’essaye de … comment… roupiller !
PÈRE BLAISE : Ah bah voilà, je suis vraiment confus, Sire…
ARTHUR (plus calme) : Y’a pas de mal. Alors ?
PÈRE BLAISE : D’autant que vous n’étiez peut-être pas seul ? (rire timide)
ARTHUR (moins calme) : Si c’est des marrons que vous cherchez, vous allez finir par les trouver ! Pour la dernière fois : qu’est-ce que vous voulez ?
PÈRE BLAISE : M’excuser auprès de vous, Sire, de vous avoir dérangé pendant votre sieste (Il entre une tête dans la chambre), et aussi auprès de la personne qui certainement…
Arthur lui claque la porte au nez;
***
GÉNÉRIQUE
***
Père Blaise et le Maitre d'armes (restés derrière, en silence) sont rejoints par Bohort.
PÈRE BLAISE (à Bohort) : Bon, dites-lui, vous ! Il veut pas me croire.
BOHORT (abattu): Malheureusement, Maître d’Armes, j’ai bien peur que notre prêtre ne vous dise que la triste vérité. Le roi a bel et bien été uni à Dame Mevanwi.
PÈRE BLAISE : Ah ! C’est bon ? Vous êtes convaincu ?
MAÎTRE D’ARMES : Non, messieurs ! Je suis désolé, je ne suis convaincu de rien du tout ! Le Roi Arthur est un noble souverain, respectueux de la loi et du code, je l’imagine difficilement avec la femme d’un autre chevalier.
PÈRE BLAISE : Mais c’est pas possible d’être têtu comme ça !
BOHORT : Dieu sait combien j’aurais préféré que ce ne fut pas vrai…
PÈRE BLAISE : Et en plus là, il est avec elle, à l’intérieur en train de faire la sieste ! Ca m’énerve !
MAÎTRE D’ARMES : Il est avec une maîtresse !
PÈRE BLAISE : Mais zut ! Je ne vais pas y retourner quand même !
MAÎTRE D’ARMES : Mais moi ça m’est égal votre histoire ! Je ne vous pas crois pas, c’est tout ! Passons à autre chose…
PÈRE BLAISE : Non ! Vous en aurez le cœur net ! Bohort, allez-y vous ! (il pousse BOHORT devant la porte du roi)
BOHORT : Allez-y où ça ?
PÈRE BLAISE : Tapez à la porte du roi ! Moi, c’est déjà la deuxième fois, la prochaine, je me prends une claque dans le pif.
BOHORT : Mais pourquoi voudriez-vous que je dérange le roi pendant sa sieste ?
PÈRE BLAISE : Pour savoir avec qui il l'a fait ! Vite !
BOHORT : Mais je ne vais tout de même pas lui poser la question comme ça, de but en blanc ?
PÈRE BLAISE : Mais vous vous débrouillerez bien comme vous voudrez ! (il passe le bras par dessus l’épaule de Bohort et toque à la porte du roi)
Arthur ouvre.
ARTHUR : Ah non, mais moi là, je crois vous avez vraiment un problème, là !
BOHORT : Sire, vous me voyez confus.
ARTHUR : Oui, vous êtes confus de me déranger pendant la sieste, oui je connais le couplet. C’est pourtant pas compliqué de ne pas me déranger : vous arrêtez de taper sur la porte, là !
BOHORT : Permettez-moi de vous présenter mes excuses ainsi qu’à la personne…
ARTHUR : Et vous deux là-bas dans le fond ! Je suppose que vous supervisez !
MAÎTRE D’ARMES : Disons qu’on prend part à la conversation.
PÈRE BLAISE : Heu, c’est Bohort qui avait quelque chose d’important à vous dire…
ARTHUR : Mais quoi ? Quoi, non de nom de nom de nom ! Qu’est-ce que vous voulez à la fin ?
BOHORT : Il nous semblait avoir vu votre maîtresse Demetra ce matin dans les jardins, et elle ne nous avait pas paru en grande forme. Nous nous inquiétions et… comme nous savons qu’il vous arrive de faire la sieste en sa compagnie…
ARTHUR : Oui, ça je peux pas vous dire ça, j’en sais rien, parce que je suis pas avec elle là.
BOHORT : Ah bon ?
PÈRE BLAISE (sous cape): Humh !
Arthur leur ferme la porte au nez.
BOHORT : Mais voyons, je ne vais pas le faire lever une nouvelle fois ?
PÈRE BLAISE : Oh, mais vous y étiez presque là. Au lieu de dire qu’on a vu Demetra vous dites qu’on a vu Mevanwi.
MAÎTRE D’ARMES : Il n’est pas avec Dame Mevanwi !
Père Blaise retoque à la porte. Arthur ouvre, il est armé de son épée Excalibur.
ARTHUR : Je compte jusqu’à cinq !
BOHORT : Je me suis trompé ! Ce matin ce n’est pas Demetra que nous avons croisée mais Dame Mevanwi, elle avait pas l’air bien, hein…
ARTHUR : Décarrez d’ici !
Arthur referme la porte.
***
Générique de Fin
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BOHORT (à la porte du roi) : Au feu ! Au feu ! (peu convaincant) c’est une catastrophe !
Il s’éloigne de la porte et se cache avec ses deux comparses. Arthur ouvre la porte, regarde un peu partout, renifle l’air et s’adresse à la personne qui lui tient compagnie.
ARTHUR : Non, bah oui, habillez-vous. On sait jamais…
Les trois hommes se rapprochent de la chambre du roi pour voir qui va enfin sortir.
PÈRE BLAISE : Ah ! ah !
MAÎTRE D’ARMES (chuchotant) : Oui, bah il parle avec sa maîtresse !
PÈRE BLAISE : Non mais c’est pas vrai, ça !
BOHORT : De toute façon ils vont sortir : on verra bien…
ARTHUR (depuis sa chambre, à sa partenaire) : Non, mais laissez tomber ! C’est des conneries ! Y’a même pas de fumée !
Écrit par Chrismaz66