Gauvain regarde par l’ouverture de la tourelle de guet où lui et son comparse Yvain sont en faction.
GAUVAIN (soupire) : vous rendez-vous compte de la beauté de la voûte céleste ?
YVAIN (en train de manger) : c’est quoi la voûte céleste ? C’est le ciel ? (acquiesce) Mh !
GAUVAIN : la lune qui se reflète dans la mer, c’est absolument magnifique !
YVAIN : ouais c’est mortel ouais ! En plus avec les bateaux au loin c’est encore plus classe.
GAUVAIN : imaginez ces navigateurs perdus au beau milieu de cette immensité.
YVAIN : si ça s’trouve c’est des explorateurs.
GAUVAIN : oui… ou quelques marchands qui rapportent des denrées rares et exotiques.
YVAIN : ou alors c’est des envahisseurs qui viennent ici.
GAUVAIN (rêveur) : oui peut-être. J’imagine les cales de leurs navires gorgées de soldats rageurs, s’apprêtant à poser le pied sur nos plages et à nous terrasser.
YVAIN : ouais c’est classe …
***
Générique
***
YVAIN (fatigué) : bon on s’couche, j’en peux plus moi !
GAUVAIN : tout de même c’est préoccupant.
YVAIN : vous avez dit que c’étaient des marchands exotiques !
GAUVAIN : les bateaux ont quand même l’air de faire cap vers nous.
YVAIN : hé bah, c’est des marchands qui viennent nous vendre des trucs.
GAUVAIN : non, moi je donnerais bien l’alerte quand même.
YVAIN : mais non, on va pas donner l’alerte pour rien on va encore s’faire engueuler.
GAUVAIN : mais si on la donne pas et que ce sont des envahisseurs ?
YVAIN : on s’fera engueuler aussi mais de toute façon ils sont jamais content alors on dort… Y’en a marre.
GAUVAIN : si seulement il faisait un peu plus clair pour que nous puissions distinguer le pavillon de ces maudites embarcations.
YVAIN : pourquoi, vous savez les reconnaître les pavillons, vous ?
GAUVAIN : non, mais on peut peut-être se fier au dessin du pavillon. S’il fait un peu peur, si par exemple c’était un loup ou un serpent.
YVAIN : ah ouais... ou une guêpe. Allez, on donne l’alerte !
GAUVAIN : on donne l’alerte !
Yvain allume une grosse bougie.
***
Léodagan et Bohort sont dans la tourelle, avec Yvain et Gauvain. Léodagan scrute l’océan.
BOHORT: mon dieu c’est affreux !
LÉODAGAN : Oh commencez pas, Bohort ! S’il vous plait.
BOHORT : quoi, vous voulez dire qu’il n’y a pas lieu de s’inquiéter ? Ce ne sont que des marchands ?
LÉODAGAN : j’vois pas bien ce que des marchands feraient sur des drakkars Vikings.
BOHORT (effaré): des drakkars Vikings ?! (se tourne vers la fenêtre et hurle) : nous allons tous mourir !!
GAUVAIN (fier de lui): et qui c’est qui a donné l’alerte ?
YVAIN (tout aussi fier) : c’est Yvain et Gauvain ooooh !
LÉODAGAN : hé oh oh oh j’voudrais bien que vous preniez le temps de m’expliquer pourquoi vous l’avez donnée si tard ! Parce que là dans 3 heures ils sont sur le sable. J’ai pas l’temps d’amener des armes de jet moi ! Alors ça va tout s’faire au corps à corps à cause de vos conneries !
BOHORT : au corps à corps avec les Vikings ?! Mais vous êtes un malade !
GAUVAIN : mais comment on pouvait savoir que c’étaient des Vikings aussi ?
LÉODAGAN : on ne vous en a jamais donné des cours sur les pavillons ? Vous vous foutez d’moi ! Seulement vous glandez rien, pendant les leçons, alors après venez pas faire les étonnés !
GAUVAIN: ouais de toute façon c’est toujours notre faute quoi !
LÉODAGAN : oh, non mais je vais vous donner l’occasion de vous racheter. En première ligne dès qu’ils accostent. Je s’rais vous je commencerais à m’échauffer maintenant.
BOHORT : c’est affreux ! Nous allons nous faire embrocher par ces sauvages !
LÉODAGAN : bon passez-moi les pigeons que j’ordonne à l’armée de se pointer.
GAUVAIN : les pigeons ? Mais on les a relâchés les pigeons ?
LÉODAGAN (incrédule) : quoi ?
YVAIN : ils arrêtaient pas de chier partout alors…
LÉODAGAN : y’a pas un pigeon pour envoyer un message ?
BOHORT : c’est une catastrophe !
LÉODAGAN (amusé) : ah ouais.
YVAIN : non mais c’est bon ! Déjà la surveillance, c’est pourri, si en plus il faut v’nir avec des oiseaux…
***
Générique de fin
***
Gauvain et Yvain sont enfermés dans la tourelle. Ils se parlent pour se donner du courage.
GAUVAIN : vous pensez qu’ils vont s’intéresser à nous ? (hurle-t-il pour couvrir le jet de flèches sur la tourelle assiégée).
YVAIN : en tout cas ils s’arrêtent pas là !
GAUVAIN : on a bien fait de fermer les volets. Ils vont croire que cette maison est inhabitée.
YVAIN : ouais, ils s’disent « ouais là c’est bon c’est une maison abandonnée, on s’arrête pas on trace ! »
GAUVAIN : ouais on a mieux à faire heu…
YVAIN : ouais par contre y’a juste un truc, c’est les p’tits bruits qui font « tchack tchack » !
GAUVAIN : ouais moi aussi j’y ai pensé !
YVAIN : on est d’accord on dirait un peu des flèches qui s’plantent dans l’bois ?
GAUVAIN : avec la possibilité qu’elles soient enflammées !
YVAIN : ouais !
GAUVAIN : ce qui expliquerait cette fumée nauséabonde !
YVAIN (acquiesce) : Mhmh... mais à tous les coups c’est des flèches perdues ça ! Ils vont pas tirer sur une maison abandonnée les mecs !
***
FIN.
Rédigé par Chrismaz66