Dame Séli entre dans la chambrée d’Yvain et ramasse le linge sale. Elle aperçoit tout à coup quelqu’un dans le lit en train de dormir et de ronfler. Elle repose le linge, s’arme d’une énorme pale et cogne le dormeur qui hurle de douleur.
YVAIN : AAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAÏÏÏÏEEEEEEEEEUU !
DAME SÉLI (le reconnaissant) : ah mais c’est vous ?
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Générique
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Dans la chambre d’Yvain, ce dernier a la tête bandée.
DAME SÉLI : j’entre, j’vois un type qui ronfle, dans l’doute je tape ! (à Léodagan, aussi présent) : qu’est-ce que vous auriez fait, vous ?
LÉODAGAN : sûrement la même chose, mais j’suis loin d’être un exemple.
YVAIN (assis sur son lit) : j’suis sûr que j’ai une traumatite !
DAME SÉLI : mais qu’est-ce que vous faites ici, débilos ? Vous êtes censé être en garnison dans une tour de surveillance !
YVAIN : ouais bah c’est bon hein, avec Gauvain on a décidé de faire une pause dans la surveillance.
LÉODAGAN : une pause dans la surveillance ?
YVAIN : ah ouais, mais ils sont tout pourris les lits dans la tour ! On se poucrave le dos !
LÉODAGAN : mais qui surveille la côte, (hoche la tête) j’comprends rien là … c’est Gauvain ?
DAME SÉLI : mais non ! Il est revenu aussi l'autre !
LÉODAGAN : mais qui c’est qui y a à la tour en ce moment ? Heu …personne !
YVAIN : bah non. On a hyper bien refermé la porte derrière nous pour que personne rentre. On n’est pas non plus heu … des inconscients !
LÉODAGAN : non, non, attendez, attendez ! Je vais essayer de résumer l’truc : donc là en ce moment, y’a une portion de côte qui est laissée sans surveillance ? C’est ça ?
YVAIN : attendez, on n’a pas fait nos rapiats hein ! Vis-à-vis de la surveillance ! Jusqu’à hier on y était hein, heu apparemment demain, bon on y r’tourne sauf que bon super (il montre sa tête endolorie) …
DAME SÉLI : ça va…
YVAIN : merci ! Alors ça va quoi ! Hein ? (énervé) Si c’est pour y être tous les jours, c’est vraiment pas la peine !
DAME SÉLI : si y a un débarquement d’envahisseurs à cet endroit-là et qu’Arthur apprend qu’ils ont déserté leur poste.
YVAIN : on y a pensé à ça. Demain on y r’tourne euh, tranquilles, quand on arrive on s’cache dans un fourré, dissimu, hein ! On regarde la tour de loin, si la tour a brûlé c’est que les envahisseurs ont débarqué, et on vient vous prévenir.
LÉODAGAN : et si c’est vot’plumard qui brûle vous y retournez plus vite ou pas ?
YVAIN (dégoûté): mais d’toute façon j’en étais trop sûr que ça allait faire des histoires ça….
***
Yvain et Gauvain sont dans les douves, ils jouent aux dés.
YVAIN : c’est pas une vie de passer sa journée là-d’dans !
GAUVAIN : alors en même temps c’est le seul endroit où personne ne pensera à venir nous chercher.
YVAIN : ouais mais en plus comment ça pue trop !
GAUVAIN : bah vous préfèreriez peut-être retourner à la tour de guet ?
YVAIN : bah non, tout d’suite…
GAUVAIN : au moins nous dormons dans nos lits.
YVAIN : n’empêche on va finir par s’faire pincer. Hier en remontant j’ai failli croiser Bohort dans le couloir.
GAUVAIN : mais parce que vous remontez trop tôt ! Deux heures du matin, pas avant ! Ça évite les mauvaises surprises.
YVAIN : ouais bah ici aussi on risque une mauvaise surprise. S’ils descendent pour libérer un prisonnier ?
GAUVAIN : plan B.
YVAIN : il est tout pourri not’plan B.
(des bruits de pas)
GAUVAIN : plan B ! Plan B !
Yvain et Gauvain s’enchaînent tels des prisonniers et se mettent à geindre.
YVAIN & GAUVAIN : aaaaaaahhhhhhhhh !
GAUVAIN : pauvres de nous !
YVAIN : tant de mésaaaaaaventuuuuuuures !
GAUVAIN : ahhhh emprisonnés par mégarde !! Ohhhh contre notre volonté….. !
(Arthur s’approche d’eux avec un nouveau prisonnier)
YVAIN : aaaaah quelqu’un viendra-t-il nous sauver de notre infortuité ?
GAUVAIN (prestement) : infortune.
YVAIN (se reprend) : infortune. De notre infortune !
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Générique de fin
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Yvain et Gauvain sont enchaînés debout au mur à côté d’autres prisonniers.
YVAIN : non mais là non mais c’est trop abuser quoi !
GAUVAIN : il ne nous a même pas laissé le temps de nous expliquer.
YVAIN : d’toute façon cette histoire de tour de guet mais depuis le début c’est trop pourri !
GAUVAIN : du coup maintenant à choisir j’crois que je préfère la tour de guet.
YVAIN : oh c’est sûr on risque d’aller se coucher dans not’lit maintenant.
GAUVAIN : en même temps ici nous sommes à l’abri d’attaques d’envahisseurs.
YVAIN : mouais c’est vrai aussi.
GAUVAIN : et puis nous ne sommes pas seuls. Nous avons quelques camarades prisonniers.
(Gauvain se tourne vers un camarade prisonnier)
GAUVAIN : bonjour !
PRISONNIER : argh !
GAUVAIN : ah bon.
YVAIN : on est sûr qu’il est bien attaché au fait lui ?
***
FIN
Rédigé par Chrismaz66