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#605 : Dux Bellorum

Après avoir accompli sa mission à la villa Aconia, Arturus est devenu chef de guerre, au grand damn de Glaucia, qui cherche toujours à se venger. En Bretagne, Karadoc, Perceval et Bohort essayent eux aussi d'accomplir un exploit.

Popularité


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Première diffusion
24.10.2009

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Casting de l'épisode

Alexandre Astier : Arturus
Jean-Marc Avocat : Titus Nipius Glaucia
Frédérique Bel : Helvia
Anne Benoît : Drusilla
Joss Berlioux : Le neveu d'Urgan
Lou Bonetti : Licinia
Patrick Catalifo : Marcus Oranius Lurco
Valeria Cavalli : Aconia Minor
Jacques Chambon : Merlin
Alain Chapuis : Le tavernier
Jean-Yves Chatelais : Vibius Pisentius Petrus
Patrick Chesnais : Lucius Sillius Sallustrius
Jonathan Chiche : Caius Papinius
Cyrille Coton-Bonacchi : Le prisonnier
Thomas Cousseau : Lancelot
Marion Creusvaux : Julia
Pascal Demolon : Spurius Cordius Frontinius
Alain Doutey : Publius Desticius
Virginie Efira : Berlewen
Etienne Fague : Lionel de Gaunes
Audrey Fleurot : La Dame du Lac
Frédéric Forestier : Aulus Milonius Procyon
Nicolas Gabion : Bohort de Gaunes
Gille Galliot : Mamercus Flaccus Calvo
Florian Guiot : Mamercus Flaccus Calvo
Jean-Christophe Hembert : Karadoc de Vannes
Tchéky Karyo : Manius Macrinus Firmus
François Levantal : Publius Servius Capito
Emmanuel Meirieu : Appius Manilius
Pierre Mondy : Caesar Imperator
Philippe Morier-Genoud : Bohort de Gaunes
Manu Payet : Verinus
Sébastien Richard : Lan
Tony Saba : Hervé de Rinel
Bruno Salomone : Caius Camillus
Jonathan Topenas : Lucius Falerius
Marthe Villalonga : Nonna
Pascal Vincent : Urgan
Claire Wauthion : Evaine

GAUNES - VILLAGE DE BOHORT
Merlin a expliqué aux villageois la volonté d'Arturus de chercher des héros, et le père de Bohort est plus que d'accord avec cette idée. Apparemment il a servi Uther Pendragon et souhaite faire de même pour son fils, mais sa femme lui fait remarquer qu'il marche avec une canne. Il râle, explique qu'il est tombé en courant après un crabe, puis décide d'envoyer son fils Lionnel. Celui-ci s'empresse de rappeller que d'après la tradition, c'est l'aîné qui doit partir. Le père s'énerve alors, expliquant qu'il a horreur de la nouvelle coiffure et des nouveaux habits de son fils. Il finit quand même par accepter, même si sa femme n'est pas d'accord. Il demande ensuite à son fils ce qu'il compte accomplir comme mission prestigieuse, mais Bohort n'y a absolument pas réfléchi. Sa mère refuse que ce soit dangereux, ce a quoi Merlin répond qu'il faut quand même un minimum de risques, ce qu'approuve le père. Il demande de quel fléau Bohort compte débarrasser la Bretagne : le jeune homme propose de s'occuper... du verglas.

 

GENERIQUE

 

ROME - DANS LE SAUNA
Salustius et Capito veulent que les autres sénateurs signent le document qui permettra la nouvelle promotion d'Arturus, mais ils refusent catégoriquement. Ils se disputent donc. Capito leur dit qu'ils devraient être contents, ils voulait qu'Arturus se distingue pour mériter de monter en grade, et c'est le cas. Les sénateurs ne sont pas d'accord car pour eux c'était trop simple, et ont peur que ça leur retombe dessus. Ils reprochent aussi à Salustius de tirer toutes les ficelles derrière le dos de César. Il s'énerve, et parvient à leur faire signer le document.

Plan sur Glaucia dans son bureau, hors de lui. Il n'a toujours pas digéré la soirée où le chef Ostrogoth à été assassiné, ni le fait qu'Arturus soit devenu Dux Bellorum, et donc son supérieur hiérarchique.

Plan sur une rue de Rome, Arturus suit Capito, mais lutte avec son nouvel uniforme qu'il ne supporte pas, il n'arrive pas à marcher avec. Il se dispute un peu avec Capito.

 

BRETAGNE - FORÊT DE GAUNES
Berlewenn, la femme de Bohort, se promène en forêt, quand elle tombe dans une embuscade. Des bandits surgissent devant elle et lui demande ses 'richesses'. Elle n'a que son panier de champignons, qu'elle leur donne, effrayée. Le chef des bandit fait plus penser à un clown qu'a un méchant. Berlewenn arrive à s'enfuir, et cours à son village en appelant Bohort. Elle tombe sur sa belle mère, et lui explique son aventure. Soudain, un Bohort armé d'une grande hache sort d'une tente, déterminé à tuer les bandits et lançant un tas d'injures. Sa mère s'indigne et lui prend son arme, il s'excuse, tente de la reprendre, mais en vain. Il part tout de même.

 

ROME - CASERNE
Glaucia est furieux après ses soldats, et cherche le moindre prétexte pour les punir. Il ne supporte pas de voir Manilius en sachant qu'il devrait être en prison, voir mort. Il annonce ensuite que quand il dira le mot "soldats", ils devront tous lever la main. Il s'agit d'un petit jeu qu'il leur fait subir depuis quelques jours ; il lance une phrase comme "qui est un gros nul de soldat ?" et tous les autres lèvent la main. Il leur ordonne ensuite de faire 50 pompes, sinont ils seront fouettés. Soudain, il les fait se relever, car ils ont la visite de Capito et Arturus. Glaucia salue le sénateur, ce dernier lui fait remarquer qu'il doit aussi saluer le général Arturus. Glaucia murmure, Capito le fait répéter, puis lui dit de continuer ce qu'il faisait. Arturus regarde ses amis faire des pompes, ne dit rien, mais s'en va.

Dans son dortoir, Arturus est rejoint par la Dame du Lac. Elle s'inquiète pour lui, tente de le décider à se 'bouger', quand Manilius arrive. Il veut savoir ce que son général d'ami à prévu, savoir quand il part en Bretagne, mais Arturus s'énerve et Mani part. La Dame du Lac a très bien compris que son protégé est amoureux d'Aconia, et lui conseille de faire quelque chose à ce sujet.

 

BRETAGNE - DANS UNE FORET
Perceval est seul dans la forêt, et appelle plusieurs fois sa grand-mère Celle-ci lui dit qu'elle cueille des fruits pour le repas, mais son petit-fils veut expérimenter une technique de combat de son invention : se battre avec des fougères. La grand-mère elle, veut avoir la paix. Il l'appelle encore une fois, car il a peur tout seul, il craint de se faire attaquer par "un sanglier féroce", où des "oiseaux venimeux", qui selon lui se nourrissent "de noisettes et d'escalopes de veaux", mais qui peuvent aussi se jeter sur lui. Sa grand-mère s'en fiche et part en disant qu'elle ne l'écoute pas.

 

ROME - VILLA ACONIA
Quand Arturus arrive à la villa, Drusilla est en train de nettoyer le sol couvert du sang du chef Ostrogoth. Elle est fachée, et ne veut pas le voir. Arturus demande quand même à voir Aconia, au moment où celle ci arrive, furieuse. Elle lui reproche d'avoir jetté le déshonneur sur sa maison en tuant un invité, et ne veut plus le revoir. Il tente de s'expliquer, en disant qu'il a fait ce que Sallustius lui a demandé, mais Drusilla lui crie de partir.

 

BRETAGNE - CAMP FORTIFIE DU MUR D'HADRIEN
Dans une tente, on retrouve Karadoc et son compagnon, ligotés l'un à l'autre, criant qu'ils se fiches d'être prisonniers car ils sont "libres dans leur tête". Firmus, le général romain qui gère le camp, arrive dans la tente, alerté par le bruit. Son second lui dit qu'ils ont attaqués le camp seulement tous les deux, ce que Firmus a du mal à croire. Visiblement énervé, il ordonne qu'on attache les deux compagnons à un arbre, il ne veut plus les entendre.

 

GAUNES - VILLAGE DE BOHORT
Un homme vient de préparer les bagages de Bohort, principalement constitués d'écharpes et autres étoffes. Quand on lui demande s'il a trouvé un camarade, Bohort répond qu'une quête de mérite se fait seul, mais fini par proposer alors son frère, Lionnel. Mais celui-ci prend pour prétexte la tristesse de leur mère si elle devait perdre ses deux fils en même temps. Bohort n'est pas dupe de sa lacheté. Le père arrive, faisant des grandes phrases sur la fierté et l'héroïsme. Puis il prend son fils à part, pour lui dire que même s'il veut de l'aventure, il ne veut pas le perdre, donc qu'il doit se cacher devant le moindre danger.

 

BRETAGNE - CAMP FORTIFIE DU MUR D'HADRIEN
Karadoc et son ami se font attacher au pied d'un arbre. Il y a déjà un prisonnier.

 

ROME - CHAMBRE DE LICINIA
Arturus est en uniforme de général, ce qui parait déranger ses amis. Licinia, Julia et Verinus ne savent pas quoi dire. Verinus tente d'engager la conversation mais Arturus ne semble pas d'humeur, et préfère qu'ils aillent tous boire un verre. Il remet son casque, mais se prend le montant de porte et tombe.

 

BRETAGNE - FORET DE GAUNES
Bohort, seul, tombe sur les bandits qui ont attaqué sa femme. Mais curieusement, il ne se bat pas comme prévu, mais leur annonce qu'il doit "faire quelques essayages"...

 

ROME - DANS UNE RUE
Licinia, Julia et Verinus marchent à quelques mètres d'Arturus, ce qui l'énerve profondément. Il ne supporte pas que les gens se comporte différemment avec lui, mais tous semblent impressionnés, même les gens autour font quelques pas de côté quand ils le croisent. Le jeune général s'énerve, et oblige ses amis à marcher devant lui.

 

BRETAGNE - UNE FORET
Perceval et sa grand-mère sont autour d'un feu de camp dans une clairière. Perceval est faché parce qu'il veut aller à l'aventure, trouver des ennemis, et à l'occasion un nouvel équipier qui ne "pensera pas qu'à bouffer". Sa grand-mère s'énerve elle aussi.

 

BRETAGNE - CAMP FORTIFIE DU MUR D'HADRIEN
Karadoc et son ami chinois sont toujours prisonniers, et attendent désespérément qu'on leur donne à manger. Mais l'autre prisonnier leur dit que ça n'arrivera jamais, et les deux compagnons comprennent qu'ils risquent de mourir de faim...

 

ROME - RUE DEVANT UNE TAVERNE
Verinus essaye de détendre l'atmosphère en voulant trinquer, mais Arturus n'est toujours pas d'humeur. Ses amis ne comprennent pas pourquoi il fait la tête, il leur explique qu'il n'aurait jamais dû recevoir toutes ces promotions, et que tout ce qu'il veut c'est boire un verre sans penser à rien. Mais à ce moment des soldats passent, et le salue car c'est un général. Arturus voit rouge et s'en va brusquement. Julia lui court après et le rattrape plus loin. Elle est fâchée, et lui dit que Verinus est très bien, et qu'il a une bonne situation. Arturus ne comprend rien, elle lui dit qu'elle pourrait très bien accepter une demande en mariage de Verinus. Sauf que ça ne semble rien faire de spécial à Arturus et Julia s'en va en lui disant qu'il a pris "une sale mentalité" depuis qu'il est passé général.

 

GAUNES - VILLAGE DE BOHORT
Lionel se prépare, annonçant à son père qu'il va retrouver Bohort. Mais au moment de partir, il glisse malencontreusement sur une bouse, et hurle à l'aide. Son père, imperturbable, ne bouge pas.

 

ROME - VILLA ACONIA
Arturus est assis dans l'atrium avec Drusilla. Il tient absolument à voir Aconia, mais la servante n'est pas d'accord. Elle lui dit qu'on ne doit pas trahir la confiance des gens qu'on aime, mais Arturus lui répond que si, justement, car il n'y a qu'Aconia qui lui accorde sa confiance, qu'il n'a personne d'autre qu'elle. Il refuse de partir, et demande à Drusilla de dire qu'il n'est pas bien et qu'il pleure, ou du moins de faire croire qu'il pleure. Drusilla part quelques minutes, et quand elle revient, elle apprend au jeune homme que sa maîtresse ne fait pas semblant de pleurer, elle. Mais il peut aller la voir.

 

GAUNES
Plan sur le père de Bohort l'air vraiment inquiet, attendant en vain son fils, puis finissant par rentrer.

 

ROME - VILLA ACONIA
Arturus est dans la chambre. Aconia est assise sur son lit. Elle veut faire croire qu'elle pleure parce qu'elle n'a plus rien à lui apprendre, et aussi parce qu'il a tué quelqu'un chez elle, mais Arturus n'en croit rien. Elle admet ne pas vouloir qu'il parte, et lui demande de s'asseoir sur le fauteuil.

 

BRETAGNE - TAVERNE

Perceval joue à Cul de chouette avec sa grand-mère et Hervé de Rinel. Une altercation éclate entre lui et sa grand-mère concernant les règles du jeu, et Nonna finit par quitter la table, décidée à rentrer chez elle. Perceval est stupéfait et dévasté.

 

ROME - VILLA ACONIA- NUIT

Le duo dort ensemble dans le lit d'Aconia. La Romaine observe son potentiel amant, qui se réveille et lui caresse le dos avec admiration. On comprend qu'ils ont essayé de faire l'amour, mais qu'Arturus bloque, non pas à cause de la différence d'âge comme le suggère Aconia, mais parce qu'elle l'impressionne trop.

 

BRETAGNE - CAMP FORTIFIE DU MUR D'HADRIEN

Les prisonniers sont affalés au sol. Ils ne bougent plus, épuisés. Cordius sort en ordonnant que tout le monde se rassemble devant la tente de commandement. Un serviteur balance des épluchures de légume aux prisonniers: Elane garde tout pour lui, au grand désespoir de Karadoc.

 

ROME -PALAIS DE CESAR

Arthur éructe, il ne suppporte plus d'être un jouet entre les mains des sénateurs. César l'écoute, pensif. Helvia lui dit de ne pas crier, Arturus s'agace, s'il était vraiment Dux Bellorum, elle n'aurait plus le droit de lui adresser la parole. Helvia est choquée, mais César confirme, d'ailleurs elle n'a pas le droit de lui parler non plus, officiellement. La servante finit par se mettre en colère, être Dux Bellorum n'empêche pas Arturus d'être poli.

César explique à son protégé qu'il ne s'agit pas de mériter sa place de chef, il faut jouer des circonstances. Il faut qu'Arturus fasse semblant d'être chef, de savoir comment l'être, et un jour, il le deviendra vraiment. Son protégé l'écoute, fasciné, et finit par repartir, profondément inspiré.

 

GAUNES - VILLAGE DE BOHORT

Tout le monde est réuni devant la maison des Gaunes pour écouter un conteur raconter les exploits de Bohort. Ce conteur est en réalité un des brigands qui l'a attaqué. Les parents de Bohort sont fous de joie, alors que Lionel peine à croire au récit. Sa femme repart dans leur maison, furieuse et jalouse, pendant que Bohort Ier ordonne un banquet en l'honneur de son héritier.

 

BRETAGNE - CAMP FORTIFIE DU MUR D'HADRIEN

Macrinus ordonne à Cordius de pendre les prisonniers. Celui-ci n'est pas très chaud, mais n'a pas le choix d'obéir, d'autant que son chef semble devenir fou. Il part prendre Elane.

 

GAUNES - FORET AUTOUR DU VILLAGE DE BOHORT

Bohort admire satisfait les tenues qu'il a fournies aux brigands. Urgan était sceptique au départ, mais le résultat lui plait. On comprend qu'il a payé la troupe pour qu'ils racontent partout ses faux exploits. Une fois Bohort parti, les brigands se mettent à gesticuler et à grimacer, car l'étoffe les gêne.

 

BRETAGNE - CAMP FORTIFIE DU MUR D'HADRIEN

Lancelot délivre Karadoc et l'autre prisonnier. Il aide Karadoc à boire, l'aide à se relever et l'enjoint de s'enfuir. Il lui demande aussi de se souvenir de son nom, Lancelot du Lac, et de raconter qu'il lui a sauvé la vie. Puis il conseille de s'enfuir par la forêt, pas les sentiers. Mal en point, Karadoc rampe vers les arbres.

 

ROME- THERMES

Les sénateurs tentent de se délasser aux thermes, mais Sallustius a besoin qu'ils signent une tablette. L'ambiance est mauvaise et électrique. Les choses explosent quand Sallustius explique qu'il veut faire d'Arturus le Duc de Bretagne, pour récupérer la zone. Les sénateurs sont exaspérés, Arturus monte en grade trop vite, il ne le mérite pas! Sallustius rappelle alors froidement qu'aucun d'eux ne mérite sa place de sénateurs: ils sont tous des planqués et des placés. Gênés, et un brin effrayés, les sénateurs finissent par signer la tablette. Une fois Sallustius parti, Marcus admet admirer combien l'autre sénateur est doué pour les sorties dramatiques.

 

BRETAGNE - TAVERNE

Karadoc rentre et réclame à manger en hurlant. Il rencontre Perceval, qui le conseille sur les saucissons.

 

ROME- CASERNE

Arturus interrompt Glaucia, en train de maltraiter Papinius. Il ordonne à Glaucia, furieux, de le saluer, un air de tranquillité sur le visage jamais présent avant. Puis il s'occupe de Papinius, lui demandant combien il pense pouvoir faire de pompes. Une, répond son ami, Arturus lui demande d'en faire deux. Le reste du groupe l'encourage, et le regarde fier effectuer deux pompes parfaites devant un Glaucia vert. Arturus se moque de son ancien chef, rappelant qu'il ne sait plus faire de pompes, ce qui lui vaut l'approbation du groupe, Procyon compris! Puis il repart, sous le regard fier et admiratif de ses amis.

 

ROME - VILLA ACONIA

Arturus se lance, il demande Aconia en mariage. Drusilla est livide, et le traite de con à répétition. Aconia l'envoie balader, furieuse, puis explique qu'elle est déjà mariée. Arthur est dévasté.

 

Rédigé par Holly95/Choup37 pour HypnoKaamelott

Maison des Gaunes. 

Bohort Ier : Oui druide cent fois oui. La noblesse de Gaunes saura répondre présent à ton défi ! (marche à l'aide d'un bâton de bois et pointe le druide du doigt)

Merlin: C'est pas spécialement mon défi.

Bohort Ier: Combien de fois j'ai enfourché mon cheval à la demande de feu Uther Pendragon et combien de traitres ai-je pourfendu à sa demande! Ah !  (contemple ses serviteurs, qui sont tous alignés en rang devant la maison de leur seigneur)

Merlin: Je peux pas dire.

Bohort Ier : Druide que ne viens-tu pas nous annoncer un nouveau roi pour Logres ! (s'avance avec fougue vers Merlin, un grand sourire aux lèvres)

Merlin: Je savais pas que ça vous ferait cet effet là, je je m'étais dit...

Bohort Ier : Ma réponse est oui. (touche Merlin du doigt, celui-ci recule) S'il faut partir à l'aventure pour endiguer quelque menace nous saurons prouver notre engagement ! (gesticule)

Evaine : Etes-vous sûr que vous êtes en état ? (murmure à l'oreille de son mari)

Bohort Ier : Il suffit je vois bien à quoi vous faites allusion. (s'écarte de sa femme et retourne vers Merlin)

Evaine: Sur la plage il a malencontreusement... (écarte les bras)

Bohort Ier : (hurle) Bah oui ! Je me suis pêté la gueule en courant après un crabe! Ca peut arriver à n'importe qui ! (agite les mains)

Evaine: Vous avez déjà tant donné dans votre héroique jeunesse... (parle avec les mains)

Bohort Ier : Saleté de bestiole ! Elle est allée se fiche dans un trou, et quand j'ai voulu tirer mon pied du sable, par un effet de ventouse j'ai laissé ma godasse et je me suis emmêlé le jambon ! (agite les mains avec colère, Merlin hoche prudemment la tête)

Evaine: Soyons réalistes. Cela vous serait-il arrivé il y a dix ans ? (son mari se fige, la tête et les épaules voûtées)

Merlin: Pour le coup je sais pas bien quoi vous dire moi. (souriant)

Bohort Ier : Soit. Puisque Pendragon nous a donné son fils je m'en vais donner le mien. Lionel. Venez ici. (Lionel et Bohort se tiennent en retrait près de la maisonnée)

Lionel: Père?Père ! (paniqué) N'est-ce pas, traditionnellement, le fils ainé qui doit... (Bohort pâlit)

Bohort Ier : Oui bien sûr que c'est le fils ainé. Enfin ! Vous me prenez pour une bleusaille ?!

Lionel: Non mais alors pourquoi ?

Bohort Ier : Parce que j'exècre le nouveau genre de votre frère ! Ses habits grotesques, cette coupe de cheveux de vendeuse de brochettes... (Bohort se tait, furieux)

Lionel:  (choqué) C'est la mode. (défend son frère avec sécheresse)

Bohort Ier : (crie au visage du druide) Mode de tarés ! (Merlin bondit en arrière)

Lionel: Cependant la tradition veut...

Bohort Ier : Ouais. Respectons-les. Bon. Venez ici. (Bohort devient livide et s'approche doucement)

Merlin: C'est pas vous Bohort ? (au père)

Evaine: Vous n'allez pas envoyer Bohort !

Bohort Ier : Si. C'est lui qui brandira la bannière de la famille. Ah. Que les dieux me soient témoins que j'aimerais être à sa place, mais pas avec cette coupe ! (Bohort fait grise mine) Alors quelle mission allez-vous choisir ? De quel monstre sanguinaire allez-vous débarasser la Bretagne ?!

Bohort: Bah... Comme ça à chaud... Il faut étudier un peu les options qui se présentent. (sourit)

Evaine: N'allez pas vous lancer dans quelque dangereuse entreprise.

Merlin: En même temps pour que la quête soit validée faut quand même qui y ait un minimum de risque.

Bohort Ier : De risque?Mais, mais je compte bien qu'il frôle la mort une bonne douzaine de fois ! (Bohort écarquille les yeux, paniqué. Sa mère pousse une exclamation étouffée.)

Bohort: N'oublions pas qu'il existe bien des manières de froler la mort. Le fait même de monter sur son cheval, par exemple...

Merlin: Ce qui compte c'est de délivrer le pays d'un fléau.

Bohort: Comme par exemple, le verglas?Ca irait ? (Merlin et Bohort Ier se dévisagent, circonspects. Le druide arbore alors une expression catastrophée.)

 

GENERIQUE

 

Thermes romaines. Les sénateurs se dévisagent dans un silence pesant.

Sallustius: Bon alors vous allez me la signer cette tablette oui oui ou flûte ? La cire commence à fondre. Regardez... (montre la tablette qu'il tient entre les mains)

Vibius: Tu nous agaces Sallustius tu nous agaces à gros rendements.

Publius: Quand je pense qu'on est là pour se détendre j'ai déjà les nerfs en trèfle !

Servius: Mais vous détendre de quoi?Vous glandez rien de la journée !

Protestations générales.

Marcus: Hé si c'est pour entendre ça vous pouvez foutre le camp direct avec votre machin à signer là ! Hein ? (indique la sortie aux deux sénateurs)

Mamercus: Vous le coller là où je pense.

Sallustius: Non mais le gamin hé oh oh! Le gamin il s'est distingué oui ou non?Il mérite d’être nommé général oui ou non !

Les quatre sénateurs: NON ! (Sallustius se pince l'arête du nez)

Publius: Il a assassiné un gros porc dans une fête ! Il a pas gagné ses galons sur un champ de bataille ! Ca suffit !

Servius: C'est pas possible d'entendre ça ! C'est vous qui vouliez qu'on le bute le chef ostrogoth.

Sallustius: Des mois des mois que vous me piétinez les balloches avec votre chef ostrogoth, c'est urgent, c'est urgent c'est urgent c'est urgent ! Il faut, c'est urgent, ah, dites donc, ostrogoth, le chef ostrogoth... (Servius approuve silencieusement)

Mamercus: Oui c'était urgent parfaitement. Parce qu'on glande peut-être, mais on sait encore ce qu'est urgent ou pas.

Sallustius: Hé bah voilà c'est fait maintenant.

Servius: Ouais. Et c'est le gamin qui s'en est occupé.

Salllustius: Alors maintenant on remercie celui qui nous a débarrassé de ce fléau, en lui accordant une promotion exceptionnelle. C'est tout. C'est tout.

Servius: D'ailleurs j'ai apporté son costard hein. Il a plus qu'à l'enfiler. (s'empare d'une armure et la présente aux autres sénateurs)

Vibius: Ah oui oui non non mais heu est-ce qu'on est bien sûrs que ça pourrait pas nous être reproché tout ça ?

Publius: Mais parce qu'on promeut on promeut...

Servius: Mais quoi on promeut on promeut...

Mamercus: Bah il faudra la signature de César je te signale.

Sallustius: César je m'en occupe. (regarde droit devant lui)

Marcus: Ah oui oui il s'en occupe de César. Un vrai père pour notre vieil Imperator quel dévouement. Et tu viens nous dire que tu tiens tes ordres de César toi ?

Sallustius: Quoi ? (froid)

Marcus: Tu m'as tout l'air de quelqu'un qui les donne les ordres Sallustius. (regard perçant)

Sallustius: (se lève lentement et menace ses adversaires du regard) Signez. (Il tend la tablette à Mamercus. Après quelques instants d'hésitation, ce dernier finit par signer. Marcus, furieux, défie les deux hommes du regard. Il s'exécute de mauvaise grâce. Les sénateurs sont désarçonnés par l'aura qui émane de Sallustius. A ses côtés, Servius les observe, impassible.)

***

 

Glaucia: Les fumiers les fumiers les fumiers les fumiers les fumiers ! (à son bureau)

Procyon: Qui ça ? (sa tête est entourée d'un bandage)

Glaucia: Qui ça?Tous ! Tous ! Sallustius. Sallustius et son petit salopard d'Arturus. Et ces bouseux de Bretagne là, TOUS !

Procyon: Ouais. Et il est quoi maintenant Arturus ?

Glaucia: Dux Bellorum !

Procyon: Bah c'est bon ça. C'est sûrement pas plus que vous.

Glaucia: Pas plus que moi ? Dux Bellorum ? Moi je suis, je suis responsable d'une bande de glands! Dans une caserne pourrie. Une milice dont tout le monde se fout. Arturus il, il est chef de guerre, général. Il peut rencontrer César en personne gros taré !

Procyon: Ouais. Ouais donc donc c'est plus que vous.

Glaucia: Tu l'as dit.

Procyon: Mais heu il est classe l'uniforme de général ?

Glaucia: Quand il est mérité oui.

Procyon: Attendez, moi je suis votre adjoint je mérite pas mon uniforme, ça l'empêche pas de faire classe. Ah je suis drôlement content d'ailleurs parce que je l'ai fait avec des restes d'uniforme prétorien que j'avais retrouvé dans le grenier de chez ma mamie...

Glaucia: Si tu fermes pas ta gueule maintenant je te rétrograde.

Procyon: D'accord. Mais heu...

Glaucia: Je sais que tu sais pas ce que ça veut dire... (Le pointe du doigt. Procyon réfléchit quelques secondes avant de relever la tête vers son chef. Du regard, ce dernier le met au défi de parler.)

***

 

Place du Colisée.

Servius: Dites donc qu'est-ce que tu dirais de te grouiller un peu là ?

Arthur: Hein ? (tente de marcher dans son armure, n'entend rien)

Servius: Qu'est-ce que tu dirais de te grouiller un peu ?

Arthur: Mais je peux pas bouger dans ce merdier. J'ai l'impression d'etre enfermé dans un buffet !

Servius: C'est l'uniforme réglementaire ça. T'es chef de guerre tu t'habilles en chef de guerre c'est tout.

Arthur: Mais les chefs de guerre ils sont pas habillés en chef de guerre à la guerre ? En pleine ville comme ça je peux pas porter une petite limace légère comme vous là ?

Servius: Tu porteras bien ce qu'on te dira.

Arthur: Ah bah bien. Je suis chef de guerre et je larbine comme avant. Je suis paré.

Servius: Tu portes ton uniforme qu'est-ce que tu parles de larbiner?Tu sais combien aimeraient être à ta place ?

Arthur: Hé bah pourquoi vous les prenez pas eux ?

Servius: On prend qui on veut, t'es chef de guerre et pis c'est tout.

Arthur: Si j'étais vraiment chef de guerre vous auriez pas le droit de me parler comme ça. (pointe son supérieur du doigt)

Servius: (se pince l'arête du nez et ferme les yeux) Bon heu tu sais quoi t'as raison. Je te prie de m'excuser Arturus. Est-ce que tu aurais l'obligeance, sans vouloir te commander, de bien vouloir te magner le cu ? (Arthur est mouché et suit son chef, tout en tentant de ne pas s'effondrer sous le poids de son armure.)

***

 

Berlewen marche dans la forêt. Des brigands sont cachés derrière les arbres. Soudain ils surgissent des fourrées et lancent un cri de guerre, en choeur. Berlewen se fige de terreur.

Brigands: Hé!Hé ! (munis de bâtons de bois qu'ils arborent avec fierté)

Urgan : Non c'est pas bien c'est... Fin c'est bien le hé mais c'est, on laisse tomber. On verra ça ce soir. Halte jeune bourgeoise alanguie ! Tu seras plus légère point de vue poids quand tu auras cédé tes richesses.

Berlewen: ... Voilà. Tout ce que j'ai c'est là-dedans. (dépose un panier par terre)

Urgan: Mm. Des champignons pour tout butin. Voilà qui annonce une collation des plus hétéroclites !

Brigand 2 : Des champignons?C'est tout ? (se tient debout sur un autre rocher, à l'arrière de son chef)

Urgan : Hé bah oui bah c'est ce qu'on appelle la fameuse embuscade à la forestière.

Berlewen: Lai, laissez-moi partir.

Urgan : C'est ça file file file ta laine ! (lui fait signe de partir)

Brigand 2 : Mais mon oncle il faut lui faire du mal aussi !

Urgan : Hé mais comment ?

Berlewen: Non non je vous en prie laissez-moi.

Urgan : Mais une pet, une petite minute. Patience est mère de famille.

Brigand 2 : Normalement il faut lui faire du mal sinon elle aura pas assez peur !

Berlewen: Pas assez peur je vois pas ce qu'il vous faut.

Urgan : Oui non mais il me semble que la pauvrette est déjà bien caractérisée, non c'est son caractère.

Brigand 2 : Qu'elle raconte qu'on est des horribles c'est ça le marché ! (La femme de Bohort s'enfuit) Mais elle s'en va !

Urgan : Oui âpre constat ! Que n'en sommes-nous bénis. Allez venez nous pouvons nous relaxer. Cette jeunette se souviendra de nous en des termes peu restrictifs.

Brigand 2 : ... Vous êtes sûr ?

Urgan : Non. Mais j'ai la sûreté d'un vrai chef ! Tiens-toi tranquille, boum. (se tient fier en haut de son rocher)

***

 

Berlewen surgit de la forêt, paniquée. 

Berlewen: Bohort!Bohort ! Oh ma maman !

Evaine: Oh ma petite ! Que vous arrive t-il ? (s'accroupit et pose ses mains sur les épaules de la jeune femme)

Berlewen: Mon dieu. Des bandits de grand chemin. (pleure et s'aggripe à Evaine)

Evaine: Comment ?

Berlewen: D'affreux j'ai dû, leur laisser mes champignons et, et je me suis enfuie.

Evaine: Vous ont-ils violenté ? 

Berlewen: Non. Mais s'ils m'avaient rattrapé...

Evaine: Qu'allons-nous faire?

Bohort: Séchez vos larmes mon épousée ! Je m'occupe d'aller chasser ces petites salopes par la peau du fion ! (il surgit de la maison, une fourche à la main, et vient se placer théâtralement devant les deux femmes)

Evaine: NON !

Bohort: Pardon mère mais n'est ce pas ainsi que les héros menaçent leur cible ? (se précipite vers sa mère)

Evaine: Les héros je ne sais pas mais vous, vous aurez la délicatesse de vous abstenir. (lui ôte la fourche des mains)

Bohort: En tout cas j'y vais. N'ayez crainte je me fais fort de vous venger de vos tourmenteurs. Oui je vais leur apprendre à être polis avec ma femme. A ces pédales ! (se dirige vers Evaine) Pardon mère. (Tente de récupérer la fourche et se heurte au refus de sa mère, qui la tient fermement entre ses doigts. Agacé, il en prend une autre dans une botte de foin et se dirige d'un pas vif vers la forêt.)

***

 

Caserne.

Glaucia: J'en ai rien à foutre de vos excuses bidons là! Vous avez pas à glander au milieu du couloir !

Procyon: Au départ ils étaient en train de se diriger vers le...

Glaucia: Je t'ai dit que j'en avais rien à foutre ! Marre de cette compagnie de branleurs... Marre, marre... Les pires de tous et me farcir ta tronche Manilius, tous les jours ta tronche ! Alors que tu devrais être dans un lion à l'heure qu'il est.

Manilius: Je suis désolé.

Glaucia: La ferme ! Quand je dirai soldat... (murmures) Quoi! Qu'est ce qui y a bande de manges-merde ? Quand je dirai soldat, vous léverez la main ! Compris ?

Procyon: Ils ont forcément compris puisque tous les jours vous leur faites le coup.

Glaucia: La ferme ! Qui est une petite pute de soldat ? (lever de main) Qui est une petite salope de soldat? (lever de main) Et ils sont où, les, les les plus nuls, les plus zéros, les plus débiles de tous les soldats? (lever de main) Cinquante pompes ! (personne ne bouge) Cinquante pompes ou c'est le fouet pour tout le monde ! (le groupe s'exécute) Un deux trois... Remue-toi le trognon Papinius ou t'en fais cinquante de plus !

Papinius: Cinquante je vais y rester. (pleure)

Falerius: Tiens le coup.

Glaucia: Debout!Debout ! Ave Publius Servius Capito. (entrent Servius et Arthur)

Servius: Et ?

Glaucia: Et quoi ?!

Servius: Bah je sais pas tu salues pas les généraux ? Pourtant c'est largement au dessus de ton grade merdique non ?

Glaucia: Je connais pas son nom complet !

Servius: C'est quoi ton nom complet ?

Arthur: Arturus c'est tout.

Servius: Bah en fait tu vois tu le sais.

Glaucia: … Ave Arturus. (écume de rage)

Servius: Pardon ?

Glaucia: Ave Arturus ! (rugit)

Servius: Voilà. Sinon qu'est-ce tu faisais de beau là ?

Glaucia: Je je donnais une correction aux gars heu la routine.

Servius: Bah continue.

Glaucia: Je je continue ?

Servius: Chais pas moi à moins que ton supérieur hiérarchique soit pas d'accord je vois pas de raison d'interférer. (Arthur se tait)

Glaucia: Hé ben... (il se replace devant les soldats et jette un coup d'oeil hésitant aux deux gradés avant de continuer) Qui est un gros bâtard de soldat ? Et et ils sont où les plus tarés de tous les soldats ? (levers de main) Cinquante pompes!Cinquante pompes ! Cinquante pompes par Mars ou c'est le fouet. (Les soldats s'exécutent. Arthur quitte brutalement la pièce, ne supportant pas la scène à laquelle il assiste.)

***

 

Caserne. Dortoir des soldats.

Arthur: Ah ! Ah non mais c'est pas vrai mais vous allez pas me foutre la paix non?L'accès à la caserne est interdit aux femmes ! (allongé sur son lit)

Viviane: Qu'est-ce que vous faites tout seul là ? Pourquoi vous ruminez ?

Arthur: Qu'est-ce que ça peut vous foutre ?

Viviane: Enfin vous êtes un chef de guerre là il faut vous activer.

Arthur: M'activer à quoi ?!

Viviane: J'en sais rien moi qu'est-ce qu'ils font les chefs de guerre ?

Arthur: Mais j'en ai pas la moindre idée ! C'est bien le problème !

Viviane: Bah prenez des, décisions. Donnez des ordres. Faut bien commencer.

Arthur: Foutez le camp! Tiens en voilà un ordre. Ca vous convient ? Attention fermez-là.

Viviane: Bah pourquoi ?

Arthur: Parce qu'il y a quelqu'un qu'arrive.

Viviane: Peut pas m'entendre je vois pas pourquoi je la fermerais.

Arthur: Moi je vous entends ça me gêne. (Viviane arbore une expression outrée)

Manilius: T'es là qu'est-ce tu fous ?

Arthur: Rien.

Manilius: Alors ?

Arthur: Alors quoi ?

Manilius: Alors la suite ça se passe comment ?

Arthur: Quelle suite ?

Manilius: Quand est-ce que tu prends tes fonctions en Bretagne?Qui c'est que tu mets dans ton équipe?La fédération on en parle ou on en parle pas ?

Arthur: Mais j'en sais rien mon pauvre...

Manilius: Attends. T'as qu'à parler. On attend tous tes décisions nous.

Arthur: ... Mais... Lâchez-moi la jupe !!!

Manilius: Pardon j'ai compris. Je te laisse te concentrer champion. Prends le temps qu'il te faut. Dès que tu sais on rapplique tous au garde-à-vous. (l'expression faciale d'Arthur mélange effarement et agressivité)

Viviane: Vous êtes amoureux de la dame romaine c'est ça qui va pas.

Arthur: Merde.

Viviane: Y a pas de mal à être amoureux. Mais occupez-vous en parce que ça vous perturbe pour le reste.

Arthur: Merde. (Il la regarde avec un air froid et fatigué. Ne sachant comment gérer la situation, Viviane disparait dans un mélange de poussière argentée.)

***

 

Forêt.

Perceval: Mamie!Mamie !!

Nonna: Je suis là !

Perceval: Mais où ?

Nonna: Mais j'arrive !

Perceval: Mais je vous vois pas !

Nonna: Oh mais zut !

Perceval: Mais qu'est ce que vous faites?Vous cherchez des amis pour l'aventure ?

Nonna: Non. Je cueille des fruits pour le repas de ce soir.

Perceval: Ah non mais c'est n'importe quoi ça ! Les coéquipiers doivent jamais se séparer ! Si y a du danger je suis en terrain circulaire.

Nonna: En terrain découvert imbécile.

Perceval: Et puis on avait dit qu'on travaillerait notre nouvelle technique de combat !

Nonna: Quand est ce que j'ai dit ça moi ?

Perceval: Mais si vous vous souvenez pas ma super idée là! Une technique où on, on se bat qu'avec des fougères, en cas de coups durs. Vous avez promis !

Nonna: J'ai promis j'ai promis, j'ai promis que je viendrai m'amuser avec vous quand j'aurai fini ma cueillette. C'est ça que j'ai promis.

Perceval: Ah non mais c'est n'importe quoi ça hein !

Nonna: C'est vous qui allez faire à manger peut-être?Non. Alors vous me laissez tranquille et vous attendez que j'ai fini.

Perceval: … Mamie?Mamiiiie !

Nonna: Oh mais c'est pas possible ça !

Perceval: Non mais là je vous entendais plus là. Les coéquipiers ils se perdent jamais de vue !

Nonna: Et moi depuis que vous êtes né je vous perds jamais de vue.

Perceval: Non mais allez sortez là ! Si y a un sanglier féroce je me fais fumer !

Nonna: Un sanglier féroce...

Perceval: Allez y a plein de bruits là! Si ça se trouve c'est bourré d'oiseaux venimeux !

Nonna: (surgit des fourrées) C'est fini oui?Vous voulez que je vous en colle un dans le pif d'oiseau venimeux ?

Perceval: (se baisse pour poser son sac) Bah c'est père qui m'a raconté ça les oiseaux venimeux. Y en a des rouges des jaunes... Des re-rouges et des pourpres. Ils bouffent que des noisettes et des escalopes de veau. Et quand ils vous donnent un coup de bec hé ben vous voyez une grande lumière et, ça vous donne la diarhée !

Nonna: (le frappe à l'épaule) Allez!Vous me raconterez ça, en route ! (part)

Perceval: Ah non mais j'en ai marre moi ! Vous m'écoutez jamais !

Nonna: Non je vous écoute pas parce que vous me faites la tête comme une pastèque !

Perceval: (il récupère ses affaires et la suit) En plus je voulais développer une technique pour récupérer du poison. Pour mettre sur les petits piquants dans les sarbacanes... Paraît que ça file la diarhée aux ennemis.

***

 

Arthur: Elle est là ? (entre dans la villa Minor)

Drusilla: Non. (à genoux, elle tente d'effacer le sang qui s'est inscrusté sur le sol de l'atrium)

Arthur: Elle est où ?

Aconia: (débarque en furie) Va t'en. Ne remets plus jamais les pieds ici.

Arthur: Attendez...

Aconia: Quand on est accueilli chez quelqu'un on ne jette pas le déshonneur sur sa maison en tuant un invité. Voilà ta dernière leçon mon jeune élève. Je ne veux plus jamais te voir. (part)

Arthur: Mais, attendez vous pouvez pas me virer comme ça. Il faut que je vous explique c'est Sallustius qui m'a demandé de faire ça. (seul le silence lui répond) Vous m'entendez c'est Sallustius...

Drusilla: FICHEZ LE CAMP !!!! (Elle quitte à son tour la pièce. Arthur reste figé au milieu de l'atrium, les bras ballants et les yeux vides.)

 

***

Gros plan sur les soldats de Macrinus, qui marchent les uns derrière les autres au camp d'Hadrien.

***

 

Mur d'Hadrien. Tente des soldats romains.

Karadoc: On s'en fout d'être prisonniers nous !

Elane: Ouais parce que dans nos têtes on est libres !

Karadoc: Libres comme l'oiseau ! (Cordius hoche la tête, ébahi)

Elane: Vous avez qu'à nous détacher pour voir !

Karadoc: On vous défonce.

Elane: On vous marave !

Karadoc: On vous pile vos zizis !

Macrinus: Oh!C'est pas vrai ! C'est quoi ce bordel ! (entre dans la tente des soldats)

Cordius: Voilà ces types ont été arrêtés alors qu'ils attaquaient le camp. (désigne Karadoc et Elane, ligotés l'un à l'autre)

Macrinus: Combien ils étaient ? (mange)

Cordius: Comment ça combien ils étaient ?

Macrinus: A attaquer le camp ?!!

Cordius: Ah mais non mais là vous avez tout sous les yeux !

Macrinus: … Ils ont attaqué le camp à deux ?

Cordius: Voilà. Alors apparamment ils viennent de Vannes.

Macrinus: De Vannes ?!

Karadoc: De Vannes ouais détachez-nous on vous zize !

Macrinus: Vous êtes venus jusqu'ici, depuis le continent pour nous attaquer à deux ?

Elane: Ouais sur le Continent ils vont s'apercevoir qu'on revient pas.

Karadoc: Ils auront vite fait de traverser jusqu'ici pour vous botter le train.

Cordius: Ah ah, alors moi j'ai commencé à les cuisiner gentiment, forts de tête hein.

Macrinus: Ecoute j'en ai marre de tes imbécilités tu vas m'attacher ces deux cons à un arbre, et loin! Je travaille ! Je veux du silence !! (part en furie)

Elane: Allez détachez-nous!On vous tabaaasse !

Karadoc: On vous cuque ! (Cordius est dépité)

***

 

Devant la maison des Gaunes.

Serviteur : Là je vous ai mis vos écharpes, la beige la bleue... La verte en soie de Chine je l'ai gardée vous risqueriez d'abimer l'étoffe sur quelque ronce.

Bohort: Vous avez bien fait.

Evaine: Avez-vous engagé des mercenaires pour vous seconder ?

Bohort: Non mère. Une quête de mérite ne se doit effectuée que seul.

Evaine: Il existe bien de ces héros qui ne se promènent qu'à deux?Prenez donc celui-là comme partenaire. (désigne le serviteur du doigt)

Bohort: Et pourquoi pas, celui-là ? (pointe Lionel du doigt)

Evaine: Ma foi...

Lionel: S'il arrivait malheur, mère saurait-elle supporter de nous perdre d'un seul coup tous les deux ? (regard sournois, lui tire la langue)

Bohort: (s'approche de son frère) Vous pourriez prendre la peine de rougir, risible capot. (Lionel est blême)

Serviteur: Là-dedans j'ai mis quelques brioches que j'ai fait cuire ce matin.

Bohort: Merci. (nerveux)

Bohort Ier : Ah ! Tremblez mécréants tremblez devant le vengeur des opprimés! Ainsi vous voilà fin prêt à prendre votre envol. (sort de chez lui pour rejoindre sa famille)

Bohort: Oui père. (se tient plus droit)

Serviteur: Pour les brioches...

Bohort: Ah mais vous m'agacez avec vos brioches! Croyez-vous que je quitte la demeure pour allez m'empiffrer...

Bohort Ier : (prend les gâteaux) Donnez-moi ça crétin et fichez le camp avant que je ne vous passe votre boulangerie par le fondement ! (les deux serviteurs s'enfuient) Et vous les éplorés allez minauder plus loin. De l'air pour le héros. (Lionel et sa mère s'éloignent)

Bohort: Oh père. Père si si vous saviez, co, comme, comme j'ai hâte d'aller donner ma vie... (Bohort Ier regarde autour de lui et prend son fils à part)

Bohort Ier : Ah vous savez l'aventure est une chose magnifique.

Bohort: Certes.

Bohort Ier : Cependant chose curieuse je souhaiterais que vous preniez garde à ce qu'il ne vous arriva pas malheur. Voyez-vous je me figurais un drame cette nuit dans mon lit et en arrivait à cette conclusion que votre disparition me plongerait dans une infinie tristesse.

Bohort: ... Mais mon...

Bohort Ier : Prenez ces brioches que j'ai ordonné de cuire. Au moindre péril, plongez dans un trou, montez dans un arbre et faites cache de tout recoin. Ainsi dissimulez et mangez-les calmement. Et pensez très fort à celui qui vous les confie, et qui attend votre retour. (Il tapote le nez de son fils et tout en s'éloignant, continue de le pointer du doigt. Il rentre ensuite dans sa maison, le laissant désarçonné.)

 

***

Karadoc et Elane sont enchainés à deux arbres jouxtant le camp et sont jetés au sol par les soldats romains. Un prisonnier les dévisage et tourne son doigt dans l'air. Les deux hommes se taisent, abattus.

***

 

Chez Licinia. Arthur est assis face à ses amis, et il est vêtu de son costume de général. Les trois jeunes gens le dévisagent, impressionnés.

Licinia: Si un jour on m'avait dit qu'un général viendrait chez moi...

Julia: Sinon tu racontes rien ? Ca ressemble à quoi tes journées maintenant ?

Licinia: Avec, tes nouvelles responsabilités ?

Verinus: Bah en même temps s'il est là c'est que, fin le prends pas mal hein, mais bon t'as pas l'air d'avoir grand chose à glander quoi donc ... (assis derrière les deux filles)

Julia: Mais ça va bien de dire ça ?

Licinia: Tu crois que t'as l'air d'avoir quelque chose à glander toi ?

Julia: Non. (méprisante)

Verinus: Ah non mais moi je glande attention. Moi je glande c'est admis ! Mais celui-là un général moi je me disais, que... Ca devait pas avoir une minute à soi quoi tu vois.

Arthur: Bah tu t'es gourré.

Verinus: Parce que, ça sert à quoi exactement un général ?

Arthur: Diriger des légions.

Verinus: Et toi t'en diriges pas ?

Arthur: Non mais en Bretagne peut-être...

Verinus: Mais à Rome non. (Arthur confirme d'un hochement de tête) Voilà. Du coup t'as rien à glander.

Licinia: Tu recommences.

Julia: Mais c'est pas vrai ça.

Verinus: Bah ça va c'est pas dit méchamment.

Arthur: (tente de tenir sous le poids de son armure) Heu pardon excusez-moi parce que là je me... (ses amis le regardent étrangement) Ca vous dirait qu'on... Je suis un peu, qu'on aille s'en jeter un ? Hein, c'est moi qui, c'est moi qui paie. (tente de faire tenir son casque) C'est sur la, la solde du Dux Bellorum.  (Julia siffle silencieusement et roule des yeux, un peu choquée)

Verinus: Non non parce que nous on, on vient avec toi?Je veux dire, en même temps ?

Arthur: Bah oui pourquoi ? (fixe son casque)

Verinus: Non c'est vu que... (lui et les deux filles se lèvent)

Arthur: On y va ? (se casse la figure, dans un grand cliquetis de fer)

***

 

Bohort marche dans la forêt et se retrouve au même endroit que sa femme quelques scènes plus tôt.

Urgan : Halte! Bourgeois des temps modernes. Tu t'en tireras à si bon compte que s'il font les bon amis.

Bandit 2 : J'attrape son baluchon ?

Urgan : Voilà qui me semble une idée rondement ficelée.

Bohort: Attendez! Je n'ai rien.

Urgan : Rien. Rien ? Ah non j'espère que tu fabules bourgeois de bonne aloi, as-tu la fabulette bien preste ?

Bandit 2 : je l'assassine ou pas ?

Bohort: Attendez laissez-moi vous expliquer...

Urgan : Méfies-toi riche homme. On ne berne pas deux fois Urgan l'homme goujon.

Bandit 2 : Même une fois...

Urgan : Heu oui. Oui mais non non carrément je sais pas pourquoi j'ai dit deux fois. On, on ne berne pas une fois l'homme goujon. (prend un air sévère)

Bohort: J'ai encore besoin de faire quelques essayages!

Urgan : Hâtes-toi, ma patience n'a pas son pareil !

***

 

Dans les rues de Rome. Arthur ouvre la marche et ses trois amis restent prudemment derrière. Soudain, le jeune homme stoppe ses pas et se retourne pour dévisager ses compères, exaspéré.

Arthur: Bon alors qu'est-ce que, quest-ce que vous foutez ?

Verinus: Bah c'est qu'en fait on sait pas vraiment si on doit marcher à côté de toi ou alors s'il faut se tenir à distance.

Arthur: A distance de quoi ?! Vous êtes cons là ou...

Verinus: Non mais attention hé à la limite tu nous dis hein y a pas de...

Arthur: Mais j'ai rien à vous dire vous marchez comme vous voulez !

Licinia: Hé y a pas que nous qui savons pas quoi faire hein. Regarde les gens, ils, ils font trois pas de côté quand ils te croisent. (pointe les passants du doigt)

Arthur: Mais qu'est-ce que j'en ai à secouer des gens?Vous êtes pas les gens vous si ?

Julia: Mais pourquoi tu t'énerves ?!

Arthur: Je m'énerve parce qu'on dirait que vous avez vu un fantôme ! Ca va non? J'ai pris du grade ! Il m'est pas poussé des oreilles de lapin ! (ses amis hochent la tête et détournent le regard, l'air crispé) Alors vous marchez normalement, on va boire du coup, et vous tâchez d'oublier deux secondes que je suis chef de guerre !

Soldats: Ave Général !

Arthur: (yeux exhorbités) Mais foutez-moi le camp! Tirez-vous de là bande de clodos ! (les gardes s'éloignent)  Allez hop ! Holé ! (Julia est choquée par la violence de son ami) Mais pas vous! (voit ses amis tourner les talons) Passez devant. Passez devant. (ils marchent devant lui)  Quoi? Bah oui continuez de machiner qu'est-ce qui y a ?! (les habitants murmurent et continuent de laver leur linge)

***

 

Feu de camp.

Perceval: Non mais allez on y va là...

Nonna: On va où ?

Perceval: Mais faire des trucs pour l'aventure !

Nonna: Il y a des heures pour l'aventure, et il y a des heures pour manger.

Perceval: On a déjà mangé ce matin !

Nonna: Vous êtes maigre comme une ficelle. Vous mangez ce que je vous prépare, ou on rentre à la maison tout de suite !

Perceval: On a pas avancé d'un pouce là! Faut trouver quelqu'un à sauver, ou un ennemi.

Nonna: Un ennemi?Vous allez en trouver un de sérieux si vous ne finissez pas ce que je vous donne !

Perceval: Ah là là mais ça me soule ça.

Nonna: Vous voulez une claque dans le museau ?

Perceval: Je vais vous dire, si un jour je change de coéquipier, j'en prendrai un qui pense pas qu'à bouffer.

Nonna: En attendant votre coéquipier, c'est moi ! Et si vous finissez pas votre repas, je vous colle une tartine... Allez mangez ! (Perceval en a ras-le-bol)

***

 

Karadoc: Alors c'est un asticot ou pas ?

Elane: J'en sais rien il bouge pas. (tente de sortir quelque chose du sol)

Karadoc: Hé si c'est un asticot vous partagez hein !

Elane: Tin il bouge pas je suis sûr que c'est un petit bout de bois.

Prisonnier: Hé c'est souple ?

Elane: Quoi souple ?

Prisonnier: Bah c'est souple comme un asticot ?

Elane: Bah non... C'est souple comme un bout de bois ! (le jette au sol, rageur)

Karadoc: Bon quand est-ce qu'ils vont apporter de la bouffe c'est pas vrai !

Prisonnier: (désabusé) Apporter de la bouffe... Hé je suis là depuis deux jours de plus que vous et j'ai vu passer personne.

Karadoc: Personne ?! Mais mais comment vous avez tenu ?

Prisonnier: Bah en bouffant toutes les merdes qu'étaient dans mon rayon. J'ai bouffé des fleurs, des mauvaises herbes... Bah y avait une flaque d'eau croupie j'ai tout fini. (désigne la flaque devant lui)

Elane: Ah les fumiers ils vont nous laisser crever de faim. Fumiers ! (Il balance de la terre dans les airs. Karadoc se tait et contemple les alentours, l'air peu rassuré.)

***

 

Les quatre amis sont assis à une table. Tout le monde les regarde. Personne ne parle.

Verinus: Bon bah allez à votre santé. Ou pas. (lève son verre)

Arthur: On boit à quoi ?

Verinus: Bah j'ai envie de dire à ta promotion mais je suppose que je vais encore me faire engueuler...

Arthur: Oui y a des chances oui.

Verinus: Voilà. Et à part votre santé je, vois pas bien.

Licinia: Non mais au bout d'un moment qu'est-ce qui te gêne? Hein, hein un grade pareil y a des soldats qui en rêvent toute leur vie sans jamais que ça leur arrive.

Julia: T'es pas fier ?

Arthur: Non.

Julia: Mais pourquoi ?

Arthur: Mais parce que j'aime pas la façon dont ça s'est passé, je veux dire normalement je devrais pas être Dux. C'est impossible.

Verinus: Non. Moi, c'est impossible. (se pointe du doigt) Que je sois Dux. (Julia le regarde) Toi t'es soldat quand même.

Arthur: Mais les soldats ils deviennent pas Dux. Les soldats ils deviennent centurion au mieux, voilà.

Licinia: Ah bah quand t'es devenu centurion tu faisais déjà la gueule.

Arthur: Bon écoute moi ce que j'aimerais c'est boire un coup, comme avant et puis surtout tu vois penser à autre chose. (yeux agressifs)

Soldats: Ave Général ! (Arthur se lève en trombe et sort de table, furibond)

Verinus: Non mais attends mais... Mais ils ont pas fait exprès ! (Il reporte ensuite son attention sur la table. Il souffle et roule des yeux, exaspéré. Pris d'un instinct soudain, Julia se lève de table et court après le jeune général.)

Julia: (arrive dans une ruelle commerçante) Attends... Attends !

Arthur: Non non mais c'est bon, mais ça me gonfle là. (s'arrête de marcher)

Julia: Je te signale que Verinus c'est quelqu'un de très bien.

Arthur: ... Mais j'ai jamais dit le contraire.

Julia: Oh bah alors d'accord il a balancé Manilius mais c'est parce qu'on lui tapait dessus, il a pas eu le choix.

Arthur: J'ai jamais parlé de ça moi.

Julia: Alors c'est vrai d'accord il est peut-être pas (désigne Arthur de la main) Dux machin truc, mais il a une très bonne situation. (d'un air de confidence) Je te signale qu'il me fait du gringue.

Arthur: Ah d'accord oui. (commence à comprendre, s'en moque)

Julia: Non parce que moi je t'attends je t'attends je t'attends mais je vois jamais rien venir. Alors si je finis par accepter ses avances tu viendras pas faire le maheureux ?

Arthur: Non.

Julia: Quoi non ?

Arthur: Non si tu finis par accepter ses avances je viendrai pas faire le malheureux.

Julia: … Mais bon. Si tu veux te marier avec moi, t'as toujours la priorité. Je veux bien être la femme d'un général. (lui sourit)

Arthur: Non bah non non non moi tu sais je ne, je ne désire que ton bonheur. (Julia hoche la tête et regarde ailleurs, écoeurée)

Julia: Ah je vais te dire, depuis qu'on t'appelle général là, t'as vraiment pris une sale mentalité. (Elle quitte la ruelle à grand pas. Arthur hoche la tête et lève les yeux au ciel, énervé. Il quitte à son tour la rue, mais dans le sens inverse.)

***

 

Bohort Ier contemple l'horizon d'un air impénétrable. Son fils cadet sort de la maison et se dirige vers lui d'un air déterminé.

Lionel: Père. Ne vous tracassez pas. Je pars chercher mon frère et vous le ramènerai vivant. J'en fais le serment. (lève la main) Aaaah ! (tombe) Ah ! A moi! Ah j'ai glissé sur une bouse ! Ah ma jambe ma jambe ! Aaah ! Doucement. Doucement. (Les serviteurs l'aident à se relever et le portent plus loin. Bohort Ier ne quitte quant à lui pas son regard de l'horizon.)

***

 

Arthur: Il faut que je la voie. Drusilla s'il te plaît c'est important. (Ils sont tous les deux assis sur une chaise longue et regardent droit devant eux.)

Drusilla: C'est important pour qui ?

Arthur: Pour moi.

Drusilla: Ah oui. Pour vous peut-être.

Arthur: Je peux pas... Hein. Je peux pas simplement plus la voir comme ça d'un seul coup ça n'a pas de sens.

Drusilla: Quand on tient aux gens on trahit pas leur confiance.

Arthur: Bien sûr que si. (rire amer)

Drusilla: Comment ça bien sûr que si ?!

Arthur: Bien sûr que si. De qui d'autre est-ce que tu veux que je trahisse la confiance ? Qui d'autre me la donne sa confiance ? J'ai qu'elle à trahir.

Drusilla: ... Faut que vous partiez.

Arthur: Non. N'importe quoi... Voilà. Je m'en fous. Je partirai pas je veux la voir !

Drusilla: Pourquoi ?!

Arthur: Parce que je vais pas bien.

Drusilla: Bah elle non plus elle va pas bien.

Arthur: Alors justement pourquoi est-ce qu'elle me parle pas ? Enfin mon dieu à moins de buter un autre chef ostrogoth au milieu de son atrium, je vais pas lui faire plus de mal que je ne lui en ai déjà fait ! (quelques secondes de silence s'écoulent)

Drusilla: Qu'est-ce que je lui dis ?

Arthur: Que je veux la voir.

Drusilla: Elle voudra pas !

Arthur: Que je vais pas bien ! Que je pleure.

Drusilla: Vous pleurez pas.

Arthur: Si je pleure.

Drusilla: Ah non vous pleurez pas.

Arthur: Heu, j'ai envie de pleurer. Hein. Voilà. Après est-ce que c'est bloqué heu... (désigne son corps) Est-ce que je sais ? (La servante se lève en silence et se dirige vers la chambre de sa maitresse. Elle revient quelques minutes plus tard et se rassoit sur le banc, toujours muette.)

Drusilla: Elle je sais pas si elle a envie de pleurer mais elle pleure. Pour de bon. Vous pouvez y aller. (Arthur se lève, elle le retient.) Et soyez gentil de pas en remettre une couche hein. Vous avez fait assez de mal comme ça. (Arthur se dirige lentement vers la chambre d'Aconia.)

 

***

Bohort Ier contemple l'horizon, en attente du retour de son fils.

***

 

Aconia: J'ai fait mon travail. Je t'ai fait lire, je t'ai fait écrire, je t'ai appris l'algèbre, je t'ai amené au théâtre, je t'ai expliqué tout ce que je savais sur Rome. Je vois pas ce qui me reste à faire. (assise sur son lit, les bras autour de ses genoux)

Arthur: C'est tout ? (assis sur un siège)

Aconia: Quoi c'est tout ?

Arthur: C'est pour ça que vous pleurez, parce que vous avez fini votre travail ?

Aconia: Voilà.

Arthur: Mais aussi parce que j'ai buté un gros con dans votre atrium.

Aconia: Voilà.

Arthur: Y a rien d'autre ?

Aconia: Non.

Arthur: Vous voulez pas de calin.

Aconia: Non.

Arthur: Non. Vous voulez que je m'en aille ?

Aconia: Non. Non plus.

Arthur: (souffle et regarde le plafond) Alors oui. Très bien. Je vais où ? (écarte les paumes à plusieurs reprises)

Aconia: Là. Sur le fauteuil. 

Arthur: Sur le fauteuil... (Pose la main sur son menton et la dévisage du coin de l'oeil. Aconia, bouge, inconfortable, mais continue de regarder droit devant elle.)

***

 

Taverne. Hervé agite les dés avant de les jeter sur la table.

Perceval: Bah alors?Vous dites pas cu de chouette ?

Hervé: Cu de chouette.

Perceval: Ouais mais non faut être sur le coup là ! C'est pas à moi de faire vos annonces à votre place !

Nonna: Surtout que c'est pas le moment, on annonce pas un cu de chouette après une relance de quatorze. (main collée à sa joue, a l'air de s'ennuyer ferme)

Perceval: Bah si ça change rien ça.

Nonna: Quoi ?!

Tavernier: Heu non non vous engueulez pas... (Nonna lui fait signe de se taire)

Nonna: C'est moi qui vous ai appris à jouer et maintenant vous allez me dire comment on fait ?!

Perceval: Cu de chouette on l'annonce à chaque fois.

Tavernier: Hé peut-être que vous jouez aux règles à l'Aquitaine. (sourit)

Nonna: (sourire mauvais) Aux règles à l'Aquitaine... C'est des claques dans le pif que vous cherchez vous ?

Tavernier: Hé non non mais je dis ça parce que je vois que vous êtes pas d'accord avec votre petit-fils. (bouge les mains, désigne Nonna et Perceval)

Nonna: On est jamais d'accord avec mon petit-fils. (regarde ce dernier)

Perceval: Mais c'est les règles du Pays de Galles, cu de chouette on l'annonce quand on veut. (s'énerve)

Nonna: Hé ben vous jouez comme vous voulez, vous inventez vos règles si ça vous chante, moi j'en ai marre ! Je rentre au Pays de Galles ! (frappe Perceval à l'épaule) Vous vous débrouillerez sans moi ! (se lève de table et monte les escaliers)

Perceval: Non mais mamie, arrêtez !

Nonna: Zut !

Perceval: Vous allez pas partir maintenant il fait nuit noire !

Nonna: Zut ! (Perceval reporte son attention sur le jeu, une main sur la joue et un air triste sur le visage)

Hervé: (jette les dés sur la table) Et là je passe mon tour ou on change de sens ?

Perceval: ... ZUT! Mamie ! (Court après sa grand-mère. Hervé rejette les dés sur la table.)

Tavernier: (déprimé) Non mais là... (Il tape du plat de la main sur la table, et fait un geste en direction de l'escalier. Il secoue la tête d'un air dépassé, sous l'oeil tranquille d'Hervé.)

***

 

La nuit est tombée sur la villa Minor. Les rideaux s'agitent sous le vent. Aconia dévisage Arthur, couché à côté d'elle dans son lit.  Il semble encore endormi. Elle se lève en silence, et attache ses cheveux en une grande queue de cheval. Soudain, une main vient caresser avec admiration le haut de son dos. La peau de la romaine tremble sous le toucher de son jeune amant.

Aconia: Pourquoi tu n'y arrives pas ?

Arthur: Je sais pas.

Aconia: Ca t'es déjà arrivé ?

Arthur: Je sais plus.

Aconia: Si tu sais. (dans un soupir, il vient se placer derrière elle)

Arthur: Non ça m'est jamais arrivé avant.

Aconia: Je sais pourquoi.

Arthur: Oui. Pourquoi ?

Aconia: C'est la différence d'âge.

Arthur: Voilà. J'en étais sûr.

Aconia: C'est pas vrai peut-être ?

Arthur: Non c'est pas vrai.

Aconia: Si c'est vrai. Avec tes copines tu y arrives très bien.

Arthur: Oui mais, vous êtes pas ma copine. Quand je suis ici avec vous, dans cette grande maison, chez les riches, j'ai l'impression d'avoir trop de chance. Je mérite pas de coucher avec vous.

Aconia: Tu mérites pas ?

Arthur: Je mérite pas. Je vous mérite pas vous.

Aconia: Qu'est-ce que le mérite vient faire là-dedans ?

Arthur: Ecoutez vous me posez une question j'essaie de répondre. En tout cas c'est pas la différence d'âge. (il l'enlace et la berce, elle ferme les yeux de bien-être)

***

 

Les prisonniers sont affalés au sol. Ils ne bougent plus, épuisés.

Cordius: Oh! Hé! Dites donc, ça va?Heu quand je dis tout le monde devant la tente de commandement, ça marche aussi pour toi. (se dirige vers un soldat muni d'un seau)

Serviteur: Mais je vais juste, jeter des épluchures.

Cordius: Oui et tu veux les jeter où tes épluchures ? En Germanie? (rit de sa propre blague) Balance-moi tes saloperies et radine sur le champ. (hurle) Parce ce que quand je dis tout le monde, (tourne le doigt dans les airs) hé ben c'est tout le monde ! (le soldat vide son seau devant les prisonniers) T'es gentil. (Ils partent. Elane se précipite alors sur les épluchures et commence à les engloutir.)

Karadoc: Hé faites péter oh !  (tire sur ses chaines et s'avance vers son ami) Balancez-en par ici qu'est-ce que vous foutez ? Par là vous allez pas nous laisser crever! (Elane continue de manger, un air fou sur le visage.)

Prisonnier: De toute façon j'aurai pas la force de mâcher. (Elane ramène la nourriture vers l'arbre à lequel il est attaché et contemple avec méfiance les environs. Karadoc le regarde faire, impuissant. Ses chaines l'empêchent en effet de bouger comme il le voudrait. Il semble sur le point de pleurer.)

***

 

Arthur: J'en ai plein le dos de leurs conneries ! J'ai rien demandé moi j'emmerdais qui à l'urbaine?Personne ! (Le jeune homme fait les cent pas dans la chambre de l'Imperator. Helvia épluche une pomme à César, qui est déjà en train d'en déguster une.)

Helva: Arrêtez de crier hein.

César: Laissez-le... (pose sa main sur la sienne pour la calmer)

Arthur: Arturus centurion Arturus Dux Bellorum, je suis chef de guerre j'ai jamais donné un ordre à personne, j'ai même pas eu le temps !

Helva: Chut du calme arrêtez de crier vous êtes dans la chambre de César !

César: Ouais mais non vous aussi vous êtes dans la chambre de César pourtant dès qu'il s'agit de l'ouvrir...

Arthur: Ah bah tenez vous par exemple hé ben depuis que je suis Dux vous savez pas vous avez même plus le droit de m'adresser la parole.

Helva: (méprisante) Quoi? (A César) C'est vrai ?

César: Ah oui c'est vrai. Cela dit normalement vous avez pas le droit de m'adresser la parole à moi non plus. (Helvia ouvre la bouche, outrée) Bon bah mettons que vous avez une dérogation parce que...

Arthur: Je mérite pas d'être chef de guerre, je mérite pas d'être centurion, je mérite même pas de faire son boulot à celle-ci qui passe ses journées à vous torcher le cu !

Helva: Ca suffit maintenant hein !

César: Ah bah oui là quand même heu hé oh...

Helva: Dux Bellorum ou pas s'il faut vous sortir de cette chambre par la peau du cu j'ai besoin de personne. (Arthur se tait et tourne la tête, le cerveau en ébullition)

César: Ecoute-moi Arturus.

Arthur: Non.

César: Ecoute-moi bon sang !

Arthur: Je mérite pas d'être chef.

César: Mais on devient pas chef parce qu'on le mérite, andouille. On devient chef par un concours de circonstances. On le mérite après. Moi il m'a peut-être fallu dix ans pour mériter mon grade. Si pas vingt. Parce que tous les jours j'ai travaillé pour pas nager dans mon uniforme. Hé il y a pas trente-six solutions, Arturus, hein, hein, fait semblant. (Arthur a le regard rivé sur son mentor) Fait semblant d'être Dux, fait semblant de mériter ton grade, fait semblant d'ê, d'être un grand chef de guerre. Si tu fais bien semblant un jour tu verras, t'auras plus besoin. Bon. (Arthur récupère son casque et sort de la pièce, silencieux. César prend une pomme des mains d'Helvia et pose un doigt sur ses lèvres pour lui faire comprendre de se taire. Son regard est rivé sur le jeune général.)

***

 

Tout le monde est réuni devant la maison des Gaunes pour écouter un conteur raconter les exploits de Bohort. Ce conteur est en réalité un des brigands qui l'a attaqué.

Brigand :  (placé en hauteur, il surplombe ses auditeurs) Et le valheureux Bohort de sa fière épée, a mis en fuite la redoutable bande armée qui menaçait le peuple de Gaunes.

Evaine: Oh oh mon dieu pourquoi ne rentre t-il pas ? (applaudit, joint les mains et se met à les agiter)

Bohort Ier : Bé il fête sa victoire dans quelque taverne !

Lionel: Mais est-il possible ? (Lui et sa femme sont situés en retrait, juste à côté de leur maison. Lionel semble souffrir du dos, et sa femme l'aide à tenir debout.)

Bohort Ier : Comment, est-il possible?Puisque l'on le vient nous dire jusque sous notre nez ! (Evaine hausse les épaules et son mari ouvre grand les bras)

Brigand : Partout les gens colportent que le seigneur Bohort est le plus redoutable vengeur que le pays ait connu !

Bohort Ier : Magnifique !

Evaine: (frappe dans ses mains, extatique) Oh c'est magnifique ! (la femme de Lionel rentre en trombe dans leur maison et le tire par le bras)

Lionel:  (se force à sourire) Oui. Magnifique. (rentre à son tour, sous le regard gêné de ses parents)

Bohort Ier : Allez. Que l'on prépare sur le champ une fête en l'honneur de mon digne héritier. Pour Bohort ! (lève le bras et le poing)

Serviteurs : Pour Bohort ! (ouvrent grand les bras)

Bohort Ier : Pour Bohort !

Serviteurs&Brigand : Pour Bohort ! (ouvrent grand les bras)

Bohort Ier : Pour Bohort !

Serviteurs&Brigand : Pour Bohort ! (ouvrent grand les bras)

Evaine applaudit et joint les mains, radieuse. Bohort Ier arbore quant à lui un franc sourire, les bras joints derrière son dos.

***

 

Macrinus: Tu me vires tout ça! Je veux pas voir un mec crever au milieu du chemin. Tu les pends ! Proprement.

Cordius: Oui mais le truc c'est que ce matin je suis tout seul pour les amener à la potence. Alors, celui-là il est tellement faible qu'il tient à peine sur ses jambes. Et puis l'autre là-bas c'est pareil.

Macrinus: (regarde Elane) Celui-là là il tient pas sur ses jambes non plus ? (regard fou) Hein ? (avance son visage près de celui de Cordius, menaçant)

Cordius: Non mais celui-là heu peut-être si. Si si à la limite heu...

Elane: Attendez j'ai l'air en forme comme ça mais je me sens pas super bien, j'ai trop bouffé.

Macrinus: Bon bah lui tu le pends! Proprement! Les deux autres là...

Cordius: Oui bah alors les deux autres... Je peux pas les laisser simplement crever, hein, et dès que j'ai deux légionnaires sous la main je leur dis de se les ramer, et hop hop, terminé !

Macrinus: CA VA ! Celui-là tu t'en occupes, je veux pas te voir glander. C'est compris ?

Cordius: Oui c'est compris. (mal à l'aise)

Macrinus: Allez. (part)

Cordius: Debout.

Elane: Je peux pas je suis trop faible.

Cordius: Non mais allez mon pote fais, fais un effort, dans dans dix minutes t'es pendu et on en parle plus. (la mort dans l'âme, Elane se lève)

***

 

Forêt.

Bohort: Ah écoutez je suis content vraiment on a un beau résultat. (les bandits sont tous vêtus de vert)

Urgan : Mm. mais j'avoue que je suis un peu surpris quand même, c'est vrai que ça change pas mal par rapport à, à l'accoutrement précédent.

Bohort: Mais vous allez vous y faire. C'est normal au début, l'étoffe est raide.

Urgan : En revêche, je suis assez satisfait par l'esprit camouflage. Oui quand on en parlé, patatra, je l'ai pris pour un camouflet...

Bohort: Je peux vous dire que ça n'a pas été facile de marier le confort, la discrétion et le style. Vous pouvez être sûrs que vous ne retrouverez pas ça chez tout le monde.

Urgan : Non mais c'est vrai qu'on, bon, on peut effectuer des mouvements sans gêner le mouvement... (effectue des mouvements amples)

Brigand: (arrive en courant) Ca y est, tout le monde est au courant. Les gens sont très émus, surtout votre père.

Bohort: (sourire radieux) J'y vais, et vous me ferez le plaisir de tenir votre parole. Partout où vous passerez...

Urgan: Partout où nous passerons, nous raconterons que le redoutable Bohort le jeune nous a mis hors de ses terres. Et qu'on ne nous y reprendra plus tant la leçon fut, amère ! Et c'est un prompt renfort.

Bohort: Parfait.

Brigand: Et si on nous demande qui c'est qu'a fait les habits, on répond ?

Bohort: Mais non voyons !

Urgan : Ah oui heu une dernière chose, vous préférez Bohort le jeune ou Bohort l'ami du raisin? Parce que j'ai réfléchi sur la deuxième possiblité ça fait plus fruité. Mais c'est vous qui voyez.

Bohort: (sourire gêné) Tenons-nous-en à notre première version.

Urgan : Fidélité est mère de raison. Boum !

Bohort: Adieu. Et surtout insistez sur ma sauvagerie ! (Urgan fait une courbette pour lui dire au revoir. Une fois le seigneur parti, les quatre bandits se mettent à gesticuler et à grimacer, car l'étoffe les gêne.)

***

 

Tout est flou. Soudain la vision de Karadoc s'éclaire.

Lancelot: Hé! Hé! Allez faites un effort réveillez-vous.

Karadoc: Qui c'est ?

Lancelot: Je viens de vous détacher. Il faut que vous partiez tout de suite. (le fait boire)

Karadoc: Elane ?

Lancelot: Quoi?

Karadoc: Elane un chintok.

Lancelot: (tourne la tête) Je sais pas si ça a un rapport mais, un jeune homme asiatique est pendu derrière le camp. (Karadoc est livide) Quant à votre copain là-bas, heu je l'ai détaché mais il tient pas debout, faut que je le prenne sur le dos, seulement je peux pas en porter deux. Alors il faut vous lever mon petit père, allez ! Vous pouvez le faire, faites un effort. (l'aide à se relever) Vous allez y arriver. Vous vous souviendrez? Je m'appelle Lancelot du Lac. Lancelot du Lac et je vous ai sauvé la vie. (regard perçant)

Karadoc: Lancelot du Lac ?

Lancelot: Voilà. N'hésitez pas à raconter ça partout où vous passez. Hein. Maintenant tirez-vous, allez, avant qu'un romain arrive. Vous marchez pas sur les sentiers, passez par la forêt, allez filez. (Le chevalier blanc se dirige vers l'autre prisonnier. Mal en point, Karadoc rampe vers les arbres.)

***

 

Mamercus: Comment ça on passe notre vie là-dedans ?

Publius: Le sudatorium c'est fait pour se détendre, sauf qu'à encaisser les conneries de monsieur Sallustius à longueur de journée, il faut en rajouter deux couches de sudatorium.

Mamercus: Moi je me sens pas tellement détendu hein. Bon ça va mieux mais c'est pas encore ça.

Servius: Et heu en vous cognant dessus avec un gros bâton, comme pour la bidoche, ça vous détendrait pas la gueule un bon coup ça ?

Marcus : Sallustius dis à ton animal de compagnie d'arrêter de nous menacer.

Vibius: On pourrait peut-être très bien le mener aux lions du cirque hein, ça lui apprendrait à respecter ses supérieurs.

Servius: Supérieurs de mes deux.

Publius: Et allez ça repart !

Sallustius: Non non ça ça repart pas forcément, ça peut même être très court. Non il suffit que, vous bricoliez une petite signature là-dessus et hop. Je vous laisse transpirer tranquilles.

Mamercus: Encore un truc à signer?Mais on arrête pas de t'en signer des trucs et des machins là...

Publius: Il est pas Dux Bellorum ton petit chouchou?On l'a pas déjà signée ta dernière lubie ?

Sallustius: Sisi il est Dux Bellorum mais maintenant il faudrait qu'il soit Dux Totius Britanniae.

Hurlements de rire, sous le regard impassible des deux sénateurs.

Vibius: Non mais c'est pas possible hein. Hein il il faut que t'ailles faire des soins.

Marcus: Hé hé hé tu préférerais pas le bombarder directement empereur?Ah bah ah bah hé qu'est-ce qui y a, qu'est-ce qui y a à t'emmerder avec les grades intermédiaires après tout.

Mamercus: Tiens moi j'ai un petit neveu qui passe un cap difficile là. Ma sœur se plaint que toute la journée il se tripote le zizi. Hé ben hé suffirait de le coller général ou sénateur ça réglerait le problème. (fou rire général)

Servius: Remarquez hein, on peut être sénateur et continuer à se tripoter le zizi. Moi j'en connais qui font les deux. (silence)

Sallustius: Attends attends heu, heu, il faut qu'il soit Dux Totius Britanniae parce que ça fait partie de la manœuvre, bande de pétzouilles. Pourquoi est-ce que je fais ça ? Non non mais attendez écoutez-moi bien pourquoi est-ce que je fais ça?Pour récupérer la Bretagne. Hein. Et pour récupérer la Bretagne il faut que le petit soit chef de toute la Bretagne. Dux Totius Britanniae merde.

Publius: Mais mais y en a marre il il passe trois grades par semaine ton petit merdaillon.

Servius: Qu'est-ce que ça peut vous foutre ?

Sallustius: Attends, attendez. Attendez, c'est une question de mérite c'est ça?Hein? Il le mérite pas c'est ça ?

Marcus: Non.

Vibius: Il il, oui il ne le mérite pas. Non ça il le mérite pas. (Servius et Sallustius sont au bord du fou rire)

Sallustius: Alors attendez, alors là excusez-moi, heu non mais c'est...Et je vais vous poser une question simple. Et vous vous le méritez?Ah non mais répondez est-ce que vous le méritez?Est-ce que, est-ce que vous méritez votre place ? Lurco. Tu devais aller en Germanie. C'est ta tante qui t'a fait rentrer au Sénat. (Marcus regarde ailleurs, mal à l'aise) Pisentius! Pas une seule année dans la légion, pas une seule. Je me demande même parfois si t'as tenu déjà une arme dans ta vie. (Vibius le dévisage, les yeux ronds et l'air choqué) Desticius c'est ton père qui a donné la moitié de ses terres pour que quelqu'un puisse prendre ta place en Afrique. C'est vrai ou c'est pas vrai ? (Publius lève les yeux au ciel, clairement de mauvaise foi) Vous êtes tous des planqués tous, tous, tous, tous, tous, tous. (les quatre sénateurs sont désormais dans leurs petits souliers)

Mamercus: Heu et moi ?

Servius: Quoi toi ?

Mamercus: Bah je sais pas il parle pas de moi. Parce que dans le genre planqué je peux vous dire que... (il rit)

Sallustius: Vous allez me signer cette tablette.

Servius: Et on a besoin de votre accord pour affrêter un trirème. (murmures) Un trirème ! Mais parce qu'il va en Bretagne le gamin. Il va pas y aller à la nage non? Faut que ça ait un petit peu de gueule quand meme non ?

Sallustius: Vous allez me signer cette tablette et vous allez me la signer maintenant. Parce que le petit mérite son grade largement autant que vous méritez votre place. Largement. (il sort, grave)

Marcus: Quand même... Il est costaud là pour les sorties dramatiques hein. Ah ouais là parce que à chaque fois ça a, ça a une gueule... Hein. Ouais. Parce que genre il revient et puis il refait... (imite le mouvement de buste du sénateur)

Ils parlent tous en même temps. Servius se cale confortablement contre le mur, un sourire narquois aux lèvres.

Publius: Ouais ouais...

Mamercus: Non non c'est vrai...

Vibius: Ca c'est vrai... Ca ça a une gueule...

Publius: Ca...

Marcus: Ouais ouais ouais ouais...

Publius: Ca... y a une force un truc...

Mamercus: Qui vient de l'intérieur... Surtout dans le...

Publius: Ouais ouais...

***

 

Karadoc entre dans la taverne et s'installe sans manières au comptoir.

Karadoc: (entre) A bouffer ! À bouffer, à bouffer, à bouffer! (se met à manger tout ce qu'il trouve) Vous inquiétez pas je paierai tout. Ah patron tout ce qui y a sur la table vous le multipliez par six et au trot !

Tavernier: Ca marche !

Karadoc: Ah je vais vous dire le mec qu'a décidé de me déssouder les miches de ce tabouret je lui souhaite bien du courage. Allez donnez-moi un autre là donnez-moi un bon poulard. Y a moins de noisettes.

Perceval: (assis à une table plus loin, se tourne vers Karadoc) Y en a pas moins. Quand vous coupez une tranche, si vous additionnez les éclats de noisettes, vous arrivez à une moyenne de une quarante. Si vous faites vingt-cinq tranches dans le même saucisson, en tenant compte que les tranches des extrémités sont plus petites, vous avez entre trente-deux et trente-quatre noisettes dans le même saucisson.

Karadoc: Pourtant on aurait dit qui y avait moins de noisettes.

Perceval: Y en a le même nombre que les autres. Parce que la fin c'est la même pour tous les saucissons. Avec une moyenne de trente-deux à trente-quatre noisettes par pièce. Seulement avec le hasard de la coupe, vous êtes tombé sur une tranche où les éclats étaient moins répartis.

Karadoc: Du coup je peux taper dans les deux ?

Perceval: Ouais ouais. Faites-moi confiance.

Karadoc: (se met à manger) Hé. (relève la tête) Merci hein ! (Perceval ferme un oeil, grimace et hoche la tête)

***

 

Caserne.

Glaucia: Allez. Tu le finis ou c'est le fouet. T'entends Papinius ?

Papinius: Je peux plus...

Procyon: Si tu peux plus c'est le fouet.

Manilius: Foutez-lui la paix vous voyez pas qu'il va crever !

Glaucia: Ta gueule Manilius. (ce dernier le dévisage avec haine) Si tu l'ouvres encore une fois je te fais pendre. Et tais-toi bien parce que j'attends que ça.

Procyon: Moi aussi.

Glaucia: Allez Papinius!

Papinius: Je je peux pas !

Glaucia: Allez !

Arthur: Debout. (Tout le monde se lève. Falerius et Caius aident Papinius à se relever. Du sang s'échappe du nez du jeune homme.) Ca a l'air un peu con de le dire moi-même mais comme personne le fait. Tu me salues plus toi ?

Glaucia: Ave Arturus. (Arthur s'avance  vers les chefs de la milice avec un sourire tranquille aux lèvres)

Arthur: Quand je dirai soldat, vous léverez la main. Tous les deux. (les dévisage avant de s'approcher de Papinius) Combien tu peux faire de pompes ?

Publius: Maintenant ?

Arthur: Oui maintenant.

Caius: Si il refait une pompe là ce sera sa dernière.

Manilius: Tu vas pas lui faire faire des pompes.

Arthur: Non mais je te pose une question simple. Tu me réponds ce que tu penses. Combien tu peux faire de pompes, c'est quoi ton maximum ?

Papinius: Ben.. Une.

Arthur: Une.

Papinius: Une.

Arthur: Bon. Fais-en deux.

Papinius: Deux ?

Arthur: Deux. Deux belles hein. Deux vraies jusqu'en bas et tout. Allez détends-toi, respires.

Falerius: Allez défonces-toi.

Manilius: C'est maintenant mec.

Caius: Allez tu mets tout dans ces deux pompes là. (Papinius s'exécute et dévisage Arthur, un air de défi sur le visage)

Arthur: Une. Et... (Papinius souffre mais n'abandonne pas) Deux. Repose. (il s'effondre, souffrant) Deux fois plus de pompes que son maximum. Deux fois plus. Qui comme moi penses que Papinius a tout ce qu'il faut en lui pour devenir un grand soldat ? (se tourne vers Glaucia et Procyon, qui lèvent la main, stupéfait) Tu vois même eux ils le savent. (se place devant Glaucia et le regarde en silence) Ca fait combien de temps que t'es pas foutu de les monter les deux pompes toi ? (Ce dernier hoche la tête, livide. Procyon contemple son chef et hoche également la tête, l'air d'approuver Arthur. Ses amis le fixent d'un air appréciateur. Quant aux yeux de Manilius, ils brillent de fierté. Le futur roi sort, laissant derrière lui une atmosphère transformée.)

 

GENERIQUE

 

Arthur entre dans la villa Minor.

Aconia: Tiens. On peut plus se passer de moi ?

Arthur: Précisément. J'ai bien réfléchi.

Aconia: A quoi ?

Drusilla: Ca me concerne ou il faut que je sorte? (indique la sortie du doigt)

Arthur: Ca vous... Concerne pas précisément non.

Drusilla: Je sors ? (remontre la sortie du doigt)

Arthur: Non mais attendez c'est tout con.

Drusilla: Je sors ou je sors pas ?

Arthur: Mais j'en sais rien. (la servante est agacée) Voilà. Donc j'ai bien réfléchi. Et je suis venu... Vous demander en mariage.

Aconia: ... Oh.

Drusilla: Oh ! Oh le con !

Aconia: Drusilla.

Drusilla: Oh le con le con le con !

Aconia: Drusilla.

Drusilla: Oh non mais qu'il est con.

Aconia: Mais laisse-le parler.

Arthur: Enfin je vois pas pourquoi je serais spécialement con...

Drusilla: Ah non là là, ça vous êtes spécialement con.

Aconia: Drusilla c'est un général quand même.

Drusilla: Ah non mais oui mais là, oh le débile !

Arthur: Mais pourquoi?! Qu'est-ce qui y a de débile au bout d'un moment? (pause) Je vous aime, je pense à vous tout le temps. (Aconia a l'air troublée) Ah oui alors d'accord, oui alors d'accord, oui oui ça va ça va, qu'est-ce qui y a, c'est la différence d'âge c'est ça ?

Drusilla: La différence d'âge, oh le petit con ! (s'agite)

Aconia: Drusilla ça suffit.

Drusilla: Oh oui ça suffit.

Aconia: (sèche) Ca suffit. (tout le monde se tait) … Je suis déjà mariée.

Arthur: (cligne des yeux et hausse les sourcils)(la dévisage) Vous êtes déjà mariée ?  (Aconia confirme d'un mouvement de tête) D'accord. Tout à fait. Très bien, et votre mari il est ? (lève les épaules)

Aconia: Pas là.

Arthur: … Pas là. (cligne des yeux et regarde dans les airs)

Aconia: (triste) Je suis désolée. (la joue du jeune homme tressaute, avant qu'il ne la regarde à nouveau)

Drusilla (off): Oh le con.

Rédigé par ellielove pour Kaamelott Hypnoweb

Kikavu ?

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Nia110617 
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Naitia 
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Locksley, 25.03.2024 à 20:10

Pas beaucoup de promo... Et si vous en profitiez pour commenter les news ou pour faire vivre les topics ? Bonne soirée sur la citadelle !

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