À la taverne, Perceval et Karadoc discutent au comptoir avec le tavernier.
Perceval : C’est bien, y’a un peu de clientèle ce soir !
Le tavernier (tout en regardant dans la salle) : Oh, pas bien plus que d’habitude.
Perceval : Quand même, y sont onze. J’ai calculé sur les treize dernières années, dans les deux heures qui précèdent le coucher du soleil, vous avez une moyenne de 8,422.
Le tavernier en reste bouche bée, et Karadoc regarde son compagnon avec fierté.
Karadoc : Il est fort le salaud !
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Générique
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Dans un camp, dans la forêt. Perceval, Lancelot et Arthur sont autour d’une table, sur laquelle se trouve une carte.
Lancelot : C’est tellement simple ce qu’on vous demande !
Arthur (en pointant son doigt sur la carte): Juste, est-ce que vous pouvez amener vos hommes ici ?
Perceval : Moi, j’veux bien les amener où vous voulez, y suffit de me dire où !
Arthur (toujours le doigt sur la carte) : Qu’est-ce que j’suis en train de faire avec mon doigt, là ?
Perceval : Non, non, mais en vrai, par sur la carte, j’comprends rien aux cartes !
Lancelot (agacé) : Ah non mais c’est pas vrai ! Vous le fait exprès !
Arthur : Vous reconnaissez bien la rivière, là ?
Perceval : Où ?
Arthur : Le long machin bleu au milieu !
Perceval (étonné) : C’est la rivière ça ?
Lancelot (en colère) : Mais qu’est-ce que vous voulez que ce soit ?
Perceval : De toute façon on est 112, et les autres d'en face ils sont 744. Si vous nous envoyer à la rivière on va se faire fumer.
Lancelot (étonné) : 744 ?
Arthur : Les espions ont dit entre 500 et 600 hommes.
Perceval : Ben y sont 744 en comptant les 13 du commandement.
Lancelot : Qu’est-ce que vous en savez ?
Perceval : Ben j’les ai bien vus, tout à l’heure, du haut de la colline !
Lancelot et Arthur se regardent, stupéfaits.
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Au château, dans une salle, Perceval est accompagné de Karadoc. Il s’est fait convoquer par Lancelot et Arthur.
Lancelot : Bon, on vous a préparé un p’tit test.
Arthur : C’est juste pour se rendre compte.
Perceval (ne comprenant pas) : Se rendre compte de quoi ?
Lancelot : Mais rapport à l’autre fois, quand vous avez compté les ennemis.
Arthur : C’est pour voir si vous avez un don, ou si vous êtes définitivement un nullos.
Perceval (étonné) : Un don ?
Arthur : Ben oui, parce que si c’est pas du flan c’est même carrément exceptionnel !
Perceval : C’est exceptionnel de savoir compter ? Attendez, vous vous foutez de moi ?
Karadoc (à Perceval) : J’vous l’ai toujours dit, c’que vous faites avec les chiffres, même moi j’arrive pas à le faire.
La réflexion de Karadoc cloue le bec à Lancelot et Arthur. Après quelques secondes de silence, l’expérience reprend.
Arthur (à Lancelot) : Bon bref, on va essayer de se rendre compte. Passez-moi le sac !
Lancelot (se penchant de chaque côté de sa chaise) : Ben, il est plus là ?
Perceval : Qu’est-ce que c’est comme sac ?
Lancelot : Un sac en toile…
Arthur : Plein bourré de p’tits morceaux de pain sec…
Karadoc : Ah ! J’les ai bouffés ces trucs !
Lancelot : Quoi ?
Karadoc : Les p’tits croutons tout vieux, genre pour les lapins ?
Arthur et Lancelot font signe de la tête que oui.
Karadoc : J’savais pas c’que c’était. Dans l’doute, j’les ai bouffés !
Lancelot (fâché) : C’était pour les faire compter à Perceval, espèce de débile !
Karadoc : A vu de pieds, y’en avait une soixantaine.
Arthur : Mais on s’en fout de vos estimations, à vous !
Lancelot (ironique) : Et qu’est-ce qu’on va lui faire compter, maintenant, les pierres du château ?
Perceval : 16 130 !
Lancelot (stupéfait) : Hein, pardon ?
Perceval : Normalement ça devrait faire 16132, mais y manque une pierre à la tour est, et une autre qui s’est barrée sous une échauguette.
Lancelot (à Arthur) : Si c’est vrai c’est stupéfiant.
Arthur : Ouais, sauf que moi quand j’ai fait construire le château ils m’en ont facturés 24 500, des pierres ! Alors si c’est vrai ça veut dire que je me suis fait enfler de…
Perceval : 8 370 !
Arthur et Lancelot regardent Perceval, l’air stupéfait.
***
Lancelot : Et bien nous ferons part de votre particularité à la prochaine réunion de la table ronde. Y’aura pt’ête quelqu’un pour exploiter l’idée.
Arthur et Lancelot sont septiques.
Arthur : C’est quand la prochaine réunion ?
Lancelot : Dans deux jours.
Perceval : Dans deux jours ? J’croyais qu’c’était après demain !
Lancelot : Oui, après-demain, dans deux jours.
Perceval (ne comprenant pas) : Mais comment vous voulez dire ?
Lancelot : Après-demain, dans deux jours, c’est pareil !
Perceval : Ca dépend à partir de quand ?
Arthur (commençant à s’énerver) : Comment à partir de quand ?
Perceval (essayant de comprendre) : Après-demain, à partir d’aujourd’hui ?
Arthur : Evidemment, pas à partir de demain !
Lancelot : On vous dit dans deux jours ! A partir de quand vous les compter, vous ?
Perceval : C’est pour ça, j’vous demande !
Karadoc : Nan mais, quand vous dites après-demain, c’est…
Perceval (coupant Karadoc) : Non mais moi j’le dis jamais, moi !
Lancelot (énervé) : Mais qu’est-ce que vous nous chanter avec vos après-demain !
Perceval : De toutes façons les réunions de la table ronde, c’est deux fois par mois ! Donc si le mec il dit : après-demain, à partir de dans deux jours, suivant s’il le dit à la fin du mois ça l’reporte.
Arthur : Non c’est n’importe quoi.
Lancelot (à Arthur) : Non, j’vous avais dit, y’avait quand même peu de chance.
Arthur (à Lancelot) : Dites, et pour les pierres du château c’est du flanc ou pas ?
Lancelot : Ah mon avis, non. Toute façon on va pas les compter !
Arthur soupire.
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Générique
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Perceval et Karadoc sont dans les couloirs du château.
Perceval : Moi, tout ce qui est date, j’m’embourbe.
Karadoc : Moi, c’est l’inverse. J’sais pas super bien compter, mais les dates, c’est mon rayon.
Perceval : Ah ouais ! Putain, j’sais pas comment vous faites !
Karadoc : Par exemple vous prenez aujourd’hui. Vous comptez 7 jours. Ça vous emmène dans une semaine. Et ben on sera exactement le même jour qu’aujourd’hui.
Perceval (admiratif) : Ah ouais !
Karadoc voix off : Ah une vache près, c’est pas une science exacte.
Rédigé par Aelis pour Kaamelott Hypnoseries