Arthur et Guenièvre sont assis l’un en face de l’autre à table. Ils sont en train de manger dehors, dans la cour du château.
Arthur : Oh, regardez. La petite coccinelle, toute mignonne.
Guenièvre écrase l’insecte avec la paume de sa main.
Arthur : Mais qu’est-ce que vous foutez ?
Guenièvre : Je croyais qu'elle vous dérangeait ?
Arthur : J’ai pas dit, eurk ! Regardez la petite coccinelle toute mignonne !
Le roi se lève et s’éloigne.
Guenièvre : C’est pas ce que vous avez dit ?
***
Générique
***
Dans la forêt. Calogrenant et ses hommes s’avancent vers Arthur et Léodagan.
Calogrenant : Eh bah il est pas à côté le camp ennemi, je vous le dis moi.
Arthur : Alors, ils se rendent ou ils se rendent pas ?
Calogrenant : Ah non, ils se rendent. Ils pètent de trouille ces cons.
Léodagan : Quand même. Comme quoi les catapultes ça coute cher mais ça impressionne.
Arthur : Oh et... (Le roi siffle et fait signe à Léodagan de se taire) Hein.
Calogrenant : Oh merde.
Léodagan : Qu’est-ce qu'y a ?
Calogrenant : Oh non, j’ai oublié votre cadeau là-bas.
Arthur : Quel cadeau ?
Calogrenant : Bah le cadeau. C’est une tradition chez ces glands. Quand on se soumet, on donne un truc au chef d’en face.
Arthur : Oh non mais on s’en tape de ça, non ?
Calogrenant : Ah ils vont mal le prendre, hein.
Léodagan : Qu’est-ce qu’on en a à foutre. Ils se rendent de toute façon.
Calogrenant : Mais si on va pas chercher le cadeau, ils vont se vexer et ils vont peut-être pas se rendre.
Arthur : Qu’est-ce que c’est comme cadeau ?
Calogrenant : Un bouc.
Arthur : Quoi ?
Calogrenant : Un petit bouc. C’est précieux pour eux, hein.
Léodagn rigole.
Léodagan : Oh les pegus !
Arthur : Mais qu’est-ce que vous voulez que je foute d’un bouc ?
Calogrenant : Mais c’est un petit mâle. Il s’appelle "Ferme ta gueule". Parce que quand il est né, il arrêtait pas de couiner.
Léodagn rit toujours et montre le roi du doigt.
Arthur : Oui oh, oui.
***
Demetra est assise sur le lit aux côtés d’Arthur, qui tient le petit bouc dans ses bras.
Demetra : Vous avez l’intention de me donner des explications, ou pas ?
Arthur : A propos de quoi ?
Demetra : A propos de ça.
Arthur : C’est un peu compliqué. C’est une histoire de protocole en fait. J’suis pas sûr que ça vous intéresse des masses le protocole.
Demetra : Le protocole non. Mais ce que vous foutez avec un bouc dans mon lit, je m’ferais volontiers une idée.
Arthur : Disons que c’est un cadeau.
Demetra : On vous offre des boucs à vous maintenant ?
Arthur : On m’offre des tas de choses.
Demetra : Bon, est-ce que vous pouvez vous dépêcher de ramener ce machin à la bergerie ?
Arthur : Mais j’vais pas le mettre à la bergerie, il faut le nourrir au biberon. Ils l’ont retiré à sa mère trop tôt ces cons là. Tiens, d’ailleurs il doit avoir les crocs.
Arthur prend un biberon, alors que sa maîtresse soupire.
Demetra : Vous vous rendez compte que vous emmenez des boucs dans ma chambre ?
Arthur : Mais j’emmène pas, des boucs, déjà.
L’animal se nourrit de lait.
Arthur : Et puis je vais vous dire une chose, hein. Et bah si le service vous débecte et bah, rien ne vous empêche de retourner chez votre père. La vie à la ferme y a rien de plus sain.
Demetra : Bravo. Très classe. Tout ça pour pas fournir d’explication.
Arthur : Mais j’ai pas d’explication à fournir. Je suis chez moi ! N’oubliez pas que si vous étiez pas ma maîtresse, à cette heure-ci vous seriez en train de trier des blettes pour euh, la soupe de demain.
Demetra : Mais l’intérêt justement, d’être votre maîtresse, c’est d’arrêter de vivre comme une pécore. Non mais parce que, si c’est pour dormir avec des boucs, effectivement j’aurais mieux fait de rester chez moi.
Arthur : Mais retournez-y chez vous, personne ne vous retient. On est bien nous. Hein mon titou ? Oui. Doucement ! Tutu.
Demetra : Vous êtes quand même pas facile, hein. Comment il s’appelle ?
Arthur : Ferme ta gueule.
***
Arthur dort paisiblement, alors que Demetra est éveillée. Le petit bouc se met à brailler. La maîtresse secoue fortement le roi, qui se réveille en sursaut.
Arthur : Hein. Qu’est-ce qui se passe ?
Demetra : Oh, il faut faire quelque chose, parce que là j’suis au bord de la crise de nerf !
Arthur : Mais faire quelque chose à quoi ?
Demetra : Mais à votre bestiole qu’arrête pas de chevroter !
Arthur : Mais j’entends rien, moi.
Demetra : Bah là elle gueule pas mais ça fait une heure et demie qu’elle m’empêche de fermer l’œil.
Arthur : Vous êtes sûre que vous exagérez pas un peu ?
L’animal se met à crier.
Demetra : Oh bah tiens !
Arthur : Oh bah. (Le roi sort du lit et se lève) Il est là. Titi, titi, titi.
Demetra : Oh bah vous choisissez votre camp, vous.
Arthur : Mais vous allez arrêter de râler cinq minutes.
Demetra : Mais est-ce que vous allez finir par mettre cette saloperie dehors ?
Arthur : Si je faisais comme ça pour tous les emmerdeurs, vous passeriez une bonne partie de l’année en plein air vous.
Demetra : Bon écoutez. Prenez votre bestiau et allez dormir dans votre chambre !
Arthur : Ferme ta gueule ?
Demetra : Quoi ?
Le bouc crie.
Arthur : Ah, il est là... titi, titi, titi.
***
Générique
***
Arthur est de nouveau dans le lit aux côtés de sa maîtresse, en train de caresser l’animal.
Demetra : On s’demande vraiment qui vous préférez.
Arthur : Quelle est la différence entre la chèvre et vous ?
Demetra : Je sais pas mais je sens que ça va pas me plaire.
Arthur : La chèvre elle a bêlé cinq minutes. Vous, vous râlez depuis trois heures. Pensez-y.
Demetra : Oh, c’est malin.
Arthur : Ferme ta gueule.
Demetra : Oh et puis ce nom...
Arthur : Non, non. Là c’était pour vous.
Rédigé par Lee333 pour Kaamelott Hypnoseries
