- PROLOGUE -
Karadoc et Mevanwi sont dans leur lit, endormis. Karadoc se réveille. Les oiseaux chantent. Karadoc, après s’être étiré, se saisit d’un jambon sous son lit et s’en découpe un généreux morceau.
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GENERIQUE
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- ACTE I -
Arthur, Perceval et le Maître d’Armes déjeunent ensemble.
PERCEVAL (au Maître d’Armes): Hé ben, vous mangez pas ?
LE MAÎTRE D’ARMES : J’ai fini.
PERCEVAL : Fini ? Mais vous avez même pas commencé…
LE MAÎTRE D’ARMES : Un peu de raisin pour rafraîchir, éventuellement.
ARTHUR : Mais on en est pas aux fruits, là !
PERCEVAL : On a pas fini le deuxième plat de viande !
ARTHUR : Et puis il y a les volailles…
LE MAÎTRE D’ARMES : Libre à vous de vous suicider à petit feu en suivant le régime alimentaire d’un ours mais j’ai personnellement quelques principes d’hygiène qui m’engagent à plus de sobriété.
PERCEVAL : C’est vrai, ce qu’on dit ? Que vous bouffez que des graines ?
LE MAÎTRE D’ARMES : Je ne bouffe pas de graines ! Des fruits séchés, des fèves, des lentilles et surtout beaucoup d’eau et jamais d’alcool.
ARTHUR : Hé ben… Vous vous emmerdez pas, pendant les repas ?
LE MAÎTRE D’ARMES : Non. À moins qu’ils ne durent plus de trois heures comme aujourd’hui…
ARTHUR : Ça va, ça fait pas trois heures…
PERCEVAL : Quand on aura fini le fromage, les compotes et les fruits confits, ça fera sûrement trois heures…
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- ACTE II -
Le Maître d’Armes attend patiemment qu’Arthur soit prêt à commencer la séance d'entraînement. Arthur a l'air d'avoir trop mangé.
LE MAÎTRE D’ARMES : Alors ? Ça peine, hein ? Ça vous apprendra à vous taper une bassine de barbaque avant un combat !
ARTHUR : Un combat… Moi, je fais quelque passes pour vous faire plaisir et rideau. J’ai pas que ça à faire, non plus.
LE MAÎTRE D’ARMES : Vous vous tirez faire une sieste, je suppose ?
ARTHUR : Mais pas du tout !
LE MAÎTRE D’ARMES : Hé ben je sais pas comment vous faites ! Moi, après un repas pareil, je suis obligé de tenir le lit pendant deux jours !
ARTHUR : C’est une habitude à prendre ! C’est sûr que si vous bouffez que des graines…
LE MAÎTRE D’ARMES : Je ne bouffe pas que des graines, Sire ! Mais j’estime que quand on avale l’équivalent de son poids en viande deux fois par jour, il faut pas s’étonner de pas pouvoir mettre un pied devant l’autre sur les champs de bataille !
ARTHUR : Mais je suis pas sur un champ de bataille, là… Je suis chez moi et j'avoue que je préférerais aller pioncer une heure plutôt que me démener à faire des entraînements interminables !
LE MAÎTRE D’ARMES : Ils sont interminables parce que je me bats contre une grosse pintade de deux cents livres et qu’on s’emmerde !
ARTHUR : Hé ben justement, ça vaut pas le coup de s’emmerder ! Foutez-moi la paix une bonne fois !
LE MAÎTRE D’ARMES : Mais c’est capital, de s’entraîner ! En combat réel, vous allez droit au casse-pipe, avec votre surcharge pondérale !
ARTHUR : En combat réel, je tombe plus souvent sur des gars comme moi qui aiment bien bouffer plutôt que sur des types tous secs qui mangent que des graines !
LE MAÎTRE D’ARMES : Je ne mange pas de graines, Sire !
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- ACTE III -
Nuit. Arthur arrive aux cuisines ; Karadoc est déjà là.
ARTHUR : Tiens… Qu’est-ce que vous foutez là, vous ?
KARADOC : Ah bah, c’est deux heures du matin. C’est mon casse-dalle de la nuit.
ARTHUR : Sans indiscrétion, vous en avez combien, des casse-dalles, par jour ?
KARADOC : Par jour ? Ben… sept !
ARTHUR : Sept ? Vous êtes sûr que ça fait pas plus? Celui-là, par exemple, ça fait combien aujourd’hui ?
KARADOC : Vous m’avez pas demandé ceux de la nuit, vous avez dit "par jour"…
ARTHUR : Oui, par jour… Parce que sept, c’est juste la journée ?!
KARADOC : Évidemment ! Avec ceux de la nuit, ça fait onze.
Arthur roule des yeux.
ARTHUR : Je voulais vous demander… Qu’est-ce que vous pensez du Maître d’Armes ?
KARADOC : À quel point de vue ?
ARTHUR : Alimentaire.
KARADOC : J’aime mieux pas parler de ça. Vous vous rendez compte de l’exemple qu'il donne aux jeunes ?
ARTHUR : Pas bien, non.
KARADOC : Qu’est-ce que c’est que ce style, de bouffer des petits machins tous secs et trois gallons de flotte par jour ?
ARTHUR : Chais pas moi.. Chacun son truc…
KARADOC : Si la jeunesse se met à croire à ces conneries, on se dirige tout droit vers une génération de dépressifs ! *solennel* Le gras, c’est la vie !
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GENERIQUE
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- ÉPILOGUE -
Guenièvre est au lit. Arthur arrive.
GUENIÈVRE : Vous étiez chez Demetra ?
ARTHUR : Non, aux cuisines.
GUENIÈVRE : Encore ? Vous croyez pas que vous exagérez ?
ARTHUR : Un petit bout de pain, quoi… Je gargouillais.
GUENIÈVRE : Vous feriez mieux de prendre exemple sur le Maître d’Armes. Voilà un homme sain.
ARTHUR : Oui bah s’il faut manger des graines jusqu’à ma mort pour être sain, je préfère être malsain.
LE MAÎTRE D’ARMES : *de dehors* JE NE MANGE PAS DE GRAINES !
FIN
Rédigé par Patitoun pour Kaamelott Hypnoseries