INT. – TAVERNE, JOUR.
Arthur et Lancelot sont à table et ce dernier semble morose. Arthur remplit leurs coupes.
Arthur : Vous faites la gueule ou pas ?
Lancelot (marmonant) : Non, non…
Arthur : Vous savez, si vous pouvez vraiment plus du tout supporter ma tronche, faut le dire, hein.
Lancelot : Mais tout va bien !
Arthur (ironique) : Oui ça a l’air. J’ai l’impression d’être avec ma femme… Tiens, vous iriez bien ensemble tout les deux.
Lancelot lève finalement les yeux de sa coupe pour regarder Arthur.
***
OUVERTURE
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INT. – TAVERNE, PLUS TARD.
Les bouteilles se sont multipliées sur la table.
Lancelot : Vous croyez qu’on peut y aller maintenant ?
Arthur : Dix secondes ; j’ai les pieds gelés.
Lancelot : Ce que j’en dis c’est pour vous, hein… Paraît qu’il faut pas se faire remarquer, que les chevaliers au bistro, ça fait pas noble.
Arthur (irrité) : Oui, mais j’ai les pieds gelés. Alors vous allez me lâcher et attendre que je me réchauffe.
Lancelot : De toute façon dans l’état où elle est, la noblesse des chevaliers, je vois pas de quoi se faire de bile… (En désignant le décor) Les réunions de la Table Ronde, vous pourriez les faire là, hein ! Avec un orchestre et puis des danseuses à poil sur une estrade, ça va gêner personne !
Arthur : Non, mais qu’est-ce que ça peut vous foutre : vous n’y mettez plus les pieds à la Table Ronde.
Lancelot (dans sa coupe) : Pas de temps à perdre avec des amateurs…
Arthur (amusé) : Vous préférez chercher le Graal dans votre coin ?
Lancelot (hostile) : Peut-être !
Arthur : Sans indiscrétion, qu’est-ce que ça donne ? Ça touche au but ? Et vos séances de méditation dans votre cabane dans la forêt, (Lancelot lève les yeux au ciel) ça marche bien, ça ? Vous êtes en train de nous trouver une solution ?
Lancelot (sur la défensive) : J’ai pas dit que je cherchais…
Arthur : Non mais… venez pas faire vote caïd, parce que le Graal, la noblesse, la chevalerie, tout ça ça vous passe sous le nez comme aux autres.
Lancelot pose sèchement la cruche sur la table.
Lancelot : Sauf que moi, j’en suis digne !
Arthur regarde par-dessus son épaule pour s’assurer que l’excès de colère n’ait pas été remarqué. Lancelot boit le reste de son verre.
***
EXT. – SENTIER, FORÊT, JOUR.
Lancelot et Arthur marchent, chacun avec une bouteille à la main.
Arthur : Un par un, c’est sûr, c’est facile d’être digne, hein… La difficulté c’est justement de mettre tout le monde au niveau !
Lancelot s’arrête.
Lancelot (sceptique) : Mais parce que vous y croyez encore à tout ça ?
Arthur : Ben c’est comme ça ! (Ils continuent à avancer) Apporter la lumière, c’est pour que tout le monde y voit ! Si c’est juste pour ma tronche, je vois pas l’intérêt.
Lancelot s’arrête à nouveau.
Lancelot : Hé. On est pas tous au même niveau, quand même. Il y a les élus et puis il y a les autres.
Arthur : Ah bon ? Vous faites partie desquels, vous ?
Ils échangent un regard. Lancelot ne répond pas et reprend sa route.
***
EXT. – CAMPEMENT, FORÊT, PLUS TARD.
Arthur et Lancelot sont maintenant dans ce qui semble être un camp désert. Ils sont de plus en plus soûls et se font face en vacillant.
Lancelot (vaguement indigné) : Vous allez pas me comparez aux autres débiles !
Arthur : Entre un débile et un être élu il y a une marge, il faut quand même pas exagérer, hein !
Le roi prend une autre gorgée d’alcool.
Lancelot : Quand je dis : "être élu", c’est une façon de parler.
Arthur : Eh ben si la Dame du Lac venait vous visiter trois fois par semaine, vous verriez que c’est pas une façon de parler.
Lancelot : Pff ! La Dame du Lac… (Il rigole)
Arthur : Quoi, "La Dame du Lac" ?
Lancelot : … on la voit jamais !
Arthur : Ah non, vous allez pas vous y mettre vous aussi, hein !
Lancelot : C’est facile à ce compte-là ! hein !
Arthur : Et Excalibur ! … C’est de la merde, peut-être ?
Lancelot : Excalibur… coup de bol !
Arthur : Ah alors, ça y est, c’est ça ? Vous reniez tout du début à la fin ?
Lancelot est au bord des larmes.
Lancelot : Je suis fatigué.
Arthur (pleure aussi) : Eh ben et moi ? Je suis pas fatigué, peut-être ? Depuis que vous m’avez lâché, c’est deux fois plus dur qu’avant.
Lancelot hausse les épaules avant de poser son front contre l’épaule d’Arthur, en sanglotant.
Lancelot : Bah, je vous ai pas lâché.
Le chevalier se redresse et Arthur met sa main sur son épaule.
Arthur : Je vais vous montrer un truc. Un truc que j’ai jamais montré à personne, hein.
Il dégaine Excalibur ; l’épée flamboie.
Arthur : Excalibur ! L’épée des rois.
Lancelot regarde l’arme en vacillant.
Lancelot : Je sais.
Arthur : Ouais. Et est-ce que vous savez aussi qu’elle revient toujours à l’Elu ?
Lancelot : C’est une légende, ça.
Arthur : Non, non… C’est pas une légende.
Arthur lance l’épée. Les deux hommes la regardent tomber quelques mètres plus loin.
Arthur (en levant un doigt) : Elle revient toujours à l’Elu.
Le manche de l’arme est comme parcouru d’éclairs et l’épée glisse d’elle-même sur le sol.
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GÉNÉRIQUE
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EXT. – CAMPEMENT, FORÊT, JOUR.
L’épée s’arrête devant eux à égale distance de chaque. Les deux hommes échangent un regard puis se précipitent au même moment sur elle. Lancelot assène un coup de poing à son roi qui tombe à la renverse. Le chevalier grimpe sur Arthur avant de le frapper à nouveau. Arthur parvient à libérer sa main. Il agrippe Lancelot, et frappe sa tête contre la sienne. Le chevalier s’affaisse sur lui, assommé. Arthur se dégage de lui et reprend Excalibur. Puis il se relève en toussant et traîne Excalibur. Il s’éloigne et titube. Le roi plante l’épée dans le sol puis s’arrête. Il s’effondre finalement dans un buisson avant de retomber sur le sol, inconscient.
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NOIR
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Un corbeau crie.
Rédigé par Merlinelo pour Kaamelott Hypnoseries