Taverne.
Perceval: Non on s’est mal compris je crois!
Karadoc: Le camp d'entraînement, c’est pour tout le monde! C’est pas vous qui décidez si vous devez y aller ou si vous devez pas y aller!
Perceval: Y a quelque chose qu’est pas bien rentré là-dedans!
Karadoc: Quand je pense à la chance que vous avez de faire partie d’un clan dirigé par des cerveaux du combat psychologique, qui se saignent aux quatre parfums du matin au soir pour vous enseignez des techniques…
Perceval: Et eux ils chougnent! Non on est fatigué, on a pas bien dormi, euh, si on a pas nos huit heures de sommeil on se sent pas bien…
Karadoc: Combien de fois l’a-t-on dit! L'entraînement, c’est CAPITAL!
Perceval: Je crois que c’est rentré par là, et c’est ressorti par là! Et c’est rerentré par là, et c’est reressorti par là! Et nous on se saigne aux quatre fromages!!! (Karadoc pose sa main sur le bras de Perceval pour le calmer)
Karadoc (voix dangereusement calme): Il va falloir que vous appreniez à être sur le coup. Mettons qu'un étranger entre maintenant dans la pièce, est ce que tout le monde est bien sûr de filer à son poste de sécurisation comme on a dit?
Perceval: Ah! Tous les deux, directement sur le type, menace corporelle! Toi toi et toi vous passez au dessus du comptoir et vous faites une cascade!
Karadoc: Pendant que toi toi et toi vous allez protéger le trésor de guerre.
Perceval: Bon là le trésor on l’a pas encore mais vous faites comme si.
Karadoc: Voilà la question, est ce que vous serez sur le coup?
Arthur et Guenièvre entrent dans la pièce.
Arthur: Bonjour…
Guenièvre: Bonjour… (le son se répercute sur les murs)
Grand silence. Karadoc se tourne vers un des membres du clan, qui écarte les bras d’un air impuissant. Perceval et Karadoc se contemplent un instant, avant que le chevalier de Provence ne souffle bruyamment. Se levant d’un air furieux, il fait face au roi.
Perceval: Bon, bah vous allez y aller au camp d'entraînement!
Karadoc: A coup de pompes dans le train s’il le faut, mais vous allez y aller! ( les membres du clan ont l’air mécontent, on ne sait pas s’ils comprennent un mot de ce qui est dit par les deux amis)
Perceval: Parce que ça sert vraiment à rien qu’on se saigne aux quatre saisons!
Ils se détournent du groupe et se font servir un verre au comptoir du tavernier. Arthur et sa femme se dévisagent, perplexes, et émettent des bruits de bouche.
***
De retour dans la carriole d’Anna et Loth.
Loth: Je pensais à une chose, étant entendu que vous avez toujours abhorré ma proximité physique, ne serait-il pas opportun de profiter de l’absence inopinée d’autres voyageurs pour que j’aille m’asseoir en face?
Anna: Bonne idée.
Loth lève les yeux au ciel et va s’asseoir sur la banquette du fond. Il semblait s'attendre à cette réponse.
Loth: Vous croyez qu’il va vous reconnaître? (Anna le fixe sans répondre) Après tout ce temps? Ah! Je peux vous dire que j’ai hâte de voir sa tête quand il va vous voir débarquer…
Anna: Excusez-moi, est ce qu’à un seul moment j’aurais, par mégarde donné le moindre signe de vouloir discuter avec vous?
Loth: Heu… Non!
Anna: Ah bon. (Elle se remet à fixer un point au loin. Loth semble blessé.)
***
A la taverne, Karadoc et Perceval tiennent conseil. Les deux compères sont entourés des membres de leur clan. Merlin et Kadoc les ont rejoints à leur table. En face, Arthur et Guenièvre sont chacun assis sur une chaise et semblent au bord de l’implosion.
Guenièvre: Dites, ça va durer combien de temps votre histoire là hein?
Arthur: Ah oui parce que moi je…
Merlin: Ca va durer le temps que ça va durer! Vous êtes pas à Kaamelott ici, vous allez pas faire votre môssieur je sais tout comme d’habitude!
Karadoc: Sire, vous êtes le représentant d’un clan concurrentiel, et vous débarquez chez nous sans prévenir.
Arthur: Bon alors déjà, Kaamelott c’est pas un clan, concurrentiel, Kaamelott c’est l’autorité suprême, à laquelle votre clan est fédéré. De plus, je ne suis plus roi, pour la trentième fois, je n’ai plus rien à voir avec Kaamelott!
Guenièvre: Oui et puis, on se connait quand même heu, qu’est ce que c’est que ces façons de nous traiter comme des assassins? (son mari approuve d’un vigoureux hochement de tête)
Kadoc (se lève d’un coup): Ca suffit, elle est où la poulette? Elle est bien cachée? (se rassoit)
Merlin: Oh non hein… Dites à votre frère de se tenir à carreau parce qu’on va pas s’en sortir!
Karadoc: Bon sire! Arrêtez de nous embrouiller avec vos machins techniques.
Arthur: Arrêtez de m’appeler sire.
Merlin: On connaît parfaitement les lois figurez-vous, d’autant qu’ici on les fait nous-même, alors… (siffle en direction d’Arthur pour lui signifier de se taire)
Guenièvre: On voulait juste faire une pause à la taverne…
Karadoc: Hé boum! C’est notre quartier général!
Arthur: Mais oui mais parce que j’avais oublié moi toute cette histoire, je me souvenais plus que vous l’aviez installé pile poil là dans cette taverne!
Tavernier: Oh sire mais ça a été, tout un imbroglio! (se tient derrière son comptoir, et le couple)
Arthur: Arrêtez de m’appeler sire.
Merlin: Et crac! Direct dans la gueule du loup.
Kadoc (se lève): Vous rendez la poulette, sinon c’est plus vous qui donnez à manger aux lapins! (se rassoit)
Perceval: Mettez-vous à notre place sire, c’est quand même chaud.
Guenièvre (voit son mari se retenir d’exploser): Mais arrêtez de l’appeler sire, il est plus roi!!! (rouge de colère)
Arthur (pose sa main sur le bras de sa femme pour la calmer): Non si ça y est. Je sais. En fait nous sommes des voyageurs. Et nous demandons officiellement à votre clan l’hospitalité pour la nuit. (silence de mort)
Perceval (A Karadoc): Moi j'arrête. Je pige plus rien.
Karadoc: Heu… Il faudrait peut-être qu’on aille prendre deux secondes pour aller discuter non?
Kadoc (se lève): Ca suffit! Ca suffit! Ca suffiiiiiit! (se rassoit tranquillement, silence de mort)
***
Dans les champs. Karadoc regarde dans le vide, tandis que Perceval et Merlin semblent attendre sans savoir quoi faire. Derrière eux se trouvent Kadoc et d’autres membres du clan.
Perceval: On y retourne quand?
Karadoc: Bah deux secondes sinon ça fait pas sérieux.
Merlin: Mais on a rien décidé, on s’en fout?
Karadoc: Non mais c’est juste pour faire genre.
Perceval: Ah ouais je vois, ça fait un peu les mecs qui…
Merlin: Ouais comme si on réfléchissait quoi! (Perceval se tourne vers lui)
Karadoc (au bout de quelques secondes): Allez c’est bon! (se lève, tout le monde le suit)
Perceval: Cool.
***
Le couple royal dévisage le clan des Semi-Croustillants d’un air plus qu’exaspéré. Guenièvre fixe le plafond.
Karadoc: Bon. A l’issue d’une budgétisation difficile…
Arthur: Délibération. (ensommeillé)
Merlin: Ah commencez pas à faire votre cake hein!
Kadoc: Vous rendez la poulette ou vous serez tout nu dans les orties!
Perceval: Non mais vous vous calmez ou pas?On va passer pour des cons là!
Karadoc: Donc. A l’issue d’une budgétisation difficile… (Arthur lève les yeux au ciel et souffle silencieusement)
Merlin: Nous c’est le mot qu’on a choisi pour dire qu’on a discuté d’un truc et on fait ce qu’on veut! (le roi lâche l’affaire et lève les mains en signe de reddition, agacé)
Karadoc: Nous avons décidé de vous accepter en visiteurs et de vous loger pour la nuit. (le couple royal se dévisage en fronçant les sourcils)
Merlin: Mais au premier pet de travers sachez qu’on vous envoie nos hommes. Et qu’ils vous feront pas de cadeau.
Perceval: Oui, ça par contre sire, faites gaffe, parce qu’on en a, c’est des impitoyables. (le couple royal se tourne vers les hommes situés à côté du tavernier et se dévisage d’un air peu convaincu)
***
Dans la chambre des Semi-Croustillants. Perceval se tient debout, juste à côté du roi. Mevanwi est couchée entre son mari et Merlin.
Arthur: Non mais, c’est n’importe quoi là. On va pas s’entasser à six sur deux lits superposés.
Karadoc: Mais y a plus de paillasse.
Arthur: On peut pas dormir par terre?
Merlin: Non, parce que môssieur Kadoc fait rentrer des oies et des cadavres pendant la journée, et que du coup on a une couche comme ça de merde d’oiseau sur tout le plancher! (Arthur et Perceval se tournent vers Kadoc)
Kadoc: Le caca des canards c’est caca.
Merlin: ON EN A ASSEZ!
Mevanwi: Bon, moi je dors là-haut. (se lève et s’installe sur le lit du haut)
Perceval: Ah bah non je voulais y aller moi. Je vais pas coucher à côté de la mère cageot.
Guenièvre (voit sa rivale se coucher à l’opposé du lit): Mais du coup donc heu… Bon.
Perceval: Si la moisie est en haut, je dors en bas. (s’installe entre Karadoc et Merlin)
Arthur: Heu oui mais alors heu… Oui bon bah oui. (se couche entre les deux femmes, et ressent une violente tension) Heu… (les deux femmes refusent de le regarder)
Karadoc: Et vous trois, dans le cadre d’une cohabitation harmonieuse, il serait de bon ton de ne pas nous empêcher de dormir avec des petits gémissements et autres grincements de plumard. D’avance, merci.
Arthur (très mal à l’aise): Alors, je vous rassure, c’est pas du tout, du tout, l’ambiance. (ladite ambiance est électrique)
Rédigé par Ellielove pour Kaamelott Hypnoweb