Demetra et Arthur entrent dans la maison et tombent sur un Merlin endormi.
Arthur: Il est encore là lui? Bon je vous écoute.
Demetra: Je suis désolée de vous demander ça, mais ça vous embêterait si?
Arthur: Si quoi?
Demetra: Si on… Voyez?
Arthur: Si on… Voulez dire…
Demetra: Oui voilà c’est ça. (rire nerveux)
Arthur: Ah mais heu maintenant comme ça?
Demetra: Bah c’est à dire que ça fait juste un an que je passe à côté alors là je… Voyez, je, j’en ai marre quoi.
Arthur: Un an? Mais, et l’autre, qu’est ce qu’il fout? Vous allez pas me dire que c’est platonique si? (fait les gros yeux)
Demetra: Ah non c’est, c’est moi qui veut pas.
Arthur: Pourquoi?
Demetra: Bah c’est impossible. (se tait, puis chuchote à son amant) Il fait des commentaires.
Arthur: Des commentaires… Pendant? (éberlué)
Demetra: Ouais voilà.
Arthur: Quel genre?
Demetra: Bah genre, la femme est une conquête, des trucs comme ça. (Arthur a une exclamation épouvantée) Oui voilà donc j’ai arrêté, alors je, je sais que c’est pas très élégant mais là je…
Arthur: Non non non mais moi c’est bon je m’en fous au contraire mais et lui?
Demetra: Bah il dort.
Arthur: Ah oui mais non là c’est moi qui peut pas là. Non là quand même.
Demetra: Alors quoi? Faut, faut se grouiller ils vont tous revenir.
Arthur réfléchit puis se dirige vers les étagères placées au fond de la maison. Il les détache et elles s’effondrent, réveillant Merlin.
Merlin: Hé hé hé qu’est ce qui se passe?
Arthur: Rien rien, c’est rien c’est rien, c’était, le… Heu il faut que vous alliez dehors pour rejoindre les autres à la cueillette, c’est hyper urgent.
Merlin: Ah bon?
Arthur: Voilà, parce que on a des informations comme quoi ils sont en train de bouffer des trucs vénéneux, je sais pas quoi, enfin faut se dépêcher. (Demetra arbore un air innocent sur le visage)
Merlin: J’y vais! (Il sort en courant de la maison. Sitôt le druide sorti, Demetra retire sa veste à Arthur et l’allonge sur le sol. Elle s’installe sur lui.)
Arthur: Attendez. Attendez attendez attendez. (retire des objets traînant au sol et l'empêchant de s'asseoir)
***
Jurisconsulte: Qui êtes-vous? Qu’est ce que vous faites là?
Mevanwi (assise dans un recoin de la salle des archives): Je, je suis désolée, je pensais que personne ne viendrait.
Jurisconsulte: Mais, pourquoi vous cachez-vous? Vous, vous, vous volez des livres?
Mevanwi: Ah non, je vous jure que non! Je, je ne fais que les lire.
Jurisconsulte: Le, levez-vous. (La jeune femme se lève, magnifique. Le magistrat est troublé.)
Mevanwi: Je vous en prie messire, ne me livrez pas à la garde.
Jurisconsulte: Attendez, je veux juste comprendre. Qu’est ce que vous lisez?
Mevanwi: Tout! J’adore la lecture. Je, je lis n’importe quoi. Même si j’ai un, faible pour Esope.
Jurisconsulte (impressionné): Ah bien. Très bien, très bien. Très bien. (Il la dévore des yeux. Elle le fixe et sourit. Elle baisse un instant les yeux avant de poursuivre son propos.)
Mevanwi: Depuis que mon mari le seigneur Karadoc a fondé son clan autonome, je n’ai plus le droit de venir à Kaamelott. Je viens pourtant ici en secret afin d'étancher ma soif de lecture.
Jurisconsulte: Faites voir. Le garçon qui criait au loup. Ah oui. Une amusette pleine de bon sens, n’est ce pas? (rit) Ah que notre bougre d’Esope savait diapraiser sages conseils. Un merveilleux fabuliste. (s’asseoit sur la table de la salle des archives)
Mevanwi: Êtes vous poète?
Jurisconsulte: Bassement, bassement. Je navigue sur un, un océan de papier. Et ne pèche jamais les, les poissons de la vie.
Mevanwi: Vous allez me livrer à la garde?
Jurisconsulte: Non. Non non une amoureuse d’Esope ne doit pas être une bien grande criminelle.
Mevanwi: Décelez-vous dans l’air ce je ne sais quoi de piquant? Votre présence m’est familière et troublante à la fois.
Jurisconsulte: Ah bon?
Mevanwi: Que nous arrive-il?!
Jurisconsulte: Je, je ne sais pas.
***
Essoufflés, les deux amants se rhabillent et s’allongent sur le sol.
Arthur: Ca fait longtemps que vous avez pas vu les jumelles?
Demetra: Je sais plus. Ca fait longtemps, pourquoi?
Arthur: Et, vous en avez vu une enceinte?
Demetra: Enceinte? Non, pas que je me souvienne.
Arthur: C’est quand même bizarre. Et vous?
Demetra: Quoi moi?
Arthur: Bah vous avez jamais été enceinte.
Demetra: Non.
Arthur: Ni de moi ni d’un autre?
Demetra: Bah, à part vous, y en a pas eu cinquante déjà. (se relève)
Arthur: Non mais même, qu’avec moi. C’est déjà bizarre.
Demetra: Bah j’en sais rien moi, j’ai, j’ai peut être un problème.
Arthur: Ouais ou alors c’est moi.
Demetra: Pourquoi, y a pas de raison.
Arthur: Y a pas de raison. Vous non plus y a pas de raison. (se relève à son tour)
Demetra (aide le roi à enfiler sa veste): Bah je sais pas, qu’est ce que vous voulez que je vous dise moi. Ca vous inquiète? (dévisage son amant)
Arthur: Ca commence oui. (La porte s’ouvre soudainement avec fracas. Merlin et Gauvain aident la reine à marcher, cette dernière a le visage rouge et pleure de douleur. Demetra la fixe avec effroi. Paniqué, Yvain rentre à son tour dans la mansarde.)
Merlin: Attention faites de la place. Une chaise vite! (épaulé par Gauvain, il aide la reine à s’allonger)
Guenièvre: Je vais mourir! Bon dieu je vais mourir! (Demetra écarquille les yeux, horrifiée)
Yvain: C’est horrible. Femme prépare nous un de ces onguents miracles dont tu as le secret.
Demetra: Des onguents? Mais je suis pas herboriste moi.
Yvain: Si j’avais une liste d’ail... (les deux amants roulent des yeux)
Arthur: Bon heu, qu’est ce qui s’est passé?
Merlin: Elle s’est fait piquer.
Demetra: Piquer par quoi?
Yvain: Par des guêpes. Par des salopes de guêpes. Moi je m’en fous je fais mes bagages et je me tire! Je reste pas une seconde de plus dans cette région propice.
Gauvain: Tâchons de ne pas perdre notre sang-froid messire Yvain!
Yvain: Je m’en fous! Je laisse ma panique s’exprimer. Il faut extérioriser.
Guenièvre: Mais je vais mourir!
Arthur: Où est ce qu’elle s’est fait piquer?
Merlin: Au pied! Regardez ça il a doublé de volume!
Gauvain: Elle a dû marcher sur une de ces vilaines bêtes.
Arthur: C’est pas possible, je peux pas vous laisser sans surveillance deux minutes!
Guenièvre: Mais quoi! Non… (Elle tape le bois du plat de la main et pleure de douleur. Arthur la dévisage, mi-furieux, mi-effaré, avant que sa colère ne s’évapore. Il semble d’un seul coup très fatigué, et regretter son coup d’éclat. Mal à l’aise, Yvain pose une main réconfortante sur l’épaule du roi. La reine pleure et porte une main à son visage.)
***
Mevanwi et le jurisconsulte sont au lit. La jeune femme semble préoccupée.
Jurisconsulte: Bah ma mie vous semblez triste.
Mevanwi: Je me dis que maintenant que vous avez eu ce que vous vouliez, vous allez me laisser de côté.
Jurisconsulte: Mais non mais voyons mais quelle idée! Mais quelle idée! (la prend dans ses bras)
Mevanwi: Vous apprendrez que notre histoire compte énormément pour moi.
Jurisconsulte: Oui bah, mais pour moi aussi! Mais heu, tout de même, on se connait que depuis quatre heures.
Mevanwi: Il m’en faut pas plus pour voir que, vous êtes celui qui me fera oublier Arthur. (le Jurisconsulte est stupéfait, il s’écarte de Mevanwi) Ah non je l’ai dit, je suis maudite.
Jurisconsulte: Ah non mais, c’est vous que le roi a échangé contre Guenièvre? Alors vous, vous êtes Dame, Mevanwi? (la désigne du doigt)
Mevanwi: Vous connaissez cette histoire?
Jurisconsulte: Ah bah si je la connais… Je peux vous dire que, chez les jurisconsultes ça a fait un bruit! Ah non, non mais attendez, rendez-vous compte! Allez chercher une vieille loi pourrie du côté de Vannes afin d’éviter de, tuer votre mari! Non il faut en avoir, sérieusement dans le froc. (blanc) Pardonnez-moi l’expression. (Mevanwi a un faible sourire) Non, ah non, si je la connais, attendez, ça a fait un bruit mais un coup de tonnerre dans la boutique… C’est vrai que c’est un métier qui me passionne. (Mevanwi est impassible)
***
Devant la chaumière. Arthur est sur le départ.
Guenièvre: Vous faites attention à vous hein.
Arthur: Mais oui.
Guenièvre: Non mais vraiment.
Arthur: Oui, vraiment.
Guenièvre: Je suis désolée, j’aurais tellement voulu vous accompagner…
Arthur: C’est pas bien grave, d’autant que je risque sûrement de rien trouver…
Guenièvre: Ah non dites pas ça… Je suis sûre que vous allez tomber sur un petit garçon ou une petite fille.
Demetra: Ou même sur des jumeaux. Ce serait pas étonnant venant d’une des jumelles.
Arthur: On verra.
Guenièvre: En tout cas, vous le méritez.
Arthur: Ah parce que vous pensez que ça se mérite? (sa femme ne sait que répondre)
Demetra: Bah pour quelqu’un pour qui ça compte comme ça, ce serait quand même justice que vous en ayez.
Arthur: Donc on est d’accord, ce serait quand même injuste que j’en ai pas.
Guenièvre: Bah oui.
Arthur (il hoche la tête, amer et pose son sac sur son épaule): Quand votre pied sera remis, les deux cons vous ramèneront à Kaamelott.
Guenièvre: Bonne chance, hein. (Arthur hoche la tête, et part. Guenièvre est au bord des larmes, la tête basse.)
Demetra: Allez, venez vous étendre. (avec gentillesse)
Yvain: Quand il dit les deux cons, bon y a moi, mais, c’est qui le deuxième? (gros plan sur Arthur qui reprend sa route à travers les champs)
Rédigé par Ellielove pour Kaamelott Hypnoweb