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Interview

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La vie en miettes 



 

Ce mardi soir, France 3 diffuse le téléfilm La Vie en miettes, un thriller où vous interprétez une femme qu’un accident a rendu amnésique et muette. Comment vous êtes-vous préparée à ce rôle atypique ?
Audrey Fleurot : C’était un mini-challenge. J’essaye toujours d’aller vers l’inconnu, vers des défis qui m’empêchent de m’ennuyer. Je me dis que c’est comme au théâtre: le jour où on n’a plus le trac, c’est qu’on n’est plus très bon. La nouveauté me plaisait. Et puis, d'un point de vue plus personnel, le projet me parlait : mon père a fait un AVC il y a quinze ans, il est hémiplégique. J’avais très bien en tête la façon dont bouge quelqu’un qui souffre de ce genre de handicap. Je connais aussi la frustration de ne pas pouvoir parler, de ne pas pouvoir se faire comprendre. Je me sentais assez légitime, et je me suis dit que c’était l’occasion de faire quelque chose de cette expérience familiale.
En tant qu’actrice, c’était aussi une manière de travailler autrement que verbalement. Mais quand on n’a que les yeux pour s’exprimer, on a vraiment besoin que le réalisateur en face vous dise jusqu’où placer le curseur : il ne faut pas en faire trop mais il faut faire passer des émotions. C’est compliqué : parfois, de l’intérieur, vous pensez être au plus près de la sensation mais ce n’est pas payant à l’écran. Il faut vraiment avoir quelqu’un en face, qui puisse vous dire : “Là tu peux aller un peu plus loin, là c'est trop.” C’est une sorte de chorégraphie.


Le travail sur le corps, c’est quelque chose à quoi vous êtes habituée ?
Je fais de la danse depuis tout le temps, du tango depuis dix ans. Petite, je voulais devenir circassienne, j’ai fait l’école du cirque. Je suis donc à l’aise avec mon corps, et c’est drôle de tomber sur des partenaires qui, parfois, le sont moins ! Après, je suis grande, je suis rousse : j’ai bien conscience de renvoyer l'image d’une femme froide et autoritaire. Après Engrenages, on ne m’a proposé que ce genre de rôles. Il faut avoir la force de dire non et d’attendre de meilleures propositions. C'est ce que j'ai fait, je crois.

Vous tenez des rôles récurrents dans des séries, vous jouez régulièrement dans des téléfilms, vous préparez un film avec Kad et Olivier... Ce n’est pas trop difficile de jongler avec tous ces personnages ?
En ce moment, je joue en même temps dans Engrenages et dans Un village français. Le lundi, je suis années 1940, le mardi je suis dans une banlieue, le mercredi je pars dans les camps de concentration, et le jeudi je plaide ! C’est la première saison où les tournages tombent les mêmes semaines, c’est un peu chaud, c'est vrai. Mais c’est comme une gymnastique. Plus on travaille, plus on devient “efficace”. Et je commence à bien connaître mes personnages !

Avez-vous l’impression d’appartenir à une famille de comédiens que de nouvelles séries françaises ont aidé à révéler ?
Oui, vraiment. Avec certains acteurs, on se reconnaît tout de suite. Sur Engrenages, le casting est super, on a tous la sensation de faire partie de cette famille. Avec Nicolas Gob, sur Un village français, c’est pareil : ça tilte tout de suite. En ce moment, il y a toute une vague de comédiens comme ça. Après pour les acteurs, ça reste difficile encore de trouver un rôle à la hauteur, à la télévision. Quand je vois James Gandolfini dans les Soprano, je me dis: “Heureusement qu’il y a un mec qui a écrit ce rôle et qui lui a proposé." Car il était cantonné aux seconds couteaux depuis des années...

Le cinéma, c’est un univers qui vous attire ?
Il faut que j’y trouve mon compte. Sur grand écran, je repars de zéro. J’ai fait des petites choses, pour des amis essentiellement. Je savais que j’allais être bien accueillie. C'est important, de se sentir bien : sinon, l'expérience peut être frustrante. Je dis ça parce que j’ai tourné dans Minuit à Paris, de Woody Allen. J’ai passé pas mal d’essais en anglais, j’ai tourné sept jours de nuit – la journée, j’étais sur le tournage d'Un village français. C’était difficile parce que je n’avais pas le script à l’avance, je ne connaissais pas vraiment mon personnage. Sur le plateau, c’était étrange : je suis allée dire bonjour à Woody Allen, il a fait un bond de deux mètres en arrière comme si je l’avais violé ! Il ne vous parle jamais directement. Il passe par le premier réalisateur, même s’il est juste à côté de vous. Bref, tout ça pour quoi ? J’ai été coupée au montage ! C'est prestigieux sur le CV mais tous mes potes pensent que je suis mythomane maintenant !

Vous continuez à monter sur les planches régulièrement. Qu’allez-vous chercher au théâtre que la télé ne vous procure pas ?
Déjà, la troupe. C’est important pour moi, cette ambiance. Et puis, on est des artisans : sur scène, on revient à la base. La base, pour moi, c’est vraiment l’instant, c’est la relation avec les spectateurs. Il y a de ces moments de grâce... Ce n’est pas la même chose de s’adresser à 1000 personnes et de parler à une caméra. C’est un autre métier pour moi. Avec une caméra, ce qui est le plus beau, c’est ce qu’on vous vole, pas ce que vous produisez. Il faut accepter de se faire voler des choses. Ce n'est pas évident au début, car on a l’impression d’être une imposture. Mais non : ce qui est beau, à la télé, c’est ce qui vous échappe, pas ce que vous fabriquez.

 

Le 07/06/2011
Propos recueillis par Lucas Armati

Ecrit par choup37 
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Sonmi451, Aujourd'hui à 12:03

Merci par avance à tout ceux qui voteront dans préférence, j'aimerais changer le design de Gilmore Girls mais ça dépend que de vous.

choup37, Aujourd'hui à 12:56

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