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PROLOGUE
Dans une chambre du château. Léodagan entre et s'apprête à se coucher, lorsqu'à sa grande surprise, il découvre que Karadoc occupe déjà le lit. Ce dernier se réveille, lui-même surpris de trouver Léodagan dans la chambre.
LEODAGAN : Mais qu'est-ce que vous foutez là ?!
KARADOC : (en se redressant) Bah et vous ?!
LEODAGAN : Non mais vous surchauffez pas un peu du citron, non ?! (Il hausse de plus en plus le ton.) Vous voulez que j'vous dégage la nuque à la serpette ?
KARADOC : Mais pourquoi vous m'agressez ?!
LEODAGAN : Pour la dernière fois qu'est-ce que vous foutez là ?
KARADOC : Ecoutez si y'a qu'ça euh, j'peux vous faire une petite place.
Il se pousse et ouvre les couvertures en guise d'invitation.
***
GENERIQUE
***
Dans la salle de bain.
Arthur se prélasse dans son bain, lorsque Karadoc et Mevanwi frappent à la porte.
ARTHUR : Qu'est-ce que c'est ?
KARADOC : (voix off.) C'est Karadoc Sire, il paraît qu'vous voulez m'voir !
ARTHUR : Ah ba oui, j'voulais vous voir, m'enfin ça presse pas forcément à la minute voyez !
(Il lève les yeux au ciel. )
KARADOC : (voix off.) Qu'est-ce que je fais, j'entre ?
ARTHUR : A votre avis ! (Karadoc et sa femme entrent.) Mais... mais vous êtes barré non ?! Et accompagné en plus !
KARADOC : (en montrant Mevanwi.) C'est pas accompagné, c'est ma femme !
ARTHUR : Vous manquez pas d'souffle !
KARADOC : Vous vouliez m'voir ?
MEVANWI : Je parie qu'c'est à cause de cette méprise euh, stupide...
KARADOC : C'est Léodagan, c'est ça ?
ARTHUR : Bah oui, qu'est-c'qui s'est passé au juste ? Parce que moi il m'reproche de vous avoir donné sa chambre !
KARADOC : Mais vous m'avez donné sa chambre ?
ARTHUR : Mais non !
MEVANWI : Nan, il a confondu notre chambre avec... celle du seigneur Léodagan.
KARADOC : J'me suis gouré. Parce que c'est les mêmes à un étage près.
MEVANWI : Euh... en même temps euh, avec des enfants en bas âge euh, une chambre un peu plus spacieuse, ça nous aurait facilité la vie....
ARTHUR : Oui mais non, mais après moi j'sais pas quoi vous dire, ça je... C'est pas moi qui me... Mais celle qu'il y a juste au dessus de vous, c'est l'ancienne de Dagonet, il m'semble qu'elle est un poil plus grande, vous n'avez qu'à y aller !
MEVANWI : (avec une révérence.) Merci mille fois Sire !
ARTHUR : J'vous en prie ! Euh... Est-ce que vous pouvez vous barrer, maintenant ?
(Le couple s'en va.)
***
Un peu plus tard, toujours dans la salle de bain.
Arthur, toujours dans son bain, reçoit cette fois-ci Léodagan et Séli, mais toujours contre son gré.
LEODAGAN : Non mais qu'est-ce que c'est qu'ce style ? Vous bradez ma piaule sur les marchés maintenant ?!
ARTHUR : Vous avez pas l'impression qu'je suis dans une baignoire ?
SELI : Si vous voulez nous remiser au fond d'la grange ou dans la cabane à outils, surtout n'hésitez pas !
LEODAGAN : Que vous ayez besoin d'ma carrée pour accueillir du gratin, encore ! Mais si c'est pour la refiler à l'autre glandu !
ARTHUR : Quel autre glandu ? Karadoc ?
SELI : Celui-là même !
ARTHUR : Oh non ! Mais j'croyais qu'c'était réglé cette histoire moi !
LEODAGAN : Ah bah c'est réglé hein, j'confirme ! En c'moment il range ses slibards dans ma commode !
SELI : Quand on rentre chez soi, ça fait plaisir !
ARTHUR : Je lui ai dit d'prendre la chambre de Dagonet !
SELI : Il a une chambre, Dagonet ?!
ARTHUR : Au dessus de la chambre de Karadoc, c'est l'ancienne chambre de Dagonet !
LEODAGAN : Ah non ! Non, au dessus de la chambre de Karadoc c'est pas l'ancienne chambre de Dagonet, c'est ma chambre à moi, d'maintenant !
ARTHUR : Quoi ?!
SELI : Dagonet, il a couché là deux fois, et vous l'aviez collé dans l'bouclard en chantier à côté des geôles !
ARTHUR : Est-ce que vous avez conscience que j'ai de menues responsabilités au sein d'ce gouvernement, qui m'tiennent relativement éloigné des problèmes de répartition des piaules ?!
SELI : Si vous n'avez pas l'temps, pourquoi est-ce que vous refilez notre chambre à Karadoc ?
ARTHUR : (perd patience.) Je file votre chambre à personne ! J'en ai rien à carrer, j'me lave !
LEODAGAN : Bon ! Alors j'vais voir l'autre con, et j'lui explique que c'est une erreur !
ARTHUR : J'm'en tape.
SELI : Vous confirmez ?
ARTHUR : Je confirme que j'm'en tape.
***
Dans la salle de bain.
Cette fois, tout le monde débarque, se crêpant le chignon devant un Arthur lassé et à bout de nerfs.
KARADOC : On rangeait tranquillement nos affaires, et boum, votre beau-père qui débaroule en disant des gros mots !
MEVANWI : Même qu'il gueulait tellement fort, qu'il a fait peur aux enfants !
LEODAGAN : (en haussant le ton.) J'ai pas gueulé, je leur ai signifié gentiment qu'on n'était pas chez les romanos, et qu'il fallait qu'ils décarrent vite fait d'leur canfouine avant de prendre ma main dans la tronche !
SELI : J'étais là ! J'peux vous dire que je l'ai connu moins courtois !
MEVANWI : (indignée.) Mais, il m'a traité d'mocheté !
LEODAGAN : C'est possible euh, j'me souviens pas d'tout....
KARADOC : Alors là j'ai vu rouge hein, j'ai préféré partir sans ça, y'aurait eu un carnage !
LEODAGAN : Ah oui, j'confirme !
KARADOC : Mocheté ! En plus, quand on voit l'morceau qu'il s'trimballe !
LEODAGAN : Quoi ?!
SELI : Vous vous prenez peut-être pour une statue grecque ?
LEODAGAN : (à Arthur.) Ecoutez, vous leur filez notre piaule, vous leur filez pas, d'toute façon lui, il va en prendre une ! (En montrant Karadoc.)
ARTHUR : (en restant étonnament calme, s'adresse d'abord à Léodagan.) Excusez-moi... Vous venez pas d'Carmélide vous ?
LEODAGAN : Ben évidemment qu'si !
ARTHUR : (à Karadoc) Et vous seigneur Karadoc, vous venez bien de Vannes ?
KARADOC : Bah oui !
ARTHUR : (toujours calme, en montrant chaque couple du doigt.) Donc, à moins que j'me trompe, vous avez respectivement, une piaule en Carmélide, et une piaule à Vannes ?
LEODAGAN : Jusque là...
KARADOC : Et alors ?
ARTHUR : (pète un câble et crie, laissant éclater sa colère.) Et alors vous allez m'libérer les locaux avant c'soir, vous entendez ?! J'veux les turnes impeccables, les draps en tas dans l'couloir, et les clés sur la porte ! Vous retournez crécher dans vos pays d'débiles, et vous foutez l'camps d'ma salle de bains !
***
GENERIQUE
***
EPILOGUE
Toujours dans la salle de bain. Arthur écoute sans dire mots Mevanwi et Séli.
SELI : Nan mais faut les comprendre, ils sont à cran !
MEVANWI : Cette histoire de chambres, c'est un peu le déclencheur d'la goutte d'eau.
SELI : J'vais vous dire c'qu'on va faire, on va garder chacun notre chambre comme avant, et j'vais faire débloquer une alcôve supplémentaire pour les petits d'madame.
MEVANWI : Du coup, ça fait double espace, c'est un peu plus clair pour organiser l'coucher des mômes !
SELI : Et pis j'ai fait mettre un cadenas, avec une clé personnelle, aux portes des chambres !
MEVANWI : Ca évitera les confusions.
(Fondu noir.)
ARTHUR : Et bah tant qu'vous y êtes, vous en ferez mettre un à la porte de la salle de bains.
FIN
